mis à jour / updated :


Le No 65 de Pierre JARRIGE
le douzième consacré à la Seconde Guerre Mondiale en Algérie
 Ami(e) Internaute,

Ce soixante-cinquième diaporama est le douzième  consacré à la Seconde Guerre Mondiale  en Algérie. Il est le premier de  trois diaporamas concernant les unités de  l’Aviation Française recréées ou créées  de 1943 à 1945 en Algérie, ou qui  sont passées en Algérie. Il concerne  la chasse et la reconnaissance. Faites  le circuler sans restriction !

Merci aux organismes et aux propriétaires  des photos dont les noms apparaissent  entre parenthèses. Les insignes des escadrilles  proviennent du site Traditions de l’armée de l’Air - http://www.traditions-air.fr

Pour l’histoire de l’aviation en Algérie  que je prépare, je recherche des photos,  des documents, des récits et des témoignages,  merci d’en parler autour  de vous.

Bien cordialement.
Pierre Jarrige.      http://www.aviation-algerie.com    


Le renouveau des ailes françaises Les sigles en aéronautique militaire Le général René Bouscat
1ère Escadre de Chasse   GC I/3 Corse, I/7 Provence et II/7 Nice.
3ème Escadre de Chasse GC I/4 Navarre, GC I/5 Champagne et GC III/6 Roussillon.
4ème Escadre de Chasse GC II/5 La Fayette, II/3 Dauphiné et III/3 Ardennes
5ème Escadre de Chasse  II/9 Auvergne, le II/6 Travail, le I/9 Limousin et le II/2 Berry.
Normandie-Niemen
Groupement léger 
Patrie
GR II/33 
Savoie
La Hache, 1ère Escadrille du GR II/3
La Mouette
,  2ème Escadrille du GR II/33


Le renouveau des ailes françaises

Le 23 septembre 1943, la Commission  mixte aérienne (Joint Air Comittee), installée à Alger sous la présidence du général américain Saville, adopte le plan VII qui prévoit pour larmée de lAir française:
- En personnel : 20 250 militaires,  6 500 employés civils et 5 000 FFA  (Forces féminines de l'Air).  - En matériel : La RAF devra équiper  sept groupes de chasse avec des Spitfire, un groupe de bombardement léger en A-20 Boston et deux groupes de bombardement lourd sur Halifax (également, deux bataillons de chasseurs parachutistes SAS). LUSAAF sera responsable de la mise sur pied d'un groupe de chasseurs-parachutistes, six groupes d'artillerie de l'Air et dix-huit groupes aériens dont neuf groupes de chasse (trois sur P-39 Airacobra et six sur P-47 Thunderbolt), six groupes de bombardement moyen sur B-26 Marauder, un groupe de reconnaissance sur F-5 Lightning, deux groupes de transport (un sur C-47 Dakota et un sur Beechcraft C-45), plus le matériel d'équipement et d'habillement des formations de l'Air. Ce plan, qui avait été proposé par  le général Bouscat, est adopté définitivement  le 23 octobre 1943 par le Comité  de Défense nationale d'Alger, mais amputé  de 7 500 hommes.  L'organisation de nos Forces armées d'Afrique  du Nord est alors marquée par l'influence  des Anglais et des Américains, seuls  fournisseurs de matériel.  Le général Bouscat prévoit deux phases  dans l'application du plan VII : D'abord  l'utilisation des ressources d'Afrique avec  l'aide des Alliés puis, à partir de  juillet 1944, lutilisation des  ressources trouvées en métropole au fur  et à mesure de la libération du  territoire.






Les généraux Eisenhower et Giraud à  Alger au cours d’une cérémonie de  remise de matériel et de célébration de  la  victoire  en Tunisie, le 8 mai  1943 (USNA)
Le général Giraud, fidèle à sa devise  : Un seul but la Victoire, a lutté exclusivement et inlassablement à Alger et à Washington, de novembre 1942 à juillet 1943, afin d’obtenir, avec succès, l’aide matérielle américaine pour les forces françaises terrestres, aériennes et navales.



