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L’Homme s’était multiplié.
Le Pastissier aussi.
Et Dieu n’était pas content (pour changer)
Deux cités l’énervaient particulièrement : Marseille et Toulon. Ces deux villes symbolisaient la dépravation de l’humanité : leurs habitants passaient leur temps au café à se taper un petit pastis et à jouer à la belote. Le reste du temps, ils jouaient à la pétanque.
Et ils oubliaient de prier Dieu : ils laissaient son Temple à l’abandon, et ils avaient remplacé toutes les pelouses par des boulodromes.
En fait si Dieu n’était pas content, c’est que tout n’allait pas comme il l’avait prévu. L’Homme  était trop indépendant. Il jouait à la belote alors que le Jeu de Carte Officiel Divin, c’était le Bridge.
De plus, tous les projets immobiliers de Dieu tombaient à l’eau : Il avait pensé transformer les pelouses en terrain de golf, faire de son Temple un ClubHouse, et descendre sur Terre toutes les semaines afin de montrer à tous ces pétanqueurs  ce que c’était  que Le Sport, et que, lui, Dieu, était Le Meilleur. En plus il s’était acheté un nouveau Pantalon Divin, des Chaussures à Pointes Divines Nike, un nouveau Putter Divin. Et ne pas pouvoir utiliser tout ce matériel le frustrait au plus haut point.  Dieu est un cabotin.  Bref Dieu décida de donner une leçon à l’humanité :
" Je vais donner une leçon à l’humanité, Nom de Moi. Il va bien falloir qu’ils mettent de l’eau dans leur Pastis ces cons ! Merde, c’est quand même moi qui les ai créés ces crétins !
Il y avait un homme qui s’appelait Noé Jobastre et qui habitait non loin de
Marseille avec sa famille. C’était un Juste (c’est à dire qu’il savait jouer au Bridge). Dieu apparut à Noé (pour la circonstance, et afin d’en mettre plein les mirettes à Noé, il avait sorti son costume en amiante ignifugé pour faire sa blague favorite : le Buisson Ardent)
-Dieu : " Salut Noé, ça boume ? Tiens, en parlant de boum, j’ai décidé de faire sauter Marseille et Toulon. L’Humanité est trop dépravée. Ensuite, un petit Déluge pour laver tout çà et hop, on recommence depuis le début, mais selon mes règles : Il y aura un peuple Elu auquel je donnerai les Tables de la Loi (Les règles du Bridge plus quelques autres bricoles) mais bon, çà, çà n’arrive que dans le chapitre 3 avec Moïse.  Pour l’instant, si tu ne veux pas choper la crève, tu as intérêt à te mettre à l’abri,  toi et toute ta famille et tous vous faire vacciner contre la grippe.
Tiens, voilà tes billets : tu embarques pour une croisière autour du monde sur l’ARCHE, un paquebot dernier cri. Tu peux prendre la classe Grand Luxe, vous serez les seuls humains à bord. Par contre, si tu pouvais me rendre un service : çà serait bien que tu sauves un couple de tout ce qui pousse ou vit sur cette Terre. Parce que je fais RESET, mais je ne vais pas tout reprogrammer depuis le début ! "
Il pleuvait maintenant depuis quarante jours et quarante nuits. Noé et sa famille trompaient leur ennui avec les machines à sous situées sur le pont supérieur de l’ARCHE. La requête de Dieu avait été suivie à la lettre et un couple de chaque espèce d’animal de la Terre ainsi que des pousses de toutes les plantes de la Terre avaient été embarquées sur l’ARCHE (sans oublier l’anti-moustique à base d’anis).
Cependant, quelque chose turlupinait Noé. " Nom de Lui ! On a oublié les Pastissiers ! " 
En fait, c’était un sacré dilemme : le Pastissier était la cause du péché originel et ne  méritait peut être pas d’être sauvé. D’un autre côté, Dieu n’en voulait qu’à l’humanité dépravée. Et puis, on a beau être un Juste parmi les Justes, on a ces petits vices cachés : pour Noé, c’était le Pastis, le Tiercé et le loto, bien qu’il ne le montrât point. (Il avait un tripot clandestin à Marseille du coté de la Bourse  tenu par un homme de paille. Mais tout çà c’était bien fini. Et de toute façon il était trop tard...) La pluie vint à s’arrêter et les eaux commencèrent à baisser. Il était temps de trouver une terre où débarquer (la Corse, la Bretagne ou la Provence, à savoir). Noé envoya une colombe en reconnaissance. Echec complet, il y avait de l’eau partout... Ce manège dura de nombreux jours, mais bon, j’abrège parce qu’on n’est pas là pour rigoler.
Au 15ème voyage, la colombe revint tenant un brin d’olivier dans son bec.
" Alleluia! The Force is with me ", pensa Noé, " We are saved ". En fait, en y regardant de plus près, Noé s’aperçut que ce n’était pas un brin d’olivier que rapportait la colombe, mais une branche de Pastissier. Noé pointa ces jumelles vers le nord, là d’où venait l’oiseau. Loin à l’horizon, il y avait quelque chose. C’était un Jobastre (1) monté sur un radeau. Ce Jobastre travaillait en tant que serveur dans le tripot qui appartenait à Noé. Il s’était bien aperçu qu’il manquait quelques choses dans l’ARCHE (en fait il était en état de manque) et au mépris du danger, il était parti sauver une bouture de Pastissier. Mais il avait été surpris par les eaux. Ceci dit, on a bien raison de dire que les ânes sont extrêmement intelligents. Jobastre avait entièrement confectionné son radeau avec du bois de Pastissier. Le mat lui-même était une bouture de Pastissier qui avait germée et poussée à une vitesse folle sous la pluie battante. Ce radeau dont personne ne parle dans la Bible est connu dans certaines légendes sous le nom d" Arche de Jobastre ". Alors la prochaine fois que vous boirez un pastis, ayez une pensée pour ce Jobastre. Quoi qu’il en soit, le Pastissier et Jobastre furent sauvés (Jobastre était complètement bourré mais à sa décharge, il n’avait pas trop le choix pour se sustenter). Voilà, l’histoire du rêve est finie. Le reste est moins intéressant.
Pas fou Jobastre, il veut connaître la suite... il se tourne de l'autre coté, se rendort et le rêve reprend.

Les deux arches échouèrent on ne sait pas trop où (Sur les monts d’Arrée, en Corse, sur le circuit Paul Ricard... Les hypothèses sont nombreuses)
Et tout recommença comme avant. Noé ouvrit un Casino (pas le magasin), Ce Jobastre un troquet bis. Le sommeil est bien terminé.
Et Dieu n’était toujours pas content.
(1) De même que tous les hommes descendent d’Adam et Eve, les Jobastre d'aujourd'hui descendent de ce Jobastre (102ème génération, 2x51). Et c’est l’ancêtre direct de mon Jobastre à moi (enfin, c’est ce qu’il dit).

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