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Bulletin de l’association des personnels de la «5 » Base aérienne 115 - 84871 ORANGE Cedex Téléphone : 04.90.11.57.49  - Fax : 04.90.11.57.50    
    New’s         N° 25  décembre 2002    

- EDITORIAL -  
Le Général J.E. Barès  par Robert MOLIS  
Une journée d’alerte ordinaire   par Pierre Colombe  
Courrier des lecteurs   
Biographie d’un auteur,
Robert LUCA   
Pour réactualiser vos souvenirs 
MODIFICATIF N° 9        
Notre prochaine manip  vendredi 17 janvier 2003  
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Courant novembre a été portée sur le WEB la "doctrine d’emploi de l’Arme Aérienne" avec JCL contribution 

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         0-ap5 EDITORIAL     Dans les années 90 sous la poussée de nos technocrates, qui ne voient les problèmes que par leur coût, la primauté à été donnée au rassemblement sous un même commandement vertical des spécialistes exerçant le même métier coupant là avec les organisations précédentes de l’Armée de l’Air… Les années sont passées, rien n’a changé dans le ciel de France  et on n’a toujours pas perçu que l’exercice d’un métier est d’essence catégorielle par définition et parfois égoïste. Par opposition l’accomplissement d’une mission, est par essence généreuse faite de rassemblement, d’élévation des âmes et de  cohésion, facteur de succès primordial, condition d’une dynamique forte du groupe et du dépassement individuel. En tout cas, très bonne et très heureuse année pour vous et vos familles.     
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0-ap5 Dans le numéro 21 d’AP 5 NEWs Robert MOLIS a évoqué avec son talent que nous reconnaissons  « Un GARIBALDI ». Dans ce numéro il nous fait découvrir la première partie de la vie du général Barès futur premier chef d’état-major de l’Armée de l’air et pyrénéen de souche.
Le Général J.E. Barès
1872 - 1954
ou l’argentin AZUL à l’azur pyrénéen.