Les sigles en aéronautique militaire

Les groupes et les escadrons s’identifient  par les initiales appropriées (GC pour  Groupe de Chasse, EB pour Escadron de  Bombardement, etc) suivies par une double  numérotation (exemple EC 3/12).
-La première numérotation caractérise le  numéro du groupe ou de lescadron concerné au sein du régiment, de l’escadre ou  de l’unité spécifique auquel il appartient  (par convention, chiffres romains pour les  groupes,  chiffres  arabes  pour  les  escadrons).
-La deuxième numérotation caractérise le  numéro du régiment, de l
escadre ou dune unité spécifique en  question. Aéronautique Navale, à partir de 1943 : H pour hydravion, A pour aviation terrestre, T pour torpillage, E pour exploration et S pour surveillance (par ex. : HS1 escadrille d’hydravions de surveillance numéro 1)



Le général René Bouscat
Le 3 juin 1943, le général Mendigal  cède la place de commandant en chef  des  Forces  Aériennes  d'Afrique au général  Bouscat qui est le principal artisan des  contacts entre les généraux De Gaulle  et  Giraud. Le 31 juillet 1943, lorsque  intervient la fusion des Forces Aériennes  Libres  et  de  l’Aviation  d'Afrique, le  général      Bouscat,  personnalité  incontestée,  devient le  premier  chef d’état-major  de  l’armée  de l'Air.
Pour parvenir à cette fusion, le général  Bouscat met en place le jeu des mutations.  Des équipages d'Afrique du Nord rejoignent  les groupes stationnés en Grande-Bretagne,  au  Levant  et  en  URSS,  inversement,  des  équipages des FAFL sont mutés dans les  groupes recréés en Afrique du Nord. Le général Bouscat a le mérite immense  d’avoir mené cette fusion à bien,  mais pour cette armée de l'Air fusionnée, arrive  une  période troublée où resurgissent  les vieilles rancoeurs de 1940 et celles  des  aviateurs  restés  fidèles  au  gouvernement  de Vichy, d'où un amalgame difficile  et des tensions qui resteront vivaces  encore  longtemps  après  la fin  de la  guerre.

Remise de décoration à La Réghaïa  le 2 juin 1944 par le général Bouscat  (à  gauche)  au  colonel  Jacques-Louis Murtin  et  à  Hubert Monraisse. A droite :  Devant un P-39 Airacobra de la 3ème Escadre (famille Monraisse)



1ère Escadre de Chasse

Elle est crée le 14 novembre 1943  sous les ordres du commandant Papin et  comprend les GC I/3 Corse, I/7 Provence et II/7 Nice.
                                                                                            GC I/3 Corse
Issu du GC I/3 de la campagne de  France qui était replié en AFN, il  reprend ses traditions des escadrilles SPA  88  et  SPA  69  et s'entraîne sur D  520 jusqu'en avril 1943 où il est  recréé sur Spitfire V pour devenir le Squadron 327 de la RAF, au profit du Coastal Command, sous les ordres du commandant Villacèque. Il se déplacera à Borgo, en Corse, et participera aux opérations  contre l'Italie à partir du 18 août 1943.
(Les unités consacrées à la protection  des navires marchands et à la lutte  anti-sous-marine  sont  placées  sous les ordres  du Coastal Command, dont la mission est principalement défensive: reconnaissance,  liaison, sauvetage et secondairement offensive : attaque des sous-marins) 
Ci-contre: Aglaé Assié-Fumaroli, de Saïda,  engagée au GC I/3, vue ici en Corse  en  décembre  1943  (Jean Chevalier)

GC I/3 – SC  Cazes en Spitifire et mécaniciens à Bône (Pierre Perruquet Simulation Magazine
GC I/3 
– SC  mécanicien Pierre Perruquet (Pierre Perruquet – Simulation Magazine)



