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Le No 68 de Pierre JARRIGE
le quinzième des dix-sept consacrés à la Seconde Guerre Mondiale en Algérie
Ami(e) Internaute,

Ce soixante-huitième diaporama est le quinzième  des dix-sept diaporamas consacrés à la  Seconde Guerre Mondiale en Algérie. Il  concerne le réarmement de l’armée française,  les Merlinettes, les Chaufferrettes, l’évasion  du S0 90, les missions secrètes allemandes,  la libération de la Corse et la  situation politique.
Faites le circuler sans restriction !
N’hésitez pas à  me demander les diaporamas précédents.
Merci aux propriétaires des photos dont  les noms apparaissent entre parenthèses.
Pour l’histoire de l’aviation en Algérie  que je prépare, je recherche des photos,  des documents, des récits et des témoignages,  merci d’en parler autour  de vous.
Bien cordialement.
Pierre Jarrige.
Pierre Jarrige.      http://www.aviation-algerie.com    


Réarmement de l’armée française
Armée de l’Air
Les Merlinettes
Les Chaufferettes
Marie Loretti
Denise Ferrier
L’armée française de juin 1941 au 8 mai 1945
Libération de la Corse
L’évasion du SO  90 Cassiopée
La bombe planante téléguidée
Missions spéciales allemandes
Comité français de libération nationale Général Giraud / Général De Gaulle
2ème Division Blindée
3 Juin 1944-8 mai 1945 - Général De Gaulle - Gouvernement provisoire de la République  Française





Réarmement de l’armée française
Les accords d’Anfa, en janvier  1943, et les contacts du général Giraud  avec Washington ont entraîné un réarmement  massif de l’armée française, malgré la  situation tendue entre le général De  Gaulle et Franklin Roosevelt.
Au cours de la guerre, les Etats-Unis  ont fourni à l’armée française :
– 197 699 armes individuelles
– 50 173 000 cartouches d’armes portatives
– 3 198 canons et mortiers
– 1 080 331 obus d’artillerie lourde, antiaériens et de mortier
– 1 406 chars
– 3 941 véhicules blindés et canons autoportés
– 27 176 camions
– 16 034 remorques et semi-remorques
– 1 523 autres véhicules
– 1 417 avions

En ce qui concerne la Marine nationale,  l’effort a porté  sur la refonte ou la modernisation, par  les chantiers des Etats-Unis, de plusieurs  unités dont quatre croiseurs et quatre  contre-torpilleurs et la fourniture de 140  bâtiments : Quatre frégates britanniques,  six destroyers d’escorte américains,  une quarantaine de chasseurs de sous-marins,  des dragueurs, des remorqueurs et des  vedettes. Ils ont fourni également dix  flottilles pour l’Aéronautique navale. Au  moment de la Libération, le tonnage effectif  de la Marine nationale dépasse 350 000  tonnes, soit un peu moins de la moitié  de celui de 1939.
Toutes ces fournitures, plus celles à  la population civile jusqu’en septembre 1946,  totalisent 2 842 millions de Dollars.  En retour, la France a fourni 868  millions de Dollars de marchandises et  de services, a payé 232 millions de  Dollars pendant la guerre et a remboursé  420 millions de Dollars à partir de  juillet 1951.
L’Angleterre a fourni  435 millions de Dollars et le Canada  25 millions de Dollars. Les frais engagés  par les Anglais ont été remboursés  par le général De Gaulle en ponctionnant  la trésorerie des Délégations financières  algériennes.
De l’avis des autorités américaines : Les Etats-Unis ont eu un bon profit en réarmant les Français. Ils ont pu réduire leur participation sur les théâtres méditerranéens et européens de huit à dix divisions et d’une vingtaine d’escadrons aériens, peut être davantage en sachant que les troupes américaines étaient relativement moins expérimentées que les françaises. Pour ces raisons, les pertes humaines américaines ont été un peu plus faibles sur ces deux théâtres.

8 mai 1943 – Les  généraux Eisenhower et Giraud célèbrent  la victoire en Tunisie et l’arrivée du matériel  américain pour l’armée française

