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Le No 78 de Pierre JARRIGE
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Tous les dossiers de Pierre Jarrige (A/C du No 1)
             
Archéologie aérienne (1)

Ami(e) Internaute, 
Ce soixante-dix-huitième diaporama est le premier de trois diaporamas concernant l’archéologie aérienne en Algérie.
Faites le circuler sans restriction !
Merci aux propriétaires des photos dont les noms apparaissent entre parenthèses. 
Pour l’histoire de l’aviation en Algérie que je prépare, je recherche des photos, des documents, des récits et des témoignages, merci d’en parler autour de vous. 
Bien cordialement.
Pierre Jarrige. 
jarrige31@orange.fr 
http://www.aviation-algerie.com

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Jean-Pierre Laporte
L’archéologue Jean-Pierre Laporte poursuit méthodiquement l’inventaire des vestiges
archéologiques nord-africains. De nombreuses photos sont visibles sur son site:
www.tabbourt.com et notamment les photographies aériennes d'Edouard Stawski, prises en Broussard, à l'adresse suivante: http://tabbourt.perso.sfr.fr/stawski

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Tous les dossiers de Pierre Jarrige (A/C du No 1)

























































Archéologie aérienne (1)

Ami(e) Internaute,

Ce soixante-dix-huitième diaporama est le premier de trois
diaporamas concernant l’archéologie aérienne en Algérie. Faites
le circuler sans restriction !

Merci aux propriétaires des photos dont les noms apparaissent
entre parenthèses.

Pour l’histoire de l’aviation en Algérie que je prépare, je recherche
des photos, des documents, des récits et des témoignages, merci
d’en parler autour de vous.

N’hésitez pas à me demander les diaporamas précédents.

Bien cordialement. Pierre Jarrige.

Jarrige31@orange.fr http://www.aviation-algerie.com


Afrique du Nord romaine

Après plus d'un siècle d'exploration de ce qui fut l'Afrique romaine, après les investigations de détail et les travaux
de synthèse des premiers explorateurs que sont les officiers, fonctionnaires, voyageurs, archéologues et historiens,
Stéphane Gsell, auteur du monumental Atlas archéologique de l'Algérie, déclare avant sa mort en 1932 : "Pour la
période qui s'étend depuis la conquête romaine jusqu'à la fin de la domination byzantine, il faut, là où il n'est pas
trop tard, procéder à l'inventaire complet et raisonné des ruines éparses de telle ou telle région". Mais l'inventaire,
poursuivi par son successeur Louis Leschi à la Direction des Antiquités, est lent, difficile et coûteux.



Algérie romaine

En décembre 1933, le professeur Maurice Reygasse, piloté par Pierre Averseng en Caudron Phalène, effectue ce
qu'il appelle, une "Mission dans la Préhistoire" au Sahara, à la suite de laquelle il déclare : " Je suis émerveillé des
facilités de travail que donne l'avion. J'ai parcouru le Sahara en tous sens, en auto et à dos de chameau, et il
m'aurait fallu six mois pour faire le même voyage avec des méhara. Et les régions que j'ai survolées après les avoir
parcourues au pas lent des caravanes, il me semblait que je les voyais pour la première fois. De terre, on ne voit
rien, on ne découvre rien. C'est d'avion seulement que l'on a l'impression vraie de la géographie physique ".



Pierre Averseng

A l'exemple des travaux d'archéologie aérienne du père
jésuite Poidebard (observateur aérien de la première
guerre) en Syrie, Pierre Averseng, agriculteur né à El-
Affroun le 20 mai 1906, humaniste érudit et fin pilote,
licencié en lettres, entreprend en 1934, avec son
Caudron Phalène F-AMKV et souvent accompagné de
l’adjudant-chef Jehan de Frayssinet, des
reconnaissances dans le Sud-Algérien, en accord avec
Louis Leschi, directeur des Antiquités.

A gauche : Pierre Averseng fait des essais d’alimentation en
oxygène
Dessous : Mission archéologique en Phalène dans le Sud-
Algérien

(Germaine Av erseng)


(Alain Piéchon)

Lieutenants Fernand Piéchon
et Schneider

Vivement intéressé par les résultats obtenus lors des
prospections de Pierre Averseng, Louis Leschi obtient le
concours de l'armée de l'Air.
A partir de 1935, le colonel Pierre Weiss, puis le général
Lacolley, confient aux lieutenants Fernand Piéchon et
Schneider, du 1er GAA, des missions de photographies
aériennes en Potez 25. Les documents photographiques
obtenus sur la zone du limes de Numidie et sur les
principaux sites archéologiques sont utilisés, dès 1938,
pour des missions de recherche sur le terrain par Julien
Guey et Gilbert Picard, précurseurs de la forme
moderne de l'archéologie.
A gauche : Fernand Piéchon et dessous : La dédicace
de Fossatum Africae par Jean Baradez aux deux
officiers morts en service aérien