GC I/7 Provence

La première escadrille, SPA 15, est  recréée fin mars 1943 à Oran-La Sénia  sous les ordres du lieutenant Gauthier  (as  de  39/45 ) sur Spitfire V. Le groupe, formé à Bône à partir déléments des GC I/3 et II/7 le 16 septembre 1943, est surnommé le Bône Fighter Command, il est équipé de Spitfire V et IX. Baptisé Provence en octobre 1943, il intègre la 1ère Escadre de chasse sous commandement américain, chargée notamment de la surveillance armée des convois naviguant en Méditerranée.
Le 1er décembre 1943, il adopte une  appellation britannique et devient, avec l’escadrille  SPA 77, le 
Squadron 328 rattaché au Coastal Command, toujours commandé par le capitaine Dorance. Stationné à Taher de janvier à avril 1944, il partira, le 1er mai 1944, pour Borgo, en Corse.
Spitfire du GC I/7 à Taher (ECPAD)
Collision en vol de deux D520 du  GC I/7 à Bou-Saâda le 8 février  1943, entraînant la  mort des capitaines  Masson et Dussard

(Pierre Perruquet – Simulation Magazine)


Le bar du GC I/7 à Taher, avec  vraisemblablement  un mannequin assis à gauche  (ECPAD)

GC II/7 Nice

Après être arrivé en Algérie le  20 juin 1940, le GC II/7 Nice stationne à Tunis-El Aouina, puis Sidi-Ahmed. Il fait mouvement vers l'Algérie en novembre 1942.
Reconstitué en avril 1943 à Oran-La  Sénia, équipé de 
Spitifire V, au profit du Coastal Command sous les ordres du commandant  Hugo.
Constitué de deux escadrilles, la SPA  73 et la SPA 78, il reprend le  combat le 4 mai 1943 à la bataille  de  l'île  de  Pantelleria puis participe  aux opérations, à compter du 18 août  1943, sur l'Italie à partir de Borgo, en  Corse.  il  formera,  en décembre 1943,  le 
Squadron 326
Spitfire
V du GC II/7 Nice par Cédric Chevalier

A Sétif en 1943 – Les mécaniciens  du GC II/7 en « training » Spitfire (Marius Mandavialle)



3ème Escadre de Chasse


Le 1er janvier 1944, est créée la  3ème Escadre de chasse commandée par le commandant Monraisse et regroupant les GC I/4 Navarre, GC I/5 Champagne et GC III/6 Roussillon.



GC I/4 Navarre

Venant de Dakar, le GC I/4 Navarre arrive à Meknès le 4 juin 1943 avec vingt Curtiss H75 et quatorze D520. Il est rééquipé de vingt-cinq P-39 Airacobra avec lesquels il commence son entraînement à Bir-Rechid sous le commandement du commandant Ladousse. Le 30 juin, il regagne la zone de combat en Tunisie.
Le 13 juillet 1943, le GC I/4 est  commandé par le capitaine de la Martinière  qui  succède  au  commandant Labrousse. Le 7 septembre 1943, il commence ses  missions  à  partir  du  terrain  de  Sebala,  en Tunisie, dans le cadre du Coastal Command. Le 1er janvier 1944, le GC I/4   est  intégré  à  la  3ème Escadre de  Chasse du commandant Monraisse. Le groupe    comprend  alors  deux  escadrilles:  la SPA  95, sous les ordres du lieutenant Philippe  Maurin et la SPA 153, sous les ordres  du lieutenant Husson. Début 1944, GC I/4, basé à La  Réghaïa avec des P-39, participe au Coastal Command et reçoit quelques pilotes de la Première Flottille de lAéronautique Navale détachés à larmée de lAir jusqu’à la fin du conflit. Le 21 juillet 1944, le GC1/4 commence à être équipé de P-47D Thunderbolt avec lesquels il passe au Tactical Command et quitte La Réghaïa pour Alto, en Corse, commandé par le capitaine Philippe Maurin.
P-39 du GC I/4 à La Réghaïa  (ECPA)




Au GC I/4 à La Réghaïa (ECPAD)

P-39 du GC I/4 à La Réghaïa  en  août  1944 (ARDHAN) 


GC I/5 Champagne



Basé à Rabat, le GC I/5 Champagne est équipé de vingt-deux Curtiss H75, placé sous les ordres du capitaine Monraisse. Il reçoit d'abord des P-40F provenant du GC II/5, puis, le 20 juin 1943, des P-39M Airacobra avec lesquels il s'installe à Médiouna, les P-40 devenant des avions d'entraînement. Le 3 septembre 1943, il se déplace  à  Tafaraoui  sous  les  ordres  du commandant  Monraisse, puis du capitaine Edmond Marin  La Meslée le 1er janvier 1944. La  première  escadrille,  le  SPA  67, est commandée  par le lieutenant Goupy, la seconde, la  SPA 75, par le lieutenant Roquette. Le  GC I/5  est  intégré  au 336th Fighter Wing américain.
Le 7 janvier 1944, il gagne Oran-La  Sénia où, le 5 mai 1944, il commence  à percevoir des P-40 
Warhawk avec lesquels ils se déplace à Salon-de-Provence le 30 septembre 1944. Il percevra par la suite des P-47.  

