Jean DUFOUR (1899-1981)    aussi 

L'ami de toujours

Ecole de Pilotage Militaire à Istres. Breveté en Octobre 1918. A l'armistice il rentre à Blagnac qui est son pays natal. Il rencontre Pierre-Georges Latécoère qui le met en contact avec Didier Daurat. C'est le coup de foudre et les deux hommes se respecteront toute leur vie. Dés 1920, il sera de ceux qui défricheront la Ligne naissante et feront de Toulouse la capitale aéronautique qu'elle deviendra plus tard. Obligé de s'occuper des affaires familiales, son frère et son père étant décédés, Il ne sera pas pilote à la Ligne mais il ne la quittera pas en la servant avec tous ses moyens. Il ne lâchera jamais l'homme de fer, le patron de légende qu'était devenu Didier Daurat. A leur retraite, ils fondent ensemble " l'Amicale de Pionniers Des Lignes Latécoère et Aéropostale ". Didier Daurat en est le président à vie, Jean Dufour le vice Président avec Jean Dabry. Ces deux derniers arracheront les autorisations nécessaires à l'érection d'un monument sur le terrain de Montaudran, d'un monument où repose Didier Daurat en corps et tous les morts de la Ligne, en esprit.

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Né le 17 Mai 1899, près de Toulouse, à Blagnac, dont son grand-père était Maire. A la guerre de 1914, après de sérieuses études à l'Ecole Supérieure Berthelot de Toulouse, reçoit son Brevet Supérieur et est admissible à l'Ecole des Arts et Métiers. Il ne pourra suivre cette voie. Son père vient d'être mobilisé et son frère Guillaume est tué en 1916 à l'âge de 20 ans. Fin 1917 il est mobilisé à son tour, mais voulant aller dans l'aviation il obtient satisfaction et suit la filière imposée. Ecole Technique de l'Aéronautique à Londgvic, près de Dijon, puis Ecole de Pilotage Militaire à Istres - Miramas dont il sort breveté pilote en octobre 1918. Envoyé aussitôt sur le front, I'Armistice l'atteint à Verdun le rendant à la vie civile.
Rentré à Blagnac, il fait le tour de ses amis et relations et rencontre Pierre-Georges Latécoère qui le met en contact avec Didier Daurat. Entre les deux hommes, c'est une sorte de «coup de foudre>, et leur amitié les liera pour toujours.
C'est entendu, dès 1920, il sera de ceux qui défricheront «la Ligne naissante>> et feront de Toulouse la capitale aéronautique qu'elle deviendra plus tard. Mais quelqu'un veille et veille avec efficacité. Madame Dufour mère. Ayant perdu le frère de Jean à la guerre elle se trouve brusquement seule par le décès de son mari.
Les affaires de la famille sont importantes et lourdes à gérer. Elle ne peut y suffire,il y faut un homme et un homme jeune, instruit et plein d'allant, son fils Jean. Avec autorité, elle ferme la voie du rêve pour ouvrir celle des réalités concrètes.
Jean Dufour ne sera pas pilote à la Ligne mais il ne la quittera jamais. Devenu l'ami, confident de Didier Daurat et occasionnellement son collaborateur bénévole et dévoué, de ses relations qui sont nombreuses et fortes sur la place de Toulouse et sert la <> de tous ses moyens. jamais, même aux heures noires de 1931-1932 où la grande idée semble se défaire la mise en liquidation judiciaire de l'Aéropostale, où Didier Daurat lui-même est discuté attaqué et remplacé après tant d'efforts accomplis.
