AP5 juin 2003 |
Bulletin de l’association des personnels de![]() New’s N° 27 juin 2003 |
*EDITORIAL |
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Il y a quelque temps, j’ai rencontré le Docteur FYOT, un vieux dijonnais. Il m’a dit " je m’inquiète, je perds ma capacité d’indignation " : Il a 80 ans. Il a été résistant sous l'occupation. Il s'est battu en INDO et en Algérie. Il a crée Médecin Sans Frontière. Il a créé médecin du Monde. Il a eu des certitudes, il a vécu des doutes. Il a un humanisme fabuleux sans ambition. C’est un homme d’exception.
Quand on lui demande quel
a été son plus grand combat, il répond " le combat contre la
lâcheté "
Surtout Toubib, ne perdez pas la
capacité d’indignation, c’est elle qui nous pousse vers de grands desseins
et nous permet de nous dépasser
Le colonel DRAPIER nous ouvre ses archives personnelles et nous présente un récit de nos moments en Algérie. Nous faisions une guerre que les gouvernants de l'époque nous avaient ordonnée. Nous nous sommes bien battus comme nos adversaires l'ont fait eux aussi. TOP
Journal de marche (extrait)
Lundi 26 décembre
1960 : 08 h 00
Le départ. A une séparation programmée de onze mois, on ne s’habitue
jamais !
Me voici à nouveau à Méchéria, dans la même fillod, la
même chambre pour un deuxième séjour. Heureusement, je connais
pratiquement tout le monde, ce qui est réconfortant pour le moral. Nous sommes
tous embarqués sur le même bateau, pour le meilleur et pour le
pire.
30 décembre 1960
Mon premier vol sur T 28 " Fennec ", notre nouvel avion d’armes.
Cet avion me plaît. Ce n’est pas une nouveauté, j’aime tous les avions que
je pilote.
Année 1961
Dimanche 1er
janvier 1961
Notre secteur d’opérations est identique à celui de mon premier
séjour, à une variante près, la présence permanente de deux
détachements, l’un à Geryville, l’autre à Aflou.
L’implantation rebelle se situe essentiellement sur la chaîne montagneuse des
Ksour et vise à faciliter la migration Algérie Maroc et vice-versa des
katibas fellagas.
Pour la 13ème division, les difficultés proviennent de l’ALN
installée au Maroc, tout au long de la frontière algéro-marocaine, de
Figuig au Sud, au Djebel El Abed au Nord. Des bataillons bien armés tentent et
réussissent quelquefois à franchir le barrage électrifié. Des
éléments plus légers sont destinés à poser des mines sur les pistes
entre la frontière et le barrage ; mines, qui sont à l’origine
des destructions fréquentes de nos véhicules de transport militaire. Le
Général Ginester en a assez. Il me demande d’intensifier nos missions
aériennes à l’encontre de ces forces partout où elles se
trouvent.
19 janvier 1961
Les reconnaissances sur la frontière et au-delà commencent
à porter leurs fruits. Rares sont les missions sans utilisation de notre
armement. Sous la pression, les fells de la zone 8 réagissent et donnent du
travail supplémentaire à nos mécaniciens obligés de mettre des
pansements sur les impacts de balles criblant nos avions.
Le 16 mai 1961
Sur renseignement du 2ème bureau de l’EM, un bataillon de l’ALN
au Maroc s’apprêterait à forcer le barrage dans la zone Ouest du
Djebel Beni-Smir. Il se trouverait situé dans un carré de 10 Kms sur 10.
Après étude de la carte, un site avec un point d’eau semble convenir
à un important bivouac.
Le 17 mai 1961
Décollage de nuit en patrouille à quatre avions. Après une
approche à très basse altitude, face au vent je découvre le
cantonnement. Au fond d’un oued encaissé, des feux de camp regroupent les
fells. Notre attaque est immédiate. Tout d’abord à la roquette puis
aux armes de bord.
Le jeudi 26 juin 1961
A Telergma, C…, M…, J… et moi-même remportons la coupe de tir
Air/Sol de la 5ème région aérienne. Une lettre de
félicitations collectives nous est adressée, ainsi qu’aux mécaniciens qui
ont la responsabilité du réglage des armes.
Le vendredi 30 juin 1961
Le Gatac II d’Oran dans le cadre de l’action psychologique, nous envoie un
" Siebel " piloté par le Commandant V… Sous ma conduite,
sa mission consistera à larguer, de nuit et à basse altitude, des
tracts sur les positions des unités de l’ALN au Maroc, que je connais bien.
Mission remplie sans problème.
