ap5_19
EDITORIAL

RETOUR AP5 

RETOUR ACCUEIL



STAN LAW de LAURISTON nous a fait part des ses réflexions de français à l’étranger. Ces lignes ont inspiré l’éditorial de l’AP5 New’s 19.
Le Colonel FLAMAND nous revient avec quelques très belles histoires vécues au sein du groupe Bretagne, cette prestigieuse unité créée en pleine résistance après la défaite de juin 40. Selon ses mots, il faut retenir de la vie de cette unité...
Une autre histoire à la gloire de nos mécanos et de leur intelligence : Le tir au travers de l'Hélice...
La vie de tous les jours, courrier, les ovnis....
Extraits cahiers de marche...


Bulletin de l’association des personnels de la « 5 »

Base aérienne 115 – 84871 ORANGE Cedex

Téléphone/Fax : 04.90.34.65.30

New’s N° 19

 

 

 

EDITORIAL

 

La France : Nation, pays, patrie

 

 

Si le premier terme s’appuie sur des critères objectifs organisationnels et simples, les deux autres, le pays et la patrie sont plus difficiles à saisir.

 

Le PAYS « France » s’appuie sur la géographie, sur les frontières, sur les territoires dont l’appartenance au pays a fait notre histoire. L’exemple le plus frappant est la mutilation en 1870 avec l’annexion de l’Alsace Lorraine qui n’a pris fin qu’en 1918 redonnant ainsi à la France un visage à nouveau reconnaissable. Quant à la PATRIE « France », c’est l’ensemble des valeurs conquises et acclimatées depuis des siècles : langue, civilisation, histoire et patrimoine, pensées et droits de l’homme, c’est la continuité historique enracinée dans le sol.

 

Même sous sa forme la plus abstraite et la plus élaborée, le patriotisme (l’attachement à la patrie) est l’affirmation de valeurs justifiant qu’on les défende au besoin par la force car pour un patriote la disparition de la patrie est un mal pire que la guerre.

 

Très belle et très bonne année 2001 pour vous et vos familles.

P.S. : Nouvelle présentation d’AP5 NEW’S plus conforme à notre appartenance, qui a été préparée par J. DIEU et A. FOIX – Merci.

 

 

 

 


top

 

 

STAN LAW de LAURISTON nous a fait part des ses réflexions de français à l’étranger. Ces lignes ont inspiré l’éditorial de l’AP5 New’s 19.

 

Je viens de recevoir la publicité d’un journal qui me prévient que « vivant actuellement en dehors de l’hexagone », je devrais m’abonner à sa feuille de chou pour rester en contact avec l’information de qualités « à la française ». Hélas, une fois encore, il semble inéluctable que la France s’appelle « hexagone ». Peut-être cela tient-il au fait qu’aux yeux de certains le mot France est laid ou désuet, et qu’il est avantageusement remplacé par un nom de figure géométrique qui décrit mieux les contours géographiques de notre pays. Ou alors peut-être a t-on peur de nommer ce pays comme il le faut, mais pour quelle raison ? Par crainte de susciter un nationalisme de mauvais aloi ? Parce que « France » incommode ? Parce qu’il y aurait des relents de honte ?

 Appelle t-on l’Espagne « le carré », la Grande-Bretagne « le triangle », l’Arabie Saoudite le « trapèze », que sais-je encore ? Que dire de certains états américains dont les contours ont été tracés à coup de méridiens et de parallèles ? Pourquoi l’Oklahoma ne serait-il pas « rectangle O » et le Wisconsin « rectangle W » Et les pays malchanceux dont les frontières ne dessinent rien qui puisse ressembler à une figure du catalogue ? Sont-ils condamnés à se voir affublés de noms aussi affligeants que Suisse, Autriche, Pologne, Danemark, Allemagne, Belgique ? Ne devrions-nous pas plutôt tenter d’allonger l’inventaire des figures géométriques pour les sauver de tant d’infamie ?