Ci-contre : Le commandant Edmond Marin  la Meslée, commandant le GC I/5, abattu  par la DCA en P-47 le 4 février  1945 dans le Haut-Rhin au cours de  sa 232ème mission de guerre. Il totalise  seize victoires aériennes. Eloge du général Bouscat : Marin la Meslée, je ne salue pas en vous un mort. Rien ne peut mourir de ce qui demeure de vous parmi nous. Laviation française est marquée à jamais de votre empreinte. Aussi bien sentons-nous le besoin, nous qui vivons loin de terre, d’être guidés dans le ciel par des phares bâtis sur des sommets inaccessibles. Lautre guerre nous a donné Guynemer ; lentre-deux-guerres a vu grandir et mourir Mermoz. Cette guerre-ci restera éclairée pour toujours par votre lumineuse figure, Marin la Meslée, pur et grand soldat de lAir.



GC III/6 Roussillon



Dès le 13 novembre 1942, le GC  III/6 se prépare à reprendre le combat.  Le 1er mai 1943, ses D520 à bout  de  souffle  sont  remplacés par des P-39N Airacobra.
Stationné à Aïn-Sefra, il comprend les  escadrilles 
Tragédie et Comédie. A partir du 18 mai 1943, il est le premier groupe à être équipé de P-39M Airacobra. Le 1er avril 1943, il est intégré au Coastal Command et opère sur les côtes dAfrique du Nord au départ de Taher.
Le 19 juin 1943, il déménage pour  Berkane (au nord d'Oujda), puis, le 1er  août  1943  à  Lapasset  (près de Mostaganem).  Le 11 septembre 1943, il perd le  sous-lieutenant  Le  Gloan ,  as  aux  21  victoires,  qui s'écrase au sol près de Mostaganem.  Le 12 octobre, le lieutenant Roger Sauvage  le  sergent-chef Lebras partent pour le 
Normandie-Niemen en URSS. Le III/6 est placé sous le commandement du commandant Labit, puis du commandant  Clausse. L'escadrille Tragédie est commandée par le capitaine Martin, lescadrille Comédie par le lieutenant Boillot. Les escadrilles reçoivent quelques pilotes venant de la Première Flottille de lAéronautique Navale.
Le Groupe rejoint la métropole fin  septembre 1944, au Vallon, près de Salon-de-Provence.
Lescadrille Tragédie du GC III/6 à La Réghaïa en 1944 (ARDHAN)


P-39 du GC III/6 en vol (Raymond  Macia)
Lt Pierre Le Gloan, as de guerre,  mort  en  novembre  1943  à Ouillis, près  de  Mostaganem  (Raymond Macia

Le Lt pilote oranais Paul Roig (Raymond  Macia) Cne Demoulin tué en Italie en novembre  1944 (Raymond Macia)




4ème Escadre de Chasse

Elle regroupe les GC II/5 La Fayette, II/3 Dauphiné et III/3 Ardennes.