Juillet 1961
Le Haut commandement ordonne un " cessez le feu
unilatéral ". Les vols doivent se poursuivre comme précédemment
mais sans droit de riposte. C’est comme si l’on demandait à un boxeur
sur un ring de s’en tenir seulement à recevoir les coups. Rien n’est
plus frustrant pour des pilotes de combat ! Combien sont loin les
espérances suscitées le 13 mai 1958 !
Le Général Cazelles, nouveau patron de la 13ème DI,
comptable de la vie de ses hommes, me demande poursuivre le nettoyage des camps
de mineurs (poseurs de mines) " Détruire l’ennemi partout
où il se trouve "
Le samedi 9 septembre 1961 – 318ème mission
En fin d’après-midi, toujours en quête des camps de
" mineurs ", mon équipier,le lt L… et moi-même
décollons pour une reconnaissance sur le Djebel El Abed, sur la
frontière algéro-marocaine à la limite Nord/Ouest de notre
secteur.
Un cantonnement nomade s’offre à nos regards. Il semble abandonné bien
que quelques chevaux et chameaux broutent tout autour. Ca et là, quelques
courtes tranchées. Ce spectacle insolite est inhabituel ; généralement
les nomades marocains se manifestent à notre passage par des signes
amicaux. J’effectue de nombreux passages à très basse altitude
et à chacun d’aux, j’aperçois un homme, le fusil à la main,
qui se cache sous l’auvent d’une tente. Le doute n’est plus permis.
Nos roquettes détruisent le cantonnement. Les Fells paniquent et partent dans
tous les sens. Les rafales de nos mitrailleuses font des dégâts à
chacune de nos passes. Un vent de sable, ocre et opaques, arrive et nous
contrait à abandonner le straffing. Retour à la maison.
Dimanche 10 septembre 1961 – L’A.L.N. réagit.
10 h 00 : après avoir recherché d’autre unités de l’ALN sur le
Djebet El Abed, R… et sa patrouille rentrent au terrain. Au parking, les
mécaniciens découvrent les deux T.28 criblés d’impacts de balles.
Les pilotes et observateurs n’ont rien vu, rien entendu. Seule information
importante, le survol avec insistance d’une grande ferme, de type colonial,
apparemment abandonnée, située en territoire marocain.
Le jour même, les deux avions, sérieusement endommagés, sont convoyés,
trains d’atterrissage sortis, à Oran La Senia pour une réparation
relevant du 3ème échelon.
Lundi 11 septembre 1961 – Un anniversaire traditionnel – Un vol de
jour inhabituel.
08 h 00 : Commémoration de la mort du Capitaine Guynemer, le 11 septembre
1917. Peu après, surprise de taille. Le vol de deux MAT 49 et de deux
pistolets automatiques est constaté dans les chambres des sous-officiers
mécaniciens. Un ex-caporal de la 5ème E.C., en visite
auprès de ses anciens camarades, serait sorti de la Base avec une lourde
valise à la main ?
Vendredi 22 septembre 1961 – Ma 32ème mission
23 h 00 : après avoir effectué un bombardement le nuit à dix
T 28 sur le col frontière du Ras Beni Smir, qu’intercepte, ave le
sergent D..., mon équipier, un véhicules phares allumés, non loin du PC de la
zone 8 au Maroc. L’objectif est anéanti aux armes de bord. J’ai 32
ans.
Samedi 23 septembre 1961
Je reçois un message du deuxième bureau de la 13ème
division classé TS indiquant : " le 16 septembre à 18
h 40, le PC de la zone 8 demande à l’Etat Major de la Willaya 5
à Bou Arfa, d’envoyer d’urgence l’ambulance sur l’intendance du
Dough pour évacuer des blessés graves ".
" Le 23 septembre, le PC de la zone 8 porte à la
connaissance de tous, les décès du Sous-lieutenant Khatir et du
Sergent-chef Mustapha survenus à la suite des actions aériennes.
Le PC demande à tous les bataillons de s’employer à venger ces
martyrs en abattant un avion ".
Fin septembre 1961
Sur ces différentes actions aériennes, le Gatac 2 déclenche une enquête
de commandement dirigée par le Commandant V… Je ne lui cache rien. De
lui-même, il nous apprend que nos agents de renseignements au Maroc ont,
par le biais de la valise diplomatique, informé le Ministère des
Affaires Etrangères que le 6ème bataillon de l’ALN
avait été dissous suite aux attaques aériennes des forces de l’ordre.
