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Le No 69 de Pierre JARRIGE
le seizième consacré à la Seconde Guerre Mondiale en Algérie
Ami(e) Internaute,
Ce soixante-neuvième diaporama est le seizième  de dix-sept diaporamas consacrés à la  Seconde Guerre Mondiale en Algérie. Il  concerne la campagne d’Italie et la  conquête de l’île d’Elbe.  Faites le circuler sans restriction !
N’hésitez pas à  me demander les diaporamas précédents.
Merci aux propriétaires des photos dont  les noms apparaissent entre parenthèses.
Les textes sur la campagne d’Italie,  le CEF et l’île d’Elbe sont du  Cercle Algérianiste  http://www.cerclealgerianiste2607.fr/
Pour l’histoire de l’aviation en Algérie  que je prépare, je recherche des photos,  des documents, des récits et des témoignages,  merci d’en parler autour  de vous.

Pierre Jarrige.      http://www.aviation-algerie.com    


La campagne d’Italie   
Le Corps expéditionnaire français en Italie  CEF  
Alphonse Juin, Maréchal de France  
Ile d’Elbe
 






La campagne d’Italie

    Alors que les Allemands renforcent leur  dispositif en occupant le nord et le  centre de l'Italie, les Anglo-Américains,  sous le commandement du général Alexander,  débarquent, le 3 septembre 1943, en Calabre  et à Salerne où ils se heurtent  aux hommes du maréchal Kesselring.
     Contraints d'évacuer Naples et les terrains  d'aviation de la région de Foggia, les  Allemands se rétablissent rapidement sur la  ligne Gustav qui, traversant la péninsule italienne du Garigliano au Sangro, de part et d'autre du défilé de Cassino, défend l'accès de Rome. Les troupes allemandes, solidement appuyées sur les défenses naturelles des Apennins, opposent une âpre résistance aux Alliés dont le plan prévoit de prendre Rome et les terrains d'aviation de la région avant la fin de l'année 1943, en empruntant la seule route passant par Cassino et la vallée du Liri. Durant tout l'hiver 1943-1944, ceux-ci ne parviennent pas à passer les défenses ennemies, même si, dès décembre, les troupes du général Juin mènent avec succès plusieurs combats, s'emparant des massifs du Pantano et de la Mainarde puis, franchissant en janvier le Rapido, de celui du Belvédère. Les conditions météorologiques sont particulièrement mauvaises ; des pluies torrentielles détrempent le terrain. Les Alliés progressent difficilement et ne réussissent pas à obtenir la rupture du front.
    Un débarquement à Anzio, derrière la  ligne Gustav, doit permettre de contourner les Allemands. Tenus en échec à Cassino, les Alliés ne parviennent pas non plus à déboucher d'Anzio où ils sont aux prises avec de vigoureuses contre-attaques. Les violents assauts n'arrivent pas à percer les lignes allemandes et les succès locaux obtenus ne peuvent être exploités. La situation piétine.
    À la mi-mai, les Alliés reprennent l'offensive, selon un plan établi par le général Juin prévoyant notamment un large débordement de l'ennemi par la montagne qui couperait ses communications arrières et ouvrirait la route de Rome.
   Les Américains progressent le long de  la côte tyrrhénienne tandis que le corps  expéditionnaire français (CEF) intervient dans  la zone montagneuse contre les monts Aurunci  et les Britanniques, Polonais et Canadiens  dans le secteur est, celui de Cassino.
Les  Britanniques établissent une tête de pont  sur la rive droite du Rapido mais  restent sous la menace du mont Cassin  qui ne peut être réduit.
Le CEF se  lance à l'assaut des monts Aurunci, prenant  le mont Majo et Castelforte. Grâce à  cette manœuvre, le front ennemi est rompu.  Les Français s'engagent dans la vallée  de l'Ausente, contraignant les Allemands à  se replier et permettant aux Américains  d'accélérer leur progression le long de  la côte.
    Évacuant le mont Cassin, les troupes allemandes tentent de freiner l'avancée alliée en renforçant leurs défenses sur la ligne Hitler. Après de violents combats, Kesselring replie ses forces sur la ligne César, en avant de Rome, mais ne peut tenir la position. Dans le même temps, les troupes d'Anzio se lancent à l'attaque pour faire leur jonction avec la 5ème Armée américaine.
   Le 4 juin, les Américains entrent dans  Rome. Talonnés par les Alliés, qui peu  à peu voient leurs effectifs destinés  à être engagés en Provence retirés  du front, les Allemands poursuivent leur  retraite en menant de rudes combats retardateurs.  Lancés à la poursuite de l'ennemi, les  Français libèrent Sienne le 3 juillet,  les Polonais Ancône le 18, les Américains  Livourne le 19, les Anglais Florence le  19 août.
   Repliés sur la ligne Gothique, qui, au nord de l'Arno, s'étend entre Pise et Pesaro, les Allemands repoussent les offensives alliées par de violentes contre-attaques. Les Alliés s'emparent de Pise, Lucques, Rimini, Forli et Ravenne mais l'épuisement et les conditions météorologiques exécrables rendent toute progression lente et difficile. Ils ne peuvent exploiter leurs succès. Le front se stabilise jusqu'au printemps. 
   En avril 1945, reprenant l'initiative, les  Alliés déclenchent une large offensive.
   Supérieurs en nombre et en matériel  face aux troupes allemandes du général  von Vietinghoff, successeur du maréchal Kesselring  nommé à la tête du front Ouest,  ils s'emparent de Bologne le 22, franchissent  le Pô et entrent à Vérone le 26.  Plus rien ne peut arrêter leur avancée  tandis que l'insurrection, menée par la  résistance italienne, se développe, apportant  son soutien à la libération du territoire.  Toutes les villes de l'Italie du nord  sont occupées : Mantoue, Parme, Gênes,  Turin, Milan. Franchissant les Alpes, les  Français investissent le nord-ouest de l'Italie,  du Val d'Aoste à Vintimille, tandis que  les Alliés rejoignent les partisans yougoslaves  à Montefalcone et s'apprêtent, au sud  du col du Brenner, à faire leur  jonction avec leurs troupes venant d'Allemagne.
   Toute résistance étant désormais vaine,  les Allemands capitulent le 29 avril après  avoir retardé durant près de vingt-deux  mois l'investissement de leur territoire par  le sud. La reddition prend effet le  2 mai 1944.