 Je crois deviner que l’attrait pour cette dénomination d’hexagone vient d’ailleurs. D’abord, elle nous permet de damer le pion aux américains : eux n’ont qu’un petit « Pentagone ». Comment ? Le Pentagone n’est qu’un bâtiment ? Nous, notre hexagone, c’est un pays, alors vous voyez ! Et puis, on a beau dire, hexagone, cela sonne bien. « Hexagone » : ne sentez-vous pas la poésie qui se dégage de ce simple mot ? N’évoque t-il pas la douceur de vivre, les grands espaces des côtes atlantiques aux montagnes alpines, les champs cultivés et les forêts séculaires ? Hexagone ne vous suggère-t-il pas une histoire de vingt siècles, de conquêtes courageuses, d’heures de gloire et de souffrance, de magnifiques exploits ? Mais au fait, n’est-il pas temps de nous en prendre à nos anciens, pour n’avoir pas su nous donner un heptagone ou un nonagone ? Que voulez-vous, nous, les modernes, nous aimons la géométrie. Là où elle n’est pas, nous l’y mettons : les rois avaient fait un Louvre de pierre, nous y avons mis une pyramide de glace. Sur les rives de la Seine, Tolbiac se voit aujourd’hui puni d’un délire architectural et affublé de quelques blocs de verre et de béton dont la rectitude des lignes le dispute à la froideur de l’édifice où l’on abrite la bibliothèque de France, pardon… de l’hexagone. 

Au fait, les habitants de Corse ont-ils reçu le même courrier que moi de la part de ce journal ? Parce qu’eux non plus ne vivent pas dans l’hexagone. Ils sont en France, mais pas dans l’hexagone. Et ceux de Martinique, de Guadeloupe, de la Réunion, de Guyane et d’autres territoires d’outre-mer : privés d’hexagone ! Ils sont français pas hexagonais (ou héxagoniens, tant il est vrai que l’Académie Française - qui siège à Paris, dans l’hexagone - n’a pas encore délibéré sur le nom qui sera donné aux habitants de l’hexagone). A moins que ce soit inutile parce qu’ils sont français… et qu’ils habitent en France, comme les corses, les martiniquais et les autres.

Nous sommes tristement tombés dans le panneau de la mode de langage, sans réaliser le tort que nous nous faisons. J’aime la France, je suis fier de dire son nom. J’aime quand un britannique me dit avec les yeux de Chimène - et un accent langoureux - « la belle France », j’aime quand un américain me dit fièrement qu’il va aller en France (même s’il ignore où elle se trouve). J’aime quand on me dit la France, Paris, l’amour, l’esprit, l’art, la culture, le jardin de l’Europe. Mon pays, voyez-vous, c’est la France. C’est celui que m’ont légué mes ancêtres, celui pour lequel beaucoup ont versé leur sang, et celui où je suis né. La France, c’est aussi ce que je souhaite transmettre à mes enfants et à leurs enfants. La France éternelle et intemporelle.

Un hexagone peut devenir un jour un pentagone, une patatoïde, ou une lemniscate de Bernoulli (peu souhaitable pour les contorsions que cela impliquerait). La France reste la France ?

top

 

New’s

N° 19

Page 03

 

 

Le Colonel FLAMAND nous revient avec quelques très belles histoires vécues au sein du groupe Bretagne, cette prestigieuse unité créée en pleine résistance après la défaite de juin 40. Selon ses mots, il faut retenir de la vie de cette unité :

 

« La souffrance due à l’inconfort prolongé, à l’isolement dans un environnement hostile, une assistance inexistante, un matériel inadapté, un armement trop léger. L’homme ne pouvait se ressourcer qu’en lui-même, sans secours familial, sans soutien épistolaire face à un ennemi qui ne voyait en lui qu’un hors la loi au lieu d’un combattant loyal ».

 

Equipés de D 520 puis de Blenheim, les épisodes de ce numéro traitent de la maîtrise de nos mécanos et de leur volonté de vaincre. Le numéro suivant parlera des relations avec l’Armée de terre

 

 

FACE AU PIEGE TECHNIQUE

 

Nous avons eu bien des surprises dont certaines eurent des conséquences dangereuses comme l’obturation d’une pipe d’entrée d’air de refroidissement du radiateur d’huile mettant en péril, en quelques instants, la vie d’un moteur, cela, par l’entrée intempestive d’un charognard.