Ensuite, cette information a dû transiter par le Ministère des
Armées, l’Etat major de l’Armée de l’air, l’Etat major de la
5ème Région aérienne, pour atterrir sur le bureau du Général
Hautière, commandant le Gatac 2.
Mercredi 4 octobre 1961
Convoqués à l’Etat Major du Gatac 2 avec R…, nous nous présentons
au Général. En attendant la suite donnée à cette affaire, il m’inflige
20 jours d’arrêts de rigueur et un mois de suspension de vol pour le
motif suivant : " s’est rendu coupable d’une indiscipline
grave en opérations, en transgressant les instructions formelles du
commandement ".
" Au cours d’une mission de reconnaissance à vue,
effectuée le 9 septembre 1961 au dessus de la frontière marocaine, a
poursuivi des traces qui l’on amené à la découverte d’un camp
rebelle situé en territoire marocain et s’est fait prendre à partie
par les armes automatiques qui y étaient installées. A attaqué ce camp aux
armes de bord et à la bombe respectivement les 11 et 12 septembre.
Enfreignant ainsi l’interdiction absolue de survol du Maroc par le
commandement ". Signé : le Général de la Brigade H…
Le Général Cazelles a intercédé en notre faveur auprès du Général
Stelhin, Chef d’Etat Major de l’Armée de l’Air, comme lui polytechnicien
de la même promotion. La punition ne sera pas aggravée, et en ce qui me
concerne, je serai admis dans le corps des Officiers de carrière sur
proposition de mon commandant d’Escadre.
2ème quinzaine d’octobre
L’affaire du vol d’armes du 11 septembre 1961 trouve son
aboutissement.
En effet, la DST a arrêté l’ex-caporal chef C…. Ce dernier, membre du
FLN sous le nom de guerre " Si Norden ", a avoué son
forfait et sa trahison ainsi que les noms de membres du FLN à Méchéria
auxquels il a remis les armes.
Une opération de nuit montée par la DST, un commando de la Légion
étrangère, R…r et moi, permettra de récupérer les armes sauf un
pistolet automatique que C… a offert à son chef de Willaya à
Oran. Sinistre affaire, je m’imagine à la place du père de l’intéressé,
officier supérieur en activité.
Le 9 novembre 1961
J’effectue ma dernière mission de guerre N° 2. La 381ème
en 938 h 15 de vol sur les territoires d’opération extérieures d’Indochine
et d’Algérie, en trois séjours. J’ai participé à 156 combats en
appui direct des troupes au sol. Lors de 14 missions d’appui (2 au Vietnam et
11 en Algérie), mon avion a été endommagé par les tirs ennemis dont deux
fois très sérieusement. S’ajoute à cela un accident grave
à Nhâ-Trang qui aurait pu mettre un terme à ma vie. Voilà
le bilan de ma période guerrière, si celle-ci est terminée…
TOP
Jacques DRAPIER
Vous allez trouver dans ce numéro de l'AP 5 New's et dans les suivants un témoignage fort troublant sur les OVNI et une approche très scientifique des observations dans le monde entier. Je ne porterai pas de jugement sur les faits et sur les documents suivants, mais cet article m'avait interpellé il y a quelques années. Peut être que le général D LETTY, grand spécialiste des ovni nous fera l'honneur de nous écrire un mot sur ce sujet qui le passionne. TOP
Observation, par l’US Air Force, d’un objet non identifie dans la région centrale sud des U.S.A. le 17 juillet 1957
Résumé
Un avion à réaction RB 47 de l’US
Air Force, équipé de moyens électroniques de contre-mesures radio (ECM) avec
un équipage de six officiers, fut suivi par un objet volant non identifié sur
une distance de plus de 1 300 kilomètres et pendant une durée de 1
heure 30 minutes, pendant qu’il volait du Mississippi à l’Oklahoma,
en traversant la Louisiane et le Texas. L’objet fut, à diverses
reprises, observé visuellement par le pilote et le co-pilote et apparut comme
une lumière intense. Il fut aussi suivi par des radars au sol et
détecté par les équipements ECM à bord du RB 47. L’intérêt
particulier de ce cas réside ans le fait qu’à plusieurs reprises ont
été observées des apparitions et disparitions simultanées, par les trois
méthodes physiquement distinctes d’observation (visuelle, radar, ECM), ainsi
que des manœuvres dont la rapidité allait très au-delà de l’expérience
aéronautique passée ou future des membres de l’équipage.
Introduction
Très tôt, ce matin du 17 juillet
1957, un avion RB 47 décollait de la base aérienne de Forbes près de
Popeka dans le Kansas. Une mission multiple était prévue, avec des exercices
de tir au-dessus de la zone du golfe de Texas, des exercices de navigation
au-dessus de la mer et finalement des exercices ECM prévus pendant le voyage de
retour à travers la partie centrale sud des U.S.A.