Le général Clark, commandant la 5ème  Armée, sur l’USS Akron le 12 septembre 1943 (USNA)
Le général anglais Hawkworth (cdt la 46th Division) et l’amiral Connolly sur le HMS Biscayne se préparent au débarquement à Salerne le 6 septembre 1943 (USNA)




La conquête de la Sicile entraîne  la signature, le 8 septembre 1943, d'un  armistice avec l'Italie qui se range aux  côtés des Alliés.
Le 13 septembre 1943 – Les premiers Italiens à  amener leur avion (SM 79) aux Américains  à Catane : Le capitaine Giulio Cesare  Graziani, le capitaine Franco Prati et  le sous-lieutenant Alfredo Puizetti (USAF)
Giulio Graziani, as du bombardement en  torpille, sept fois décoré de la Médaille  de la Valeur, porteur de la Croix  de Fer allemande, neveu du général Rodolfo  Graziani, poursuivra la guerre comme pilote  aux côtés des Alliés. Il sera promu  général en 1960.
Pendant un match de foot-ball  sur une base de l’USAAF, les prisonniers  italiens manifestent leur joie à l’annonce  de la capitulation de l’Italie (USAF)


Le Corps expéditionnaire français en Italie  CEF

   Le corps expéditionnaire français est mis  sur pied au cours de l'été 1943.  Il constitue au mois d'août l'un des  deux groupements du 1er Corps de débarquement  formé à partir d'unités rassemblées en  Afrique du Nord rééquipées par les  Alliés. Il se compose alors de la  2ème division d'infanterie marocaine du général  Dody, de la 3ème division d'infanterie  algérienne du général de Goislard de  Monsabert, des 3ème et 4ème Groupes  de tabors marocains du général Guillaume  et d'éléments de réserve générale. 
   Le 18 novembre 1943, sous les ordres  du général Juin et en vue de son  engagement en Italie, il est mis à  la disposition du 15ème Groupe d'armées  alliées du général Alexander, commandant  le théâtre d'opérations, composé de la  VIIIème armée britannique placée sous les  ordres de Montgomery, puis de Leese, et  de la 5ème Armée américaine de Clark.  Les Français interviennent dans le cadre  de la 5ème Armée américaine. La 2ème  DIM et le 4ème GTM embarquent à  Bizerte et à Oran à partir du 19  novembre, suivis de la 3ème DIA et  du 3ème GTM en décembre. En janvier  1944, ces unités prennent officiellement le  nom de Corps expéditionnaire français. Le  CEF se renforce en février de la  4ème Division marocaine de montagne du  général Sevez puis en avril de la  1ère Division de marche d'infanterie (ex-1ère  Division française libre) du général Brosset  et du 1er GTM. Ses effectifs atteignent  alors près de 112 000 hommes.
   Les Français s'illustrent tout au long  de la campagne, dans la conquête du  Pantano et de la Mainarde, en décembre  1943, du Belvédère en janvier 1944 et  lors de l'offensive du printemps suivant  en obtenant la rupture du front allemand  sur la ligne Gustav. Après la prise de Rome, ils remontent sur Sienne et le nord de la Toscane. Relevés et retirés du front courant juillet, ils sont intégrés au sein de l'armée B (future 1ère Armée française) commandée par le général de Lattre de Tassigny, pour débarquer en Provence en août 1944.