GC II/5 La Fayette

Le GC II/5 est créé le 21 novembre  1942 à Casablanca par les Américains  sous le nom de La Fayette Squadron avec treize Curtiss P-40F Warhawk. après qu'ils aient découvert la tête de Sioux sur les avions du groupe. Il est constitué de trois escadrilles : Les Cigognes, Les Sioux et Les Diables Rouges.
Il gagne la base de Thélepte dans  le Sud-Tunisien le 9 janvier 1943 et  il est le premier à reprendre le  combat,  sous  les  ordres du commandant  Kostia Rozanoff avec le commandant Stehlin  comme  adjoint, sous  contrôle du
33rd Squadron américain. Le 1er février 1943, il reçoit douze avions en renfort et opère, à partir du 20 février, à Kalaa-Djerba, puis regagne Biskra.
Le 15 mars, il revient au Maroc  pour être rééquipé de quarante P-40L  à Rabat.
Le 11 mai 1943, il retourne en  Tunisie, à Bizerte-Sidi Ahmed, pour le Coastal Command, sous les ordres du commandant Arnaud, avec comme pilotes les capitaines de L'Espinaud, de Montravel, Jailler, Valentin, les lieutenants Ancelot, Robert Cruchaut, Léon Gouel, Robert Guillemard, Le Sturn, Roger Receveau, le sergent-chef Courteville, et les sergents Barreyre, Hoche, Le Boucher et Poitevin.
Le 26 septembre 1943, le Groupe se  pose à Bône-Les Salines et il est  affecté au 
Bône Fighter Section en protection des convois
En avril 1944, le II/5 est transformé  sur P-47 
Thunderbolt, il passe sous les ordres du Tactical Command et part le 3 mai pour Alto, au sud de Bastia, pour appuyer les troupes alliées en Italie. Il ira ensuite à Naples-Capodichino. Le Cdt Arnaud, commandant le Groupe  II/5 La Fayette, à Sidi-Ahmed en juillet 1943 (ECPAD)  A Sidi-Ahmed (ECPAD)

Le GC II/5 La Fayette et ses P-40 à Sidi-Ahmed (ECPAD)



GC II/3 Dauphiné

Basé à Aïn-Sefra, sous les ordres  du commandant Dartois, il est équipé  de  vingt-et-un  D520.  Il  comprend la SPA  37  commandée par le capitaine Jaillet  et la SPA 81 commandée par le lieutenant  Dugisgros. Commandé par le commandant Rozanoff, il  troque, en octobre 1943, ses Dewoitine  D520  contre une douzaine de Hurricane IIC et il est rattaché au Coastal Command. Le  22  octobre 1943,  le  Groupe entre en  opérations  sous  le  commandement  du  332nd Wing de la RAF, puis du 328th Wing dans le cadre du Bône Fighter Command. Le 8 avril 1944, il gagne Alto en Corse.
Le GC II/3 à La Réghaïa (ECPAD)



GC III/3 Ardennes



Cette unité n'a pas été prévue dans  les plans de réarmement des Forces aériennes  françaises  en  Afrique  du  Nord.  Son origine  remonte à un entretien entre le général  Martial Valin et l’Air Chief Marshall Sir Arthur Tedder le 10 octobre 1943.
Placé au départ sous les ordres du  lieutenant-colonel Demozay, commandant les FAFL  au Moyen-Orient,  le  groupe  est  constitué  officiellement le 14 novembre 1943 à  Rayak au Liban sous les ordres du  capitaine  Max  Vinçotte. Il est constitué  de la 1ère Escadrille commandée par  le  lieutenant,  puis  capitaine,  Gruele,  puis  le capitaine Brian, et de la 2ème  Escadrille, commandée par le capitaine Michel  Boudier,  puis  par le lieutenant Paul Moret.  Il est équipé de deux 
Hurricane IIB et de deux Harvard d'entraînement. Complété le 29 février 1944 par six Hurricane IIC, le Groupe fait mouvement sur Saint-Jean-d'Acre et participe aux missions de protection de la côte palestinienne. Il fait mouvement, le 30 avril 1944  sur  Oran-La Sénia,  puis  sur Bône-Les  Salines où il est intégré au Bône Fighter Command et reçoit treize P-40 en mai 1944 et des P-39M Airacobra en septembre 1944. Transféré à La Réghaïa, le Groupe reçoit quelques pilotes venant de la Première Flottille de l’Aéronautique Navale. Le 5 juillet 1944, il commence à recevoir des P-47D Thunderbolt dont il sera entièrement équipé le 30 août et avec lesquels il se posera à Istres.
Les mécaniciens du III/3 en Europe,  autour d’un P-47



5ème Escadre de Chasse

Créée le 27 mars 1945 sur le  terrain du Vallon (près de Salon-de-Provence),  elle regroupe le II/9 Auvergne, le II/6 Travail, le I/9 Limousin et le II/2 Berry.