 

En revenant de Koufra, secteur très sec, un Blenheim, en liaison Brazzaville Bangui, après deux heures de vol se « crash » en pleine forêt vierge tropicale, les trois occupants de l’avant sont tués sur le coup, dévorés dans la nuit par les « fourmis cadavres », les deux de l’arrière, le mécanicien et le radio sont, malgré leurs blessures, miraculeusement épargnés, ils apporteront, un mois plus tard, l’explication de ce drame.

 

Sur Blenheim le décollage s’effectuait sur « inner tank » car, en cas de panne moteur les consignes prévoyaient l’expulsion par « vide-vite » du carburant des réservoirs extérieurs. Après un décollage normal, en fin de montée, le mécanicien passait alors sur « outer tank » jusqu’à épuisement du potentiel, environ deux heures, pour revenir sur les intérieurs jusqu’à la fin du vol.

 

Toutes ces manœuvres, commandées à partir d’un volant entraînant un câble coulissant dans une gaine «bowden » (à l’image des freins de vélo) entraînant, par rotation, un robinet d’ouverture-fermeture.

 

Alors que l’avion se trouvait à deux mille mètres le mécanicien, au moment du changement de réservoir, découvre avec horreur, que la commande est obstinément bloquée, les deux moteurs s’arrêtent et c’est la disparition dans l’enfer vert qui se referme tel un tombeau sur ce malheureux équipage.

 

Le radio, seul encore valide sauve le mécanicien atteint d’une fracture ouverte du bassin, attaqué par les fourmis, en l’enveloppant dans un parachute arrosé d’eau de Cologne, alors qu’elles dévorent pendant la nuit, les dépouilles des membres d’équipage situés à l’avant de l’épave. Ces fourmis (Magnans) agissent en colonnes d’une trentaine de mètres, sur environ, quarante centimètres de large et mesurent chacune, entre quinze et vingt millimètres.

 

Au matin, comble de l’horreur, le radio découvre les squelettes complètement nettoyés de ses camarades avec seulement les yeux épargnés…

Dans le silence, la quasi-obscurité, l’odeur de cadavre insupportable, tenace, caractéristique de ces fourmis, pour se donner du courage, toutes les minutes environ, il introduit une cartouche dans la mitrailleuse et tire dans l’espoir incertain d’être entendu. Le miracle eût cependant lieu car, après plusieurs jour, des pygmées de la région d’Imfondo, en chasse au voisinage du lieu du « crash », apeurés par les tirs intempestifs, sont allés prévenir le chef du village le plus proche, au bord du Congo, qui, tirailleur-clairon retraité, guidé par les indigènes, donnait un coup de clairon en réponse à un tir, les sauveteurs parvenaient ainsi jusqu’à l’épave.

 

Les deux rescapés, un mois plus tard, rejoignaient Bangui en pirogue et pouvaient expliquer l’origine du drame. L’explication technique du blocage reposait en fait sur la dilatation des guides (klingérite) de la gaine du câble de commande, due à l’augmentation de l’humidité relative très élevée en zone tropicale alors que le serrage avait eu lieu en secteur particulièrement sec. L’avarie était due au choix d’un matériau instable. Il s’agissant bien d’un piège.

 

La liste des initiatives, des actions quotidiennes de vigilance, serait très longue à exprimer. Certaines de ces actions ont sauvé de la réforme des avions, qui, grâce à la volonté farouche de ces hommes isolés ont pu continuer le combat tel cet adjudant responsable du Glen Maryland nr. B.J.428. Toute la partie arrière, du bord de fuite des ailes jusqu’aux gouvernes de profondeur, fût à remplacer, après un « crash ». A partir d’un ensemble récupéré sur un autre avion accidenté, en fondant et en usinant à la main des rivets impossibles à se procurer par les voies officielles, ce mécanicien réussit, seul, en plein zone désertique, avec quelques Tirailleurs, à remplacer toute la partie accidentée du «Glen ». C’est cet avion, qui quelques mois plus tard, lors de la seconde campagne du Fezzan - janvier, février 43- capturait, grâce à l’audace de son pilote, près de 200 italiens surpris en plein désert, avec leur échelon roulant armé.

