Ami(e) Internaute,
Ce vingt-troisième diaporama
est le premier d’une
série sur l’aviation militaire en Algérie
de
1912
à 1939. Il concerne également l’Aviation
Maritime pendant la Grande Guerre.
Faites le circuler sans restriction
!
Merci aux propriétaires des
photos dont les noms apparaissent entre parenthèses.
Pour l’histoire de l’aviation en
Algérie que je prépare, je recherche des photos,
des documents, des récits et des témoignages,
merci d’en parler autour de vous.
N’hésitez pas à me
demander les diaporamas précédents.
Bien cordialement. Pierre Jarrige. Jarrige31@orange.fr http://www.aviation-algerie.com
Plus loin
Les voyages de l’escadrille
F 546
Le Bœuf et de
Chattenay - Drame dans le Grand Erg
Aviation Maritime
AEROSTATION MARITIME
Dès
la création de
l’Aviation Militaire, son emploi au Sahara est envisagé.
Un escadrille de Henry Farman 50 chevaux est installée
à
Biskra.
Son commandant, le lieutenant Max de Laffargue,
y effectue le premier vol le 17 février 1912 et entreprend
aussitôt
des
voyages tout autour de l’oasis vers Touggourt
et Ouargla. Quatre avions vont jusqu’à Tunis.
Un raid de Tunis jusqu’à
Oujda est entrepris en mai 1914 avec cinq avions (Henry
Farman HF 20 de 80 chevaux). Un convoi automobile les
précède pour assurer le ravitaillement et les
dépannages. Quatre avions parviennent à rejoindre
Oujda en parcourant 3 000 km en 43 heures de vol.
Le 4 août 1914, le conflit
débute en Algérie avec le bombardement de
Bône et Philippeville par des croiseurs allemands. Des
tribus
sénoussites
attaquent les postes de la
frontière tuniso-lybienne puis les troubles
s’étendent au Sahara (avec l’assassinat du père De
Foucauld à Tamanrasset le 1er décembre
1916) et dans le Sud-Constantinois.
Le général Laperrine
est rappelé du Front en février 1917.
Aussitôt des vols d’intimidation sont effectués sur
l’Aurès par l’escadrille F 546 (avions Farman F-41) et de
grands
voyages
sont entrepris dans le Nord-Sahara et toute l’Algérie
pour
défricher les futurs aérodromes et définir
les conditions de vol en milieu désertique.
La création de l’escadrille Saharienne
F 547 à Ouargla est suivi par celles des escadrilles VR 548
et VR 549 fin 1918.
Le voyage remarquable de trois
Farman de Ouargla à In-Salah et retour en mars 1918 passe inaperçu
dans
la
tourmente de la Grande Guerre et, en janvier 1919, les antiques
Farman
poussent
leur chant du cygne en participant à une
reconnaissance mixte autos-avions de Ouargla à
Colomb-Béchar. Deux avions seulement parviennent à
boucler le circuit. Il est temps que les Breguet 14 viennent
relever
les
valeureux Farman.

Le Lt Max de Lafargue qui a
réalisé le premier vol militaire à Biskra le
17 février 1912, avec un Farman
|

Le Lt Cheutin en Farman, à
Biskra en 1912 (SHD)
|

L'escadrille Aérienne de Biskra à l'étape de
Tozeur. 27 février 1913
|

La Sauterelle du soldat Dewoitine. En
1913, le futur constructeur Emile
Dewoitine, soldat de l’escadrille de Biskra, construit
un
étrange engin avec un moteur et des roues d’avion, dans le
but d’assurer des liaisons rapides au Sahara. Il parviendra
à relier Biskra
à Touggourt et El-Oued en transportant le Gal Bailloud,
cdt
le
20ème Corps, qui sera par la suite un grand
promoteur de l’aviation avant de décéder des suites
d’un accident d’avion le 1er juillet 1921 (Jean-Luc
Bonnery)
|

COLOMB-BECHAR. Mai 1914, escale au cours du
voyage
Tunis-Oujda
|

COLOMB-BECHAR. Mai 1914, escale au cours du
voyage
Tunis-Oujda
|
Les voyages de
l’escadrille F 546
HAUT

L'insigne de la F 546,
rapace
noir sur losange jaune, sera repris par l’escadrille de
réservistes d’Alger CERO 305 puis ERALA 1/40. A coté:
insigne de pilote d’avions.
Du 4 juin au 16
septembre 1917,
l'escadrille F 546, au départ de Biskra,
atteint Boufarik puis rejoint Tlemcen par Orléansville et
Mascara. Elle rayonne ensuite jusqu'à Méchéria et
Nemours et survole la frontière marocaine. Elle revient par
Blida, stationne à Bouira d'où elle effectue des vols
vers Bougie, Aumale et Aïn-Boucif et survole à plusieurs
reprises la Kabylie avant de se diriger vers Sétif et
Aïn-M'Lila. Elle poursuit jusqu'à Guelma, d'où elle
rayonne vers Bône et Souk-Ahras en survolant longuement le
Nord-Constantinois. Elle revient enfin à Biskra par Batna.
Ce raid,
véritable
croisière impériale, consacre l'Aviation militaire
en Algérie. Avec des avions vétustes, abandonnés
depuis longtemps sur le Front, l'escadrille a parcouru un chemin
considérable en survolant les massifs montagneux et en
affrontant des températures extrêmes. Elle a
créé de nombreux aérodromes, ramené une
moisson de photographies et mis en évidence les
possibilités offertes par l'aviation comme moyen de
reconnaissance et comme force de dissuasion.
Le Bœuf et de Chattenay -
Drame
dans le Grand Erg
HAUT
Le
15 septembre 1916, le LCl Le Bœuf
et le SL pilote de Chattenay, décollent de Foum-Tataouine
en Farman F-41 (escadrille F-541) pour bombarder Nalout, à
la frontière tripolitaine. L’avion n’est retrouvé
que le 10 janvier 1917, posé normalement, en
Algérie, près de la frontière. Les restes de
Le Bœuf sont retrouvés le 5 janvier 1918 et ceux de Chattenay
le
17
février 1919, tous deux en Algérie, à
une vingtaine de km de l’épave. On ne saura jamais pourquoi
l’avion a fait route ouest-sud-ouest au lieu de rentrer vers
le nord après le bombardement, ni pourquoi les deux hommes
ont continué à pied vers l’ouest, en s’enfonçant
dans
le
Grand Erg. Par la suite, Bir-Kecira sera nommé
Bordj Le Bœuf. Sur la carte, la
région où ont été retrouvés l’avion
et les deux corps. Le Bell d’André Morel
où a été retrouvé le corps de Le
Bœuf. Le monument où a été
retrouvé l’avion (JC Humbert)
Aviation
Maritime
HAUT

