DOCTRINE D'EMPLOI DES ARMEES DE L'AIR ET DES ARMEES AERIENNES  JLC contribution 

1. PUISSANCE AERIENNE

2. STRATEGIE AERIENNE 3. COMMANDEMENT ET CONDUITE DE LA PUISSANCE AERIENNE

4. BATAILLE POUR LA SUPREMATIE AERIENNE (BPSA)

5. BATAILLE AERIENNE CONTRE LES FORCES DE SURFACE (BAFS) 6. BATAILLE AERIENNE STRATEGIQUE (BAS) 7. OPERATIONS AERIENNES DE SOUTIEN 8. OPERATIONS DE SOUTIEN AU SOL

REMARQUE PRELIMINAIRE  
Cet essai de doctrine d’emploi de l’Arme Aérienne a été rédigé il y a 9 ans. Naturellement il a vieilli, mais si les exemples donnés doivent être réactualisés au vu des expériences récentes, l’essentiel peut servir de guide en attendant qu’un document officiel soit publié. C’est la seule ambition de ce document.
NDLR

1. PUISSANCE AERIENNE 

"De toutes les formes de forces militaires, la puissance aérienne est la plus difficile à mesurer, voire même à exprimer en termes précis"

                    Sir Winston Churchill

1.1 Définition de la puissance aérienne 
1.2 Caractéristiques de la puissance aérienne 

1.2.1 Caractéristiques des moyens évoluant dans le milieu spatial  
1.2.2 Limitations 
1.2.3 Autres considérations
 
1.3 Utilisation de la puissance aérienne
1.3.1 Situation de paix 
1.3.2 Situation de crise 
1.3.3 Situation de guerre

1.1 Définition de la puissance aérienne

Si les Anglo-Saxons ont su très tôt utiliser la puissance aérienne dans un contexte stratégique global, en particulier grâce aux leçons tirées de la Seconde guerre mondiale, les Armées françaises ont eu beaucoup de mal à concevoir et accepter une Armée de l'air menant un combat spécifique en liaison avec les combats des autres armées. Certaines pesanteurs ont encore été ressenties fortement pendant la Guerre du golfe en 1991.

Le concept de puissance aérienne a toujours été difficile à définir. Aux premières heures de l'aviation militaire, les forces aériennes étaient considérées plus comme des auxiliaires des forces terrestres et navales que comme un type distinct de puissance militaire.

Puis peu à peu le fait Aérien s'est imposé et la définition de cette puissance, telle qu'elle est aujourd'hui acceptée par les Armées de l'air, est l'aptitude à utiliser à des fins militaires des plates-formes aériennes opérant ou transitant dans les airs. L'exercice de la puissance aérienne peut se faire de nombreuses façons et inclut tout système utilisable : aéronefs (à voilure fixe ou tournante) pilotés ou non, missiles guidés, ballons et véhicules spatiaux.    TOP  

1.2 Caractéristiques de la puissance aérienne

Dès lors que des combats s'y déroulent, le milieu aérien est très différent du milieu terrestre ou maritime. Il en résulte que les forces aériennes ont des caractéristiques, des atouts et des limitations totalement différents de ceux des forces terrestres de surface.

Ceci signifie donc que la puissance aérienne est utilisée de façons différentes aux divers niveaux de la guerre, qu'elle nécessite des qualifications et un savoir-faire particuliers et, en conséquence, qu'elle est la source d'une capacité spécifique chez ceux qui l'exercent.

1.2.1 Caractéristiques des moyens évoluant dans le milieu spatial

Perméable, homogène, transparent, continu, le milieu spatial n'est utilisable aux humains que sous réserve de s'y déplacer rapidement. Ainsi à partir de caractéristiques militairement discutables (transparence, absence de coupure, perméabilité) l'homme a su utiliser les potentialités du milieu spatial pour en faire un élément essentiel de la domination militaire.

- Vitesse : Condition essentielle d'utilisation du milieu, la vitesse permet de maîtriser le temps, de conserver l'initiative, de prendre un coup d'avance. Cette caractéristique se retrouve dans la projection de puissance d'essence stratégique mais aussi dans le domaine tactique en multipliant les capacités en un temps donné, en diminuant le temps d'exposition aux coups.

- Altitude : Le milieu spatial est le milieu privilégié pour voir et écouter. Le point haut a toujours été associé à l'idée de domination. Les constructeurs des châteaux forts, ceux qui subissent les pilonnages de collines environnantes le savent bien. L'altitude permet également des actions à distance de sécurité, et des évasives en trois dimensions qui viennent compenser la perméabilité du milieu.

- Le rayon d'action : L'association de la vitesse, de l'altitude et du continuum du milieu permet d'ignorer les contraintes terrestres, d'effacer les limites des terres et des mers.