Parti à la recherche des habitants de mon village natal qui émigrèrent en masse en Amérique du Sud à l’époque du IIème Empire, je retrouvai leur trace et leurs descendants à l’AZUL au fond de la Pampa argentine. Cette petite ville fut longtemps le noyau de la civilisation créole et c’est de là que partaient les expéditions contre les Indiens qui prétendaient être chez eux… Au total, sur « la  frontière », dans les terres conquises, vierges depuis la création, et qui ne coûtaient à peu près rien, de hardis pionniers créèrent une agriculture, faisant venir de France, semences et plants. Parmi eux, un certain Barès, venu de Pointis-Inard près Saint-Gaudens qui mentionné par le Colonel Barros, conquérant de la Zone. 
Quand on a du grain, il faut le moudre ! Et, heureusement, deux français, l’un venu de Trie-sur-Baïse et Blaise Dhers de Sarrecave avaient construit des moulins sur la rivière d’Azul, le fleuve Callvù Lleovù des Indiens. 
Peut-être est-ce en allant faire moudre sa récolte faite vers Olavarria que Barès fit la connaissance de Madeleine Dhers, fille créole de Blas Dhers ?..Toujours est-il qu’il l’épousa et qu’encore aujourd’hui à l’Azul, on montre le moulin Barès - Dhers, devenu caserne de cavalerie il est vrai. De cette union naquit, le 27 novembre 1872, à l’Azul, un garçon auquel on imposa les prénoms de José Eduardo et on peut supposer que l’air pampéen, les soins maternels et l’exercice de ses forces, à pied et surtout à cheval, furent les causes d’une santé à toute épreuve. 
Lorsque la famille Barès revint en France quelques années après, l’ex-meunier acheta une propriété à Muret - qui est, notons-le, la patrie de Clément Ader, inventeur de la chose et du mot AVION - coïncidence remarquable… 
Tandis que son père s’adonnait à l’élevage de chevaux de course, le jeune Edouard dut intégrer le Lycée de Toulouse où, étant pensionnaire, il se morfondait ! Rude école à un âge aussi tendre, d’autant plus qu’il y avait toujours quelque surveillant hargneux et vindicatif. L’enfant, un jour, se sauva et gagna la ville de Tarbes, pays de chevaux, il le savait, pour être jockey ! Le lycée de Toulouse ne prisant pas spécialement l’élève Barès, celui-ci s’en alla présenter son baccalauréat individuellement à Montauban. Reçu, bien sûr. 
Comme sa mère lui fit comprendre qu’il convenait de songer à gagner sa vie, il décide d’être Officier de Cavalerie. Il se prépare, seul, et bien sûr est admis à Saint-Cyr (N° 52 de sa promotion) après un labeur harassant. Contrairement à ses désirs le Saint-cyrien Barès, excellent cavalier, ne fut pas destiné à la Cavalerie et se retrouva Sous-lieutenant de l’Infanterie de Marine (La Coloniale) le 1er novembre 1894. 
Avec le 13ème Régiment d’Infanterie de marine, il part pour Madagascar où sa Compagnie sera décimée, en particulier par les maladies et le paludisme qu’il contracta du côté de Tananarive et dont il gardera des séquelles en France où il est ramené fin avril 1896 et il se voit affecté à Oléron puis à Roanne. 
En 1900, à 27 ans à peine, Barès est admis à l’Ecole de Guerre après un effort intellectuel considérable qui lui valut de s’abîmer les yeux en travaillant à la bougie et il lui en restera un léger strabisme divergent qui deviendra légendaire dans l’Armée. Breveté d’Etat-major, le Lieutenant Barès est affecté à Constantine où, son amour du cheval ne l’ayant pas quitté et étant officier monté, il se met à écumer et à gagner les Concours d’équitation, tels ceux de Sétif, Bône et les deux courses de Constantine en 1904. Tête des brillants cavaliers d’Afrique, Spahis et autres, devant ce fantassin quelque peu centaure ! Lequel avait été noté dès 1896 : « monte très bien à cheval et à bicyclette ». Et il est vrai qu’il avait monté -et surtout descendu, exercice périlleux avec un vélo d’époque - le col d’Allos (2240 m). 
Evidemment, il ne devait guère y avoir d’officiers aussi sportifs en France autour de l’an 1900… 
Après avoir remporté nombre de courses hippiques, dont celle de Cannes, devant des parterres de « turf » de tout poil, Barès est promu Capitaine au 12ème Régiment d’infanterie de Tarbes. Le Colonel note qu’il est un officier « très complet » (…) « dont on peut attendre les meilleurs services en temps de paix et en campagne. Cavalier remarquable. Officier de choix ». On ne saurait être plus élogieux et d’autant moins que ce Chef de corps perspicace désigne comme volontaire pour les Sapeurs-Aérostiers, son brillant subordonné ! 
De sorte qu’en 1910, après un stage d’Observateur en Ballon où il est repéré par le Colonel Hirschauer, chef desdits Sapeurs Aérostiers, Barès se retrouve à Versailles puis, le 9 mars 1911, Elève pilote à Buc (Toussus-le Noble). Compte tenu des ses précédentes ascensions, il obtient le Brevet d’Aéronaute (N° 106) le 14 avril 1911 et le 30 août 1911 lui est décerné le Brevet d’Aviateur militaire (N° 40). Ipso facto le Capitaine Barès est le premier pilote aviateur breveté d’Etat-major ! 
C’est là et alors qu’Edouard Barès rencontra son véritable destin.
Après différentes péripéties sans intérêt ici, notre Capitaine devient Commandant de l’Ecole de pilotage d’avions à BUC, chevalier de la Légion d’honneur le 3 décembre 1911. A en juger par les mémoires d’anciens pilotes (cf ICARE) c’est alors que la renommée de Barès commença à se répandre parmi les militaires volants, tous gaillards difficiles à impressionner pourtant. 
En 1912 éclate une guerre dans les Balkans entre Grecs et Turcs.  La France ayant choisi le camp des Grecs, on envoie le Capitaine Barès observer la situation. Et le voilà, monté sur un avion FARMAN, à être le premier aviateur français à survoler un champs de bataille d u côté du lac de JANINA tout en servant de cible aux turcs - outillés par l’Allemagne - et ces turcs, nullement impressionnés apparemment, d’une rafale ajustée de main de maître, criblent l’aéroplane de sorte que Barès se trouve être le premier aviateur français à avoir essuyé le feu  de l’ennemi.