   En sept mois, les pertes du CEF  en Italie s'élèvent à 6 400 tués,  4 200 disparus et 20 900 blessés.
   L'intervention du CEF en Italie témoigne  du renouveau militaire français. Les unités  issues de l'armée d'Afrique et des Forces  françaises libres, réunies pour la première  fois sous les ordres d'un même chef,  sont l'expression d'une armée reconstituée  qui démontre son aptitude à combattre  et à vaincre. Les Alliés lui rendront  un hommage unanime.

-Préparation du débarquement en Italie dans  le port d’Alger, par Pitchford (IWM) -Embarquement des troupes françaises à Bizerte  (Life) -Embarquement des troupes françaises à Oran  (ECPAD) -Les généraux Giraud et Juin avec Mlle  Dody, ambulancière, fille du général Dody  commandant  la 2ème DIM (ECPAD) -Le général De Gaulle en Italie (ECPA)
-Les généraux Juin et Giraud au poste  d’observation de la Mainarde (ECPA)
-Les généraux De Gaulle, de Montsabert,  Juin et de Lattre (IWM)
-Le général Juin (ECPAD)
Etat-major de l’armée de l’Air en Italie : Général  Bouscat, général Berger et colonel Hartemann  (Philippe Hartemann)
Etat-major de l’armée de l’Air en Italie : Le  général Berger et le colonel Hartemann  (Philippe Hartemann) Le Piper L-4 Zig et Puce du général Juin (ECPAD) Le Piper L-4 Zig et Puce du général Juin survole Minguano (ECPAD)
Le Piper L-4 du général Juin, avec  son pilote Corentin Le Pape (ECPAD) Un Piper L-4 du Groupe d’Artillerie  de la 3ème DIA, avec le capitaine  Morin, à Venafro (ECPAD) -Décembre 1943, les premiers Français rejoignent  la 5ème Armée américaine (Philippe Hartemann)  -Canon de 155 mm Gun M1 du RACL à Acquafondata (ECPAD)
-A Viticuso, montée en ligne du 6ème  RTM de la 4ème DMM (ECPAD)  -Observatoire de la 3ème DIA à San  Elia, sur la ligne Gustav (ECPAD) -Char M 10 du CEF (USNA) 
-Janvier 1944 (ECPAD) 
-Dans Castelforte (ECPAD)
-Janvier 1944 (ECPAD) 
-Destruction d’un blokhauss (ECPAD)
-Goumiers, décembre 1943 (Philippe Hartemann)
La comtesse du Luart, directrice de  la Formation chirurgicale mobile du CEF,  et le général américain Martin, directeur  des Services de santé américains (ECPAD) Hôpital de campagne du CEF à Pozzoli  (ECPAD) Evacuation sanitaire (ECPAD)
Réanimation dans la Formation chirurgicale  mobile du CEF (ECPAD) Infirmières du Corps expéditionnaire français. Elles ont connu l’enfer du Belvédère  et du Garigliano, elles ont secouru les  blessés et accompagné les agonisants, elles  ont enterré leurs camarades touchées à  mort, elles débarqueront en Provence et  remonteront jusqu’à Sigmaringen dans le  sang, la boue et la neige.  Elles restent belles, élégantes et souriantes, a touch of french class. Enterrements au CEF (ECPAD)