Les généraux Noguès et  Clark au même moment (USNA)
Char Stuart (USNA) 
3-in Gun Motor Carriage M10 (USNA) 
Colonel Blanc, généraux Giraud et Leyer,  chef d’état-major (USNA)
Ligne d’assemblage de  camions à Alger (USNA)
Matériel de transmission et artillerie (USNA)
Entraînement de nuit des Légionnaires
 Arrivée des P-38 à Casablanca (USNA)
Armée de l’Air
Le général Bouscat, principal artisan de  la prise de contact entre les généraux  Giraud et De Gaulle, chef d’état-major de  l’armée de l’Air le 3  juin 1943 et remarquable organisateur de  la résurrection de celle-ci, rappelle, fin  1943 : Responsable de l’armée de l’Air, je veux l’unité absolue, j’exige l’unité absolue et je suis résolu, par tous les moyens, à obtenir l’unité absolue. J’interdis en conséquence de la manière la plus totale, que soit abordé tout sujet de conversation ayant un caractère politique, toute discussion portant sur la position de la France avant ou après l’armistice, toute controverse politique ou militaire et d’une manière générale, tout sujet sur lequel un point de vue énoncé risque d’amener une contradiction. Je serai de la dernière sévérité pour quiconque conviendra à cette prescription impérative. En écho, Antoine de Saint-Exupéry, qui n’avait aucune estime pour le général De Gaulle et les Gaullistes, écrit : Nos divergences d’opinion laissaient intacte notre haine commune à l’égard de l’envahisseur.
Giraudistes, Pétainistes, Gaullistes et tous  les autres se retrouvent alors pour mener  à bien les missions imparties à l’armée  de l’Air.
Au 15 juin 1943, les Français ont  reçu des Américains 90 P-39, 21 A-35,  15 UC-78, plus les P-40 du 2/5 Lafayette. Ils ont reçu des Anglais de quoi équiper trois groupes de chasse en Spitfire et un groupe en Hurricane.
A la fin de la guerre, pour un  effectif d’environ 110 000  hommes, les Français auront reçu des  Américains l’équipement pour 25 escadrons  (330 bombardiers, 723 chasseurs et 364  avions divers) et des Anglais l’équipement  pour 10 escadrons.
Selon le porte-parole de la Joint Air Commission (JAC), chargée du réarmement aérien : Le programme de réarmement a produit une petite mais sacrément bonne armée de l’Air, seconde de personne, dont les performances seront rappelées avec fierté. Opérationnellement, la prise en charge a été un grand succès, et moralement, il aurait été cruel et nocif pour nos relations internationales d’avoir négligé l’armée de l’Air. L’effet moral d’avoir rééquipé un personnel aussi splendide a été plus qu’atteint. L’armée de l’Air a aidé grandement la cause alliée et a joué un rôle essentiel dans la course vers la victoire.

Les Merlinettes (par la général Damien Bagaria)
  Le 22 novembre 1942, le général Giraud  crée le Corps féminin des transmissions  (CFT). Ce sont les Merlinettes, surnom dérivé du colonel Merlin, commandant les transmissions en AFN. Elles sont les premières femmes soldats de l'armée de terre et sont formées comme opératrices-radio, téléphonistes, télétypistes et radio/secrétaires d'analyse.
Environ cent-cinquante d'entre elles sont  engagées dans la campagne de Tunisie  en mars 1943. Puis c’est la participation  à la campagne d'Italie, au sein du  Corps expéditionnaire français en Italie  (CEF). La compagnie 807/1, le détachement  d'écoutes 808 et le détachement de transmissions  805 débarquent à Naples et progressent,  avec les forces françaises, de Monte-Cassino  et du Garigliano à Rome pour atteindre  Sienne où elles participent au défilé  du 14 juillet 1944.
Le 9 août 1944, c'est le rembarquement  à Tarente pour débarquer à Saint-Tropez  et participer à l'épopée de la 1ère  Armée, de la Provence à Sigmaringen,  qui se terminera à Innsbrück le 9  juillet 1945.
Les effectifs sont importants, au 1er  mars 1944 ils atteignent 2 000 pour  l'armée de Terre et 400 pour l'armée  de l’Air.
La valeur de leur engagement est souligné  par le général Carpentier, chef d'état-major  du CEF : Dans des circonstances extrêmement dures le personnel féminin des transmissions a été admirable et par le général de Lattre de Tassigny : Les volontaires féminines de la 1ère Armée ont fait preuve d'un dévouement souriant, d'un zèle sans défaillance, certaines même d'un héroïsme magnifique. Elles peuvent être fières de la part qu'elles ont prise à notre victoire.
Une cinquantaine de ces jeunes femmes  ont servi dans la clandestinité en France  occupée comme opératrices radio. Cinq d'entre  elles ont fait le sacrifice de leur  vie : Elisabeth Torlet fusillée le 6  septembre 1944 près de l'Isle-sur-Doubs, Marie-Louise  Cloarec, Pierrette Louin, Eugénie Djeni et  Suzanne Meritzien exécutées le 18 janvier  1945 au camp de Ravensbrück.

                                                                       Les Chaufferettes


Lors de la renaissance de l‘armée française,  un appel est lancé aux filles d’Afrique du Nord par une  affiche disant que l'engagement d'une fille  permettait à un homme de porter les  armes. Elles furent plusieurs milliers à  répondre à cet appel.

Créée en février 1943, la Compagnie  des ambulancières dépend du 27ème escadron  du Train et combattra dans le Corps  expéditionnaire français en Italie (CEF),  puis dans la 1ère Armée. Les volontaires,  surnommées Chaufferettes par les combattants du CEF, reçoivent, en plus de la formation militaire et de conductrice, un enseignement médical sanctionné par l’octroi d’un diplôme d’ambulancière les autorisant à porter l’insigne de la Croix-Rouge. La compagnie est composée de quatre sections de vingt ambulances Dodge WC54.

Les conductrices sont formées à Chéragas,  Rivoli, Marengo et Constantine où se  succèdent formation militaire, cours de brancardage  de jour et de nuit et école de  conduite et d’entretien des  Dodge WC54.

Les Marinettes forment le peloton d'ambulances du régiment blindé de Fusiliers-marins.

Les Marquises sont les ambulancières du 7ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, formé à partir des Chantiers de Jeunesse d'Algérie et dont la chanson parle d’une Marquise.