Le RB 47 comportait un équipage de six
officier, trois d’entre eux étaient des spécialistes électroniciens
manipulant l’appareillage ECM dans la partie arrière de l’avion.
Leurs noms sont les suivants : - Lewis D. Chase : pilote – James II
Mc Coid : co-pilote – thomas II Hanley : navigateur – John J.
Provenzano : au moniteur ECM N° 1 – Frank B Mc Clure : au moniteur
ECM N° 2 – Walter A. Tuchschner : au moniteur ECM n°3.
La suite a été extraite aussi bien de l’interview
de ces hommes que des éléments du dossier finalement retrouvé. Ce dossier
consiste en un télex de trois pages, expédié depuis le 745° Acwron à
Duncanville (Texas) à 15 h 57 (TU) le 17 juillet 1957 et un résumé de
quatre pages préparé par F.T. Piwetz officer de " Wing
Intelligence " à la 55° escadrille de reconnaissance de la
Base aérienne de Forbes et transmis au quartiers Généraux de l’ADC à
la base aérienne de " ENT " dans le Colorado, en réponse
à une demande du 15 août 1957, émanant du colonel F.T. Leep,
directeur de " l’ADC Intelligence ". Ce résumé, plus un
rapport de douze pages, rédigé par les témoins du RB 47, fut expédié le 17
novembre 1957 par ADC à Blue Book (service de l’US air Force chargé de
recueillir les témoignages OVNI à cette époque), et fut évidemment la
première notification que Blue Book ait reçu à propos de ce cas.
Le rapport de douze pages (AISOP N°2) fut
préparé par le Major Chase (pilote), le 10 septembre 1957. Il contient un
grand nombre de précisions importantes souvent non incluses dans les autres
documents du dossier. Il y a ainsi une très importante masse d’information
dans le dossier de ce cas à propose des heures précises, des lieux et
autre circonstances. Le dossier présente, en outre, le grand intérêt de
refléter un récit préparé au moment où les détails étaient encore
frais dans la mémoire de l’équipage.
Avant de décrire le premier contact ECM
avec l’OVNI, il est nécessaire d’expliquer brièvement la nature de l’équipement
ECM de bord impliqué dans ce cas ; (les détails n’en sont plus
classifiés en raison de l’obsolescence du matériel, mais à l’origine,
tous les documents du dossier étaient classés SECRET.
Le RB 47 comportait trois
" moniteurs " radars passifs de recherche d’azimut et de
mesure des caractéristiques impulsionnelles des radars sol ennemis. Ce
matériel était utilisé au profit de la coordination des informations de
sécurité aérienne militaire.
Le moniteur n°2
servi par Mc Clure, était un récepteur ALA-6 équipé d’antennes
" back to back " situées dans un compartiment du ventre de
l’avion, près de la queue et tournant de 150 à 300 tours/minute
au choix, pour le balayage en azimut. (Noter que ceci implique la capacité d’observer
dix fois par seconde un radar sol, même éloigné). Sa gamme de
fréquences s’étendait de 1000 à 7500 MHz. Dans l’avion, les signaux
du récepteur ALA—DF étaient traités par un récepteur radar APR-9 et par un
analyseur d’impulsions ALA-5. toutes les références au moniteur n°2
impliquent ce système complet.
Le moniteur n°1
servi par Provenzano, était un système APDA-DF avec une paire d’antennes
fixes montées à l’extrémité de chaque aile de l’avion. Il pouvait
travailler à la même fréquence que le moniteur n°2 mais
possédait une gamme s’étendant plus loin encore en fréquence.
Le moniteur n°3
avait une bande de fréquence de 30 à 1000 MHz et était servi par
Tuchscherer. Il ne fut pas affecté et ne sera donc pas décrit ici.
Les communications VHF ne furent pas non
plus affectées.
Il faut insister sur le fait que les
récepteurs DF ne sont pas des radars. Ils n’émettent aucun signal qui
pourrait se réfléchir sur un obstacle éloigné. Ils se contentent
" d’écouter " passivement les signaux radar émis au sol
ou en vol, d’en analyser les " signatures " et autre
caractéristiques.