GC II/9 Auvergne

Ce groupe prend naissance à Meknès  après le Débarquement allié. Il est  créé officiellement le 1er août 1943  sous  les  ordres du commandant Rousseau  avec six D520 et un Hanriot 182.  Dissous le 24 novembre 1943, il est  reconstitué courant septembre 1944 sous les  ordres  du  capitaine Canel, remplacé par  le lieutenant Plubeau le 6 décembre.  Il commence immédiatement son entraînement  avec les douze P-39Q Airacobra dont il est doté à La Réghaïa jusqu'en février 1945. Le 18 décembre 1944, il est constitué des escadrilles SPA 85 et Morietur. Le Groupe décolle le 12 mars 1945 pour Le Vallon.
P-39 de la 2ème escadrille du GC  II/9 (Raymond Macia)



GC II/6 Travail

Créé le 1er août 1944 à La  Réghaïa, le GC II/6 Travail est équipé de vieux P-39N Airacobra remplacés rapidement par des P-39Q. Le Groupe, avec ses escadrilles SPA 26 et SPA 124, reçoit des pilotes réserviste, des pilotes fraîchement sortis des écoles américaines et quelques pilotes de la Première Flottille de l’Aéronautique Navale. Il gagne, en décembre 1944, le terrain du Vallon. 
En haut : A La Réghaïa en 1944,  avec Simone Renan au mur (ARDHAN) En bas à gauche : Leytier, Charvet,  Roneim, Roig et Chelle devant un P-39  de  la  SPA 124  (Raymond Macia)
En bas à droite : P-39 du GC  II/6 (Alain Gibergues)


   
Le GC II/6 à La Réghaïa avec  le LV Graignic et l’EV1 Mauban, pilotes  détachés de l’Aéronautique Navale, en  septembre 1944 (ARDHAN)

GC I/9 Limousin 

Reformé en juillet 1944 à Meknès,  le GC I/9 Limousin est créé officiellement le 1er août avec deux escadrilles. Il poursuit son entraînement sur P-39N Airacobra puis gagne La Réghaïa pour être équipé en P39Q, puis sera intégré, début mai 1945, à la 5ème Escadre de Chasse.  

                                    GC II/2 Berry 

Héritier des SPA 57 et SPA 65  de la première guerre et de la 2ème  Escadre  de  chasse  de  1918,  le  Groupe  est formé à Alger en janvier 1944  avec du personnel évadé de métropole,  des  pilotes  déjà  opérationnels en Afrique  du Nord et d'autres nouvellement formés  dans les écoles du Maroc et d'Amérique  du Nord. Il embarque début 1945 pour la base  de Ayr en Angleterre.



Normandie-Niemen

Au mois de Janvier 1942, le général  De Gaulle envisage l’envoi de plusieurs  unités combattantes terrestres et aériennes  en  Union Soviétique, afin de ne pas  rester sous la seule dépendance des Anglais. 

En Octobre 1942 est créé, à Rayak,  le Groupe de chasse N°3 Normandie qui se déplace fin Novembre à Ivanovo près de Moscou. Les Groupe est équipé de Yak 1 puis de Yak 9 et enfin de Yak 3. Le premier insigne reprend les armes de la province auxquelles est ajouté, en 1944, le bandeau Normandie. Le palmarès du groupe est de 273 victoires sûres et 36 probables (premier groupe de chasse de l'armée de l’Air en nombre de victoires sur la période 1939-1945).
Plusieurs pilotes sont recrutés par Constantin  Feldzer parmi ceux stationnés en Algérie  dont:  Roger Sauvage,  Carbon,  de Geoffre,  Iribarne, Deschanel, de Seynes, André, Lebras,  Cazaneuve et Cuffaut qui partent en octobre  1943,  commandés par le commandant Dyva. 
En haut : Gabriel Mertzisen, pilote  au Normandie-Niemen, est né à Alger en mai 1914, il rejoint le Normandie Niemen en janvier 1944, après avoir obtenu une victoire aérienne au GC III/6 Roussillon. Son épouse, «Merlinette» dans les Transmissions, disparaîtra à Ravensbrück. Ci-dessus: La plaque apposée à Colombes (Ciel de Gloire)