Jean Baradez

L'archéologie aérienne de l'Algérie et même l'archéologie, d'une façon générale,
sous cette forme moderne, doit tout au colonel Jean Baradez (à gauche). Né le 7
mars 1895 à Nancy, ancien élève de l'Institut national agronomique, il est
gravement blessé en 1916 et termine la guerre comme observateur en ballon captif
et spécialiste de la recherche du renseignement aérien et de la photographie
aérienne qui trouve alors a première application.
Entre les deux guerres, il est chargé de nombreuses missions à l'étranger. Après
un voyage à Addis-Abéba, il publie le livre En survolant cinquante siècles d'histoire
(Plon-1935), premier ouvrage consacré à l'archéologie aérienne. Colonel en 1939,
devenu préfet en Algérie de 1940 à 1942, il prend la retraite en 1945 et, désormais
fixé en Algérie, il se met à la disposition du Gouvernement général pour se
consacrer aux recherches archéologiques, essentiellement aériennes. Il a le
courage de s'initier, tardivement, à l'archéologie romaine.
En partant des travaux fragmentaires anciens et des photographies aériennes,
Jean Baradez recherche et identifie les limites de l'Empire romain en Afrique du
Nord. Bénéficiant d'une confiance générale, il accomplit, en trois ans, un travail
énorme, toujours soutenu par Louis Leschi, Louis Berton, directeur de l'Intérieur et
des Beaux-arts, Léon Lehuraux, directeur des Territoires du Sud, Georges Drouin,
directeur du Service de l'hydraulique, Georges Gautier, chef des Services
hydrogéologiques et aussi, bien entendu, par l'état-major de la Région aérienne et
par le gouverneur-général Edmond Naegelen.
Seul, sans aucune équipe, aidé seulement de son épouse qui effectue une part
importante de son secrétariat, Jean Baradez réunit avec obstination les matériaux
de l'ouvrage qu'il prépare. Il est à la fois l'observateur en vol, le prospecteur en
avion ou au sol, l'archéologue décidant le lieu des fouilles de contrôle, le
dessinateur, le photographe, le mécanicien et le chauffeur de sa vieille Ford 1930.
Jean Baradez met au point une nouvelle méthode de détection, il ne s'agit plus de
rechercher du haut des airs des vestiges encore inconnus, de les photographier à
moyenne ou basse altitude et de les situer approximativement sur une carte
souvent incomplète ou schématique, mais bien de prendre à haute altitude des
photographies de vastes étendues de terrains, puis d'en examiner attentivement les
moindres détails, d'en faire jaillir les plus petits indices, de restituer l'aspect
archéologique d'une contrée et d'y découvrir toutes les traces laissées par le
passage, la présence et le travail de l'homme. Les heures de déchiffrement patient
et laborieux alternent avec les missions aériennes et les journées de fouilles et de

sondages sur des points essentiels.

(L’Algérianiste)


Fossatum africae



Après trois années de travail opiniâtre, Jean Baradez termine, en
1949, son oeuvre principale : Fossatum africae édité par le
Gouvernement général. Ce livre fondamental sur l'archéologie
aérienne en Algérie s'ajoute à de nombreuses autres publications
faites de 1948 à 1969.
Sous son titre, le livre de Jean Baradez évoque la plus
surprenante des découvertes obtenues : L'ouvrage militaire, le
"Lime" qui, sur des centaines de kilomètres, borde le sud des
provinces romaines d'Afrique. C'est le nom qu'il porte dans une
Constitution du Code Théodosien (avril 409), le seul document
connu de l'Antiquité qui aborde ce sujet.
La création du système défensif romain : Forts, fortins, routes et
fossés (fossatum), n'a pas eu pour unique conséquence de
dresser une barrière contre les Nomades du sud, réfractaires et
pillards, mais de fixer, dans la zone ainsi organisée, une
population d'agriculteurs sédentaires chargés à la fois d'entretenir
les défenses et de mettre le sol en valeur, en exploitant au mieux
les richesses naturelles dont la plus importante : l'eau.
Le travail essentiel de Jean Baradez porte sur le Fossatum, sur
plus de 750 kilomètre de fossé-frontière, de Tobna à la frontière
tunisienne, mais la photographie aérienne révèle toute
l'organisation économique et sociale romaine de régions
aujourd'hui quasi désertiques. L'étude de l'hydrologie agricole,
révélée par les vues aériennes, apporte une notion nouvelle sur la
mise en valeur des terres anciennes et sur la prospérité qui a suivi
pendant plusieurs années de Pax romana protégée par le
fossatum.