Jamais Jean Dufour ne lâchera l'homme de fer, le patron de légende qu'est devenu Didier Daurat
.Il est de ceux qui s'insurgent contre la façon dont on en use avec cet homme qui a misle dévouement à la Ligne et sa réussite par dessus tout, comme il a mis par dessus tout la réussite de l'aviation commerciale et à travers elle celle de Toulouse, ville aéronautique appelée à devenir . Le calme d'une retraite largement méritée étant venu, Didier Daurat, après une fin de vie active magnifique, toujours au service de l'aviation postale, revient à Toulouse et retrouve son ardent ami pour fonder ensemble cette «Amicale des Pionniers des Lignes Latécoère et Aéropostale» dont la mission sera de rassembler les noms, de comptabiliser les morts et les vivants, les actes innombrables d'héroïsme et la montagne de décorations et de témoignages officiels français et étrangers correspondant à tant de grandeur_ humaine dans une belle œuvre de paix.
Didier Daurat en est le Président à vie, Jean Dufour le Vice-Président avec Jean Dabry et en 1983, c'est toujours dans un local appartenant à la famille de Jean Dufour, que se réunissent les derniers survivants de la glorieuse entreprise. Mais pour Jean Dufour, tout cela n'est pas encore suffisant. Didier Daurat mort le 2 décembre 1969, le seul lieu, à son idée, qui puisse recevoir la dépouille mortelle du Chef de légende, c'est le terrain illustre, historique de Montaudran d'où tout est parti.
Nationale, héritière de tant de drames et de tant de gloire, ils arrachent les autorisations nécessaires à l'érection sur l'aérodrome de Montaudran, d'un monument et avec son ami Jean Dabry, coéquipier de Jean Mermoz, Commandant de bord à Air-France, écouté attentivement par les dirigeants de la Compagnie monument où repose Didier Daurat en corps et tous les morts de la Ligne, en esprit.
Monument inauguré le 31 octobre 1972, en présence de la France entière Par le truchement de la télévision. Inlassable, Jean Dufour continue, il œuvre sans relâche, pour que de grandes avenues de Toulouse et de Blagnac, pour que des rues nombreuses gardent vivants tant de noms illustres qui ont fait de Toulouse la "Terre d'Envol".
P.G. Latécoère, Didier Daurat, Antoine de St-Exupéry, Jean Mermoz, Jean Espitalier. et tant d'autres qui un jour sont partis de Montaudran pour accomplir leur destin.
Il œuvre aussi pour qu'un C.E.S. important porte le nom de son ami Henri Guillaumet et lance l'Association Midi-Pyrénées des Vieilles Tiges de l'Aviation qui porte le nom de Groupement Didier Daurat et dont il est le vice-Président .
Et lorsque, à son tour, l'aile de la mort vient le toucher le 24 février 1981, c'est devant une assemblée de personnalités représentant Toulouse, I'Aviation et la France, devant nombre de camarades survivants, tous profondément émus, que le Président, en exercice, de l'Amicale, Gaston Vedel, dit, en quelques mots simples venant du cœur, tout ce que l'Aviation Française, tout ce que Toulouse doivent à Jean Dufour, pilote au grand cœur, ami fidèle qui a servi la Ligne et son Chef d'une manière éclatante
Sources: L'Aéropostale, Histoire des Hommes.   

