Termine la guerre 14-18 avec 6
victoires homologuées. Il est pilote chez Nieuport, puis à
la Cie Franco-Roumanie (Paris-Bucarest et Paris-Varsovie).
Il entre chez Potez comme pilote d'essai et il établit 6
records sur Potez 28.
Il entre à la Cie Aéropostale en 1930, puis à Air France dont il devient chef-pilote
d'essais. 1936-1938, il prend part à la guerre d'Espagne
du coté républicain. En 1939, il prend le commandement du
1er groupe de Chasse polonais. Après avoir remporté 3
victoires, il passe en Angleterre, et, organise le Groupe
"Lorraine". Il disparaît en mer le 31 décembre 1944 en
Méditerranée alors qu'il était passager à bord d'un avion
bi-moteur Lockheed.
PLUS
- Né le 4 Septembre 1897 à BELLEGARDE (Ain).
- Termine la première guerre mondiale avec 6
victoires.
- Pilote chez NIEUPORT, puis assure les premières
liaisons commerciales PARis Bucarest et PARIS - VARSOVIE à
la Cie FRANCO-ROUMAINE.
Pilote d'essais chez POTEZ où il établit 9 records de
distance avec charge sur le Potez 28.
Entre à la Cie Aéropostale en 1930, puis, après la
création de la Cie AIR-France devient chef-pilote d'essais
à la Direction Générale de la Cie.
- De 1936 à 1938, prend part à la guerre d'Espagne du
côté républicain.
A I'ouverture des hostilités en 1939, refuse une
affectation dans le Groupe de Transport et
reprend sa place dans la chasse où il commande le 1 er
Groupe Polonais.
- Après avoir remporté trois victoires, passe en
Angleterre où il est le premier supérieur de l'Air à avoir
rejoint LONDRES, puis exerce son activité à DAMAS et
- Organise le Groupe ""LORRAINE>.
- Accompagne le Général de GAULLE à Moscou en
Décembre 1944.
Disparaît en Méditerranée le 31 Décembre 1944 alors
qu'il était passager à bord d'un bi-moteur Lockheed.
Le Général Lionel de Marmier, pilote militaire et
civil de classe exceptionnelle. A excellé en tout,
aviation de chasse, de raid, de record, postale et de
ligne. Homme aux idées et aux convictions nettes,
n'a pas craint d'engager son nom et son avenir d'abord en
faveur de l'Espagne Républicaine puis de la
France Libre et de son Chef, le Général de Gaulle qu'il
accompagne à Moscou à l'occasion de l'hommage rendu par la
Russie et la France aux héros du groupe de
chasse Français Normandie-Niemen. Sa disparition
prématurée a lourdement pesé sur le destin de
l'aéronautique civile et militaire française après
la guerre de 1939-1945.
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 49, juin 1952.
Plus que toute autre
activité les transports aériens furent atteints par le
désastre de 1940. Air France avait cependant fait son
possible pour maintenir dans le cadre des conditions
d'armistice acceptées par Vichy, un certain nombre de
liaisons en France, en Afrique du Nord et en A.E.F.
C'est sur la base de ces moyens dispersés qu'il convint de
remettre sur pied les services nécessaires à l'effort
allié de transport des hommes, de la poste et des plis
officiels.
Il fallut reconstituer les éléments d'une direction,
reprendre en mains tous les services d'escales répartis en
Afrique, s'organiser pour durer avec un matériel pour
lequel les réserves en pièces de rechange étaient des plus
réduites et parfois inexistantes et ce, tout en assurant
les liaisons indispensables au commandement et à la vie
économique des régions desservies.
Il fallut enfin prévoir l'avenir par des programmes de
matériel à obtenir des autorités alliées.
L'aviation commerciale ne devait pas mourir, au contraire,
elle devait conserver sa vitalité, profiter de chaque
occasion pour se développer et améliorer ses positions.
Ces résultats sont dus au travail de chacun, mais surtout
à l'extraordinaire personnalité de Lionel de Marmier qui
devait, hélas, disparaître en janvier 1945 en
Méditerranée.