Il découpa un carré de toile de son avion autour d’un des impacts et envoya ce glorieux vestige au Général Hirschauer avec un petit mot, lequel restitua ce trophée que M. José Barès a donné au Musée de l’Air du Bourget, vestige glorieux d’une guerre bien oubliée, préludant pourtant en Europe à 1914. Toujours intrépide, du 1er au 3 juillet 1913, Barès va de Paris à Toulouse par dessus le Massif Central (le 1er avec passager dit-on) puis, le 4, va se poser à Pointis-Inard, dans son village familial. Le lendemain toute la populations de Saint-Gaudens court au Champ de manœuvres du 83ème pour assister à l’atterrissage mais, la météo étant mauvaise, il alla se poser à PAU… où il capota.
Nommé Chef de Bataillon le 13 septembre 1913, Barès s’en va commander le Centre de Saint-Cyr et, à ce titre, la parade du 23 avril 1914 où, pour la première fois on vit voler des aéroplanes en formation. La presse était là et nous rapporte l’enthousiasme des spectateurs poussant des clameurs montant vers ces « oiseaux humains » (sic) Il commandera aussi celui du 14 juillet 1914…  
Le dimanche 2 août 1914, la mobilisation générale est affichée partout et chacun sait que, cette fois, c’est l’heure de « La revanche » si attendue depuis 1871. Ce jour-là, le Commandant Barès est nommé chef de l’Aéronautique de la IVème Armée, poste d’importance auprès de l’imperturbable Général de Langle de Cary. Ce général cite Barès à l’Ordre de l’Armée comme « s’étant employé avec un dévouement, un zèle inlassable et un remarquable compétence technique à diriger le service des reconnaissances et des liaisons par avion et à rendre les meilleures services ».
Cette citation fut publiée dans le N° 30 du Bulletin des Armées de la République du mercredi 23 septembre 1914 en tête de la rubrique « Service de l’Aviation » mais elle est suivie de 25 autres noms dont certains sont restés dans les fastes de l’Aviation militaire, tels : Voisin, Giraudeau, Tulasne (encore en 1940-44), Pujo, etc, jusqu’au Caporal Brindejonc des Moulinais.
Cette poignée d’hommes et d’autres encore, eurent le mérite de voir d’emblée que l’avion était quelque chose de tout à fait nouveau dans tous les domaines pour la guerre tandis que beaucoup de grands Chefs, Foch en particulier, souvent anciens de 1870 comme lui, ne voyaient qu’un sport dans ces plus lourds que l’air. Ils n’avaient pas tout à fait tort d’ailleurs, à en juger par la Citation du commandant De Fricornot de Rose qui a échappé à l’ennemi alors qu’il était « sur le point d’être enlevé avec son avion par un parti de cavalerie »…
Le généralissime Joffre, le 13 septembre 1914, nomme Barès au Grand quartier Général pour y être Directeur du Service Aéronautique, c’est à dire  Chef de tout ce qui vole en France, inclus les Aérostats, ballon ou saucisses… Responsabilités écrasantes assumées avec compétence et brio, les faits le prouvent et même l’histoire. Dans celle-ci Edouard Barès, aviateur français, devrait avoir plus de place car c’est lui qui interdit le bombardement des villes et des civils allemands car l’odieux s’ajoute à l’inutile. Paroles prophétiques qui se vérifient encore et depuis Guernica.
Plus prosaïque mais « importantissime » fut l’adoption du moteur Hispoano-Suiza, trouvé à Barcelone et acheté à la barbe des germaniques, qui marque un progrès technique considérable car, léger et puissant, son architecture permettra d’en dériver les terribles moteurs-canons copiés partout, inclus Rolls-Royce et Curtis. 
Nommé lieutenant-colonel, en septembre 1915, et bien que remplissant toujours son rôle à merveille, Barès suivit Joffre dans sa chute car, évidemment, le Général Nivelle et compagnie vont appliquer un nouveau système, ce qui fait que le 15 février 1917 il est nommé à la tête des avions du front Est. Victime d’un grave accident pulmonaire contracté en vol, il entre à l’hôpital d’où il sortira le 31 mai comme Colonel plein certes, mais d’Infanterie… 
Le Régiment d’Infanterie qu’on lui a réservé est le 23ème, de Bourg-en-Bresse, régiment valeureux mais qui a perdu sa fourragère pour s’être mutiné. C’est donc une troupe blessée dans son moral de façon très grave qui lui échoit. Le Colonel Barès n’hésita pas et, payant d’exemple, prenant le parti de la troupe excédée et recrue de fatigue, piétinant dans la boue infestée par je jus de cadavre et dans laquelle il faut malgré tout vivre, se battre puis mourir, il réussit à prendres ses valeureux Poilus en mains. Les soldats des tranchées étaient au courant des paroles du chef par leurs camarades téléphonistes et le 23ème Régiment d’Infanterie comprit vite qu’il avait un véritable Chef, un meneur
d’hommes. Et de fait, en Champagne d’abord, du côté du Tahure, puis dans le secteur de Verdun le Régiment reconquit la fourragère rouge (Ordre du Général Guillaumat N°1000) et les soldats seront décorés pendant que le Colonel Barès, qui a été gazé dans son P.C. tel le renard, lutte pour sa vie. Sauvé par sa très robuste constitution, il fut nommé à la tête du 328ème régiment d’Infanterie. A partir de juillet 1918, on se bat à nouveau en rase campagne et le 328ème se montrera ardent à la poursuit des allemands, les poussant baïonnette dans les reins jusque près de Charleville-mézières, à Liart où tombèrent quatre malheureux soldats le 9 novembre 1918.  
Le 11 novembre 1918, le Colonel Barès, au galop, parcourt le front de son régiment, s’arrêtant de loin en loin pour dire à ses soldats : « La guerre est finie ! Cessez-le feu à 11 heures ». 
Son régiment dissout, il est nommé à la tête du 49ème de Bayonne…. 
(La suite de cet article sera édité dans le prochain numéro d’AP5 New’s)  
     
