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Le No 66 de Pierre JARRIGE
le treizième consacré à la Seconde Guerre Mondiale en Algérie
Ami(e) Internaute,
Ce soixante-sixième diaporama est le treizième consacré à la Seconde
Guerre Mondiale en Algérie. Il concerne les Marauder français, le CFSOA et
les Transports.
Faites le circuler sans restriction !
Merci aux organismes et aux propriétaires des photos dont les noms
apparaissent entre parenthèses. Les insignes des escadrilles proviennent du
site Traditions de l’armée de l’Air - http://www.traditions-air.fr
Pour l’histoire de l’aviation en Algérie que je prépare, je recherche des photos,
des documents, des récits et des témoignages, merci d’en parler autour de
vous.
Bien cordialement.
Pierre Jarrige.      http://www.aviation-algerie.com    



Les  Marauder Français

En juillet 1943, trois Squadrons de lUSAAF cèdent leurs Glenn Martin B-26 Marauder aux Forces aériennes françaises d’Afrique du Nord pour former six groupes de bombardement moyen qui permettent à larmée de lAir de prendre une place honorable aux côtés des Alliés. Dès septembre 1943, les groupes entreprennent leur formation à Télergma au Bomber Training Command. Un centre dinstruction, géré par les Français, sera créé ensuite, en janvier 1944, à Djedeida, en Tunisie. Les Marauder s’illustrent dans la spécialité des bombardements de précision sur les ponts, les dépôts dessence et de munitions, les concentrations de troupes, les batteries d’artillerie, les ouvrages de défense, les noeuds ferroviaires et routiers et les gares de triage. Les groupes de bombardement moyen ont  payé un lourd tribut au cours de  leurs missions périlleuses avec un avion  réputé délicat. Après avoir combattu en Italie, en  France et en Allemagne, les Marauder se transformeront en transporteurs pour participer au rapatriement des prisonniers et des civils. 

B-26 Marauder (Christian Bernateau - ECPA)




La  31ème  Escadre  de  bombardement  moyen   est  créée  le  24  mai  1944  et  commandée   par  les  colonels  Chassin,  puis  Piollet.   Elle  comprend  les  GBM  1/19  Gascogne, 2/20 Bretagne et 1/22 Maroc.  
GBM  1/19  Gascogne  
Le  GBM  1/19  Gascogne, avec ses escadrilles SAL 28 et SPA 79, fait partie de la 31ème Escadre de bombardement moyen.
Installé  à  Rovigo,  le  Groupe  de  reconnaissance   1/19  est  équipé  de  Douglas  DB7  depuis   fin  novembre  1942.  Le  groupe  rejoint  Colomb-Béchar   sans  avions  le  6  janvier  1943.  Il   part  en  novembre  1943  pour  Médiouna,   au  Maroc,  puis  devient  le  Groupe  de   bombardement  moyen  (GBM)  1/19  Gascogne le 21 février 1944 à Télergma ou il commence sa transformation sur Marauder. Le 25 mars 1944, il gagne Châteaudun-du-Rummel, puis Villacidro en Sardaigne le 5 juin 1944 pour participer aux opérations sur l'Italie le 15 juin 1944, commandé par les commandants Nicot, puis Longuet.
Le  GBM  1/19  a  eu  trois  avions  abattus   par  la  DCA  et  a  perdu  dix-sept  hommes  
GBM  2/20  Bretagne  
Le  GBM  2/20  Bretagne, avec ses escadrilles Rennes et Nantes, fait partie de la 31ème Escadre de bombardement moyen.
Créé  au  Tchad  le  1er  janvier  1942,   il  arrive  en  Tunisie  le  20  janvier   1943  et  devait  être  le  premier  groupe   opérationnel  sur  Marauder mais il subit une attente de trois mois en Syrie car il avait été pressenti pour épauler le groupe Normandie-Niemen en URSS.
Il  est  dirigé  le  8  novembre  1943   sur  Télergma  où  il  est  le  deuxième   groupe  à  être  transformé  sur  Marauder. Il est transféré à Villacidro le 5 mai 1944 sous les ordres des commandants Meyrand, puis Ducray. Il est nommé GBM 2/20 Bretagne le 15 mai 1944 et effectue sa première mission de guerre le 24 mai 1944.
Le  GBM  2/20  a  eu  un  avion  abattu   par  la  chasse  et  a  perdu  six  hommes.
Le  GBM  1/22  Maroc, avec ses escadrilles VB 109 et VB 125, fait partie de la 31ème Escadre de bombardement moyen.
Lors  du  Débarquement  allié,  le  GR   I/22  se  trouve  à  Rabat  puis,  en   février  1943,  à  Oued-Zem  (Maroc)  où   il  fusionne  avec  la  2ème  escadrille  du   GR  I/52.  Après  une  brève  campagne  à   Thélèpte,  en  Tunisie,  les  équipages  suivent   un  stage  de  transformation  sur  matériel   américain  à  Rabat.
Constitué  le  1er  septembre  1943,  le   GBM  1/22  Maroc, commandé par les commandants Albertus, puis de Bernardy, est le premier à s'entraîner sur Marauder à Télergma. Il est en janvier 1944 à Châteaudun-du-Rummel. Il arrive à Villacidro le 15 mars1944. Il effectue la première des opérations de guerre des Marauder le 29 mars 1944 sur Porto Ferrajo en Italie.
Le  GBM  1/22  a  eu  un  avion  abattu   par  la  DCA  et  a  perdu  six  hommes.
34ème  Escadre  de  bombardement  moyen