Si la mer couvre 70 % de la surface du globe et 0 % de la population si la terre couvre 30 % de la surface du globe et supporte 100 % de la population, le milieu aérospatial domine, 100 % de la surface du globe et 100 % de la population.

Ainsi des aéronefs peuvent projeter la puissance militaire à de grandes distances dans toutes les directions et au-dessus de tout habitant du globe. Le rayon d'action de la puissance aérienne a été considérablement augmenté au cours des dernières années grâce à la technique du ravitaillement en vol, qui permet à la fois de frapper des cibles lointaines et d'échapper à des restrictions éventuelles de survol. Vitesse, altitude, rayon d'action donnent aux moyens évoluant dans le milieu spatial des qualités militaires d'exception.

- Ubiquité : Pour un niveau de ressources donné, la puissance aérienne, - grâce à ses atouts d'altitude, de vitesse et de rayon d'action, - peut contrer, ou à l'inverse faire peser, des menaces simultanées sur des zones géographiques beaucoup plus vastes que ne le peuvent les systèmes de surface.

- Souplesse d'emploi : Les aéronefs sont capables d'exécuter une grande variété de missions, de produire une gamme d'effets très étendue et peuvent être adaptés relativement facilement à des circonstances et situations changeantes. Par exemple, les Mirage F1CR peuvent être utilisés pour des missions de reconnaissance, d'attaque au sol et de défense aérienne. Ils peuvent donc participer un jour à des actions de reconnaissance en IRAK et être le lendemain en mission d'interdiction au KOSOVO. Les M2000 peuvent assurer la supériorité aérienne au-dessus de SARAJEVO et dans l'heure suivante participer aux actions aériennes dans la zone des contacts aux ordres d'un contrôleur aérien au sol. De même, des aéronefs d'un tonnage supérieur comme le Système de Détection et de Contrôle Aérien (SDCA/AWACS) peut assurer des missions de surveillance et de contrôle mais aussi en sus de leur rôle principal ils peuvent être des postes de commandement aérien national ou international. allié.

- Capacité de réaction : La vitesse et le rayon d'action donnent à la puissance aérienne une capacité de réaction à nulle autre pareille. Cette capacité peut servir à contrer, ou à l'inverse faire peser, des menaces simultanées sur des zones géographiques beaucoup plus étendues que ne le peuvent les systèmes de surface. La puissance aérienne peut être déployée rapidement sur des théâtres éloignés soit pour apporter à un allié un soutien ostensible en temps voulu, soit pour dissuader une agression. Pour les menaces plus rapprochées, la puissance aérienne permet de projeter rapidement les moyens militaires directement à partir de leurs bases du temps de paix. La capacité de réaction de la puissance aérienne est aussi importante pour la gestion des crises qu'elle l'est au cours d'un conflit ouvert.

- Concentration : La vitesse, le rayon d'action et la souplesse d'emploi permettent à la puissance aérienne de concentrer la force militaire, - sous l'une quelconque de ses multiples formes, - dans le temps et dans l'espace, à l'instant et à l'endroit voulu. Cette concentration et un élément fondamental de l'utilisation de la puissance aérienne, elle est la base de la stratégie aérienne.    TOP  

1.2.2 Limitations

En dehors de ces atouts, la puissance aérienne présente cependant un certain nombre de limitations inhérentes, à savoir la discontinuité, la limitation des emports de charges et la fragilité. Ces limitations sont plus relatives qu'absolues et doivent être interprétées dans le contexte général :

- Discontinuité : Les aéronefs ne peuvent demeurer en vol indéfiniment. Bien que le ravitaillement en vol puisse accroître de façon importante leur rayon d'action et leur endurance, aucune solution n'a encore été trouvée pour effectuer le réarmement ou l'entretien en vol d'un aéronef, ou bien encore de procéder à la relève de l'équipage dans les mêmes conditions. C'est dans cette mesure que la puissance aérienne est une forme non permanente de force militaire ; les effets qu'elle crée ont tendance à être transitoires et, pour qu'ils puissent être maintenus, les opérations doivent être répétées. Dans certaines circonstances, la discontinuité de la puissance aérienne peut constituer un avantage. Par exemple, elle peut contribuer à éviter la prise de responsabilités militaires et politiques territoriales susceptibles d'apparaître après une présence de longue durée dans un pays étranger. En effet pour exercer toutes les capacités de la puissance aérienne et contrairement aux autres Armées, l'Armée de l'Air ne doit pas occuper le terrain pour agir.

