mis à jour / updated :


contact
Qui sait si l'inconnu qui dort sous l'arche immense
Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé
N'est pas cet étranger devenu fils de France
Non par le sang reçu mais par le sang versé
Pascal BONETTI - 1920  Sources
 



Il est là, le Capitaine Antoine Mattei     

Cao Bang B. HECQUET 2007 
Sur les traces d'Antoine Mattei Yves..2010
Récit du Colonel Pierre JALUZOT
Les récits de Louis Devaux 1947-2006
Témoignages



 

        "Par le sang versé" a été réédité chez  Tempus collection des éditions Perrin le 10 octobre 2007    

 

Antoine, l'horizon de ton enfance, 
ton village

extraits forum

scolca-vue2-arbre.jpg (76387 octets)

  
 

Cette page est pour toi, mais aussi pour Ickewitz, Fernandez, Clary, Klauss, Osling, Burgens, Kalish....

 


 .... De jour et de nuit, nous avons nomadisé, surtout de nuit, en nous dirigeant aux étoiles, que je connais depuis mon enfance comme les ruelles de mon village Scolca !   (voir position) Je songe aux liens puissants qui unissaient tous les membres de la petite communauté rurale, à ces paysans peu loquaces et aussi méfiants envers l'étranger que les nhaqués de Cochinchine, à Pierre-Marie, mon oncle. Recouvert de sa longue houppelande, il venait me chercher par une belle nuit comme celle-ci pour m'emmener à l'insu de mes parents en direction du pic Stella jusqu'aux collines de chênes verts. Là nous contemplions en silence la plaine de Bastia et toutes les lumières de la ville qui scintillaient au loin. Parfois même, je croyais entendre le bruit de la mer caressant les rochers. Pierre-Marie, lui, ne pouvant rien entendre, étant sourd depuis longtemps à la suite d'une otite mal soignée. Mais il connaissait les secrets de la terre et du ciel et savait me bercer de noms d'étoiles familiers ou mystérieux: le Corbeau, la Chèvre, la chevelure de Bérénice, l'Hydre. Lorsque je commençai, ravi et confiant, à sombrer des rêves dans le sommeil, Pierre-Marie me couvrait de sa grosse veste de velours. Au petit jour, en regagnant Scolca, Pierre-Marie s'arrêtait pour me montrer les indices invisibles à tout autre, du passage des perdrix et des lièvres, et posait les collets de crin de cheval à l'endroit même où les bêtes sans imagination repasseraient. Puis, furtifs et complices, nous nous glissions tous deux dans la maison paternelle. 

Avant de réveiller mes hommes, je songe que l'essentiel est de n'avoir ni horaire, ni itinéraire fixes pour ne pas finir, comme la perdrix corse, étranglé par un Pierre-Marie asiatique. Dés l'aube le commando reprend sa marche.... extrait de "TU SURVIVRAS LONGTEMPS" par A. Mattei lui-même ou les Barouders de la Légion en Indochine. Le livre se termine ainsi:
"A dix mille kilomètres d'ici, à Scolca, il doit être environ deux heures du matin. La nuit recouvre le maquis. Haute dans le ciel, la lune éclaire les grands chênes qui protègent sous leurs ailes les arbustes agités de frissons. Et, en se heurtant les feuilles chuchotent des histoires anciennes sur une musique toujours nouvelle."   

                                                  


"J'ai choisi le métier de servir le feu et le fer. J'ai cru à la gloire, aux richesses, aux honneurs. J'ai cru en tout cela sans en voir les horreurs."

Lieutenant-colonel Antoine Mattei, Commandant le 3ème R.E.I. Blida, juillet 1962 dans "La guerre cruelle" de Paul Bonnecarrère.


