Marcel, Raymond REINE  (1910-1940) spécialiste du vol de nuit

Avec son brevet militaire et son brevet civil de l'Ecole de Pilotage MORANE-SAULNIER, il entre aux lignes Aériennes Latécoères le 30 décembre 1924. Son brevet de Transport public porte le No 842 et date du 31 décembre 1924. Deux fois fait prisonnier des Maures dont une fois avec Serres. 81 traversées de l'Atlantique sud. Il est atteint de la mystique du courrier.
Meurt dans l'accident du 27 novembre 1940.

PLUS
- Né le 1er décembre 1901 à AUBERVILLIERS (Seine).
- Brevet militaire au Centre d'instruction d'AVORD après avoir obtenu son brevet civil à l'Ecole de Pilotage MORANE-SAULNIER.
Entré aux Lignes Aériennes Latécoère le 30 Décembre 1924.
- Brevet de Transport Public n° 0842 le 31 Décembre 1924.
- Affecté sur TOULOUSE - CASABLANCA, puis CASABLANCA - DAKAR.
- Deux fois prisonnier des Maures, notamment avec Edouard SERRE (voir le livre "CHEZ LES FILS DU DESERT>,).
- A participé au sauvetage de l'équipage Uruguayen du Colonel LARRE BORGES.
Affecté en Amérique du Sud en 1929 sur BUENOS-AIRES - ASUNCION, BUENOS-AIRES RlO-DE-JANEIRO et BUENOS-AIRES - SANTIAGO DU CHILI.
- Prix du Pilote de Ligne en 1930. - Chevalier de la Légion d'Honneur du 9 Août 1927. - Officier de la Légion d'Honneur du 5 Août 1934. -
Officier de l'Ordre de BENIN ( décembre 1928). - Commandeur du OUISSAM ALAOUITE (Novembre 1928). - Médaille de Sauvetage (1933).
- Officier du Mérite CHILIEN.

CITATION A L'ORDRE DE LA NATION REINE MARCEL

Pilote doué d'une haute valeur morale et de qualités professionnelles hors de pair. Affecté dès ses débuts sur la ligne CASABLANCA - DAKAR, s'affirme par son audace et sa maîtrise.
Deux fois prisonnier des Maures à la suite d'atterrissages forcés.
A effectué 81 traversées de l'Atlantique Sud et des passages répétés de la Cordillère des Andes.
Spécialiste des vols de nuit, l'un des réalisateurs des grandes lignes aériennes postales.
Farouchement attaché à cette mystique du courrier, riche des plus nobles émulations et des plus rares vertus.
A trouvé une mort glorieuse en service commandé au-dessus de la Méditerranée le 27 Novembre 1940 avec Guillaumet , son appareil ayant été abattu.
` Comptait 9.100 heures de vol et 1.500.000 kilomètres parcourus sur les lignes commerciales.

 

Lucien MONTAUBIN  mécanicien-navigant

Fait partie des premiers équipes aéropostales. Spécialiste des gros porteurs, a accompli 4 traversées de l'Atlantique Sud. Accident du 27 novembre 1940.

Fernand FRANQUES  mécanicien-navigant

Chef mécanicien, est passé dans toutes les escales de l'Amérique du Sud. Accident du 27 novembre 1940.
Le 27 novembre 1940, un vol de routine est programmé de Marseille à Beyrouth via Tunis. Il y a à bord une belle brochette : Guillaumet, excusez du peu, Reine qui a traîné ses guêtres à Casablanca et en Amérique du Sud, Le Duff, Franques, Montaubin et d'autres passagers dont Jean Chiappe qui va prendre ses fonctions de haut commissaire à Beyrouth. C'est la guerre mais tout de même en Méditerranée on est loin du front. Le Farman s'approche d'une zone reportée dangereuse près de Malte et soudain l'équipage voit devant lui une bataille navale. Guillaumet vire trop tard, lance un message : "sommes mitraillés, avion en feu... "J'ose espérer que l'obus n'était pas britannique "... il le fut pour l'histoire alors qu'il était... italien  
Des précisions  relevées sur  le forum de mon site  http://forum.europeanservers.net/cgi-bin/liste.eur?AFPostal  

En 1940, le 27 Novembre, décolle de Marseille–Marignane, à destination de Bizerte et Beyrouth, le Farman 222, F-AROA, quadrimoteur. Le pilote est : Guillaumet. Les passagers sont : le nouveau Haut Commissaire au Levant, Jean Chiappe et le Capitaine Nicolas. Le vol doit passer par Bizerte, puis continuer vers le Moyen-Orient. Sur sa trajectoire une bataille aéro-navale vient de commencer. 
Un équipage (Codos), le matin même, venant de Bizerte, avait atterri à Marignane après avoir largement contourné la zone des combats. 
A la station de goniométrie de Tunis, mon père, opérateur gonio, prends son service un peu avant midi. Il prend  connaissance des consignes, et des veilles d’aéronefs à assurer. Il y a, en particulier le Farman de M. Chiappe. A 11.00 TU, il prend son quart. 
Quelques minutes se passent, employées à la vérification du gonio et de son lever de doute. Voici ce que mon père racontera à Alain Decaux, historien, 30 ans plus tard:

- A 11.05 TU, brutalement, une émission se fait entendre pour me signaler quelque chose d’horrible: "…sommes mitraillés feu SO"I" ( un i: 2 points, peut-être le commencement d’un S: 3 points), c’est-à-dire SOS". Mais plus rien ne sera capté par le collègue opérateur de Bône et moi-même. Seulement pendant ce court instant d’émission, nous avions pu relever les gisements de ces signaux émis par une main sûre, jusqu’à l’ultime seconde…Quelques secondes d’attente, puis j’appelle Bône pour lui demander son relèvement et lui donner le mien. Laconiquement, des chiffres , que chacun de nous reporte sur la carte pour triangulation. Nous faisons le point, pour ma part je le transmets via mon Chef de service pour les autorités compétentes qui ont alerté Bizerte immédiatement. Pendant toutes ces opérations, le casque sur la tête, je n’ai entendu que des avions italiens qui rentraient sur Cagliari, et tout cela à l’origine nous donnait les mêmes gisements. C’est alors que le drame était déjà clair pour nous, puis devient certain, lorsqu’un avion italien transmit à Cagliari avoir abattu "un gros appareil inconnu"; dans l’après-midi, Radio Rome confirmait l’information, ce dont il n’a plus été question les autres jours, sachant qui était à bord. 
On peut dire, du fait de la transmission sur 333 Khz (fréquence internationale) que l’avion italien avait un radio à bord. C’était donc un chasseur-bombardier ou un bombardier.

Aucune mention de la nouvelle n’a été retrouvée dans les archives de Radio Rome. Quand au P.V. des communications de la station gonio de Chott Bahira (Tunis), émargé par mon père, il fut "récupéré" le jour même et ne fut pas mis aux archives de la station. Il fallait pour l’histoire, que le Farman ait été abattu par les Anglais et non par les Italiens.

 

 

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