- Charges utiles limitées : Les charges utiles que peuvent emporter les aéronefs sont bien plus limitées que celles dont sont capables les navires ou les véhicules terrestres. Il peuvent être utilisés pour des taches de paix ou de crise de faible intensité. Les aéronefs offrent le meilleur rapport coût efficacité lorsqu'ils sont utilisés pour des tâches de combat et de soutien qui procurent des contreparties de grande valeur.. cela ne les empêchent pas d’être indispensables en temps de crise. C’est bien un chef d’Etat major de la marine qui a dit « Nous n’aurions pas su maintenir le porte-avion pendant l’opération OLIPHANT si nous n’avions pu disposer du terrain de CHYPRE ».. Bien que les faibles charges utiles emportées constituent un handicap, une compensation partielle peut être trouvée dans le taux de sorties élevé qu'autorise la vitesse d'un aéronef ainsi que dans le pouvoir de destruction et la précision des munitions air-sol modernes. En outre, une faible charge utile déployée rapidement peut être bien plus précieuse pour stabiliser une situation critique que ne le serait une charge plusieurs fois supérieure mais déployée dans des délais plus longs. Ainsi lors de la guerre du Yom Kippour en 1973 seulement 26 % du matériel fourni par les Américains a été transporté par air mais aucun des 74 % restant envoyé par mer n'est arrivé avant la fin des hostilités. De même des munitions guidées laser ont une efficacité sans commune mesure avec des munitions non guidées (artillerie ou bombes classiques). 

Fragilité : Les véhicules aériens étant par nature soumis à des contraintes élevées tout en restant aussi légers que possible, ils n'ont que peu ou pas de blindage. Il en découle que des dommages relativement faibles subis au combat peuvent avoir de sérieuses conséquences. Cependant, il est important de faire la distinction entre fragilité et vulnérabilité. Bien que les aéronefs soient moins robustes que les véhicules terrestres ou les navires, cet inconvénient est en grande partie compensé par la capacité des aéronefs à exploiter leur vitesse leur altitude et leurs contre mesures, ce qui en fait des cibles plus difficiles à acquérir par l'adversaire. Il convient de bien se rappeler que la vulnérabilité d’une arme est fonction du produit : :résistance aux coups x mobilité x capacité à échapper à la détection. Dans cette problématique aucun moyen ne possède intrinsèquement une plus forte résistance à la destruction. Quoi de plus vulnérable en temps de guerre qu’un porte-avion, cible contrastée sur le milieu ambiant s’il en existe. C’est bien pour cette raison qu’ils restent, avec beaucoup d’intelligence, loin des cotes ennemies.    TOP  

1.2.3 Autres considérations

Outre les atouts et limitations mentionnés ci-dessus, la puissance aérienne présente certaines autres caractéristiques, importantes et bien connues, qui influencent elles aussi sa contribution à la défense et à la sécurité. Il s'agit des caractéristiques suivantes :

- Coûts : Tous les équipements de haute technologie sont inévitablement plus onéreux que les équipements moins élaborés et, sachant que les aéronefs militaires, comme les blindés ou les navires de guerre, tendent à se situer aux avant-postes de la technologie, leur coût ne peut être qu’élevé. De même, l'entraînement des équipages peut nécessiter des investissements importants fonction de la complexité des aéronefs et des missions exécutées. Cependant, ces coûts se rapportent moins à la puissance aérienne intrinsèque qu'au niveau de puissance aérienne désiré. Ainsi un chasseur bombardier moderne très performant aura un coût d'environ 150 à 200 MF, un hélicoptère de combat coûtera de 110 à 160 MF. Pour certaines tâches, il est essentiel de disposer d'aéronefs hautement performants mais, pour d'autres l'utilisation d'avions plus anciens peut suffire et c'est dans l'ordre des choses, compte tenu du flux annuel d'avions pour entretenir un certain nombre d’avions sur 25 ans de vie.

- Dépendance vis-à-vis de bases : Toutes les formes de puissance militaire modernes nécessitent des bases de soutien. Les armées en campagne ont besoin de dépôts tandis que les marines ne peuvent se passer d'installations portuaires ou de pétroliers de ravitaillement et de navires ateliers. Cependant, la puissance aérienne est souvent considérée à tort comme plus visiblement dépendante de ces bases que ne l'est la puissance terrestre, peut-être ce qui dans le cas est un paradoxe, ou plus certainement la puissance maritime. Si les moyens de soutien disponibles sur les bases sont vulnérables aux attaques de l'adversaire, la vulnérabilité des PA et de leur environnement est mille fois plus importante. En tout état de cause il convient de bien se rappeler que le PA n’est qu’un support de la puissance aérienne au même titre qu’une base terrestre et que la puissance qu’il développe est le fruit des avions qu’il peut mettre en œuvre. C’est bien là cette contradiction fondamentale qu’il faudra bien résoudre un jour un PA n’ a d’importance que par les avions qu’il met en œuvre dans le cadre d’une bataille aérienne globale fondement de l’action de l’Armée de l’Air. Cependant, si les bases sont durcies et camouflées si elles ne sont pas défendues et qu'il soit difficile pour l'adversaire d'y interdire toute activité, elles sont alors sources de force. Dans ces circonstances, l'aptitude exclusive des forces aériennes à combattre directement à partir de leurs bases du temps de paix simplifie énormément la logistique et elle n'impose pas de flux logistique vulnérable comme celui nécessité par la constitution de dépôts terrestres sur des implantations d’opportunité comme celles citées plus haut lors d’Oliphant ou lors de ravitaillement à la mer dont on reconnaît la vulnérabilité. En particulier lors d’interventions lointaines dans un cadre allié il n’est pas nécessaire d’investir des sommes considérables pour remplir les missions car on peut utiliser les bases mises à disposition et aujourd’hui même nos gouvernants savent que l’on ne peut plus jouer la politique de la canonnière mais ils n’en ont pas tiré les enseignements militaires .