A Rivoli en 1943 (ECPAD) 


A Rivoli en 1943 (ECPAD)
A Rivoli en 1943 (ECPAD) 
Une section d’ambulancières au  débarquement de Provence (USNA)




                                                     Marie Loretti (par Clément Charrut)

La conductrice Marie Loretti servait au  3ème Bataillon médical de la 3ème DIA.  Elle était née à Belfort mais vivait  en Algérie où elle avait épousé un  sous-officier des Tirailleurs. Arrivées à  Naples en décembre 1943, les filles du  3ème BM furent engagées dès le 6  janvier en secteur opérationnel. Alors, comme  leurs camarades ambulancières de la 2ème  DIM déjà sur place depuis décembre,  puis plus tard celles de la 4ème  DMM en février 1944, et de la 1ère  DMI en avril, elles connurent l'inconfort  et les conditions de vie précaires de  la vie en campagne et le danger,  soumises quotidiennement aux feux terriblement  meurtriers de l'artillerie ennemie, au plus  près des combats dans le terrible hiver  des Abruzzes, plus tard dans l'offensive  de mai, puis dans la phase de poursuite  de juin et juillet 1944. Elles remplissaient  avec calme et courage leurs missions de  ramassages des blessés et d'évacuations,  par tous les temps, de jour et de  nuit en black-out, sur des routes défoncées  par les tirs d'artillerie ou des pistes  boueuses où il leur fallait souvent mettre  les chaînes. Dans le secteur de la  3ème DIA, il y avait la route d'Acquafondata  à San Elia dans la vallée du Rapido  au pied des montagnes, dont le redoutable  et obsédant Monte-Cassino. Les Allemands qui  ont tenu pendant des mois cette barrière  de montagnes baptisée Ligne Gustav, tiraient sur cette longue descente à découvert mais qu'il fallait tout de même emprunter. Cette terrible route jalonnée de carcasses de véhicules alliés détruits ou accidentés méritait son surnom de "route de la mort". Sur le versant opposé du Rapido, après la conquête du Belvedere fin janvier 1944, une piste symétrique fut activée entre San Elia et Terelle. C'est là que le 5 février 1944, Marie Loretti fut prise sous un tir d'artillerie au bas de la route dans la vallée alors qu'elle allait enfin franchir le gué et être un peu plus à couvert. En voulant absolument mettre à l'abri les blessés qu'elle transportait, elle fut atteinte d'un éclat d'obus et mourut en quelques minutes. Ses camarades présentes ne purent rien pour celle qu'elles appelaient Lorette.
Le 6 février, par un triste matin,  le général Juin épingla sur le drapeau  qui couvrait son cercueil la première  Médaille Militaire jamais décernée à une  femme. Lorette, âgée de 28 ans, fut la première des cinq ambulancières tuées en Italie et elle fut inhumée dans un de ces nombreux cimetières provisoires qui ont jalonné la route de souffrances et de victoires du CEF entre Naples et Florence. Plus tard, à partir de la Provence, les Chaufferettes des 1ère et 5ème Divisions blindées rejoignirent la bataille depuis l'Algérie et elles accomplirent le même travail, avec le même dévouement, dans la campagne de France, puis celle d'Allemagne.
Lorette est restée en Italie. Elle repose aujourd'hui parmi les 3 400 tombes de ses frères d'armes dans le plus grand cimetière militaire français d'Italie, à Venafro, près de Cassino, au pied des collines d'oliviers et de ces montagnes de caillasse pour lesquelles tant des nôtres sont tombés. 3 400 tombes ! C'est presque la moitié du cimetière américain d'Omaha Beach en Normandie que tout le monde connaît. Qui connaît celui de Venafro ?
Denise Ferrier (par Clément Charrut)

L'Aspirant Denise Ferrier, née à l'Arba  en 1924, s'engagea assez tôt pour servir  en Tunisie puis, affectée à une section  territoriale d'ambulancières, elle convoya des  blessés du port d'Alger vers les hôpitaux,  jusque dans l'intérieur. Durant l'été 43  elle suivit avec succès les cours d'une  école de cadres et fut nommée Aspirant.  Début 44, elle s'engagea au 25ème Bataillon  médical de la 9ème Division d'Infanterie  Coloniale, avec lequel elle arriva en  Corse en mai, avec un groupe de sept  filles sous ses ordres. Sa campagne d'Italie,  elle la fit à l'Île d'Elbe avec  la 9ème DIC, où elle fut citée  une première fois pour son comportement  au secours des nombreux blessés du débarquement  et de la conquête de l'île en juin  44. Fin août la 9ème DIC débarquait  à Sainte-Maxime et libérait Toulon. Puis  ce fut la Provence et la remontée  vers l'Alsace au cours de l'épopée de  la 1ère Armée, qui, pour être rapide,  n'en fut pas moins meurtrière avec son  lot de blessés à évacuer encore et  toujours. Nos ambulancières connurent alors  le redoutable hiver 44-45 pendant cette  longue période où les Allemands s'accrochaient  avec acharnement à ce morceau de France  qu'ils ne voulaient pas restituer. Comme  en Italie, il fallut recommencer à chaîner  les roues des Dodge, évacuer de nuit  sur des routes verglacées et dangereuses,  par des températures qui descendirent jusqu'à  moins 20. Plusieurs ambulancières furent grièvement  blessées et d’autres capturées. En décembre,  pour avoir procédé à une évacuation  sous le feu, Denise Ferrier a été  une seconde fois citée à l’ordre de  la Division. Le 20 janvier commença la  bataille finale pour réduire la poche  de Colmar. La section de Denise s'installait  dans dans l’hôpital Pfasttat-Richwiller.  Le 24 janvier 45, devant partit tôt  le matin pour soutenir une attaque du  Bataillon de choc, elle sortit vers 6  heures du bâtiment où elle avait été  logée pour effectuer les vérifications quotidiennes  de son ambulance. Au moment de rentrer  boire le café avant de se mettre  en route, un obus tomba près d'elle  et elle fut fauchée par un éclat  mortel. Le lendemain, Denise reçut la  Médaille Militaire et la Croix de Guerre  avec palme. Sa route s'arrêta là. Elle  fut inhumée dans le parc de l'hôpital  tenu par des religieuses.