La  34ème  Escadre  de  bombardement  moyen   est  créée  le  16  juillet  1944  et   commandée  par  le  colonel  Bouvard.  Elle   comprend  les  GBM  1/32  Bourgogne, 2/52 Franche-Comté et 2/63 Sénégal. 
GBM  1/32  Bourgogne
Le  GBM  1/32  Bourgogne, avec ses escadrilles BR 35 et BR 7, fait partie de la 34ème Escadre de bombardement moyen.
Venant  de  Bamako  avec  des  Martin  167F,   il  est  l'héritier  du  GB  I/32.  Il   est  recréé  comme  GBM  en  janvier  1944.   Il  arrive  à  Villacidro  le  26  août   1944  et  participe  aux  opérations  à  partir   du  11  août  1944  sous  les  ordres   des  commandants  de  Maricourt,  puis  Bouyer.
Le  GBM  1/32  a  eu  deux  avions  abattus   par  la  DCA  et  a  perdu  huit  hommes.
GBM  2/52  Franche-Comté 
Le  GBM  2/52  Franche-Comté, avec ses escadrilles SAL 19 et BR 104, fait partie de la 34ème Escadre de bombardement moyen.
Le  27  juin  1943,  le  Groupe  de  reconnaissance   2/52  est  basé  à  Noisy-les-Bains,  commandé   par  les  commandant  Tuffal,  puis  Paul  Badré   (pilote  du  CEV)  le  10  juillet.  Il   a  des  Douglas  DB  7  et  une  demi-douzaine   d'avions  école  (Morane  230...).
Le  groupe  part  en  novembre  1943  pour   Médiouna  au  Maroc  et  devient  groupe  de   bombardement  en  janvier  1944  en  prenant   le  nom  de  Franche-Comté.
Le  GBM  2/52  est  en  mars  à  Télergma   et  il  part  le  21  juillet  1944  pour   Villacidro  pour  participer  aux  opérations   à  partir  du  6  août  1944  sous  les   ordres  du  lieutenant-colonel  Paul  Badré,  puis   des  commandants  Lager  et  Bigot.
Il  rejoint  ensuite  la  base  de  Blida   où,  pendant  deux  ans,  il  assurera  avec   ses  Marauder, dans le cadre du GMMTA, les liaisons entre l'Afrique du Nord et la métropole avant de rejoindre l'Indochine en 1949.
Le  GBM  2/52  a  perdu  un  avion  et   dix  hommes. 
GBM  2/63  Sénégal
Le  GBM  2/63  Sénégal, avec ses escadrilles VR 558 et F 554, fait partie de la 34ème Escadre de bombardement moyen.
Issu  du  GB  II/63  et  héritier  du   37ème  RA  du  Maroc,  il  est  reconstitué   en  1940  à  Casablanca  et  fait  mouvement   sur  Thiès,  au  Sénégal,  le  8  janvier   1941  où  il  vole  sur  Martin  167F   et  Potez  63-11.
Il  quitte  le  Sénégal  en  novembre  1943   et  il  est  recréé  le  29  février   1944  sur  Marauder. Il arrive à Villacidro le 26 août 1944 et participe aux opérations à partir du 30 août 1944 sous les ordres des commandants Michaud, puis Steff.
Le  GBM  2/63  a  eu  deux  avions  abattus   par  la  DCA  et  a  perdu  dix  hommes.