De victoires en victoires, jusqu'à celle  de Garigliano qui ouvrira la route de  Rome aux Alliés, le général Juin redonnera  ses lettres de noblesses à notre Armée.  " Garigliano ", dernier mot qu'il articulera péniblement, associé à " Constantine ", dans un ultime soupir à l'aube du 27 juin 1967.

Il sera jugé indigne de la croix  de la Libération. Elevé au Maréchalat  le 14 juillet 1952, opposé à la  politique du régime, il finira son existence  privé de ses prérogatives par le général  De Gaulle, mais il sera tout de même  inhumé aux Invalides.






J'ai tout fait pour empêcher ce crime.  Que les Français en grande majorité  aient, par référendum, confirmé, approuvé,  l’abandon de l’Algérie, ce morceau de  France trahi et livré à l’ennemi, qu’ils aient été complices  du pillage, de la ruine et du massacre  des Français d’Algérie, de leurs familles,  de nos frères musulmans, de nos anciens  soldats qui avaient une confiance totale  en nous et qui ont été torturés,  égorgés, dans des conditions abominables,  sans que rien n’ait été fait pour  les protéger, cela je ne le pardonnerai  jamais à mes compatriotes. La France  est en état de péché mortel. Elle  connaîtra, un jour, le châtiment. 5 juillet 1962.

Alphonse Juin, Maréchal de France


Ile d’Elbe
   La conquête de l'île d'Elbe (opération Brassard) est initialement conçue comme une opération de soutien aux forces alliées bloquées sur la ligne Gustav et à Anzio. La prise de Rome, le 4 juin 1944, lui fait perdre tout son intérêt stratégique mais, la configuration de l'île présentant de grandes similitudes avec les côtes de Provence, l'intervention est maintenue par le CFLN à titre de préparation et d’entraînement.
   L'opération, devenue inutile, est menée  par les forces françaises du général  de Lattre de Tassigny, commandant l'armée  B, et du général Henry Martin, commandant  le 1er Corps d'armée, avec le soutien  des forces aéronavales alliées. Au total,  12 000 hommes sont engagés.
    La garnison allemande, de 3 000 hommes,  est retranchés derrière les solides batteries,  les réseaux de barbelés et les champs  de mines défendant l'accès de l'île.
    Embarqués à Bastia dans la nuit du  16 au 17 juin 1944, le Bataillon  de choc du commandant Gambiez est chargé  de neutraliser les défenses côtières et  les moyens de communication de l'ennemi  avant le débarquement principal dans la  baie de Marina di Campo. Débarqués à  1h du matin, avec un détachement de  commandos, en six points différents, les  hommes se lancent à l'assaut de leurs  objectifs. Bénéficiant de l'effet de surprise,  ils s'emparent de la plupart des batteries  les plus menaçantes. La 9ème Division  d'infanterie coloniale du général Magnan,  les Commandos d'Afrique du commandant Bouvet,  les Goumiers du lieutenant-colonel Boyer de  la Tour débarquent à leur tour, non  sans rencontrer une vive résistance. Le  contrôle de la plage de Marina di  Campo est obtenu en milieu d'après-midi.  Livrant de durs combats, les troupes françaises  entreprennent alors leur progression. Le 18  juin, Porto Ferraio, la capitale de l'île,  tombe. Le 19, toute l'île est occupée.  Le 20, les derniers îlots de résistance  sont maîtrisés. 
   Plus de 2 000 hommes sont faits  prisonniers. Les pertes ennemies se montent  à plus de 500 tués. Pour les Français,  l'opération se solde par 250 tués ou  disparus et 600 blessés. Dur entraînement  pour une conquête inutile !


Embarquement, pour l’île d’Elbe, de  la 9ème Division d’infanterie coloniale  et Goumier affutant sa baïonnette (USNA)