Un autre cas, un peu différent, mérite d’être cité car il relève du même état d’esprit, celui d’un autre mécanicien, qui de sa propre initiative, a réussi à récupérer deux hélices commandées au Caire, son avion posé sans gros dommages sur le ventre en plein désert il décide de creuser sous les fuseaux moteurs, et après avoir sorti et verrouillé le train d’atterrissage, avec une trentaine de Toubous, en tirant l’avion en le faisant rouler sur un plan incliné pratiqué devant les roues : ainsi le «Glen 228 » fut remis en ligne en moins d’une quinzaine alors que la hiérarchie l’aurait considéré comme épave.

 

Le Bretagne avait aussi ses « petits pinailleurs ».

 

La défense arrière du Blenheim, chacun en était bien conscient, avec une seule mitrailleur 7.7 était très faible. Ce n’est que fin 41 que les nouveaux modèles furent livrés en Afrique, avec un jumelage. Si encore on nous avait employés en vol de groupe, c’eût été plus astucieux, non ! Un avion tout seul, alors qu’un C.R. 42, même avec ses performances modestes disposait de deux 13.2 à tir axial, capable d’ouvrir le feu à cent, voire deux cents mètres efficacement avant nous.

Cette faiblesse rend le fait d’arme de mon camarade JEAN Edmond encore plus remarquable.

Alors que nous étions basés à « Gordons’Three » près de Kartum au confluent Nil blanc, Nil bleu (point réputé le plus chaud du globe) au mois de mai 41, en mission solo dans la région de Gondar (lac Tana, Abyssinie) il est attaqué par deux C.R. 42. La surprise est totale car nous avions la maîtrise de l’air, ayant, dans les semaines précédentes, préalablement détruit au sol tout ce qui pouvait voler. C’était sans compter avec ces diables d’Italiens qui, dans la nuit précédente, avaient réussi à transporter trois dans des Savoya-M., assemblés ensuite rapidement au sol. Comme prévu l’Italien attaque plein arrière mais JEAN détecte l’intrus d’assez loin et prévient son pilote qui met plein gaz, maintenant ainsi l’adversaire, limité en vitesse, en arrière.

 

Le chasseur connaît manifestement la faiblesse du bombardier et se place en dessous de la ligne de tir du mitrailleur limitée par la sécurité qui protège les plans fixes. Par deux fois l’attaquant passe au-dessus de cette ligne en lâchant une longue rafale mais la riposte du tireur de la tourelle il revient s’abriter sous l’axe protecteur de l’empennage.

 

Le grand mérite de JEAN est, d’abord, de n’avoir pas perdu son sang-froid et ensuite d’avoir su imaginer et anticiper ce que serait la prochaine action du chasseur. Lorsque ce dernier vint, pour la troisième fois, se placer en position de tir, notre mitrailleur était déjà placé, là, où il le fallait pour lâcher en plein moteur de son ennemi une rafale de petit calibre, certes, mais longue et de 1 200 coups / minute… L’affaire n’a duré guère plus d’une minute, la fumée aux fesses le C.R. 42 est allé se « crasher » dans la nature ; le second jugeant l’entreprise trop risquée, abandonne le combat.

 

Cette aventure heureuse, s’ajoutant à la célébration de la Sainte Jeanne d’Arc, eût un grand retentissement dans la « Military-Police » qui eût de grandes difficultés à expulser, cette nuit là, les Français des quartiers chauds déclarés « out of bunds » de la banlieue de KARTHUM…

 

Cette réussite, bien que renforçant le moral des équipages et celui des radio-mitrailleurs en particulier n’effaçait pas complètement le sentiment de vulnérabilité arrière du Blenhein même en doublant sa puissance de feu.