GBM  1/22  Maroc (Maurice Cronier)
 
GBM  1/22  Maroc (Christian Bernateau)


A  Djedeida  (Camille  Mathieu)
   GBM  1/32  Bourgogne (Christian Bernateau)
   GBM  2/52  Franche-Comté sur l’Italie (Maurice Cronier)

Marauder du GBM 1/32 Bourgogne (San Diego Air and Space Museum)

GBM  2/20  Bretagne sur l’Allemagne (Maurice Cronier)


CFSOA
Centre  de  formation  des  section  d’observation  d’Artillerie
 
Après  le  Débarquement,  les  Etats-Unis  livrent   le  matériel  nécessaire  pour  équiper  le   corps  expéditionnaire  d'Italie,  puis  la  1ère   Armée,  y  compris  le  matériel  aérien   pour  l'observation  d’artillerie  selon  le   modèle  américain,  il  faut  donc  former   le  personnel  de  cette  nouvelle  activité   de  l'armée  française.
L'armée  de  Terre  n'ayant  ni  pilotes   ni  mécaniciens,  elle  doit,  dans  un  premier   temps,  faire  appel,  à  l'armée  de  l'Air.   Quelques  observateurs  sont  cependant  issus   de  l'armée  de  Terre,  un  embryon  de   pilotes  d'autogyres  ou  d'observateurs  en  ballon   ayant  été  formés  avant  1939.
Le  Centre  de  formation  des  sections   d'observation  d'artillerie  (CFSOA)  est  créée   à  Lourmel,  près  d’Oran,  le  1er  janvier   1944,  après  avoir  fonctionné  peu  de   temps  à  Noisy-les-Bains.  Il  s’agit  une  école   interarmes  qui  forme  des  pilotes,  des   observateurs  et  des  mécaniciens  sur  Piper   L-4  (Cub). Le personnel instructeur est de l'armée de l'Air, mais les officiers-observateurs, tous artilleurs, sont formés par le capitaine artilleur David.
L'Ecole  est  commandée  par  le  commandant   Marin,  de  l'armée  de  l'Air,  surnommé  Marin la Poussière pour ses atterrissages en boums successifs. Elle reçoit, par série de douze, les officiers et sous-officiers de l'armée de Terre titulaires, si possible, du brevet de pilote civil, ainsi que des mécaniciens auto appelés à être transformés sur avion par l'adjudant-chef mécanicien Maladière.
Les  moniteurs  sont  souvent  d'anciens  pilotes   de  chasse  arrivés  là  par  sanction  disciplinaire   ou  pour  motif  médical.
Le  CFSOA  devient  l'Ecole  d'aviation  d'Artillerie   le  1er  septembre  1944.  Elle  est  transférée   à  Cannes-Mandelieu  en  décembre  1944.
 
Ci-dessus  :  Ouverture  des  caisses  de   Piper  à  leur  arrivée  à  Lourmel
Ci-dessous  :  L’école  de  mécaniciens  (ECPAD)





L’ALOA  (Aviation   légère  d’observation  d’artillerie)
Le  commandement  de  l'ALOA  est  bicéphale,   avec  le  colonel  Houpert,  pour  l'armée   de  l'Air,  et  le  colonel  Paul  Lejay,   artilleur  et  pilote  et  futur  père  de   l’ALAT,  pour  l'armée   de  Terre.
Durant  les  campagnes  d’Italie,  de  France   et  d’Allemagne,  l'ALOA   est  répartie  en  pelotons  divisionnaires  de   quatre  sections  de  deux  avions  chacune   :  Une  section  par  groupe  d'artillerie   et  une  section  détachée  au  PC  de   la  division. 
Le  personnel  de  la  section  est  mixte   Air/Terre  :  Un  officier-pilote,  un  sous-officier   pilote,  un  sous-officier  mécanicien,  un  sous-officier   radio,  deux  aide-mécaniciens  et  trois  chauffeurs.   Les  officiers-observateurs,  tous  artilleurs,  sont   détachés  du  groupe  d'artillerie  dont  ils   règlent  les  tirs.  Le  matériel  comprend   deux  Piper  L-4,  un  GMC  atelier,  un   Dodge  radio  et  deux  jeeps.  Les  Piper   utilisent  des  bandes  de  terrain  propices   pour  atterrir  au  plus  près  des  batteries,   en  dehors  de  aérodromes  officiels.  Sur   l’ensemble  des  campagnes,   80  %  des  tirs  ont  été  réglés   à  partir  des  avions.
Sur  les  champs  de  bataille  d'Italie,   de  France  et  d'Allemagne,  l’ALOA,  comprenant   50  sections  de  deux  avions,  a  effectué   un  total  de  13  975  heures  de  vol   de  guerre  en  7  124  missions.  Les   pertes  ont  été  de  12  tués,  cinq   disparus  et  dix-sept  blessés.  Douze  avions   ont  été  détruits,  31  accidentés  et   57  touchés  et  réparés. 
 