Son odyssée magnifique est de celles dont peuvent
s'enorgueillir les grands Français. L'un des premiers
parmi les officiers supérieurs, il rallie le général de
Gaulle en juin 1940avec son
groupe. Un peu plus tard, il fit partie de l' expédition sur Dakar qu'il
tenta d'atteindre en décollant du porte-avions Ark
Royal mais, repoussé par les
mitrailleuses, c'est à Douala qu'il débarqua. Il décida
alors de prendre, toujours avec son groupe, Libreville, et
bien qu'un télégramme officiel vint lui interdire au
dernier moment cette opération, volontaire, il risqua le
tout pour le tout et Libreville redevint une ville...
libre.
En avril 1941, il
commanda en Syrie le groupe de bombardiers «
Lorraine » qu'il avait organisé à
Dakar, au Gabon, puis en Moyen-Orient. C'est alors qu'il
fut sollicité pour organiser l'aviation de transport
française. Bien qu'il eut préféré rester à la tête du
groupe « Lorraine », il dut cette fois se plier aux
exigences officielles. Il accepta et son organisation fut
à son image.
Certes, ce ne fut pas toujours chose aisée à réaliser. À
Damas, le colonel de Marmier ne disposait pas de matériel,
mais son génie inventif aidant, il ne tardait pas, avec
des débris hétéroclites, des avions étrangers abattus, des
moteurs trouvés çà et là, à assembler quelques « taxis ».
Tout était à faire. Il fallait construire des hangars, des
ateliers de réparation, aménager les terrains, amener
l'essence ; de Marmier, animé d'une volonté farouche,
d'une audace et d'un courage exemplaires, surmonta toutes
les difficultés et la renaissance des lignes françaises
était consacrée le jour où il conduisit le général de
Gaulle de Damas à Brazzaville en dix heures !
Par la suite, on vit de Marmier organiser la ligne
Brazzaville-Tananarive-La Réunion, puis Damas-Téhéran,
Damas-Moscou, Damas-Dakar, Dakar-Tananarive. Partout dans
le désert, dans les forêts, des aérodromes naissaient, des
escales parfaitement aménagées jalonnaient les itinéraires
dont le point de départ avait été fixé à Alger dès le mois
de mars 1944.
Vint ensuite le débarquement allié en France, puis la
libération de l'Ouest de Paris. Le colonel de Marmier a
l'honneur de se poser avec le général de Gaulle sur le
premier terrain libéré de Normandie, comme il aura
l'honneur, quelques semaines plus tard, de conduire, à
Moscou, le président du gouvernement provisoire de la
République française.
En janvier 1945, un
bimoteur Lockheed de
transport s'envolait d'un terrain de France pour accomplir
une mission de liaison avec l'Afrique du Nord. Et c'est en
vain que, depuis ce 30 décembre, les postes de radio de la
métropole et ceux d'outre-mer cherchent à capter le
message qui pourrait rassurer sur le sort du colonel
Lionel de Marmier qui était à bord ainsi que le lieutenant
pilote Guilloux, le lieutenant Henri, radio de bord, le
sous-lieutenant mécanicien Guillot et plusieurs passagers.
*
Sa
vie tout entière, comme celle de sa famille, est une page
de glorieux exploits. Elle vaut d'être tracée ici.
Né
le 4 décembre 1897, à Bellegarde (Creuse) de François de
Marmier et Marie-Adèle Picaud. Son père, lieutenant de
chasseurs à pied, avait obtenu le prix Mouton-Duverrierpour
ses exploitations coloniales au Tchad, à Oubangui et au
Niger.
En
1914, étudiant aux Arts et Métiers, il interrompt ses
études pour entrer dans l'aviation en même temps que ses
deux frères René et François.
Son
père est tué en Lorraine au combat de Charmes, le 24 août
1914.
René
de Marmier, son frère aîné, est tué en combat aérien en
1916.