 

C’est alors qu’un perfectionniste bricoleur, persuadé de surprendre tout le monde et surtout ses adversaires, entreprit de se pencher sur cette satanée sécurité de tir automatique. En vérifiant de plus près, il s’aperçut avec une règle optique, que la ligne de tir de canons des mitrailleuses passait largement au-delà des bords d’attaque des plans fixes horizontaux et verticaux. Persuadé de faire l’admiration de tous, il s’engage secrètement dans une modification très simple et, encore aujourd’hui, on se demande pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt !

 

Armé d’une simple lime, en cachette pour ménager son effet, après plusieurs visées, il modifie les cames métalliques qui commandent le blocage du tir. Impatient d’avoir la preuve qu’il a bien trouvé le fil à couper le beurre, il demande un d’essai et confiant dans l’extrême finesse de son travail, il largue une longue rafale en travers de l’empennage. Il n’y avait plus qu’à le changer. Les vibrations et les oscillations dues au flux de l’air avaient eu raison de ce savant bricolage un peu trop « pinaillé ».

 

Pour la petite histoire, l’intéressé, mortifié jusqu’à l’os s’est spontanément mis en quarantaine, s’isolant sous son avion pour y dormir, s’y nourrir de biscuits et de « corned-beef » évitant ainsi, les sourires sarcastiques de ses petits camarades…


  

top

New’s

N° 19

Page 06

 

Une autre histoire à la gloire de nos mécanos et de leur intelligence…

Le tir au travers de l’hélice

Quand les hommes inventèrent l’avion, ils pensèrent d’abord à voyager plus vite avec ce nouveau moyen de se déplacer. Puis, à la première occasion, 1915 en particulier, ils ressentirent le besoin d’aller canarder les gens d’en face, lesquels pensaient exactement la même chose, comme il fallait s’y attendre.

 

Ils se servirent pour cela d’abord d’un mousqueton, dont on peut voir un exemple au Service Historique de l’Armée de l’Air au château de Vincennes. Mais cette arme ne provoquant pas assez de dégâts à leur goût, les hommes installèrent sur leurs avions des mitrailleuses plus meurtrières. Hélas le pilote de chasse n’a que deux bras et le maniement d’une mitrailleuse, avec tout ce que cela comporte de manipulations, exige ces deux bras prolongés de mains expertes.

 

A l’époque, les avions ont des hélices, qui tournent sur le nez de l’avion, et empêchent la mise en place d’une mitrailleuses sur le capot, devant le pilote. En effet, si l’on tire de cet endroit, les balles vont aller détruire l’hélice, faisant ainsi perdre à l’avion une grande partie de son efficacité. Bien sûr, très vite, il y eut des gens intelligents pour blinder les hélices*, et les balles passaient quelquefois à côté des pales ; quelques-unes unes percutaient l’hélice, ricochaient dans tous les sens ; les autres, moins nombreuses, atteignaient leur but, mais rarement.

 

On sait que c’est monsieur Fokker qui inventa vraiment le système permettant de tirer à travers l’hélice sans en toucher les pales, avec une petite came sur l’arbre de transmission. Cette came bloquait le tir quand la pale passait, ne permettant le passage de la balle qu’au moment où l’hélice était horizontale au cours de sa rotation.

 

Ayant découvert le secret sur une avion allemand abattu, les français se dépêchèrent d’imiter les alliés centraux, comme on les appelait à l’époque, et la petite came miraculeuse prit très vite sa place dans les moteurs.

 

Mais on ne transforme pas en quelques semaines des centaines d’appareils, et il fallut dans un premier temps instruire les mécaniciens en grand nombre. C’est là qu’intervient dans l’histoire un ingénieur fameux sorti major d’une Ecole prestigieuse. Cet homme au cerveau puissant fut chargé d’expliquer aux autre le grand principe du tir à travers l’hélice, il le fit le mieux du monde, hélas avec des termes trop académiques, des formules impropres à pénétrer dans des têtes simples et prolétariennes.