Groupement léger Patrie

Le ministère de l'Air du gouvernement  provisoire à Alger décide, en juillet  1944, de créer des unités destinées  à  soutenir  les combats du Maquis en  métropole en ravitaillant les postes FFI  et en harcelant les colonnes allemandes  en retraite.
Le commandant Morlaix constitue, le 26  août 1944 à Mouzaïaville, le groupement  léger Patrie avec seize A-24B Dauntless de l'ex 4ème Escadrille du GB I/17 Picardie sous les ordres du commandant Lapios, unité hybride comprenant le Groupe I/34 Béarn et le Groupe I/18 Vendée.
Le Groupe 
Patrie rejoint la métropole à Toulouse-Francazal le 28 août 1944 constitué de deux escadrille, la 1ère Escadrille Pique Hardiment équipée de A-24 sous les ordres du capitaine Pialat et la 2ème Escadrille avec des Douglas DB 7 du lieutenant Martinet et du capitaine Olivier.
Le groupe sera complété en métropole  par le groupe FFI des commandants Dor  et Doret et par l'escadrille 
Le Gaulois formée à Marrakech. 
En octobre 1943, livraison à Casablanca  de Douglas A-24 
Dauntless destinés à larmée de lAir (ECPAD)



GR II/33 Savoie

Stationné à Tunis-El Aouina au moment  du Débarquement, le Groupe décolle à  la  barbe  des  commissions  d'Armistice  allemande  et italienne pour le Sud-Tunisien. Le  21 novembre 1942, il se pose sur  le terrain de Colbert, puis va à  Laghouat  où il reprend immédiatement le  combat auprès des Alliés en effectuant  des  missions  de  bombardement  et  de  reconnaissance  avec ses vieux Bloch 174, jusqu'au 30  avril 1943. Le Groupe, baptisé Savoie le 3 novembre 1943, sera constitué de deux escadrilles bien distinctes.

La Hache, 1ère Escadrille du GR II/33

Escadrille de reconnaissance stratégique surnommée La Hache à cause de son insigne, elle est équipée de F-5 Lightning, sous les ordres du capitaine Gavoille. Elle est chargée de la transformation des pilotes et, fin avril 1943, elle est mise à la disposition du 15th Squadron américain.
Le 4 mai 1943, le détachement rejoint  Alger, puis fait mouvement le 3 juillet  avec ses F-5 sur le terrain de Gamarth,  près  de La Marsa, en Tunisie. La  première mission sera effectuée le 12  juillet 1943 par le capitaine Gavoille,  commandant l'escadrille au sein du 
3rd Photo Reconnaissance and Mapping Group.
L'escadrille se déplace à Foggia San  Severo, en Italie, le 8 décembre 1943.
Le 31 juillet 1944, le commandant Antoine  de Saint-Exupéry, pilote du GR II/33,  décolle  de  l’aérodrome de Borgo-Poretta,  en Corse, et sera déclaré : Manquant au cours dune mission sur le sud de la France. Antoine de Saint-Exupéry en Corse avec  le II/33 (SHD)

La Mouette, 2ème Escadrille du GR II/33

Issue du GR III/33, surnommée La Mouette à cause de son insigne, elle est stationnée à Laghouat et elle est équipée de Bloch 174 et 175 et de deux Caudron Simoun pour l'entraînement et les liaisons.
En septembre 1943, elle est équipée  de 
Hurricane IIC sur lesquels elle s'entraîne durant six mois jusqu'en avril 1944, puis commence à être équipée de Spitfire LF Photo et IX, elle dispose également de deux A-24 Dauntless et d'un Fairchild 24 de liaison.
En mai 1944, elle devient Escadrille  de Reconnaissance Tactique sous les ordres  du commandant Fernand Piéchon et gagne  Pomigliano, en Italie, le 9 mai 1944.


Ci-dessus : Antoine de Saint-Exupéry sur  le  bateau  de  New-York  et  avec le 23rd Photo Squadron en juin 1944 (SHD) Ci-dessous : F-5 du GR II/33 (ECPAD)


Avec le II/33 
Savoie en Italie (ECPAD)

          
Avec le II/33 
Savoie en Italie (ECPAD)