A mon retour de permission, la R.C.3 était abandonnée. J'ai rejoint mon régiment - le 3e Etranger - et pris le commandement de la 2e compagnie. Ma tâche: assumer la protection des convois sur la R.C.4. Sur cette route à une trentaine de kilomètres au nord de Langson, le village de Na Cham. Là sont mes cantonnements quand je ne suis pas opération. J'y ai retrouvé deux vieux amis: le capitaine Féraud, un camarade de promotion de Saint-Cyr, patron su sous-secteur, et le père Mangin qui a abandonné son ministère provisoire en Cochinchine pour son diocèse d'origine. Aujourd'hui, Féraud et moi avons été invités par le père à venir boire une bière à la mission, une bâtisse basse construite près de la route.     
Féraud m'écoute en silence. 
- Le père Gabrielli habitait Volpajola (voir position), le pays des renards, un village plus bas sur Scolca. il montait chez nous pour la messe du dimanche, les enterrements, les baptêmes et les mariages et, chaque fois, qu'un malade le demandait. Etudiant en médecine avant d'entrer au séminaire, il avait pris la succession du vieux Docteur Nicolaï qui n'avait pas été remplacé dans les villages après sa mort. Cette époque fut pour moi celle du merveilleux, où je me représentais Dieu comme un grand-père à la barbe chenue, ayant la douceur et la bonté du père Gabrielli. Une bonté qui n'était pas de la sensiblerie, car si son dévouement était total pour les vraies misères, il se montrait sans pitié pour les farfelus, les sensibles et le bigots. J'étais aussi ravi de servir de guide dans la montagne que d'enfant de choeur à l'église. 
A Pâques, se déroulait une cérémonie dont j'ai compris beaucoup plus tard la signification. Après la grand-messe, suivi de ses enfants de choeur portant goupillon, bénitier et panier, le père faisait la tournée des maisons que les habitants avaient nettoyées et parées pour l'occasion. Pendant qu'il bénissait chaque pièce, nous déposions dans nos paniers les modestes offrandes - des oeufs, des poulets, parfois un peu d'argent - placées sur la table d'entrée. Et lorsqu'on pénétrait dans la demeure d'une veuve, d'un vieux ou d'un pauvre - enfin d'un plus pauvre, car personne n'était riche à Scolca - sur un signe discret du père, nous laissions une partie des dons reçus. A notre retour au presbytère, nos paniers étaient vides, comme au départ. Nous formions alors une communauté vivante, chaleureuse... Maintenant Scolca se meurt; les jeunes attirés par les lumières de Bastia ou du continent ont déserté le village... 
Comment ai-je été amené à parler du village. Je ne sais plus. 

Féraud enchaîne après un silence: 
- Mattei j'ai eu un tuyau au secteur: ta vie de bohémien est terminée, ta compagnie est affectée à Na Cham. 
Je me tourne vers le père Mangin. 
- Vous voilà nanti de cent quatre vingt mauvais chrétiens de plus à confesser. 
- Tu ne m'as pas compris, grince Féraud. 
La Légion reçoit l'honneur de prendre seule en charge toute la R.C.4. Nous, les coloniaux, on est regroupés à Langson, avant de descendre sans doute dans le delta. 
Cette affirmation me fait penser à la récente et claironnante déclaration d'un de mes patrons, fier et dur baroudeur s'il en fut, dont l'admiration pour ses légionnaires avait obscurci pour une fois le jugement: "Avec un bataillon de Légion je traverse toute l'Indochine!" J'avais failli demander: "En corbillard, mon colonel?" puis m'étais contenté de répondre plus respectueusement: "Vous ne faites pas cent kilomètres avec le meilleur bataillon..."  
   
         
Le Général Gaultier qui fut le dernier "père de la Légion" à Sidi-Bel-Abbès m'a déclaré à son sujet: 
- Il fait partie de ces soldats que tous les officiers supérieurs redoutent et admirent. Une tête de mulet, un courage et une témérité aveugles. Et une chance insolente... Mais ne le citez pas en exemple d'officier de la Légion! C'était un chef de bande indiscipliné, un franc tireur qui n'en faisait qu'à sa tête, et qui considérait les ordres qu'il recevait comme d'aimables divagations du haut commandement. Dans une autre arme, il serait passé en conseil de guerre. 
Comme un peu plus tard dans notre conversation, je demandais au général Gaultier quel était l'officier qu'il avait le plus admiré pour sa conduite dans la guerre d'Indochine, il me répondait sans hésiter: 

-
Mattei, bien entendu.                                                                             "Par le sang versé"  Paul Bonnecarrère, p.98.   

Ci-dessous 2 témoignages   HAUT DE PAGE
Nous sommes arrivés ensemble à Carpiagne en janvier 1946.... Mattei comme lieutenant, moi comme 2e classe... Nous avons éffectué 2 séjours de 30 mois dans la même 4e compagnie, ensuite... j'ai servi sous ses ordres dans tous les grades, Lieutenant, Capitaine, Commandant et Colonel... l'homme, le soldat, l'officier.

J'ai rencontré pour la première fois le Capitaine Antoine Mattei le jeudi 12 octobre 1950 à 15 heures à NACHAM.... il met son infirmerie dans le poste en dur à ma disposition avec son infirmier  légionnaire... "En Indochine, c'était ma plus belle période de commandement. Chef de bande peut-être, mais c'était vivre avec les hommes, commander les légionnaires. Tandis que commander des officiers, être officier supérieur, c'est s'éloigner des hommes.. j'ai pleuré à son départ...


* Cette page est en construction. Si vous avez des témoignages, des récits, des messages que vous aimeriez y porter,
veuillez m'écrire, merci. 
* This page is under construction. If you have any testimonies,  narrations,  messages that you would like to put there, write me please, thank you.                                                                                                                   

Henri Eisenbeis alias Lepeps de ton clan de coeur par le sang reçu, ma mère, une Mattei et par le sang versé, mon père, légionnaire....  

   (http://www.legion-etrangere.com) 
     (http://www.legionetrangere.fr/)

  ( http://amalep.free.fr/index.html )

  re-édité


 

                                ALWAYS Under construction

Dernière mise à jour/ latest updating  30 janv. 2009