 

Heureusement Bébert était là ! Le vieux mécanicien amoureux de son métier possédait à la fois des mains de fée et des moyens d’expression percutants, il savait parler aux hommes, avec des gestes, des grimaces, des mots chocs, on dirait aujourd’hui qu’il avait des talents pédagogiques.

 

Pour exposer le système du tir à travers l’hélice, il se mit face à deux jeunes mécaniciens et commença à tourner un bras dans le sens des aiguilles d’une montre, décrivant ainsi des cercles rapides devant sa tête. En même temps, il crachotait des postillons avec sa bouche dans la direction des mécanos, lesquels recevaient en pleine figure mille gouttes de salive, ceci avec une certaine répulsion !

 

« Ça, c’est l’ancien truc » dit Bébert «je reçois les postillons sur ma manche et quelques-uns uns vont sur vos bobines, très peu comme vous pouvez le voir ». Et il passa au « nouveau truc » c’est-à-dire qu’il ne crachotait que lorsque le bras ne passait plus devant sa bouche. Les mécanos reçurent au cours de ce second exercice une plus grande quantité de postillon, ce dont ils se rendirent compte avec beaucoup de crainte pour une éventuelle contagion. Après cette démonstration lumineuse, Bébert s’assura que tout le monde avait compris et fut satisfait de la réponse unanime de ses élèves.

 

On devait apprendre un peu plus tard que deux ou trois mécaniciens étaient restés sourds aux explications pourtant excellentes de Bébert, mais redoutant le postillonnage organisé de leur professeur, ils avaient déclaré leur reconnaissance éperdue devant tant de talent pédagogique.

 

Mais Bébert, qui savait tout, et en particulier lire la compréhension dans les yeux des ses élèves, convoqua les deux menteurs et décida de refaire l’expérience avec un tuyau d’arrosage. Cette fois les mécaniciens comprirent à 100 % car on était en décembre, et l’idée d’être inondés plusieurs fois de suite ouvrit béantes la compréhension, la mémoire, et la perception de toute chose.

 

La rotation rapide des bras de Bébert et ses crachotements itératifs furent reconnus à l’époque comme le meilleur moyen d’enseigner, à peu de frais, le système du tir à travers l’hélice. Il paraît que Bébert agrémenta plus tard sa démonstration en levant le pouce de l’autre main restée collée contre le corps, ce qui tenait lieu de came, détail technique de première importance !

 

* Déflecteurs d’hélice, inventés par Vedrines.                                top

 


Le Colonel CREUX a quitté ORANGE sans tambour ni trompette, premier adjoint opérationnel de la Base reprenant les fonctions de Commandant d’Escadre.

 

Il assumé cette fonction dans un contexte de dissonance cognitive de sa hiérarchie Il convient que notre association lui rende hommage, et en l’absence de cérémonie de départ qu’il reçoive notre message d’encouragement et de remerciements.

 

Il a été, contre vents et marées, un bon patron de la 5ème Escadre de chasse.

 

New’s

N° 19

Page 08

 

 

Courrier des lecteurs…qui intéressera Denis Letty ancien commandant de la 5 et spécialiste reconnu des OVNI

 

« Messieurs,

 

Votre article paru en première page de votre édition du 1er août et intitulé « l’astronaute… » a retenu toute mon attention.

J’ai en effet, il y a déjà de très nombreuses années, été consulté par les membres d’une commission qui enquêtait sur le phénomène « OVNI » , du fait que j’avais en 1950 et 1951 commandé un Groupe de chasse basé à ORANGE (Vaucluse), équipé du chasseur à réaction britannique « VAMPIRE », dont une patrouille avait été témoin de la présence d’un «OVNI» dans le ciel de Provence.