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Vous retrouverez ci-dessous une nouvelle histoire de l’ami Colombe. La dernière n’a pas été appréciée par tous en particulier car elle citait des noms. Comme les personnes citées étaient dans le camp du droit et du respect de la loi, il ne m’est pas venu à l’esprit que cela puisse être sujet à polémiques. Je ne le crois toujours pas, et je suis prêt à l’évoquer avec l’ami Funck. Ce sera une très bonne occasion de nous rappeler nos souvenirs communs autour du challenge de rugby Bouillon Perron ou beaucoup plus tard quand je commandais la FATac-1ere RA. 
0-ap5  Une journée d’alerte ordinaire  
En ce temps là, le commandant d’Escadre passait pour un loup garou. Sans doute pensez-vous que nous n’avions plus qu’à raser les murs, et bien « vous allez rire » comme dirait notre ami Goudard, nous ne nous sommes pas mis à baliser pour autant.
La semaine Pascale touchait à sa fin, et le vendredi Saint, vers 15 heures, nous entamions le premier de nos sept jours en H 24. Samedi, dimanche, lundi, trois jours fériés : pas d’avion sur la raquette donc pas de parasites, et par voie de conséquence, pas d’activité aérienne. Trop peu de joueurs de tarot dans l’équipe d’alerte composée entre autres de Rousset (armurier), D… (équipement de bord), du regretté Charly De Bono et de moi-même.
A quoi occuper ces trois jours d’oisiveté ? Presque deux mille ans auparavant à la même époque, quelques bons apôtres bien inspirés trucidaient l’un des leurs sur la Sainte Croix. Nous, nous devions nous contenter de tuer le temps. Si au moins Subitani avait été notre chef d’alerte, nous aurions pu passer trois jours joyeux à balayer, passer du cirage rouge par terre, puis astiquer avec de la feutrine pour à la fin poser nos chaussures avant d’entrer dans la salle d’ops, transformée ainsi en mosquée. Mais hélas le chef d’alerte c’était moi. Le samedi fut bien triste, le dimanche le fut moins, ce qui parait normal ; il ne nous restait plus qu’à trouver l’agneau Pascal.
Dès Potron-minet, Charly avait rentré sa voiture dans le hangar et s’était mis en devoir de lui faire subir un nettoyage de printemps. Il faut croire qu’elle en avait besoin, car à midi l’aspirateur fonctionnait toujours.
Afin d’améliorer le menu, l’armurier était parti avec un hameçon, un fil de pèche, et une dizaine d’asticots trempés au préalable dans du pastis, tout ceci afin de taquiner la truite dans un ru passant sous la piste et se jetant dans la Meyne-Claire. N’allez pas l’ébruiter bien qu’il y ait prescription, mais les gendarmes de l’air nous avaient quelques fois poursuivis  sans pour autant avoir de preuves. 
En début d’après-midi, je m’étais assis par terre dans le hangar, en face de Charly qui, dans la même position, une brosse à chaussure dans la main droite, une boîte de cirage noir dans la main gauche, astiquait les pneus de sa voiture, la toilette touchait à sa fin, on en était au fignolage.
Soudain un idée lumineuse m’arriva à l’esprit. Si on envoyait le sergent D… habillé en tenue N° 1 faire  le service du soir au mess officiers ? J’en fais part à Charly. Aussitôt, il lâche la brosse et la boîte de cirage, rentre en zone vie et se dirige vers le Tanoï (téléphone point à point). Je le suis et l’arrête dans son élan : 