En 1948, à la demande de ses parents,  Denise Ferrier fut transférée à Alger.  Lors de l'exhumation, la mère supérieure  de l'hôpital de Richwiller préleva une mèche de cheveux qu'elle lia avec un ruban bleu blanc rouge et la fit parvenir à sa famille avec son cercueil dans lequel avait été déposée de la terre d'Alsace. Denise, devenue le symbole de l'engagement patriotique des filles d'Algérie, reçut l'hommage des Algérois et la municipalité donna son nom à une rue du quartier d'Hydra sur les hauteurs de la ville. L'école primaire de son enfance, dans la rue Tirman fut aussi rebaptisée Ecole Denise Ferrier. Plus de 2 000 personnes l'accompagnèrent au cimetière de Saint-Eugène, le 23 mai 1948. Un livre lui a été consacré : Vie et mort de Denise Ferrier par Lucienne Jean-Darrouy. La métropole ne fut pas toujours ingrate : Il y a à Pfasttat, aujourd'hui banlieue de Mulhouse, un lotissement qui s'appelle Parc Denise Ferrier. Sur le site Internet de la ville, on parle d'elle dans un texte émouvant qui conclut ainsi : Les vicissitudes de l'histoire ont peut être relégué les cendres de Denise dans l'anonymat d'un cimetière à l'abandon, mais son souvenir en terre d'Alsace restera vivant aussi longtemps que les futures générations passant devant la maison n°71 de la rue principale à Richwiller ou devant la cité construite par les Mines de potasse pour leur personnel et baptisée Parc Denise Ferrier, poseront aux aînés la question: "Mais qui était Denise Ferrier ?" et qu'on saura leur répondre que, venant du pays du soleil, elle est tombée à l'âge de 20 ans sous la mitraille ennemie, comme des milliers de jeunes soldats, par une froide matinée d'hiver, pour que vive la liberté.

L’organigramme de  l’organisation alliée, le 1er avril 1944  à Alger, qui fait apparaître les places  des généraux Giraud, Bouscat, Juin, Leyer  et Regnault et des sections françaises  (USNA)
L’armée française  de juin 1941 au 8 mai 1945

Libération de la Corse
Le 10 décembre 1942, le général Ronin,  chef des Services spéciaux, envoie en  Corse les quatre premiers agents de la  mission dite Mission secrète Pearl Harbour : Roger de Saule, spécialiste de l'espionnage, et responsable de la mission, Toussaint et Pierre Griffi (fusillé le 16 août 1943) et Laurent Préziosi. De mi-décembre à mi-mars, ils sillonnent l'île pour rencontrer de futurs responsables pour créer les réseaux.

Le 6 février 1943, ils organisent la  livraison de 450 pistolets-mitrailleurs et  60 000 cartouches par le sous-marin Casabianca. Le 10 mars, ils reviennent à Alger avec le Casabianca après avoir réalisé la coordination politique de la résistance.
En avril, le capitaine Paulin Colonna  d'Istria prend la relève comme délégué  militaire du général Giraud pour coordonner  l'action des groupes de résistance. Fin  juillet, le Casabianca dépose 15 tonnes de munitions aux Agriates. Début septembre, il débarque 5 tonnes de matériel antichars aux portes d'Ajaccio et récupère Giovoni, le chef du Front national qui est le principal mouvement de résistance corse, appelé en consultation par Giraud. En même temps, des avions anglais effectuent des parachutages de matériel sur les 64 terrains que Colonna a dispersés dans l'île.

Le 9 septembre 1943, le général Giraud  reçoit un télégramme de la Résistance  corse qui réclame de l'aide : Ajaccio s'est soulevé. On se bat à Bastia. Il décide de prévenir le général de Gaulle en passant outre au général Eisenhower dont les plans n'intègrent pas la libération de la Corse et il envoie les forces françaises régulières disponibles prêter main-forte aux insurgés corses. C’est l’opération Vésuve.