François
de Marmier, son autre frère, ayant la jambe arrachée au
cours du bombardement d'Ostende, réussit à ramener son
avion dans les lignes françaises, mais meurt quelques
temps après des suites de ses blessures.
Lionel
de Marmier, d'abord mécanicien chez Nieuport, prend la
place de ses frères à la Spa
176, d'où il passa à la Spa
81.
Termine
la guerre avec neuf avions ennemis homologués en France et
en Belgique, la Légion d'honneur, la médaille militaire et
la croix de guerre avec 11 palmes et une étoile.
À la
démobilisation redevient pilote chez Nieuport, participe à
des courses automobiles et remporte des records de
vitesse.
Partisan
et pionnier des transports aériens, effectue les premières
liaisons commerciales Paris-Bucarest et Paris-Varsovie,
pour la compagnie aérienne franco-roumaine.
En
juin 1926, entre chez Potez comme pilote d'essais.
À ce
titre étudie, met au point et effectue les premiers vols
de plusieurs prototypes dont le Potez
28, avec lequel il établit en 1928, neuf records
mondiaux de distance avec charge.
En
même temps, présente les avions français nouveaux dans les
Pays Baltes : Finlande, Lithuanie, Esthonie, Pologne, puis
dans les Balkans.
Officier
de la Légion d'honneur le 15 février 1930.
Quitte
la maison Potez pour reprendre son métier de pilote de
ligne à l'aéropostale.
En
1934, est nommé comme inspecteur des lignes, puis affecté
comme chef pilote d'essais à la direction générale
d'Air-France.
En
janvier 1936, un décret du ministre de l'Air le porte au
grade de commandeur de la Légion d'honneur avec citation
suivante :
« M.
de Marmier (Lionel), pilote chargé des essais de
matériel nouveau à la compagnie Air-France, magnifiques
services de guerre : sept avions ennemis abattus, neuf
citations ; quatorze ans de service dans l'aviation
commerciale, au cours desquels il a battu cinq records
du monde et neuf records de France et donné l'exemple
des plus grandes qualités comme pilote de ligne ou
pilote d'essais. Officier de la Légion d'honneur depuis
1929. Capitaine de réserve. Totalise 6.796 heures de
vol. »
De
1934 à 1939, tous les avions de la compagnie Air-France
ont été mis au point par lui.
De
1936 à 1938, Lionel de Marmier, qui a pris parti pour la
cause de la République, joue un rôle très actif dans la
guerre d'Espagne.
Croix
de 3e classe S.M.M., le 7 mars 1939.
Mobilisé
en septembre 1939 dans le groupe aérien des transports
militaires, refuse cette affectation et désire reprendre
dans la chasse le poste qu'il occupait en 1918.
Nommé
au groupe d'entraînement au vol de la chasse polonaise à
Bron, demande en mai 1940 à mener au feu la première
escadrille constituée par le groupe de chasse 1/145 sous
les ordres du colonel Pavlikowski.
Le 3
juin 1940, il abat deux avions allemands au-dessus de
Villacoublay, puis un troisième quelques jours plus tard à
Étampes (douzième victoire homologuée).
Ramène
son groupe à Saint-Jean-de-Luz et à Sète, en vue de passer
en Angleterre.
27 juin 1940, il
arrive à Plymouth et se met à la disposition du général de
Gaulle. C'est le premier officier supérieur d'aviation qui
rallie la France Libre.
Chargé
de l'entraînement des pilotes français au camp d'Odiham,
il est nommé lieutenant-colonel par le général de Gaulle,
le 15 août 1940.
Il
embarque pour l'expédition de Dakar sur
le Pennland, décolle de l'Ark
Royal et tente d'atterrir à
Dakar. Il débarque à Douala au bout de 45 jours passés sur
le Pennland et entre à Libreville.
Les
opérations du Gabon terminées, il rejoint Le Caire le 25 novembre 1940 et
est nommé chef d'état-major des Forces françaises libres
au Moyen-Orient.