-  attends Charly, il faudrait peut être éloigner D…, le temps de la manip 
- OK, t’as raison - et il crie 
- D… !
- Oui, mon Lieutenant ?
- Prenez la 4L et allez me chercher un boîte d’allumettes au mess sous-off.

La voie est libre, la manip se met en place. Charly pianote sur le Tanoï :
- OPO, j’écoute  
- Chaminade? 
- Oui c’est Chacha 
- Ici Charly, on va monter une manip : tu vas nous téléphoner dans un quart d’heure et nous demander d’envoyer un sous-off en grande tenue pour faire le service au mess off à l’occasion d’une réception de réservistes. 
- OK, à tout à l’heure.  

Dix minutes se passent, le téléphone sonne. Je réponds. C’est l’O.P.O. qui demande Charly. Je lui passe:  
- dis-moi Charly, on pourrait faire mieux 
- A savoir? 
- Envoyer quelqu’un chez le commandant d’Escadre pour la même raison 
- OK, ça baigne. Tu passes par le Tanoï dans dix minutes. 

Le sergent D… rentre du mess sans allumettes ni briquet: 
- Y zon pu rien, mon Lieutenant 
- Tant pis, je me servirai des plaques chauffantes électriques. 

Le TanoI grésille: 
- H 24, j’écoute 
- OPO - j’ai besoin d’un sous-off qui présente bien, en grande tenue avec des gants blancs, encore que les gants je peux les fournir. C’est pour une réception chez le commandant d’Escadre et tous les serveurs du mess sont occupés. On ne peut pas dire que cela me fasse rire mais il n’y a qu’à l’alerte que je puisse trouver quelqu’un. (Le Tanoï a l’avantage d’être entendu par tout le monde).
- On ne peut pas dire que ça nous fasse rire non plus! Je n’ai personne à vous envoyer.
- Vous êtes six avec Charly, on peut bien en sacrifier un.
- Je ne peux pas envoyer le mécano avion, je ne peux pas envoyer l’armurier, je ne peux pas envoyer le soldat, il me reste le   mécano équipement, Charly et moi, autant dire qu’à part le sergent D…, il n’y a rien.
- Le sergent D… est célibataire, je crois? Il habite sur la base, il a donc sa tenue prête. Alors qu’il passe à l’Escadre dans une heure. Je ferai une revue.
- OK. 

Charly et moi savourons la mine de D… 
- Ca va pas mon lieutenant? Qu’est-ce que je vais faire dans cette galère, chez un Colonel en plus, chez des gens que je ne     connais pas ! Pour servir qui? Et avec quoi? 
- D… ! Quand on est militaire on obéit, on se tait, on devrait déjà être en tenue. Prenez la 4L, allez chercher votre tenue et fissa!!... 

D… disparaît. Enfin on a trouvé de quoi se distraire. Jubilation générale. D… revient en grande tenue. C’est lui qui maintenant tient en mains la brosse et le cirage ayant servi aux pneus de la voiture de Charly. Il cire ses pompes tout en se lamentant sur son infortune: 
-  Y’en avait qu’un, il a fallu que ce soit moi! .
-  J’interviens:  
- D… vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez? Va sûrement y avoir de belles jeunes femmes, ça vous changera de la vôtre!   