Le 13 septembre 1943, le général Henry  Martin mène le débarquement avec succès,  en liaison avec les résistants corses.  En trois semaines, la Corse est libérée  au prix de 170 résistants, 75 militaires  français, 1 000 Allemands et 637 Italiens  tués ; 12 000 jeunes Corses sont  mobilisés.
Le 21 septembre, le général Giraud  atterri à Ajaccio, accompagné des généraux  Bouscat et Chambe. Bastia est libéré  le 4 octobre.
De Gaulle ne pardonnera jamais cette  victoire au général Giraud






Le journal de navigation du pilote Roger  Dupuy, le 28 septembre 1943,

 pour transporter  le général De Gaulle à Ajaccio (Henry Dupuy)

Libération de la Corse (ECPA)
Déminage
Dégâts causés lors de la prise du  port de Bastia. Aux portes de Bastia
Mairie de Bastia. 2ème Régiment de Spahis Marocains au  col de Teghime. 2ème Groupe de Tabors Marocains à  Bastia A Ajaccio, un Kite Balloon Mk VI accroché à un LCP (IWM)



Un B-24 Liberator de l’USAAF survole Bastia au cours d’un bombardement (USNA)
En Corse, sur la tombe d’un pilote  anglais, l’ambassadeur de  Grande-Bretagne et le colonel André Hartemann,  futur général de corps d’armée commandant  l’Air en Indochine  où il disparaîtra en mission aérienne  le 28 avril 1951 (Philippe Hartemann)




L’évasion du SO  90 Cassiopée











Le SO 90 Cassiopée (Michel Marani)

L’évasion du commandant  Maurice Hurel est une des plus audacieuses  évasions aéronautiques durant l’occupation.
Le 16 août 1943, le commandant Maurice  Hurel décolle de Cannes avec le prototype  du SO 90 Cassiopée en emmenant sept personnes : L’ingénieur Jean Weil (son copilote), trois de ses fils : Jean-Marie, Jacques et Fred, l’ingénieur électronicien Jean Turk, le général Jean Mollard, ancien gouverneur de la Corse, grand résistant recherché par la Gestapo et qui allait reprendre son poste à Ajaccio et son fils André, et Gérald Allégret.
Le décollage de Cannes a lieu sous  les yeux de la sentinelle italienne, après  un roulage sous prétexte de vérification  des freins. Philippeville est atteint train  sorti  en 3 heures 10.
Il s’agit du premier vol de ce  prototype construit à Cannes sous le  contrôle de Maurice Hurel. Cet avion  sera construit en série sous l’appellation de SO 94 /  SO 95 Corse. Maurice Hurel, ancien de l’Ecole Navale, sera connu par la suite avec ses bimoteurs Hurel-Dubois à grand allongement.
Cette évasion n’a pu se dérouler  qu’avec la complicité de l’équipe de  piste de la SNCASO. Trois personnes seront  déportées : Augiron (directeur de l’usine), Weill (frère du  copilote) et Boixera. Malgré de durs  traitements, tous auront la chance de  revenir vivants des camps de la mort.










Le SO 90 Cassiopée (Michel Marani)
La bombe planante téléguidée
L’ingénieur électronicien  Jean Turk, qui fait partie du voyage  du SO 90 de Cannes à Philippeville,  et Maurice Hurel s’adressent en 1938  à la société Bougault pour étudier  un avion sans pilote, conduit à distance  vers sa cible grâce à une télécommande  sans fil en modulation de fréquence.
Un modèle est essayé sur le polygone  de Vincennes et la Marine et l’armée de l’Air passent un  marché conjoint en 1939 afin de pousser  plus avant la réalisation de bombes volantes  téléguidées. La partie aérodynamique, conçue  par Maurice Hurel, est réalisée par  la société Caudron et la partie radioéléctrique,  de Jean Turk, par la société Bougault. Fin avril 1940, la commande est livrée  dans sa totalité et le matériel est  envoyé au Centre d’expérience des  prototypes aéronavals (CEPA) à Saint-Raphaël.  Le matériel est détruit après l’armistice. Les essais sont repris à Boufarik après  l’arrivée du SO  90. En 1943, Jean Turk trouve les contre-mesures  pour détourner de leur trajectoire les  bombes volantes allemandes Hs 293 et plusieurs  navires français sont équipés de son  appareil de brouillage.
Les photos:
La bombe planante à Boufarik  en 1943, sous un Glenn Martin 167  de l’Aéronautique Navale.  La bombe sous un LeO  45 à Cuers en 1944 (Jean Turk via Daniel Decot)
Missions spéciales allemandes
Sonderkommando Blaich
Le 21 janvier 1942, Fort-Lamy, tenu  par les Français Libres, est bombardé  par un Heinkel 111 qui largue 1 650  kg de bombes. Il arrive de Lybie,  accompagné par un Messerschmitt Bf 108 Taïfun. 300 000 litres d'essence, tout le stock d’huile et dix avions sont incendiés. C'est un coup très dur car l'essence, débarquée à Douala, est amenée à Fort-Lamy, situé à plus de 1 200 kilomètres, par des camions sur de mauvaises pistes qui ne sont praticables qu'une partie de l'année. L'essence stockée à Fort-Lamy constitue un capital particulièrement précieux sur la route des Alliés qui relie la côte atlantique à l’Egypte. Ce raid remet également en cause la défense de la base de Fort-Lamy jusqu’alors protégée par son isolement. L’organisateur du  raid, Theo Blaich, est un pilote allemand  qui a fait fortune dans les bananes  en Amérique Centrale, puis au Cameroun.  Il avait acheté un Bf 108B-1 avant  la guerre qu’il mit au service de  la Luftwaffe.
Photos:
Le Messerschmitt Bf 108 Taïfun de Theo Blaich utilisé pour le Sonderkommando Blaich (Deutsches bundesarchives). Theo Blaich et son Taïfun (Jacques Strubi). La couverture  de la boite de la maquette Eduard
Opération Etappenhase
Le Kampfgeschwader 200 (KG 200) est une unité de la Luftwaffe spécialisée dans les opérations secrètes, les vols à longue distance et l’utilisation d’avions ennemis capturés. Le KG 200 participe à l’opération Etappenhase au printemps 1944, destinée à obtenir des renseignements sur la route aérienne alliée de Freetown et Monrovia vers Fort-Lamy et Le Caire, à installer des stations météo, à recruter des agents pour le sabotage et la propagande derrière les lignes alliées et à obtenir des renseignements sur le trafic maritime.
Un He 111, équipé en avion remorqueur,  tracte un Bf 108 (codé T9+XK) chargé  de la recherche de terrains d'atterrissage  secrets. Les deux avions décollent en  pleine nuit d'Athènes-Kalamaki et, après  un vol de 4 heures à basse hauteur,  le Bf 108 est largué sur la terre  africaine. Deux jours plus tard, grâce  à lui, un nouveau terrain ultra-secret  accueille un B-17 aux marques allemandes  avec 4 tonnes de matériel pour la  construction de la piste et de l’essence.  Le Bf 108 repart pour créer un  deuxième terrain, puis un troisième situé  à proximité des objectifs de la côte  ouest africaine. Ainsi, l'été 1944, un  système permet aux Allemands de traverser  le Sahara en diagonale avec les aérodromes  secrets de Al-Mukaram, Wadi-Tamet et Chott-el-Djerid. Mais des agents capturés à Monrovia,  après avoir commis l’erreur de fumer  des cigarettes allemandes, révèleront les  bases secrètes qui seront détruites. Le  Bf 108 sera incendié sur place et  le B-17, mitraillé lors d’un atterrissage  à Al-Mukaram dont il ignorait la prise  par les Alliés, pourra retourner à Athène.
Photos:
B-17 aux couleurs allemandes – L’Allemagne a utilisé une  quarantaine de B-17 reconditionnés après  avoir été plus ou moins abîmés lors  d’atterrissages forcés  et rebaptisés Dornier 200.
Infiltrations ennemies

