L'hydravion du pilote
de l'aéropostale André Parayre s'écrase au large de l'île des Acores
en février 1936, il n'avait alors que 27 ans. Sa vie a été courte
certes, mais marquée par de nombreuses distinctions (il a obtenu
l'ordre national de la Légion d'Honneur à l'âge de 24 ans). Sa fille
unique, Andrée Parayre qui est restée à Toulouse, nous parle de lui.
Vous qui avez très peu connu votre père, qu'est-ce que son nom évoque
pour vous aujourd'hui ?
« J'ai été élevée par mes grands-parents qui vivaient dans le
culte de leur enfant. Pour eux mon père était le héros du moment, il
avait toutes les qualités. Par conséquent, je me suis moi-même
fabriqué un mythe. À l'époque déjà, la famille savait qu'il allait
mourir tôt ou tard. C'est la raison pour laquelle on m'a donné le prénom
de mon père. Et c'est aussi pour cela qu'avant chaque vol, on
organisait toujours un grand repas de famille ».
Y a-t-il de nombreux lieux de commémoration de l'Aéropostale dans
la région actuellement ?
À Albi, il y a une rue qui porte le nom d'André Parayre. Et au jardin
Royal à Toulouse, il y a une stèle avec les noms de tous les aviateurs
de l'Aéropostale ainsi qu'une statue de Saint-Exupery.
Dans la rue Romiguières à deux pas de la place du Capitole, on peut
visiter l'hôtel du Grand Balcon, l'endroit où tous les aviateurs séjournaient
avant chaque vol. Par ailleurs, en ce moment, on réfléchit au site de
mémoire de Montaudran, qui sera intégré dans la ZAC. C'est sur cette
piste que les avions de l'Aéropostale décollaient, le berceau de
l'aviation civile.
Pour finir, qu'aimeriez-vous qu'on retienne de ces pilotes de
l'aventure de l'Aéropostale ?
J'aimerais qu'on ne les oublie pas. Qu'on n'oublie pas qu'ils étaient
des pionniers. Ils traversaient l'Atlantique avec des avions en tôle et
en bois. Ce sont des choses inimaginables aujourd'hui.