Un jour comme les autres de cette période, je fus appelé de toute urgence à la tour de contrôle de la Base pour y apprendre qu’une patrouille de mon groupe, composée de deux « VAMPIRES » pilotés par deux aviateurs chevronnés, le lieutenant Galibert accompagné du sergent-chef Prio également très qualifié, signalait poursuivre à 10 000 mètres d’altitude un « objet volant » qu’elle n’identifiait pas. Au moment où j’arrivais au contrôle le contact visuel précité venait d’être rompu car « l’objet volant » en cause avait repris une altitude inaccessible au « VAMPIRE ». Cette scène s’était déroulée au-dessus de Toulon/Saint-Mandrier.

Ce n’est que beaucoup plus tard, lorsque l’existence des vols clandestins américains du planeur secret motorisé U2 fut divulguée, que je compris que l’événement rapporté ci-dessus était dû à la présence dans le ciel de notre pays d’un U2. Cet aéronef était prévu pour des altitudes inaccessibles aux radars et aux chasseurs de l’époque. Je suppose que parfois le pilote s’enhardissait à descendre aux environ de 10/12 000 mètres afin d’obtenir de meilleurs clichés.

Selon mes souvenirs la Commission sus indiquée n’avait à l’époque retenu que trois cas «d’OVNI», un autre, notamment, étant apparu aux environ de Reims. Le troisième avait été considéré comme douteux. »

 

Jean-Marie VAUCHY - Saint-Cloud, le 1er août 2000

Colonel et navigant, honoraire, de l’Armée de l’Air

  

New’s

N° 19

Page 09

 

 

Extrait du Cahier de marche du 02.00 – Février 1964

 

 

 

 

 

 

Extrait du Cahier de marche du 02.005 – Février 1964

 

Pour ceux qui ne sont pas au courant : le CD-ROM des cahiers de marche

du 2/5 (janvier 64 à décembre 77) et du 1/5 (novembre 59 à décembre 81)

est disponible au prix de 550frcs.(s’adresser à Jean-François Orssaud)

Vous y trouverez plus de 1800 pages et plus de 3000 photos et dessins !     TOP

 

New’s

N° 19

Page 10

 

 

Il nous a quittés…

 

 

THIERRY Emile

Le Général E. Thierry est mort le 14 septembre 2000. C’était un as de guerre avec 7 victoires. Il a assisté très régulièrement aux manips de la 5° E.C.. Il a commandé la « 5 » en 1950. Homme d’une très grande vivacité, doté d’un humour superbe, il nous a séduit par son intelligence, sa force de caractère, sa rigueur morale et sa grande sensibilité.

 

Je consacrerai un article dans le prochain AP5 New’s au général Thierry qui m’avait fait l’honneur de me remettre mon brevet de pilote le 28 mai 1960 à MEKNES.

 

 top

**************************************************************************************************

MODIFICATIF N° 4 A L’ANNUAIRE DE L’A.P. 5

au 15 septembre 2000.

 

Changements d’adresse

 

JAFFRES Patrick

BA 102 - E.E.T.I.S. 62.530

B.P. 8310

21083 DIJON CEDEX 9

EISENBEIS Henri

307, Boulevard des Ligures

83380 LES ISSAMBRES

BRUGNON Michel

5, Boulevard de l’Orient

30133 LES ANGLES

SWITZER Henri

Commandant de la B.A. 112

51090 REIMS CEDEX

NICOLAS Jean-Pierre

SP 85014

00803 ARMEES

ROS Didier

11, Résidence LANCLOS

31380 Montrasuc la conseillere

MOULIN Luc

B.A. 123

45037 ORLEANS CEDEX

 

 

 

Ils ne nous ont pas transmis leur nouvelle adresse …

 

Patrick ZAMBELLI

Claude VALENTIN

 

 

Quelques amis sont venus nous rejoindre ….

 

TEYSSONNIERES Bernard

Commandant la B.A. 115

84871 ORANGE CEDEX

MARTIN Christine

Quartier Clos Cavalier

84100 ORANGE

RATTE Jean-Louis

7, rue Lamartine «les Oléandres »

06150 CANNES LA BOCCA

VAN DE VOORDE Jean-Michel

20, rue Marie Curie

84850 CAMARET

MICHEL Gérard

Quartier «les Patifiages »

84100 UCHAUX

 

 TOP