Jusqu’au débarquement  du 8 novembre 1942, la présence des  commissions d’armistice allemandes et italiennes  permettent à l’Axe d’entretenir un réseau  d’espions et d’indicateurs en AFN. Pendant  et après la campagne de Tunisie, l’Abwehr (espionnage allemand)  utilise l’enclave de Melilla  (au Maroc) et les consulats espagnols  pour maintenir son activité. Des agents  sont laissés en arrière durant la retraite  des troupes de l’Axe, d’autres sont déposés  sur les côtes en sous-marins et la  Luftwaffe largue des parachutistes au Maroc,  en Tunisie et en Algérie. Dans la  nuit du 14 février 1943, un agent  est parachuté dans la région de Médéa  avec un émetteur et 50 Louis d'or.  Le 13 avril 1943, des parachutistes italiens  font dérailler un train à Duvivier.  Le 28 juillet 1943, un Junkers 90  venant d'Athènes largue des agents sur  la Tunisie et deux vers Boufarik. Des  explosions suspectes de trains et de munitions  sont enregistrées, des hommes-torpilles coulent  des bateaux dans le port d’Alger. Les Allemands  entretiennent également des agitateurs nationalistes  et de nombreux vols d’armement américain  ont lieu. Les radios de l’Axe et de  Melilla font des émissions de propagande  nationaliste. Le général Paillole, résistant  évadé de métropole, directeur du Service  de sécurité militaire (SSM) en janvier  1943, et son adjoint le colonel Chrétien,  avec de bons moyens en personnel et  en matériel, prennent des mesures énergiques  pour lutter contre les agents ennemis.  Des émetteurs sont détectés par radiogoniométrie  et des primes sont offertes pour les  dénonciations. Plusieurs centaines d’agents sont neutralisés  et la plupart des groupes déposés en  arrière des lignes sont rapidement capturés.  A partir d’avril 1944, l’Abwehr  concentre son effort sur la France métropolitaine  et les Espagnols ralentissent leurs actions  antifrançaises.
Le SSM s’occupe également des liaisons  avec la métropole par sous-marins ou  parachutages.