Il
organise le groupe « Lorraine », en prend le commandement
en avril 1941 en
Lybie.
Il
effectue de nombreuses missions, mais malgré son
insistance pour rester au combat, il est chargé de
l'organisation des lignes militaires aériennes pour
assurer la liaison de l'Empire français libre au début de septembre 1941.
En octobre 1943, il
exécute une première mission de liaison avec le groupe «
Normandie » qui se trouvait en Russie, par son voyage
Damas-Téhéran-Moscou.
En janvier 1944, il
retourne à Moscou et créé la ligne régulière
Damas-Téhéran.
En mars 1944, la
réorganisation des transports aériens l'amène à Alger. En
dépit des difficultés croissantes, manque de matériel,
etc., il regroupe au départ d'Alger toutes les lignes
rayonnant sur l'Afrique du Nord, l'A.E.F. et l'A.O.F.
Et
enfin il peut reprendre la ligne Alger-Madagascar par le
Congo Belge. Ligne à laquelle il tenait particulièrement
pour suivre l'oeuvre du commandant Dagnaux.
De
1940 à 1944, il accompagne le général de Gaulle dans tous
ses déplacements en Syrie, en Afrique et rentre en France
avec lui, puis en décembre 1944, il
accompagne le général de Gaulle à Moscou.
Porté
disparu la première semaine de janvier 1945, il
totalisait plus de 10.000 heures de vol, représentant plus
de deux millions de kilomètres parcourus.
*
Le 7 août 1943, le
gouvernement de Vichy le faisait condamner à mort, à la
dégradation militaire et à la confiscation de tous ses
biens par le tribunal maritime permanent de Toulon, pour
crime de trahison.
*
Dans
l'aviation de transport de la France Libre, Marmier a seul
organisé le service de liaison basé à Damas avec Le Caire
comme étoile d'exploitation sur Damas, Madagascar et
Brazzaville.
En
1944, M. Max Hymans, Directeur des Transports aériens à
Alger, réalise la fusion nécessaire des services d'Alger,
Dakar et Damas.
C'est
l'époque de l'organisation rationnelle et de la
répartition des appareils, des pièces de rechange, des
hommes, des lignes, des horaires. Alger devient le centre
d'un vaste réseau.
Max
Hymans confie Alger à Lionel de Marmier qui poursuit là,
avec Vachet, Gonin et Verdurand, l'oeuvre commencée à
Damas.
Sont
alors desservies les lignes suivantes :
-
Alger-Oran-Casa ;
-
Oran-Casa ;
-
Alger-Bône-Tunis ;
-
Alger-Casa-Dakar avec correspondance sur
Abidjan-Lagos-Douala, d'une part, et Pointe-Noire d'autre
part ;
-
Alger-Gao-Dakar ;
-
Alger-Bône-Ajaccio ;
-
Alger-Le Caire ;
-
Arzew-Gibraltar ;
-
Dakar-Kaolack-Kayes-Gamako-Bobo
Dioulasso-Ouagadougou-Gao-Niamey-Zinder ;
-
Bamako-Kan Kan ;
-
Tunis-Gabès-Rhadamès ;
-
Bizerte-Souk el Arba-Gafsa-Médénine-Gabès-Kairouan.
Les
ateliers d'Alger travaillent pour la R.A.F., les
installations d'Air France sur les aérodromes sont mises à
la disposition des aviateurs alliés.
*
Ces
services de l'aviation commerciale ont fonctionné dans des
conditions excluant toute initiative d'expansion
commerciale et ont apporté pendant deux années à l'effort
de guerre allié, les avantages du transport aérien sur les
autres moyens de transport de surface.
Tous
les hommes qui, avec Max Hymans, Vachet, Gonin, Verdurand,
se sont entièrement consacrés à cette oeuvre, en doivent
être remerciés.
La
mémoire de Lionel de Marmier, mort pour la France, doit
être honorée comme celle d'une grande figure de
l'aviation.
Extrait
de la Revue de la France Libre,
n° 49, juin 1952.
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