Quand ils reçoivent le signal d’un
émetteur radar éloigné, l’écran cathodique de ces récepteurs montre un
" bip " (pulsant à cause de l’effet stroboscopique)
dans une position azimutale
correspondant à la direction apparente du radar émetteur dans un
système de coordonnées polaires lié à l’avion. Dans le cas d’un
radar au sol fixe dont l’avion se rapproche, le " bip "
est initialement vu dans la partie supérieure de l’écran et se déplace vers
le bas de l’écran (ce point doit être soigneusement noté pour
interpréter la discussion qui suivra).
Après avoir terminé les exercices de
navigation prévus au-dessus du Golfe, Chase dirigea l’appareil ver la côte
du Mississippi. Il volait à une altitude de 34500 pieds (10 500 m) et
à un nombre de Mach de 0,75 (vitesse indiquée 238 nœuds, vitesse aérodynamique
réelle 850 km/h). Le temps était parfait et pratiquement sans nuages, sous
influence d’un large anticyclone s’étendant jusqu’à la
troposphère. Il n’y avait aucune averse, ni aucun orage nulle part le
long de la route aérienne. Peu de temps après, la côte fut franchie
près de la ville de Gulfport, en un point marqué a sur la carte jointe
plus loin. Mc Clure détecta alors sur le monteur n°2 un signal en provenance
de la " position 5 heures" (secteur AR droit° qui lui semblait
analogue à un signal de radar sol ; en notant que le
" bip " se déplaçait vers le haut de l’écran, Mc
Clure pensa que cela devait être un radar, loin dans le nord-ouest qui
était détecté avec une ambiguïté de 180° pour quelque motif
électronique. Mais quand le " bip ", après s’être
déplacé vers le haut de l’écran par la droite, croisa la route du RB 47
et commença à descendre l’écran par la gauche, Mc Clure pensa
que l’hypothèse d’une ambiguïté de 180° était inacceptable
pour expliquer un tel phénomène.
Par chance, il avait examiné le signal sur
son analyseur d’impulsions ALA-5 avant que le " bip "
quitte l’écran à l’arrière gauche. Il se souvient que la
fréquence était voisine de 2800 MHz et, phénomène
particulièrement bizarre, que la largeur des impulsions et leur
fréquence de répétition étaient plutôt celles d’un radar de recherche au
sol dans la bande S. Il se souvient toutefois que la vitesse de balayage
apparente (déduite de l’effet stroboscopique) semblait normale.
Peut-être à cause des grandes
similarités avec les caractéristiques des équipements au sol comme le CPS-6B
largement utilisé à cette époque, Mc Clure, à ce moment, n’appela
pas l’attention des autres membres de l’équipage sur ce signal.
Le moniteur n°1 ne travaillait pas sur
cette fréquence à ce moment, il le fera ensuite.
Le moniteur n°3 était incapable de
travailler sur cette fréquence.
Considérons maintenant l’information
transcrite à partir du rapport-résumé préparé par l’officier du
Wing Intelligence Constrate-Conwg 55 à la base aérienne militaire de
Forbes, concernant cette partie de l’incident où l’avions porte le
nom de code " Lacy 17 ".
" L’opérateur de reconnaissance
ECM n°2 de l’avion RB 47.11 " Lacy 17 " intercepta,
approximativement à Méridian (Mississippi), un signal ayant les
caractéristiques suivantes : fréquence : 2995 à 3000 MHz,
largeur d’impulsion : 2 microsecondes, fréquence de répétition des
impulsions : 600 Hz, vitesse de balayage : 4 tours par minute,
polarisation : verticale. Le signal se déplaça rapidement vers le haut de
l’écran du chercheur de direction, indiquant une source rapidement mobile
(par exemple une source aéroportée). Le signal fut abandonné après
observation ".
Premier contact visuel
Si rien d’autre n’était arrivé au
cours du vol pour suggérer qu’un " objet " inconnu était
présent au voisinage du RB 47, les observations de Mc Clure n’auraient, sans
aucun doute, jamais été mentionnées et auraient certainement été rapidement
oubliées probablement par lui-même aussi. Il était, en effet, étonné,
mais à ce moment, plutôt enclin à penser qu’il y avait un
problème électronique.
Le plan de vol prévoyait un virage vers l’ouest
aux environs de Méridian et de Jackson (Mississippi) au point B de la carte)
avec des exercices planifiés où les " officiers de la guerre
électronique " devaient exécuter des mesures ECM sur des radars au
sol connus. Les documents du dossier
confirment ce que Chase et Mc Coid décrirent au Dr J. Mc Donald (d’une
manière plus vivante et avec plus de détails) concernant les
évènements inhabituels qui suivirent bientôt
Ils prirent le cap 265, toujours à
Mach 0,75 et 34500 pieds d’altitude à 10 h 10 (TU) (4 h 40 heures
locale), le Colonel Chase, à la place du pilote, vit ce qu’il prit tout
d’abord pour les phares d’atterrissage d’un autre jet approchant
rapidement dans la direction 11 heures (1), peut-être un peu plus haut que
le RB 47. Il attira l’attention de Mc Coid sur cette lumière en notant
l’absence de quelconques feux de navigation. Pendant que la lumière
blanc-bleuâtre intense continuait à se rapprocher, il utilisa l’interphone
pour alerter le reste de l’équipage de se tenir prêt à des manœuvres
soudaines d’évitement.