Amédée JAYET (1899-1981)

Le seul à s'opposer à Daurat   

Passionné de mécanique, ayant quitté l'armée, il entre aux usines Latécoère en 1922. Il devint chef mécanicien de Montaudran jouissant de la confiance absolue de Daurat, alors Directeur de l'Exploitation. Il est envoyé en poste de responsabilité sur la Ligne où on a besoin d'un bon mécano capable de faire face aux pires difficultés. En 1960, il est Directeur Adjoint du centre de révision et de maintenance de Montaudran. Il a plus de 3000 heures de vol, estimant de son devoir d'accompagner les pilotes d'essai sur tout matériel neuf ou remis à neuf. Il avait le respect de tous et notamment de Mermoz qui appréciait sa rigueur et qui lui dut la vie, quand Jayet insista pour qu'il prenne un parachute lors d'un essai en vol où l'avion s'est désintégré (survitesse). Il obtint son brevet de pilote de tourisme en 1934, N° 2791. 

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Né le 26 Avril 1899 à Glèvres (Loir-et-Cher).
Passionné, dès l'enfance, pour la mécanique appliquée aux moteurs d'automobiles et d'avions a réalisé dans l'Aéronautique civile un exceptionnel destin de mécanicien.
Tout jeune, avant même son service militaire, il débute aux Usines Renault à Boulogne-Billancourt dans la section des moteurs d'avions. Durant son séjour sous les drapeaux, de janvier 1918 à juin 1920, mécanicien d'aviation d'abord à Dijon, à Lyon-Bron puis au Maroc en escadrille à Taza puis Casablanca où il termine comme sergent mécanicien. Après un passage aux usines Chenard et Walker à Paris où ses capacités le font désigner comme metteur au point, il rentre aux Usines Latécoère à Toulouse-Montaudran le 1er Février 1922 comme spécialiste de moteur d'avion. Par sa compétence et son aptitude naturelle au commandement, il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie et devient Chef mécanicien de l'aéroport de Toulouse-Montaudran jouissant de l'absolue confiance de Didier Daurat, Directeur de l'Exploitation.
Rapidement, il est envoyé en poste de responsabilité sur la Ligne. De la fin 1922 à la fin 1924, il est partout sur la ligne Toulouse-Casablanca. Partout où Didier Daurat a besoin d'un mécanicien capable de faire face aux pires difficultés, Alicante, Barcelone, Tanger puis encore Alicante, Barcelone. En 1935 il est rappelé à Toulouse comme chef de piste puis chef des ateliers du Réseau Afrique, enfin en 1960, il accède au poste de Directeur-Adjoint du Centre de Révision et de Maintenance des avions de Ligne de la Cie Air-France à Toulouse-Montaudran. Estimant de son devoir d'accompagner les pilotes d'essai sur tout appareil neuf ou remis à neuf sous son contrôle, Amédée Jayet a accompli plus de 3.000 heures de vol en essais donnant toute sa mesure à l'époque des débuts de l'aviation commerciale où les moteurs avaient besoin d'une surveillance constante et d'un contrôle permanent.
Durant la totalité de sa carrière, son sens de la responsabilité à l'égard des pilotes était tel qu'il avait acquis le respect et l'estime de tous. Mermoz avait pour lui une amitié forte basée sur la rigueur avec laquelle A. Jayet accomplissait tout ce qu'il faisait.

Sources: L'Aéropostale, Histoire des Hommes.  

Fernand, Paul ROYERE (1901-1983)

Le collectionneur... d'accidents et 40 ans d'Aviation, mais n'est pas le seul.

Ancien militaire, il est engagé aux Lignes Aériennes Latécoeres le 4 octobre 1924. Il devint mécanicien d'essais.
-27 juillet 1928: amerrissage forcée dans la brume au large d'Alger avec Winckler comme pilote et Le Duf comme radio. Séjour de 12 heures dans l'eau.
-15 novembre 1928: à l'amerrissage à Palma de Majorque, accroche un paratonnerre et s'écrase dans une rue de la ville. Le radio Girard meurt dans l'accident tandis que le pilote Simon et lui sont indemnes.
-14 mars 1929: amerrissage forcé en pleine mer, à cause d'une fuite d'huile. La fuite est colmatée et l'hydravion poursuite sa route. Pichodou, pilote et le Pécheur, radio.
-26 août 1929: amerrissage forcé en pleine mer, vibrations moteur. Après réparation poursuite de la route. Joliot, pilote et Le Pécheur, radio.
Dans la même année 1929, avec le pilote Pareyre et le radio Soulas qui le retient avec un filin, il réussit à remettre en place une manche à air du carburateur du moteur arrière.
Une carrière bien remplie dans la modestie... à Villacoublay aux usines Couzinet pour se mettre au courant de l'avion l'Arc en Ciel avec Collenot et Cavailles... à Madagascar en 1948...retraité en 1962. 

