Les premiers engins
autopropulsés ont été testés, dès
1948, sur les champs de tir de la
métropole (à Mailly-le-Camp
notamment) mais ces essais demandent
des champs de tir très étendus qui
permettent la récupération des
engins. Le Sahara présente ces
avantages mais il faut disposer
d'eau, d'énergie, de moyens d'accès
routiers, ferroviaires et aériens.
C'est ainsi que Colomb-échar est
choisi avec des zones allant jusqu'à
3 000 km. Le Centre d'essais des
engins spéciaux (CEES) est créé le
24 avril 1947, il offre aux trois
armes les champs de tir et les
moyens de mesure nécessaires à la
mise au point des engins de toutes
catégories. Colomb-Béchar dispose
des champs de tir et des moyens
propres à satisfaire les demandes
concernant les engins air-
air, air-sol et sol-air et sol-sol.
Le premier noyau de personnels,
presqu'entièrement de l'armée de
l'Air, arrive début septembre 1947
et le centre, appelé également
Centre du Guir, s'installe
sommairement.
Les essais ne démarrent réellement
qu'à mi-novembre 1949 et le CEES,
devenu CIEES 343 (Centre
interarmes), monte rapidement en
puissance. Dès 1955, il est tiré
plus d'un engin par jour: Ars,
produit par la société Arsenal de
Chatillon, engins cible CT10 et
CT20, engin air-air SFECMAS 5103,
air-sol SFECMAS 5210, sol-sol SS11.
La Marine Nationale, qui poursuit
ses essais à l’île du Levant
(CERES), envoie des observateurs à
Colomb-Béchar.
L'escadrille du CIEES se compose
alors de dix-huit avions pour les
liaisons, le transport, les essais,
le largage, l'accompagnement et la
récupération d'engins et enfin pour
le sauvetage et les évacuations
sanitaires.
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Le Centre de Guir se
compose de trois sites:
-La base originelle BO, pour
les tirs obliques vers l’est, qui
rassemble 2 000 personnes, à l'ouest
de la ville de Colomb-Béchar avec
l'aérodrome Georges Léger, les
supports logistiques du CIEES et
deux champs de tir proches, l'un, B1
(Itmar), de 25 km X 25 km pour
les pour les tirs obliques d’une
centaine de kilomètres vers l’ouest,
et l'autre, à Bou-Hamama, à 12 km.
La zone B1 est utilisée par la
SNCASE pour certains tirs d'engins
de la famille SE 4200, les cibles SE
1524, les SE 4500 prévu pour le
transport de la bombe atomique,
ainsi que les derniers SE 4100 à
autodirecteurs optiques ou radar.
-Une aire B'1 pour les tirs
verticaux sol-air et les essais
air-sol, à 50 km au sud, sans moyens
particuliers.
-L'aire principale de lancement
B2 à Hammaguir, à 110 km au
sud-ouest de Colomb-Béchar, aménagée
à partir de 1951, avec une base-vie
de 800 personnes, permettant des
tirs à 1 000 km vers le sud-ouest
(Tindouf) et 1 000 à 2 000 km vers
le sud-est (Bidon 5 et le Tchad,
pour les premiers missiles de type
balistique (Eole, Véronique)
Depuis 1957, le CNET demande à
Sud-Aviation d'étudier et construire
des fusées destinées à l'étude de la
très haute atmosphère aux fins de
télécommunications. Le même
programme et les même types d'engins
seront utilisés par le Comité
français de recherches spatiales
pour satisfaire ses propres besoins.
Les tirs se succèdent : Mammouth de
la SEREB, Antarès et Bérénice de
l'ONERA, les fusées Bélier,
Centaure, Dragon, Pégase et Eridan
de Sud-Aviation. Le 10 octobre 1961,
lancement du Véga, engin à
statoréacteur de Nord-aviation qui
atteint 21 500 m et Mach 4,15. Les
13 et 17 novembre 1961, 3ème et 4ème
tir d’Agate de la SEREB à 69 000 m
avec une charge de 725 kg, elle sera
suivie par Topaze, Emeraude, Saphir
et Diamant. L'engin-cible
hypersonique CT41 Narval de
Nord-Aviation est tiré le 13
décembre 1961. Du 21 mai au 6 juin
1962, a lieu une importante campagne
de tir avec des tirs simultanés de
Reggan, Hammaguir et de l'île du
Levant pour, entre autre, des
mesures de triangulations, avec des
engins Bélier, Centaure (qui atteint
183 km) et Véronique. Le 26 novembre
1965, Astérix, le premier satellite
français, sera lancé par la fusée
Diamant n°1. Les tirs de fusée
cesseront en juillet 1967.
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Les cartes
d’approche à vue et
d’atterrissage de Colomb-Béchar
Léger en mai 1961.
L’aérodrome a été
nommé Léger en mémoire de
Georges Léger, ingénieur
victime d’une explosion lors
du chargement d’un fusée.
L’aérodrome de Colomb-Béchar
Ville est situé au sud de la
ville. La base B2 Namous
figure sur la cartes
aéronautiques. En 1935, la
France a installé une base
d'essais d'armes chimiques et
biologiques dans l'oued
Namous, à 160 km à l’est de
Colomb-Béchar et à 80 km au
sud-est de Béni-Ounif, cette
base deviendra la base «
secrète » B2 Namous, réactivée
en 1965 et qui fonctionnera
jusqu'en 1978. La base
d’Hammaguir a été nommée B2
peut-être afin de créer une
confusion.
B2 Namous
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