Mais avant qu’il ait pu commencer la manœuvre
, Mc Coid et lui-même virent la lumière brillante changer à
peu près instantanément de direction et bondir de leur gauche à
leur droite en traversant leur axe de vol à une vitesse angulaire que
Chase ne se souvient avoir jamais observée en vingt années de vol, que ce soit
avant cet incident ou depuis.
La source lumineuse s’était rapidement
déplacée de la position 11 heures à la position 2 heures et alors s’éteignit
soudain en clignotant.
Le " rapport des observateurs
aériens " rempli par Chase au cours de l’interrogatoire officiel,
donne la position du RB 47 au moment de ce premier contact visuel à 10 h
10 (TU) : 32°00 N 91°28W, ce qui le place près de Winnsboro au
centre-est de l’Etat de Louisiane. (point C de la carte).
Les descriptions obtenues par la commission
du Condon au cours des interviews de 1969, ainsi que ceux que nous venons de
citer, sont remarquablement conformes au rapport original de l’intelligence
Service : " A 10 h 10 (TU) le commandant de bord observa pour la
première fois une lumière blanche, très intense, avec une
faible coloration bleutée, dans la position 11 heures de son avion, traversant
par l’avant jusqu’à environ la position 2 h 30. le co-pilote observa
le même phénomène. La lumière en arrivant à la
position 2 h 30, disparut soudainement ".
Chase n’observa aucune anomalie de compas
magnétique pendant le vol.
Actions au- dessus de la Louisiane et du
Texas
Immédiatement après l’extinction
de la lumière, Chase et Mc Coid commencèrent à en parler
par l’interphone et le reste de l’équipage, alerté par Chase, écoutait
leur conversation.
Mc Clure, se souvenant alors du signal
anormal qu’il avait reçu sur son ALA-6 à proximité de Gulfort, parla
aussitôt pour la première fois de cet incident particulier et régla
simultanément son moniteur n°12 pour balayer autour de 3000 MHz afin de voir
ce qui serait observé. Il détecta aussitôt un puissant signal à 3000
MHz en provenance de la position 2 heures, exactement dans l’azimut relatif
où la source lumineuse inconnue s’était éteinte quelques moments plus
tôt.
Provenzano raconta au Dr J. Mc Donald qu’aussitôt
après cela, ils contrôlèrent le moniteur n°2 (sur des stations
radar au sol connues) afin d’être sûrs qu’il fonctionnait
correctement ; il apparut qu’il était en parfait état de marche. Il
accorda alors son propre moniteur n°1 sur 3000 MHz et reçut également un
signal dans la même direction.
Il reste la possibilité, bien sûr,
que ce signal ait été émis par hasard à partir d’un radar sol situé
dans la même direction relative. Mais, comme les minutes passaient, le RB
47 continuait à avancer vers l’ouest à environ 850 km/h et l’azimut
relatif de la source de 3000 MHz ne changeait pas de position relative. Le
" bip " aurait dû se déplacer par la droite vers le
bas de l’écran des moniteurs dans le cas d’un radar au sol, ce qui n’était
pas le cas, le " bip " restait immobile. Chase changea la
vitesse de l’avion, allant jusqu’à la puissance maximum possible,
mais rien ne semblait changer l’azimut relatif de la source de 3000 MHz
Ils traversèrent
la Louisiane et arrivèrent dans la partie est du Texas avec " l’objet "
qui maintenait toujours sa position par rapport à l’avion. Ils
parvinrent ainsi aux limites de la zone de couverture radar du 745ème
Acwron de Duncanville (Texas), et Chase perdit sa reluctance à appeler l’attention
sur le phénomène qu’il observait. Il contacta alors la station radar
par son nom de code " Utah " car l’équipage commençait
à ce moment à se sentir mal à l’aise à propos de l’incident.