D… ne répond pas, il vit en concubinage avec une brave personne qui pourrait être sa mère. Je suis peut-être allé un peu loin, mais tout le monde éclate de rire. D… prend la 4L et s’en va chez le Colonel à la vieille ferme faire son service. Pas trop bien dans sa tête le sergent D…, il est parti vers une sacrée galère et ces deux connards à l’alerte, Colombe et De Bono, ils auraient pu refuser… Après tout on n’est pas là pour ça… Tempête sous un crâne!!! 
En fermant à clé la porte de la voiture, le sergent D… enfonce sa casquette et monte à l’échafaud. 
Le commandant d’Escadre accueille le visiteur :
-  Salut 
-  Mon Colonel, je viens pour le service 
-  Mais quel service? 
-  Eh bien tout le service, les apéritifs, les entrées, les plats, le dessert, le café, les digestifs, pour vos invités.
-  Mes invités? Ah bon! C’est bien ça! Comment vous appelez-vous? D’où venez-vous? 
-  Sergent D… mon Colonel et je viens de l’alerte.
-  Combien d’années de service avez-vous? 
-  Cinq ans, mon Colonel.
-  OK, baron. Rentrez à l’alerte, je m’occupe du reste. 

Le sergent D… reprend la 4L et rentre à l’alerte avec la quasi-certitude de s’être fait piéger. 
Zone d’alerte en H 24 - Le téléphone sonne. Charly décroche :
-  Lieutenant De Bono
-  Salut Baron, avec qui êtes vous en alerte? 
-  Il y a Colombe et puis…
-  Ca suffit, j’ai compris. Renvoyer-moi le sergent D..., il vous ramènera une bouteille de champagne.
-  Eh bien merci mon Colonel.  

Il nous a fallu beaucoup de persuasion et de diplomatie pour que D… aille chercher la dite bouteille. 
Quelle dure journée!!!  
                                                                      Pierre Colombe Ancien de l’Escadron de chasse 02.005 «Ile de France»   
J’ai retrouvé 7 ans après le sergent D… ; il était civil, avait pris 15 kg, était barbu pour compenser une grosse calvitie sans doute consécutive à un accident de voiture. 
C’était sur la Base aérienne de METIGA, il exerçait ses talents sur Mirage V. (METIGA se trouve à la sortie Est de TRIPOLI en AFRIQUE (TARABOULOUS en arabe). 