Les  Piper  L-4  à  Lourmel  (ECPAD)


    Le  CFSOA  à  Lourmel  –  Ci-dessous :  Le  premier  avion  à  gauche  est   un  Aeronca  L-3  (ECPAD)

CFSOA  juillet  1944  –  Un   mois  d’activité  de  l’élève-pilote   mascaréen  Gilbert  Doumeng  (Hélène  Doumeng)




Le  Transport
 
Après  le  débarquement  du  8  novembre   1942,  tous  les  moyens  de  transport  passent   sous  l'autorité  du  général  commandant  l’Air.   Le  Service  civil  des  liaisons  aériennes   (SCLA)  à  Boufarik,  est  absorbé  par  les   Lignes  aériennes  militaires  (LAM)  venant  de   la  France  Libre.
En  juillet  1943,  est  créée  la  Direction   des  transports  aériens  comprenant  le  Réseau   aérien  militaire  français  (RAMF,  nouvelle   appellation  d'Air  France),  le  Service  militaire   des  transports  légers  (SMTL,  nouvelle  appellation   du  SCLA),  l’Aéromaritime  et   la  Compagnie  Malgache.  La  Direction  des   transports  aériens  est  placée  sous  les   ordres  du  général  commandant  l'Aviation,   tandis  que  les  LAM  sont  rattachées  au   4ème  Bureau  de  l’état-major  de   l’armée  de  l’Air.  Le  SMTL,   avec  ses  Goéland, Bloch 220 et Potez 661, fonctionne en pool avec le MATS (Transport militaire américain).
Le  1er  mars  1944,  par  ordonnance  du   Comité  français  de  libération  nationale,   les  LAM,  l'Aéromaritime  et  le  Réseau   aérien  militaire  français  fusionnent  pour   constituer  les  Transports  aériens  français   sous  la  direction  des  Transports  aériens   soumis  au  commissaire  à  la  Guerre  et   à  l'Air  (où  est  placé  un  Bureau   de  l'aviation  civile)  pour  la  durée  des   hostilités.  Max  Hymans  est  nommé  directeur   des  Transports  aériens  en  remplacement  du   général  de  Boysson.  Trois  réseaux  sont   mis  en  place :  Le  réseau   central  (RCTAM)  dirigé  par  Lionel  de   Marmier,  ayant  son  siège  à  Alger  et   exploitant  quinze  lignes,  le  réseau  atlantique   (RATAM)  à  Dakar  avec  quatre  lignes  et   le  réseau  oriental  (ROTAM)  à  Damas  avec   trois  lignes.
Ce  qui  restait  d'Air  France  en  métropole   est  réquisitionné  le  15  novembre  1944.   Le  9  février  1945  paraît  le  Décret   créant  le  Réseau  des  lignes  aériennes   française  (RLAF).  Le  Réseau  est  constitué   par  :  l'ensemble des lignes aériennes de nationalité française qui relient des points de la métropole ou de l'Empire soit entre eux soit à l'étranger. Il est placé sous l'autorité du ministre de l'Air et rattaché à la direction des Transports aériens. le RLAF, présidé par Max Hymans et commandé par l'ingénieur en chef Henri Desbruères, prend, sous le contrôle de l'Etat, la succession d'Air France et du Réseau aérien militaire français.
L’ensemble  des  actions   d’Air  France,  sauf   celles  détenues  par  des  gouvernements  étrangers,   est  transféré  à  l'Etat  par  l'Ordonnance   du  26  juin  1945  portant  nationalisation   des  transports  aériens.  Le  RLAF  deviendra   Air  France  le  1er  janvier  1946.
Le  21  novembre  1944  avait  été  créée   une  section  de  convoyage  d'avions  légers   fonctionnant  uniquement  avec  des  pilotes  féminins   et  commandée  par  le  lieutenant  Maryse   Hilsz.
Le  1er  février  1945  a  été  créé   à  Lyon  le  GT  4/15  avec  les  Beechcraft   UC-45  provenant  du  GT  2/15  transformé   sur  C-47  et,  le  21  mai  1945,  est   créé  le  Groupement  des  moyens  aériens   de  transport  militaire  (GMMTA)  qui  ouvre   une  ère  nouvelle  dans  le  transport  aérien   militaire  français.
A  la  fin  de  la  guerre  et  après   l'armistice,  plus  de  40  000  personnes   (dont  femmes  et  enfants)  ont  été  transportées   entre  la  métropole  et  l’Algérie,  principalement   en  B-26  Marauder.
 