Cette phase de l’observation est décrite
de la façon suivante dans le rapport de l’officier du "Wing
Intelligence" :
" Le commandant de bord le signala
à l’équipage et l’opérateur ECM n°2 chercha le signal décrit
précédemment, trouva le même vers 10 h 30 (TU) à un azimut
relatif de 070 degrés, 10 h 35 (TU) à un azimut relatif 065 degrés, 10
h 30 (TU) azimut relatif 040 degrés.
Notez que l’heure indiquée ci-dessus
pourrait faire penser que Mc Clure ne chercha pas immédiatement à faire
la vérification avec son ALA-6 mais que vingt minutes s’écoulèrent
avant qu’il y songea. Notez aussi que vers 10 h 38 (TU) la source inconnue de
3000 MHz, ressemblant à l’émission d’un radar, se déplaçait vers
le haut de l’écran (azimuts décroissants) malgré les 850 km/h de l’avion.
L’officier du "Wing
Intelligence" continue :
" A 10 h 39 " (TU), le
commandant de bord observa une énorme lumière qu’il estima être
à 5000 pieds (1500m) plus bas, dans l’azimut 2 heures. L’altitude de
l’avion était de 37500 pieds, le temps parfaitement clair. Bien que le
commandant ne pu pas déterminer la forme ni les dimensions de l’objet, il
avait la nette impression que la lumière émanait du sommet de cet objet.
A environ 10 h 40 (TU) l’opérateur ECM
n°2 rapporta qu’il recevait deux signaux dans les azimuts relatifs 040 et 070
degrés. Le commandant de l’avion et le co-pilote virent ces deux objets au
même moment avec la même couleur rouge. Le commandant de bord reçut
la permission de ne plus suivre le plan de vol initial et de poursuivre l’objet.
Il alerta le site ADC " Utah " et réclama toute l’assistance
possible. A 10 h 42 (TU) l’opérateur ECM n°2 vit l’objet dans l’azimut
relatif 020 degré ".
Au cours des interviews du Dr J. Mc Donald
avec l’équipage, Chase fit savoir que le radar sol de
" Utah " observait également l’avion et l’objet sur ses
écrans et que le service FAA éloigna tous les autres avions de la trajectoire
afin de lui permettre de continuer la poursuite.
Continuons le résumé de l’officier du
" Wing Intelligence " : " A 10 h 42 (TU), l’ECM
n°2 détectait un objet dans l’azimut 020 degrés. Le commandant de bord
accrut la vitesse jusqu’à Mach 0,83 et vira pour poursuivre l’objet
qui était alors en face. A 10 h 42 (TU) l’ECM n°2 avait de nouveau deux
signaux aux azimuts relatifs 040 et 070 degrés. A 10 h 44 (TU) il avait un seul
signal l’azimut relatif 050°. A 10 h 48 (TU) l’ECM n°3 commença à
enregistrer les conversations sur l’interphone de bord.
Le radar sol ADC demanda à l’avion
de se placer en mode transpondeur III pour identification radar et fit préciser
la position relative de l’objet. L’équipage répondit que l’objet se
trouvait à dix milles nautiques au nord-ouest de Fort worth (Texas) et le
site ADC " Utah " confirma immédiatement la présence de l’objet
sur ses scopes.
Vers 10 h 50 (TU) l’objet sembla s’arrêter
et l’avion le dépassa. " Utah " rapporta qu’ils
perdirent l’objet de leurs scopes à ce moment précis et l’ECM n°2
à bord de l’avion perdit le signal simultanément ".
Chase, en réponse aux questions du Dr J. Mc
Donald, indiqua qu’il se souvenant très bien qu’il y avait eu
simultanéité ente le moment où il commença a sentir qu’il s’approchait
de l’objet à peu près à la vitesse du RB 47 et le moment
où " Utah " lui indiqua que l’objet avait stoppé
sur ses scopes.
Il dit qu’il vira un peu pour éviter la
collision avec l’objet, n’étant pas sûr de son altitude relative par
rapport à lui et trouva alors qu’il passait pas dessus au fur et
à mesure qu’il s’en approchait. A l’instant ou l’objet s’éteignait
visuellement, il disparut simultanément, à la fois du moniteur ECM n°2
et du radar sol de " Utah ". Il était alors, pour le
pilote, à un angle de dépression de l’ordre de 45°, sous l’avion
vers la gauche.
Chase mit le RGB 47 en virage à
gauche aux environs de Minerals Wells (Texas) (point E de la carte). Lui et Mc
Coid regardaient par-dessus leurs épaules pour essayer de voir à nouveau
la source lumineuse.
