L’Homme
s’était multiplié.
Le Pastissier aussi.
Et Dieu n’était pas content (pour changer)
Deux cités l’énervaient particulièrement : Marseille et Toulon. Ces deux
villes symbolisaient la dépravation de l’humanité : leurs habitants
passaient leur temps au café à se taper un petit pastis et à jouer à la
belote. Le reste du temps, ils jouaient à la pétanque.
Et ils oubliaient de prier Dieu : ils laissaient son Temple à l’abandon, et
ils avaient remplacé toutes les pelouses par des boulodromes.
En fait si Dieu n’était pas content, c’est que tout n’allait pas comme il
l’avait prévu. L’Homme était
trop indépendant.
De plus, tous les projets immobiliers de Dieu tombaient à l’eau :
"
Je vais donner une leçon à l’humanité, Nom de Moi. Il va bien falloir
qu’ils mettent de l’eau dans leur Pastis ces cons ! Merde, c’est quand même
moi qui les ai créés ces crétins !
Il y avait un
homme qui s’appelait Noé Jobastre et qui habitait non loin de
Marseille avec sa famille.
-Dieu : " Salut Noé, ça boume ?
Tiens, en parlant de boum, j’ai décidé de faire sauter Marseille et Toulon.
L’Humanité est trop dépravée. Ensuite, un petit Déluge pour laver tout
çà et hop, on recommence depuis le début, mais selon mes règles :
Il
pleuvait maintenant depuis quarante jours et quarante nuits. Noé et sa famille
trompaient leur ennui avec les machines à sous situées sur le pont supérieur
de l’ARCHE.
Cependant, quelque chose turlupinait Noé. " Nom de Lui ! On a oublié les
Pastissiers ! "
En fait, c’était un sacré dilemme : le Pastissier était la cause du péché
originel et ne méritait peut être
pas d’être sauvé. D’un autre côté, Dieu n’en voulait qu’à
l’humanité dépravée. Et puis, on a beau être un Juste parmi les Justes, on
a ces petits vices cachés : pour Noé, c’était le Pastis, le Tiercé et le
loto, bien qu’il ne le montrât point. (Il avait un tripot clandestin à
Marseille du coté de la Bourse tenu par un homme de paille. Mais tout
çà c’était bien fini. Et de toute façon il était trop tard...)
Au 15ème voyage, la colombe revint tenant un brin d’olivier dans son bec.
" Alleluia! The Force is with me ", pensa Noé,
" We are saved ". En
fait, en y regardant de plus près, Noé s’aperçut que ce n’était pas un
brin d’olivier que rapportait la colombe, mais une branche de Pastissier. Noé
pointa ces jumelles vers le nord, là d’où venait l’oiseau. Loin à
l’horizon, il y avait quelque chose. C’était un Jobastre (1) monté
sur un radeau. Ce Jobastre travaillait en tant que serveur dans le tripot qui
appartenait à Noé. Il s’était bien aperçu qu’il manquait quelques choses
dans l’ARCHE (en fait il était en état de manque) et au mépris du danger,
il était parti sauver une bouture de Pastissier.
Pas fou Jobastre, il veut connaître la suite... il se tourne de l'autre coté,
se rendort et le rêve reprend.
Les
deux arches échouèrent on ne sait pas trop où (Sur les monts d’Arrée, en
Corse, sur le circuit Paul Ricard... Les hypothèses sont nombreuses)
Et
tout recommença comme avant.
Et Dieu n’était toujours pas content.
(1) De même que tous les hommes descendent d’Adam et Eve, les
Jobastre d'aujourd'hui descendent de ce Jobastre (102ème génération, 2x51).
Et c’est l’ancêtre direct de mon Jobastre à moi (enfin, c’est ce qu’il
dit).
SUITE ===>