Westland  Lysander des FAFL à Maison-Blanche en avril 1944 (IWM)





GT  2/15  Anjou
 
Le  II/15,  groupe  d'aviation  lourde  de   défense,  avait  été  reconstitué  à  Maison-Blanche   le  1er  octobre  1940,  sur  Potez  540   et  650,  sous  la  dénomination  de  Groupe   de  transport  II/15,  commandé  par  les   commandants  Louis  Courtalhac,  puis  Robert  Rochard   en  1941.  Il  participe  aux  opérations   de  Syrie,  puis  s'installe  à  Blida  en   avril  1942.
Après  l'occupation  de  Blida  par  les   Alliés,  le  GT  2/15,  toujours  commandé   par  le  commandant  Rochard,  déplace  son   cantonnement  à  Mouzaïaville  avant  de  revenir   à  Blida,  les  avions  restant  à  Blida.   Il  prend  le  nom  d'Anjou le 22 janvier 1943, alors qu’il est revenu à Mouzaïaville, avec l’escadrille BR 131 Angers et l’escadrille BR 132 Saumur. Les Potez 650 sont réformés à la suite d'un accident près de Fès en 1943 pour une cause inconnue et remplacés, en septembre, par sept C 445 Goéland, trois Simoun et deux Amiot 143.
Au  sein  des  LAM,  l'activité  du  GT   2/15  s'exerce  au  profit  des  forces  alliées   :  Acheminements  vers  le  front  tunisien   de  troupes  et  de  matériel,  transports   de  passagers  et  évacuations  sanitaires.  Deux   Potez  540  sont  détachés  pendant  trois   mois  à  Fort-Flatters  pour  soutenir  les   opérations  engagées  par  les  forces  sahariennes   françaises  en  Tunisie. 
Le  commandant  Boizet  prend  le  commandement   du  groupe  en  octobre  1943,  après  un   intérim  du  capitaine  Muller. 
Les  avions  français  sont  remplacés,  en   juin  1944,  par  des  Cessna  UC-78,  des   Beechcraft  UC-45  et  des  B-25  Mitchell.
Le  commandant  Degurse  prend  le  commandement   lors  du  transfert  à  Lyon-Bron  le  29   mai  1945,  le  groupe  étant  alors  équipé   de  C-47.
 
Cessna  UC-  78  Bobcat, certainement du GT 2/15 Anjou, à Constantine-Oued Hamimim en 1945 (Tom Hollis)





Lionel  de  Marmier  et  les  LAM
 
En  septembre  1941,  le  général  De  Gaulle   charge  Lionel  de  Marmier,  as  de  la   chasse  de  la  Première  Guerre  puis  pilote   d'essais  et  de  transport,  premier  officier   supérieur  à  l’avoir  rejoint  le  27   juin  1940,  de  créer  le  réseau  aérien   militaire  français.  Ce  réseau,  créé  officiellement   le  1er  juin  1942,  doit  assurer,  sans   aide  des  Anglais,  le  transport  aérien   des  FFL.  Accompagné  du  mécanicien  Chevade   et  du  chef-pilote  Jean  Dabry,  Lionel  de   Marmier  utilise  tout  le  matériel  disparate   déniché  ça  et  là  :  Dewoitine  D-338,   Farman  222,  Cant  Z-1007  et  le  prototype   anglais  COA-1,  le  tout  remis  en  état   dans  des  ateliers  aux  faibles  moyens,   mais  avec  une  volonté  de  réussir,  sous   le  nom  du  Réseau  des  lignes  aériennes   militaires.  Sans  infrastructure,  sans  radio,   avec  ces  moyens  de  fortune,  le  RLAM   (ou  LAM)  ravitaille  la  colonne  Leclerc   du  Tchad  jusqu'à  Tunis.
A  Lionel  de  Marmier,  se  joignent  des   équipages  de  tous  horizons  dont  les  pilotes   Cermak,  Sladek,  Champalou,  Spech  et  André   Noël  (chef-pilote  à  partir  du  10  juin   1944).
Damas-Brazzaville  est  la  première  liaison   entreprise  par  Le  Caire,  Khartoum,  Fort-Lamy   et  Pointe  Noire.  Le  réseau  se  ramifiera   au  fur  et  à  mesure  que  des  territoires   passent  du  côté  des  Alliés.
Lionel  de  Marmier,  âgé  de  47  ans,   disparaîtra  en  Lockheed  18  en  Méditerranée   le  30  décembre  1944  entre  Alger  et   la  métropole,  vraisemblablement  victime  du   sabotage  de  son  avion.
 