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0-ap5  COURRIER DES LECTEURS 
Nous avons reçu de très nombreuses réactions à l’article du colonel AGUILON (voir New’s N°24), dont le mot ci-dessous reflète bien le ton:
« Bravo et compliments à monsieur le colonel AGUILON pour la qualité et le sens profond de son article paru dans le dernier AP 5 NEW’S n° 24 de juin dernier. 
Voilà qui nous change des fadaises de la presse quotidienne, sur les états d’âme de notre équipe nationale de football. 
Qu’il soit remercié pour nous avoir fait vibrer, en évoquant si bien les émotions de notre jeunesse pleine d’enthousiasme et oh combien passionnée. 
Un souffle d’air frais est passé sur ces pages… (il me semble même encore en respirer un parfum de kérosène !) »
    Sgt Albert BARBE Jeune équipier au 1/5 en 53/54     
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0-ap5  Biographie d’un auteur 
(Nouvel adhérent de l’ AP 5) 
Robert LUCA a effectué une carrière dans l’Armée de l’Air. Détaché volontaire en Algérie dans les Services spéciaux interarmées comme chef de commando harkis, il est médaillé militaire. Il a été cité pour son ouvrage autobiographique sur la guerre d’Algérie ayant pour titre « HARKIS, MES FRERES DE COMBAT ». Il reprend la plume et intitule son second ouvrage « LE DJEBEL AVEC NOS HARKIS ». 
L’auteur témoigne ici d’une réalité qu’il a vécue avec ses tripes. 
HARKIS, MES FRERES DE COMBAT     - prix 21,19 € + frais d’envoi 2 €
LE DJEBEL AVEC NOS HARKIS     - prix 20 € + frais d’envoi 2 € 
A commander chez l’auteur :
Robert LUCA
La Rose des vents - Bâtiment Largade F 2
13400 AUBAGNE
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¨0-ap5  Pour réactualiser vos souvenirs
Le CD-ROM des cahiers de marche du 1/5 (novembre 59 à décembre 81) et du 2/5 (janvier 64 à décembre 77) est disponible au prix de 60 euros franco de port. 
Vous y trouverez plus de 1800 pages et plus de 3000 photos et dessins. 
Pour toute commande, s’adresser à jean François Orssaud e.mail: 
 orssaudjf@wanadoo.fr  - http://www.grand-sud.com/  - http://perso.wanadoo.fr/proverbes/ 
ou 2, Place de l’Hôpital - 81380 LESCURE D’ALBIGEOIS
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0-ap5 MODIFICATIF N° 9  
Nouveaux inscrits :
482 - DEHERRE Christophe - 100, Avenue Léopold Wiener - 1170 - BRUXELLES - BELGIQUE
483 - LOTH Gérard - 35 , rue des tulipes - 21300 - CHENOVES
484 - GUIBERT Laurent - 603, rue Motte Moreau - 45470  - TRAINOU
485 - LUCA Robert - La rose des vents - Bâtiment largade F 2 - 13400 - AUBAGNE
486 - TOURNIAIRE Claude - Les Majurannes - 84100 - UCHAUX
487 - PERSONNAT Alain - 1712, route de Martignan - 84100 UCHAUX 
Adresses « e.mail » : ajouter : 
    BIENSEANT Louis     l.bienseant@bigfoot.fr 
    BUTSCHER Claude    claude.butscher@libertysurf.fr 
    COROIR Jean-Pierre    jpcoroir@club-internet.fr 
    FRADET Jean-Pierre    jpfradet@net-up.com 
    GUIBERT Laurent    guibuche@aol.com 
    LATIL Ernest    ernest.latil@wanadoo.fr 
    LUCA Robert    r.luca@free.fr 
    TOURNIAIRE Claude    tourniaire.c@wanadoo.fr 
    De ROLLAND Henri    chroll@wanadoo.fr 
Modifier : 
    FLEURANCEAU Roland    roland.fleuranceau@chello.fr 
    VOLMERANGE Yves    yves.volmerange@fr.thalesgroup.com 
    WIROTH Pierre    Pierre.Wiroth@edf.fr  
Changements d’adresses:  
CHATAING Denis - 46, rue Amédée Dailly - 78220 - VIROFLAY
DECHANET Philippe - EIREL/Div. Rens. - Caserne Stirn - BP 1034/M - 37, blvd Clémenceau -  67071 - STRASBOURG CEDEX
FRADET Jean-Pierre - Résidence le Montmirail - Bât. A - 234, Av. Ch. De Gaulle - 84100 - ORANGE
JONCKHEERE Jean - 6 d, rue Jacques le Paire - 77400 - LAGNY SUR MARNE
PORCHIER Patrick - commandant la Région aérienne sud - B.P. 110 - 33998 BORDEAUX ARMEES

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0-ap5  Notre prochaine manip
    Amie, ami,
    Au cours de notre  première rencontre de l’année vous pourrez assister à une conférence sur les récentes opérations en Afghanistan :
    - avec des films de tir d’armements de précision  
    -    les conditions de vie à Manas chez les Kirghizes.
    -    La probable participation du leader des fusiliers commandos de l’armée de l’air chargé de récupérer les pilotes en   territoire hostile 
    Cette conférence aura lieu le vendredi 17 janvier 2003 à 18 h 00 au cinéma de la Base aérienne 115 d’Orange.
    A l’issue, vers 20 h 00, nous nous rendrons au restaurant «le parvis». Le prix du repas est de 25 euros par personne. Le nombre de places pour le repas étant limité à 50, adressez rapidement vos réservations à : (dernier délai  le 06 janvier)

M. SOUFFLET Michel
Route de Travaillan
84850 CAMARET S/AYGUES 
 MAJ DIEU : 04.90.11.57.49 - Fax - 04.90.11.57.50 - E.mail : j.dieu@wanadoo.fr 

A la conférence Nous assisterons : Au repas

OUI p NON p OUI p NON p

Noms & Prénoms : Noms & Prénoms :

Modèle et N° d’immatriculation de votre véhicule (pour l’entrée sur la Base) merci :

Merci de mentionner d'éventuelles modifications de vos coordonnées : Tél : E. mail :



BILAN FINANCIER: BON.    

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