Mohamedi Saïd, alias Si Nacer

Né à Aït-Frah, près de Larbaa-Nath-Irathen  (kabylie) en 1912, Mohamed Saïd est aspirant  de l’armée française, puis volontaire en  Allemagne dans la LVF (le grand mufti  de Jérusalem, Amin El-Hussaini, est collaborateur  actif de la propagande nazie).
Il reçoit la Croix de fer sur  le front russe. En 1944, il est,  en même temps que cinq autres agents,  envoyé par en mission de renseignement  en Algérie. Il est arrêté dans la  région de Tébessa et condamné aux travaux  forcés à perpétuité pour espionnage.
Libéré après plusieurs remises de peine  au début de 1954, il passe à la  clandestinité sous le nom de Si Nacer.  Il participe au congrès de la Soummam,  devient membre du CNRA et succède, en  1956, à Krim Belkacem à la tête  de la wilaya III, toujours coiffé de  son casque allemand. Il dirige, en avril  1958, le Comité d’organisation militaire-est  à Tunis, puis il est nommé par  le GPRA chef d’état-major général  le 1er octobre 1958 au Caire.
Après l’indépendance, il  est chargé de l'Education et de la  Santé publique. Député de Tizi-Ouzou le  20 septembre 1962, il est ministre des  Anciens moudjahidines et des victimes de  la guerre, le 27 septembre, dans le  premier gouvernement de Ben Bella. Le  16 mai 1963, il devient 2ème vice-président  du Conseil derrière Boumediene. Membre du  Comité central et du Bureau politique  du FLN le 24 avril 1964, il est  chargé de l'arabisation. Il est éloigné  du pouvoir en décembre 1964.
En 1991, il reconnaît avoir donné  l'ordre d'exécuter les 303 habitants du  village de Melouza le 28 mai 1957.
Il est candidat du Front islamique du  salut aux élections législatives de 1991.  Il meurt à Paris le 6 décembre  1994.

3 Juin 1943 – 2 juin 1944
Comité français de libération nationale Général Giraud / Général De Gaulle
Après six mois de tractations entre  le général Catroux, le général Bouscat,  Robert Murphy, Harold Macmillan et Jean  Monnet pour trouver un arrangement qui  satisfasse les généraux Giraud et De  Gaulle, est créé le Comité français  de libération nationale (CFLN) sous la  double présidence des deux généraux, destiné  à unir toutes les forces françaises  en guerre. Mais la collaboration des deux  généraux est jalonnée de différents parfois  graves.
De Gaulle arrive le 30 mai 1943,  accompagné de politiciens rescapés de la  3ème république, avides et ambitieux. Il  trouve sur place des jeunes gens, souvent  mis en place à Alger par le gouvernement  de Vichy, en âge de porter les armes  mais s’étant bien gardés  d’avoir connu le Fezzan et la Tunisie.  Négligeant plus tard les Appenins et  les Vosges, ils se consacreront désormais  à la politique et à l’invective après  avoir réquisitionné voitures, villas et personnel.  Dans cette cohorte se trouveront les pires  liquidateurs de l’Algérie. Quand à ceux  qui ont pris le risque d’aider le Débarquement,  le Groupe des Cinq, leur sort sera moins enviable. Les foudres du pouvoir gaulliste s’abattront sur ceux qui s’étaient, depuis le Débarquement, consacrés aux tâches militaires et aux exigences de l’organisation civile et administrative de l’Empire et de l’Algérie bastion de la France en guerre. C’est à dire sur à peu près tout le monde. Les responsables seront progressivement remplacés par des Gaullistes et se retrouveront, pour la plupart, devant des tribunaux de circonstances (peuplés de magistrats ayant fait le serment de fidélité au Maréchal Pétain !). Des sbires sont envoyés sur le front italien à la recherche des militaires ayant pu avoir, à leurs yeux, un comportement douteux. Ils arrivent quelques fois trop tard, les personnes ciblées étant déjà mortes pour la France. L’exécution de Pierre Pucheu, le 20 mars 1944, entame la liste des fusillés qui seront envoyés au poteau par des tribunaux d’exception aux ordres du pouvoir dans les vingt années qui suivront.
Le Décret du 22 juin 1943 qui  fusionne les troupes de l’Armée d’Afrique  et de la France Combattante permettra  au général De Gaulle de se retrouver  à la tête d’une armée de  près de 500 000 hommes qui ne lui  doit rien, équipée par les Américains. 
En juillet 1943, le général Giraud  se rend longuement aux Etats-Unis pour  traiter les problèmes du réarmement. Son  absence permet au général De Gaulle  de multiplier les ralliements et de consolider  sa position politique. Le 3 mars 1944,  André Diethelm est nommé commissaire à  la Guerre. Ses fonctions sont étendues  au détriment du général Giraud qui  perd la co-présidence du CFLN le 3  novembre 1943, tout en restant commandant  en chef sans pouvoir réel. Il se  fera écarter progressivement du CFLN, jusqu’à en disparaître.
Photos: Le général De Gaulle arrive à Maison-Blanche  le 30 mai 1943 en Lockheed Hudson, accueilli par les généraux Giraud et Noguès (IWM)
Ci-dessus : Le général De Gaulle au  Monument aux Morts d’Alger (IWM) et,  ci-contre : A Oran-La Sénia le 21  août 1943 (USAF)

