Les Frères CAUDRON

 

A Rue, petite ville de 3000 habitants,  à l'entrée de la ville, la rivière et sa chute d'eau, quelques pas,  une tour carrée, massive, encadrée par deux corps de bâtiment aux hautes fenêtres vous apparaît.
Approchez vous ... surprise, à côté de la porte, une plaque de cuivre annonce:

Musée des Frères CAUDRON

Le XVème siècle abritant le XXème ... !
A l'intérieur, un grand morceau d'aile d'un G3, des maquettes, bien sûr, et des photos, des quantités de photos.
Ce nom, Caudron, ne dira rien à beaucoup, mais pour tous ceux qui comme moi ont depuis toujours, fait le "Rêve d'Icare", Caudron évoque toute une époque. Les Frères René et Henri Caudron sont nés ici, au siècle dernier. Emballés par les premiers vols des frères Wright, ils ont construit eux-mêmes leur avion, et ont volé dès 1908 dans une prairie toute proche.

Dès 1910, ils créent à RUE leur première usine qui compte bientôt plus de cinquante ouvriers, ouvrent une école de pilotage, et participent à la IIIème Exposition Internationale Aéronautique de Paris : si l'on veut vendre des avions, il faut des pilotes, et il faut les montrer ...
Raisonnement simple et logique, évidemment hors de portée d'un technocrate.
Et comme c'était facile, à cette époque, de créer ... !
Quelque temps plus tard, ils faisaient décoller le premier Caudron G3, un ce ces avions baptisés parfois "cages à poules", tiré par un "rototo" Le Rhône ou Anzani de 80 chevaux. Ce premier G3 eut de nombreux descendants qui tous ont réalisé des exploits. - Premier "looping volontaire", en 1913, piloté par Pierre Chanteloup, sur le terrain d'Issy les Moulineaux.. La même année, René Caudron livre à la Chine la première escadrille de 12 avions, et profite de l'occasion pour prendre la première photo aérienne de la "Cité Interdite", à Pékin.

- 1914, déclaration de Guerre. Les G3 s'illustrent sur le front, bien avant les chasseurs SPAD et Nieuport, ou les bombardiers Bréguet 14.
- Le capitaine Frantz remporte la première victoire aérienne ... à coups de carabine ... !
Les avions Caudron équipent plus de cinquante escadrilles, dont l'une est commandée par le futur général Vuillemin, alors simple lieutenant.

Après la guerre, les exploits continuent. En 1919, Jules Védrines se pose sur la terrasse des Galeries Lafayette, en 1921, Adrienne Bolland franchit pour la première fois la Cordillère des Andes, Durafour se pose et redécolle du sommet du Mont Blanc. De nouveaux modèles apparaissent, bien évidemment, le temps des "cages à poules" est bien révolu. L'ingénieur Marcel Riffard entre à l'usine Caudron en 1932, et révolutionne l'aérodynamique des avions. Louis Renault fournit maintenant des moteurs à la fois légers et performants, et ce sont les célèbres bolides Caudron-Renault qui s'illustrent dans les compétitions et les records de vitesse et dans l'aviation civile.

Votre Web Scribe (archives) se souvient encore des meetings aériens des années 30, au polygone de Vincennes, où Delmotte (un autre picard), Hélène Boucher et bien d'autres présentaient en vol ces avions.
En 1939, les usines Caudron avaient, en 30 ans, construit plus de 10 000 avions. Pas seulement des avions militaires, ou des avions de records.

Le Caudron "Simoun", le "Goéland" équipent de nombreuses compagnies civiles, dont "Air-Bleu", fondée par Didier Daurat et Louis Renault, et assurant la poste aérienne de nuit. Bien plus tard, votre Web Scribe volera a bord d'un des Goéland qui a survécu à la Guerre, aux essais à Brétigny (Oh, simplement comme "ingénieur colis").
A cette même époque, votre Web Scribe a volé des heures durant aux commandes d'un planeur Caudron C 800, à Troyes, à Nancy, à
Saint Auban sur Durance ... Il a été fait allusion, au terrain d'Issy les Moulineaux. Ces années 50 ont vu un combat d'arrière garde de beaucoup de mes collègues, ingénieurs et pilotes, pour défendre ce terrain d'Issy les Moulineaux. Songez que Paris serait aujourd'hui la seule grande ville au monde (avec Hong Kong) à disposer d'un aérodrome juste à côté d'une station de métro, si ce combat avait été gagné. Si ... Mais c'était compter sans la stupidité ou la malfaisance administrative, pour qui tout instrument de liberté doit, comme Carthage, être détruit. C'était aussi compter sans les pots de vin des "promoteurs" pour qui tout terrain "libre" doit obligatoirement être encombré de cubes de béton ...

Et c'est ainsi que tel une peau de chagrin, le terrain d'Issy s'est vu réduit à un petit Héliport qui, inévitablement, se verra dans un avenir plus ou moins proche définitivement recouvert de béton .. Avant Buc, Guyancourt, Issy a été détruit. Les gratte-papiers ne tolèrent pas le moindre symbole de liberté, dans ce triste monde.

Certes, nous voilà loin du beffroi de RUE, en Picardie. Nous y retournerons bientôt !

extrait de "BALADE EN PICARDIE"


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  Caudron G3 en vol

 

Entré en service en 1915 en dans l'Aviation militaire française, puis en 1916 et début 1917 dans les Aviations anglaises, russes et italiennes, il sera intensément utilisé par la Royale pour bombarder les bases allemandes d'hydravions et de ballons Zeppelin. Il était réputé pour son fort taux de montée. 

Following several production delays, the Caudron G.4 entered service with the French Aviation military in 1915 and was soon in use by the British, Russian and Italian air services. In 1916 and early 1917, the G.4 was extensively used by the Royal Flying Corps to bomb the German seaplane and Zeppelin bases in Belgium. Despite its lack of defensive armament, the twin-engine biplane quickly established a reputation as a reliable performer with a good rate of climb.


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