(Christian Bernateau)

Armée de l’Air (1945-1962)

Après la guerre, l’armée de l’Air, avec l'EOM 86 Hoggar en
Flamant, puis les unités de bombardement GB 1/91
Gascogne, GB 2/91 Guyenne et de reconnaissance ERP 1/32
Armagnac, équipées de Douglas RB-26 (version de
reconnaissance du B-26 Invader), effectue un travail immense
de relevés photographiques des vestiges archéologiques. Les
vues verticales et les vues obliques obtenues sont d'une
qualité remarquable.
A gauche : L’adjudant-chef photographe Robert Bernateau
monte dans un RB-26 du GB 1/91 Gascogne à Bône en 1961.
Au-dessus de l’échelle, se trouve une des trappes pour photos
obliques. Des photos verticales sont prises par d’autres
trappes sous l’avion. Le nez vitré permet de prendre des
photos vers l’avant, à travers la paroi plane
Dessous : RB-26 de l'ERP 1/32 Armagnac à Reggan

(Christian Vroland)



(Jacques Lavaut)
IGN


L’Institut géographique national (IGN) n’a pas
pour mission de s’attacher à l’archéologie
aérienne, mais la couverture totale et précise qu’il
a faite de l’Algérie permet d’exploiter avec succès
les clichés de grande qualité obtenus en
photographies verticales.

A gauche : LeO 45 de l’IGN
Dessous : Hurel-Dubois HD 34 et Boeing B-17 de
l’IGN à Maison-Blanche

(Jacques Delol)

Pierre Morizot

L’ambassadeur, historien et archéologue Pierre
Morizot a exploité une partie des photos détenues par
le Centre d’exploitation des images de l’armée de l’Air
(CEIAA) pour publier ce livre remarquable en 1997.



Jean-Pierre Laporte



L’archéologue Jean-Pierre Laporte poursuit
méthodiquement l’inventaire des vestiges
archéologiques nord-africains.
De nombreuses photos sont visibles sur son
site :

www.tabbourt.com

et notamment les photographies aériennes
d'Edouard Stawski, prises en Broussard, à
l'adresse suivante :
http://tabbourt.perso.sfr.fr/stawski


Extrait de Fossatum africae : Procédé
d’interprétation d’une photo verticale à
l’aide d’un calque…



…et transcription sur une carte, après orientation



Autre extrait de Fossatum africae



Interprétation d’une vue verticale de Henchir Ikhetteben (Aurès) par Pierre Morizot

A – Mausolée
B – Construction de 48 m X 45 m
C et D – Autres vestiges antiques


Bône – Hippone

(Marine Nationale)


Bône – Hippone

(Philippe Martin)


Djémila – Cuicul


Il est des lieux où meurt l'esprit pour que naisse une vérité qui est sa négation même. Lorsque je suis
allé à Djémila, il y avait du vent et du soleil, mais c'est une autre histoire. Ce qu'il faut dire d'abord, c'est
qu'il y régnait un grand silence lourd et sans fêlure – quelque chose comme l'équilibre d'une balance.
Des cris d'oiseaux, le son feutré de la flûte à trois trous, un piétinement de chèvres, des rumeurs
venues du ciel, autant de bruits qui faisaient le silence et la désolation de ces lieux. De loin en loin, un
claquement sec, un cri aigu, marquaient l'envol d'un oiseau tapi entre des pierres. Chaque chemin
suivi, sentiers parmi les restes des maisons, grandes rues dallées sous les colonnes luisantes, forum
immense entre l'arc de triomphe et le temple sur une éminence, tout conduit aux ravins qui bornent de
toutes parts Djémila, jeu de cartes ouvert sur un ciel sans limites. Et l'on se trouve là, concentré, mis
en face des pierres et du silence, à mesure que le jour avance et que les montagnes grandissent en
devenant violettes. Mais le vent souffle sur le plateau de Djémila. Dans cette grande confusion du vent
et du soleil qui mêle aux ruines la lumière, quelque chose se forge qui donne à l'homme la mesure de
son identité avec la solitude et le silence de la ville morte.
Dans cette splendeur aride, nous avions erré toute la journée. Peu à peu, le vent à peine senti au
début de l'après-midi, semblait grandir avec les heures et remplir tout le paysage. Il soufflait depuis une
trouée entre les montagnes, loin vers l'est, accourait du fond de l'horizon et venait bondir en cascades
parmi les pierres et le soleil. Sans arrêt, il sifflait avec force à travers les ruines, tournait dans un cirque
de pierres et de terre, baignait les amas de blocs grêlés, entourait chaque colonne de son souffle et
venait se répandre en cris incessants sur le forum qui s'ouvrait dans le ciel. Je me sentais claquer au
vent comme une mâture. Creusé par le milieu, les yeux brûlés, les lèvres craquantes, ma peau se
desséchait jusqu'à ne plus être mienne.

Albert Camus – Le vent à Djémila


Djemila – Cuicul en 1930 (Driss Drissi)


Djémila – Cuicul en 1934

(Jean Studer)


Djémila – Cuicul
(André Rojon) (Christian Bouv art)

Djémila – Cuicul

(André Rojon)


Djémila – Cuicul

(Philippe Martin)


Djémila – Cuicul

(Christian Bouvart)


Guelma – Calama

(Jacques Bonneu -EB 1/91)


Guelma – Calama

(Odile Tommy-Martin)


Khamissa – Thurbursicum Numidarum

(Jean-Marie Meunier)


Khamissa – Thurbursicum Numidarum

(Odile Tommy-Martin)


Khamissa – Thurbursicum Numidarum

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