Tous les hommes impliqués se souviennent de
la simultanéité avec laquelle l’objet se ralluma visuellement, apparut sur l’écran
du moniteur ECM n°2 et sur les écrans du radar sol du site
" Utah "
Le rapport de 1957 décrit ces
évènements de la façon suivante :
" L’avion commença à
virer, l’ECM n°2 reçut brusquement un signal dans l’azimut 160° :
Utah obtint alors de nouveau un écho et le commandant de bord obtint de nouveau
le contact visuel. A 10 h 52 (TU) l’ECM n°2 avait un signal dans le 200° se
déplaçant vers le haut de son écran. L’avion commença à s’approcher
de l’objet tandis que la distance estimée était de cinq milles nautiques (8
km). A ce moment, l’objet apparut chuter ver l’altitude de 15000 pieds et le
commandant perdit le contact visuel ; " Utah " perdit
également à ce moment l’objet de ses scopes. A 10 h 55 (TU), dans la
zone de Minerals Wells (Texas), l’équipage indiqua à
" Utah " que l’avion devait retourner à sa base
à cause des réserves insuffisantes de carburant. L’équipage demanda
à " Utah " si un rapport Cirvis avait été transmis.
Il lui fut répondu par l’affirmative. A 10 h 57 (TU) l’ECM n°2 recevait un
signal en provenance de 300° (azimut relatif) mais " Utah "
ne recevait aucun écho.
A 10 h 58 (TU) le commandant de bord obtint
un nouveau visuel à environ vingt milles nautiques au NW de Fort Worth
(Texas) à une altitude de 20 000 pieds dans la position 2 heures par
rapport à l’avion ".
Chase ajouta d’autres détails à
cette partie du récit des évènements, indiquant qu’il demanda et
obtint la permission de la station " Utah " de piquer vers l’objet
quand il fut plus bas que l’avion. Quand il piqua de 35 000 à
20 000 pieds l’objet s’éteignit en clignotant, disparaissant des
scopes de la station " Utah " et du moniteur ECM n°2 au
même instant. Mc Clure se souvient également de cette simultanéité.
Action au-dessus de la
Zone Texas/Oklahoma
Mc Coid se souvient qu’à ce stade
des activités, il fut un peu préoccupé par la consommation excessive de
carburant due à l’utilisation de la puissance maximale ainsi qu’à
une large entorse au plan de vol initial. Il avisa Chase que les réserves de
carburant nécessitaient un retour vers la base de Forbes, aussi ils se
dirigèrent vers le nord, à partir de Fort worth (point F de la
carte).
Mc Clure et Chase se souviennent que le
système ALA-6 repéra encore une source de 3000 MHz vers l’arrière.
Le rapport de l’intelligence Service de 1957 résume ainsi les
évènements de cette partie du vol :
" A 11 h 20 (TU), l’avion prit
le cap de sa base. Ceci plaça l’objet dans la queue de l’avion. L’ECM
n°2 continua à recevoir le signal de l’objet dans l’azimut relatif
180/190° jusqu’à 11 h 40 (TU) où l’avion était
approximativement par le travers d’Oklahoma City. A ce moment, le signal
diminua d’une manière plutôt abrupte. Le directeur de la sécurité de
la 55° escadrille de reconnaissance stratégique n’a aucun doute que les
détections de l’équipement ECM coïncident exactement avec les
observations visuelles du commandant de bord à maintes reprises,
indiquant ainsi positivement que l’objet était la source du signal à
3000 MHz ".
Le sérieux de Blue Book
Les enregistrements indiquent nettement que
le projet Blue-Book (1) reçut un résumé de l’information sur cet incident
de la part de l’ADC le 25 octobre 1957 (donc plus de trois mois après
la date de l’évènement). Un bref résumé se termine par le
paragraphe suivant :
"Après un examen des
informations en accord avec le CAA, il fut définitivement établi par le CAA
que l’objet observé dans le voisinage de Dallas et Fort Worth était un avion
de ligne."
Ceci se réfère à une
quasi-collision de deux DC6 des American Airlines près de Salt Flats
(Texas) (voir la carte), à 50 milles nautiques de EL paso, à une
altitude de 14000 pieds à 3h30 ce même jour. Or, cet
évènement se situe à 500 km à l’ouest du plus proche
point qui nous concerne ici et près de deux heures plus tôt que l’évènement
du RB 47.
Le cas porte désormais la mention
" identifié comme étant le vol American Airlines 656" dans les
dossiers officiels du Blue-Book !
Ce dossier est un extrait de l’article " Etudes et réflexions à propos du phénomène O.V.N.I. " par Claude POHER paru en mars 1975 dans " L’Aéronautique et l’Astronautique " N°52.
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