Le titre euphorique de la revue Le courrier de l’Air du 3 juin 1943 présume de l‘accord entre les généraux. Les affranchissements des deux enveloppes ci-contre, montrent que, cinq mois après, l’entente est loin d’être réalisée.
L’Assemblée consultative  provisoire est une assemblée de 82 membres  représentant les mouvements résistants, les  partis politiques et les territoires engagés  dans la guerre au côté des Alliés  sous la direction du CFLN (tous les  membres ne pourront pas être présents).  Elle siège à Alger du 3 novembre  1943 au 25 juillet 1944 puis se déplace  à Paris. Elle est purement consultative,  Félix Gouin en est le président. Elle  sera remplacée par l’Assemblée Nationale  élue après la libération de la France  métropolitaine. Le soutien de l'Assemblée  à l'action du général de Gaulle se  manifeste clairement dès la séance inaugurale,  à l'occasion de l'éviction du général  Giraud de la coprésidence du CFLN.
(Henri Dupuy)
2ème Division Blindée
En février 1943, la Colonne Leclerc  qui combat héroïquement depuis le Tchad  devient la Force L, elle devient la  2ème DBFL le 30 mai 1943, puis le  2ème DB le 24 août 1943.
Après la campagne de Tunisie, elle  est cantonnée en Lybie et tente de  grossir ses rangs (environ 3 000 hommes)  avec des cadres et des soldats de  l’armée d’Afrique. Des procédés de sergent-recruteur,  avec promesse d’inflation des soldes et  des grades, appâtent quelques intéressés  mais indisposent au plus haut point les  cadres de l’armée et les  Alliés. Les tentatives de débauchage s’adressent  à toutes les Armes et Le Troquer,  commissaire à la Guerre, est contraint  de publier la note ci-contre concernant  l’armée de l’Air. La 2ème DB, déplacée au Maroc en  attendant son embarquement pour l’Angleterre,  est alors renforcée par des transferts  en bloc de régiments de l’Armée d’Afrique  qui représenteront les 2/3 de son effectif.  Le détachement précurseur qui pénètre dans  Paris le 24 août 1944 est à dominante  d’anciens de l’Armée républicaine espagnole  réfugiés à Oran et leurs chars portent  des noms évocateurs : Teruel, Guernica, Guadalajara etc.
La 2ème DB est formée de :
– Régiment de marche du Tchad
– 1er Régiment de marche de Spahis marocains
– 12ème régiment de Chasseurs d’Afrique
– 12ème régiment de Cuirassiers
– 501ème régiment de Chars de combat
– Régiment blindé de Fusiliers-marins
– 3ème régiment d’Artillerie coloniale
– 40ème régiment d’Artillerie nord-africaine
– 64ème régiment d’Artillerie
– 22ème Groupe colonial des forces terrestres et aériennes (FTA)
– 13ème bataillon du Génie
– 19ème bataillon du Génie
– Cinq compagnies de Transmission
Quelques uns des membres de cette division  : Buis, Crépin, Massu, Vézinet, de Boissieu  et d’autres n’ont vu dans leurs hommes  que des «supplétifs» qui seront  abandonnés plus tard aux couteaux du  FLN.
Le signataire de la note ci-contre achèvera  sa carrière publique dans la rubrique  des faits divers les plus sordides en  1960.

Le général anglais  Henry Wilson, commandant en chef des forces  alliées en Méditerranée, qui a succédé  au général Eisenhower.
Le général Jacob  Drevers, commandant l’armée américaine  sur le théatre méditerranéen.
Le général de  Lattre de Tassigny.
Le général Drevers  remet la Legion of Merit à la veuve d’un officier français.


               3 Juin 1944 – 8 mai 1945                
Général De Gaulle
Gouvernement provisoire de la République  Française


Le 3 juin 1944, peu avant le Débarquement  en Normandie du 6 juin, le CFLN se  proclame, à la demande de l’Assemblée  consultative, le Gouvernement provisoire de  la République Française (GPRF). Ce gouvernement  provisoire sera reconnu comme tel par  les grandes puissances (Royaume-Uni, États-Unis,  URSS, Canada) le 23 octobre 1944. Paris est libéré le 25 août 1944  et le siège du Gouvernement provisoire  y est transféré le 31 août. Alger  n’est plus la  capitale de la France en guerre. Le  général De Gaulle abandonnera le pouvoir  le 20 janvier 1946.
Le général Giraud
Le 22 avril 1944, le général Giraud  est déchargé de toutes ses fonctions  et assigné à résidence dans la région  de Mostaganem sous la surveillance d’un «commandant» dissimulé  sous une fausse identité et qui s’évanouira  ultérieurement sans laisser de traces. Le  général est blessé dans un attentat  le 28 août 1944. Le compte-rendu officiel  ahurissant relate l’accident : Une sentinelle de la garde d’honneur de l’ancien commandant en chef a dans un accès de folie mystique subitement fait feu sur le général Giraud. Le tirailleur, auteur de l’attentat, sera immédiatement fusillé malgré la demande de grâce adressée par le général Giraud au général De Gaulle. Le commandant Voituriez, chargé de l’enquête comme il l’avait été lors de l’attentat contre l’amiral Darlan, sera prié de mettre immédiatement fin à ses investigations, comme il l’avait été dans l’affaire Darlan.
La famille du général Giraud a été  internée dans des conditions très dures  en Allemagne, une de ses filles y  est décédée, une autre a pu être  exfiltrée en Algérie. Ses deux fils  et ses deux gendres ont combattu dans  l’armée d’Afrique.
Le général Giraud a pu rassembler  et remettre en guerre l’Empire et l’Armée  de la France. Dans l’intérêt supérieur  de la France, il n’a jamais voulu  entrer en conflit ouvert avec le général  De Gaulle.