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Né le 19 Janvier 1901 à VIVIERS (Ardèche). Ayant été reçu au Cours de Préparation Militaire, a pu choisir le 35ème Régiment d'Aviation à LYON-BRON où il est affecté le 12 Mai 1922 à la 5ème Escadrille en qualité de mécanicien Engagé à TOULOUSE aux Lignes Aériennes Latécoère le 4 Octobre 1924.
Après une période d'activité aux ateliers de MONTAUDRAN, est affecté en Avril 1928 à la Base de SAINT-LAURENT de la SALANQUE, comme mécanicien d'essais sur l'hydravion Latécoère 23, qui devient le Latécoère 32 après l'accident mortel survenu le 31 Décembre 1927 sur un avion du même type (pilote Enderlin).
Le 27 Juillet 1928, à la réouverture de la ligne sur ALGER avec le Latécoère 32 F-AISN, le pilote Winckler et le radionavigant LeDuff, amérissage forcé dans la brume, cause panne de la réception radio dont la conséquence fut un séjour de 12 heures en mer. Le 15 Novembre 1928, alors que le Latécoère 32 piloté par Simon s'apprête à amerrir dans le port de Palma de Majorque, accroche un paratonnerre et s'écrase dans une rue de la ville, provoquant la mort du radionavigant Girard, cependant que Royere et Simon sortent indemnes de l'accident. Le 14 Mars 1929, le C.A.M.S. F-AIOY avec l'équipage Pichodou, Le Pecheur et Royere est obligé d'amerrir en pleine mer cause une tuyauterie d'huile cassée. Après une réparation de fortune faite par Royere, l'hydravion peut redécoller et poursuivre son voyage.
Le 26 Août 1929, le CAM S F-AIOY avec l'équipage Joliot, pilote, Le Pecheur, radionavigant et Royere est contraint d'amerrir par suite de très fortes vibrations du moteur avant Après réparation par Royere, l'hydravion peut redécoller et poursuivre le vol. Dans la même année 1929, toujours avec le CAMS F-AIOY avec le pilote Parayre et le radionavigant Soulas qui le retient avec un filin, Royere réussit à remettre en place une manche à air du carburateur du moteur arrière qui risquait en partant de provoquer des avaries.
En 1930, avec le pilote Givon, Royere effectue 100 heures de vols d'essai avec le LATHAM 47 F-AJKO, avant la prise en charge de cet hydravion par la Cie Générale Aéropostale.
En 1931 les mecaniciens navigants ayant été supprimés sur les hydravions, Royere devient Chef de piste mécanicien, et effectue tous les vols de sortie de révision de 500 heures, ainsi que le premier vol sur Alger après cette grande visite. En 1933, après la fusion des compagnies et la création de la Cie AIR-FRANCE' Royere effectue avec le pilote Givon et le radio Jellade le premier vol sur ALGER avec l'hydravion CAMS F-AMHY avec coque amortie.
En Janvier 1934, à la demande de Mermoz, Royere se rend à VILLACOUBLAY aux usines COUZINET, pour se mettre au courant de l'avion ARC-EN-CIEL avec les mécaniciens Collenot et Cavailles.
En Avril 1934 il est affecté au Brésil à NATAL et à BAHIA. Au debut 1936, il est affecté à DAKAR au service piste des hydravions transatlantiques. Tant à NATAL et BAHIA (Brésil) qu'à DAKAR, l'activité de Fernand Royere sur les avions et les hydravions de la ligne transatlantique a été remarquable.
En Juillet 1938, il est détaché aux ateliers de fabrication et de montage à ROGNAC et à ARGENTEUIL pour se documenter sur l'hydravion transatlantique Lioré 247 de la Société Nationale de Construction Aéronautique du Sud-Est Fin Août 1939, il poursuit avec le pilote Givon les derniers essais et contrôles en vol du Lioré 247 avant le convoyage à DAKAR qui fut annulé par la déclaration de guerre. Après deux voyages sur ALGER sur Lioré 246 Royere devient Chef de Poste Adjoint, puis en Avril 1942 il part à DAKAR pour remplacer le spécialiste des moteurs de la Base. En Mars 1944, il est affecté, sur sa demande au Groupe "Sénégal" des "MARAUDEURS", en Sardaigne jusqu'en Juin 1945, date à laquelle après sa démobilisation, il est affecté à la Base de MARIGNANE.
En Avril 1948 il est affecté à TANANARIVE jusqu'en Février 1957 date à laquelle il rejoint la Base de MARIGNANE Fernand Royere devait prendre sa retraite le 1er Février 1962 après avoir accompIi dans la période du début 1.100 heures de vol et servi l'Aviation pendant 40 ans. Il était titulaire de la Médaille d'Honneur de l'Aéronautique (Argent et Vermeil). Les services éminents rendus à l'Aviation par Fernand Royere auraient dû lui valoir sa nomination dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur ainsi que la Médaille de l'Aéronautique, mais c'était un modeste que les responsables ont oublié. Décédé en février 1983 après avoir spécifié que son corps soit livré à la science.
Sources: L'Aéropostale, Histoire des Hommes.  

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