GUILLAUMET
Février 1922
: il s'engage au centre d'instruction militaire d'ISTRES .Il est alors affecté au 38ème régiment de chasse de THIONVILLE, dans la 8ème escadrille sous les ordres du lieutenant CHALLE. C'est là qu'il rencontre MERMOZ.
1923 : il gagne le concours de tir aérien à CAZAUX.
1925 : le 15 Juin, il remporte le célèbre MILITARY ZENITH devant le lieutenant CHALLE qui lui avait prêté son avion.

Information sur les "MILTARY" Récit de René WEISER

25 Décembre 1925 - Commandant d’escadrille au 38ème régiment d’aviation. C’est alors l’époque foisonnante des courses, raids, tentatives de records de toutes sortes.

Nous commencions à oser parler d'aviation avec les Anciens, nous avions leur confiance. Aidés par ce chef prestigieux qu'était le Commandant Houdemon, les plus sûrs d'eux-mêmes, les plus entreprenants commençaient à  se signaler par des voyages effectués dans des conditions difficiles, par une adresse manoeuvrière caractérisée, par des demandes de participation à des "Military", à des compétitions sportives. Thionville devenait un important centre de sélection des pilotes de France. Les mois de mai et de juin nous voyaient acharnés, sur des machines peu adaptées, à effectuer ces tours de France, contrôlés par 12 atterrissages, le plus rapidement possible. C'était le Military Zénith qui se disputait durant trois mois, d'avril à juillet.

Cette compétition, réservée aux militaires, avait été lancée sous le patronage de l'Aéro-club de France, avec l'accord de l'Armée de l'Air et la participation de la Société des carburateurs Zénith qui offrait la coupe. (Le règlement de ce Military se résumait en la fixation des aérodromes de départ et d'arrivée, entre lesquels se situaient des escales obligatoires). Des commissaires et des chronométreurs officiels relevaient les temps. Les avions autorisés étaient des appareils de série sur lesquels aucune modification n'était admise. Nous étions 7 ou 8 volontaires à Thionville, ce qui y constituait déjà une sélection. Cette épreuve était dure, et le coefficient chance jouait particulièrement. Les moteurs, des Hispano 300 CV, étaient loin de présenter la sécurité et l'endurance des moteurs équipant les avions modernes. Deux données principales entraient en ligne de compte : la qualité du pilote et la tenue du moteur et, comme les volontaires étaient sensiblement de la même valeur, la tenue du moteur jouait le plus grand rôle.

Les pannes en vol sur le circuit était abondantes : salades de bielles, queues de soupape cassées, alimentation défectueuse etc.. Seuls, des prodiges d'adresse permettaient d'atterrir, hélice calée, sans rien casser. Mais, en revanche, quelle joie que cette fugue sportive pour une journée entière, quelle richesse que de posséder ce droit de vol libre, de ruser avec les conditions météo, de gagner des secondes au poste de ravitaillement, d'être seul maître à bord après Dieu ! Combien différent est le sort des aviateurs de l'époque actuelle, où le radar, inquisiteur attentif, ne quitte personne sur son écran scrupuleux et impartial.

Une année, Guillaumet, alors sergent dans l'escadrille du lieutenant Challe, attendait anxieusement la préparation de son Nieuport afin de pouvoir participer à cette Coupe pour laquelle il s'était engagé. Il arrivait au 29 juin, avant veille de la clôture, et n'avait toujours pas pu prendre son départ. Son commandant d'escadrille qui venait lui-même de terminer le parcours dans un très bon classement, n'hésita pas un instant à lui confier son appareil pour tenter sa chance le 30 juin. Et Guillaumet remporta la Coupe. Cet exemple de camaraderie sportive fait bien comprendre avec quel esprit amical et désintéressé nous participions à ces épreuves.

Plusieurs années passées dans ces conditions de préparation continue avaient fait connaître les valeurs respectives des pilotes. Les constructeurs d'avions et de moteurs connaissaient leurs noms, nous étions classés.