Ci-dessous  :  L’inauguration  de  la  place  Lionel de Marmier et de son buste à Cugnaux, le 11 septembre 2012, après la disparition de la Base aérienne 101 Toulouse-Francazal Lionel de Marmier (Les Ailes en Midi-Pyrénées)
 
(Icare)




Les  Forces  aériennes  françaises  libres   ont  acheté,  sur  autorisation  du  Ministry of Aircraft Production, le Cunliffe-Owen COA-1, une aile volante à la ligne surprenante baptisée Clyde Clipper.
Cet  avion  est  la  construction  sous  licence,   à  Southampton  par  Cunliffe-Owen,  de  l’avion  de  transport  américain   UB-14  dû  à  l’ingénieur  Vincent  Burnelli.
Cet  exemplaire  unique  a  été  livré   aux  FAFL  au  Tchad  par  le  pilote  de   raid  Jim  Mollison  via  Gibraltar,  Malte   et  Le  Caire  le  7  juin  1941. 
Il  a  été  accidenté  par  le  16   juin  1944  par  le  lieutenant  Tricot  à   Rayak,  puis  a  été  détruit  le  8   août  1945  en  Egypte.


Après  son  évasion  réussie  avec  le   Dewoitine  338  F-ARIB,  le  9  novembre  1942   de  Istres  à  Biskra,  Roger  Dupuy,  pilote   d’Air  France,  continue  à  voler  activement   en  Lockheed  18  (Henri  Dupuy)
Farman  220  d’Air  France  à  Maison-Blanche   en  1944  (ECPAD)
Cette  lettre,  du  directeur  d’Air  France   Abel  Verdurand  au  général  Eisenhower,  a   dû  déclencher  une  certaine  hilarité  chez   les  traducteurs  et  le  destinataire.
Le  bombardier  italien  Cant-Z-1007bis  Alcione capturé à Enfidaville, en Tunisie, et baptisé Bir-Hacheim (IWM)
Dewoitine  338  des  LAM -Lignes aériennes militaires. (San  Diego  Air   and  Space  Museum)
Caudron  445  Goéland en Tunisie (ECPAD)
            Accident  du  Lockheed  18  F-ARTE Caudron  445  Goéland à La Sénia en janvier 1943 (USAF)
Ci-contre:  Le  journal  de  navigation   de  Roger  Dupuy  pour  la  première  étape   d’un  vol  vers  l’AEF  le  2  octobre   1943,  avec  quelques  huiles  dont  René   Pleven  et  Jacques  Soustelle.
Ci-dessus:  Roger  Dupuy,  Pujo  et  Schuller,   équipage  d’Air  France,  à   Marrakech  le  24  décembre  1942  devant   le  Lockheed  18  F-ARTG  (Henri  Dupuy)


Avec  les  Lockheed  18,  fiables  et  bien   adaptés  aux  besoins,  les  ouvertures  de   lignes  se  multiplient  en  1943  avec: 
-  le  22  janvier,  Damas  -  Tananarive   via  la  Somalie  française,
-  le  4  février,  Madagascar  -  Syrie   -  Liban  via  Djibouti,
-  le  17  février,  AFN  -  Somalie,
-  le  18  février,  AFN  -  Madagascar,
-  le  11  avril,  Damas  -    Alger,
-  le  20  décembre,  Réunion  -  Madagascar.
  Ci-dessous:  Lionel  de  Marmier  descend   d’un  Lockheed  18  à  Maison-Blanche  (ECPAD)  (Henri  Dupuy)


Ci-dessus:  Le  26  septembre  1944,  Roger   Dupuy  succède  à  Jean  Dabry  (Henri  Dupuy)
Ci-contre:  Bloch  220  et  Lockheed  18   à  Maison-Blanche  (ECPAD)