Au
début du conflit,
l’Aviation Maritime dispose d’une quinzaine d’hydravions. Elle terminera
la
guerre
avec près de 600 pilotes et 1300 hydravions. Les
principales missions de
l’Aviation Maritime sont : surveillance des accès aux ports,
escortes
de
convois, reconnaissances, recherches des mines et
lutte antisousmarine. Pour assurer ces missions, les côtes océaniques
et
méditerranéennes
sont couvertes par trente-cinq
CAM (Centre d’Aviation Maritime) rassemblant chacun une douzaine
d’hydravions et trente Postes de Combat (détachés des
Centres),
plus
des Centres de Relâche non occupés en
permanence. En Algérie sont
créés, à partir d’avril 1916 et d’ouest en
est, les CAM d’Oran, Arzew, Alger, Djidjelli et Bône
dont dépendent plusieurs Postes de Combat et Centres de
relâche selon la carte ci-dessus dressée par
l’ARDHAN (à droite : insigne de l’Aviation Maritime et brevet
de
pilote
d’hydravions).
Les hydravions jouent un un
rôle essentiel dans la détection des mines. S’ils sont
peu
efficaces
contre les sous-marins ennemis, ils les obligent
cependant à plonger et les dissuadent d’attaquer les convois.
Les vols sur ces hydravions aux
moteurs peu fiables, sur une mer souvent hostile et sans
TSF, demandent du courage aux équipages et se terminent
trop souvent par un amerrissage forcé et une attente
plus ou moins longue et incertaine des secours.
Merci à l’ARDHAN (Association
pour la Recherche de Documentation sur l’Histoire de l’Aéronautique
Navale)
et
à ses auteurs et historiens Robert Feuilloy et
Lucien Morareau pour leur contribution. Pour tout savoir
sur l’Aviation Maritime, consultez le site de l’ARDHAN : www.aeronavale.org
AEROSTATION MARITIME
HAUT
L’autonomie
réduite des
hydravions ne permettant pas d’assurer une permanence sur les convois
pour
la surveillance antimine et antisousmarine, la Marine est
appelée à développer l’utilisation des
dirigeables et à créer plusieurs Centres le long
des côtes océaniques et
méditerranéennes.
Après le Centre de Bizerte,
sont créés les Centres de Baraki, à une
quinzaine de km au sud d’Alger, et de La Sénia.
Un premier dirigeable,
l’Astra-Torrès AT-6, arrive à Baraki le 17 novembre
1917 en provenance d’Aubagne en 10 h 35 de vol, favorisé
par
le
mistral. Il réalise ainsi la première
liaison aérienne entre la métropole et
l’Algérie.
Le 6 février 1918, le
dirigeable Zodiac ZD-1 arrive à La Sénia,
après avoir transité à Baraki.
Les dirigeables ont
été d’une grande utilité par leur effet
dissuasif sur les sous-marins, malgré leur armement de faible
efficacité.
En
contrepartie, ce sont des aéronefs
fragiles qui demandent des installations coûteuses. Ils
sont très dépendants des conditions
météorologiques et peuvent devenir
incontrôlables. A cela, s’ajoute le risque d’incendie de
l’hydrogène qui assure leur sustentation.

Le 17 novembre 1917,
l’Astra-Torrès AT-6, qui vient de traverser la
Méditerranée pour la première fois, arrive
à Baraki (L’Afrique du Nord Illustrée)
Caractéristiques : longueur
71 m, largeur : 15 m, hauteur : 20 m, volume : 6 700 m3,
moteurs
:
deux Hispano-Suiza 150 ch, vitesse : 74 km/h, équipage
: 5 hommes, autonomie : 13 h 30 à vitesse maximale et 27 h
à vitesse de croisière. Les dirigeables Zodiac ont des
caractéristiques semblables. |

En 1917, construction du hangar et
des avant-ports à Baraki (ARDHAN)
|

Les installations de Baraki et un
dirigeable en 1918 (ARDHAN)
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Construction des hangars à
dirigeables à Oran-La Sénia en 1917 (ARDHAN)
|

En haut, les hangars à dirigeables de La
Sénia au nord de l’aérodrome. Ils seront démontés
vers
1930
(SHD)
|

Accident de l‘AT-2 à La
Sénia le 15 juillet 1918, en entrant dans le hangar
(ARDHAN)
|
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