L'Aéronautique et l'Espace en deuil
25 juillet 2000
Le bel oiseau blanc s'est brisé les ailes rappelant au monde que la technique, même la plus sophistiquée, comporte des risques. Le Concorde, le premier et seul avion supersonique transportant des passagers, n'aura, malheureusement, pas constitué l'exception à la règle. Jusqu'à hier, il faisait pourtant figure d'avion le plus sûr au monde car il n'avait connu aucun accident depuis son lancement. Révolutionnaire à l'époque du premier vol en 1969, le Concorde représente encore aujourd'hui ce qui se fait de mieux sur le plan technologique. Et il est resté l'un des ambassadeurs les plus prestigieux de la France. Sa silhouette effilée et son aile  delta d'un blanc étincelant suscitent toujours autant d'admiration et de curiosité. Avion mythique, le Concorde, construit à peu d'exemplaires (il en reste 12 en état de vol) a permis aux hommes d'affaires pressés et aux membres de la jet-set de franchir l'Atlantique plus vite que le soleil. Pour limiter le déficit d'exploitation, Air France avait transformé un de ses oiseaux blancs en charter de luxe pour permettre de réaliser un rêve : franchir le mur du son et découvrir le grand bleu de la stratosphère. Ce rêve a entraîné une centaine de touristes allemands dans la mort. Six mois avant le 25e anniversaire de son premier vol commercial*, c'est la chute, mais pas la fin d'un mythe. Certains spécialistes d'Air France et de British Airways estiment que l'avion supersonique sera encore «bon pour le service» pendant 15 ans au moins. Hasard de l'histoire de l'aéronautique : la chute du Concorde intervient au moment du lancement du programme Airbus-A3XX. D'ici cinq ans une nouvelle génération d'avions prendra son envol, avec le risque de subir un jour, dans 25 ans peut être, un crash avec 550 personnes à bord. Le risque demeure, certes minime, mais le pire ne peut jamais être exclu. 
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Premier vol commercial BA sur Londres-Barhain, 21 janvier 1976. 


Les passagers qui ont embarqué quelques heures après le drame ont conjuré le mauvais sort et prouvé qu'ils avaient toute confiance dans l'avion. Une telle confiance se mérite et Air France aura sûrement à coeur d'y répondre en toute clarté. 
                                                           Je le souhaite
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   S U I T E ... et... F I N...  

C'est seulement la troisième fois depuis la seconde guerre mondiale qu'un avion de ligne a son certificat de navigabilité retiré, en 1950 le Comète britannique et, en 1979, le DC10 sur une courte période. 
Avant cet accident, le Concorde était l'avion le plus sûr statistiquement, 24 ans de service. 
Il semble qu'un objet métallique tombé d'un avion a fait éclaté un pneu (ou plusieurs) dont les débris ont transpercé les réservoirs de pétrole logés dans l'aile, l'ont enflammé. Cet incendie a causé la perte des deux moteurs contigus qui sont partie intégrante de l'aile. Le train d'atterrissage non rentré, le Concorde prés du sol, est passé en-dessous de la VMCa (vitesse minima de contrôle en l'air), et s'est vomi.
Un accident ne doit pas se reproduire dans les mêmes conditions. Il faut donc que les pistes soient propres (ça rendrait service aux autres avions), ou renforcer la protection des réservoirs d'ailes du Concorde. La première solution est facile à réaliser, la deuxième serait plus longue et peut-être plus coûteuse. (Utilisation de pneus MICHELIN type "navette spatiale -à vérifier-, tapisser l'intérieur des réservoirs d'un revêtement auto-obturant... )
Les décideurs, à vous de décider, mais dépêchez-vous, pensez au maintien de la qualification des équipages anglais et français.
  lepeps