- Sensibilité à la lumière et aux conditions météorologiques : La puissance aérienne est paradoxalement perçue comme étant beaucoup plus sensible aux conditions météorologiques et d'éclairement que ne le sont les autres formes de puissance militaire alors que depuis longtemps elle est utilisée de jour et de nuit, avec des limitations de plus en plus réduites. Le mauvais temps peut effectivement compliquer les décollages et atterrissages, la navigation et l'acquisition des cibles, mais ceci est également vrai pour les opérations menées par les forces de tous types. Dans des mers extrêmement fortes, les navires ne peuvent combattre et sont parfois même obligés de rester au port. De même, des troupes terrestres peuvent s'enliser dans la boue provoquée par des pluies torrentielles, alors que de fortes chaleurs peuvent constituer un handicap majeur pour la conduite d'opérations terrestres à grande échelle. En outre, l'influence des conditions météorologiques et de l'éclairement sur les opérations aériennes a notablement été modifiée ces dernières années. Grâce à la rapidité des progrès technologiques, la plupart des aéronefs de combat peuvent aujourd'hui accomplir leur mission de nuit comme de jour. C'est vrai depuis de longues années en interception et c'est une réalité aujourd'hui en attaque au sol. Pendant les différentes guerres menées dans la décennie passée si les conditions météo ont effectivement constitué un frein, elles n'ont pas gêné l’intervention, pas plus que la nuit et chacun sait que la plupart des missions pénétrant profondément en territoire ennemi ont été effectuées de nuit. C'est ainsi que le masque offert par la nuit et les mauvaises conditions météorologiques tourne de plus en plus à l'avantage de la puissance aérienne avec le développement et la mise en service de systèmes perfectionnés d'aides à la navigation et à l'acquisition de cibles par tous les temps.

- Sensibilité à la technologie : Pendant longtemps la puissance aérienne a eu tendance à être plus sensible à l'évolution technologique que ne le sont les puissances maritime et terrestre, ce n'est plus vrai aujourd'hui et la sensibilité à la technologie affecte toutes les forces militaires de combat.    TOP  

1.3 Utilisation de la puissance aérienne

Les caractéristiques distinctes et spécifiques de la puissance aérienne entraînent son emploi systématique en même temps que d'autres moyens d'action politique ou militaire. En particulier aujourd'hui il n'y a qu'un nombre infime de cas ou l'utilisation de la puissance aérienne ne soit pas partie prenante de la manœuvre politique, diplomatique ou militaire. Une efficacité croissante a eu progressivement tendance à élargir l'éventail des applications de la puissance aérienne qui, aujourd'hui, peut offrir aux décideurs un choix d'options qui n'a jamais été aussi étendu, au service de leur politique de défense et de sécurité. L'origine de ces options se situe bien en amont des premiers coups de feu et fait de la puissance aérienne un instrument aussi important pour le maintien de la paix et la gestion des crises que pour la conduite de la guerre.

1.3.1 Situation de paix

La puissance aérienne peut contribuer au maintien et au renforcement de la sécurité internationale, à la fois par la promotion de bonnes relations entre Etats et par l'apaisement des craintes de nations qui pourraient se croire menacées par une attaque :

- Promotion des relations internationales : Lorsqu'un désastre survient sous quelle que forme que ce soit, - inondations, famine, cyclone, éruption volcanique, fléau ou tremblement de terre, - le temps de réaction est vital et la vitesse d'intervention des moyens aériens lui permettrait de jouer un rôle clé dans le soulagement des détresses. Les aéronefs de transport militaires sont les seuls à pouvoir acheminer des secours rapides dans les premières heures qui suivent un désastre naturel. Robustes par construction, ils sont conçus pour se poser sur des pistes non préparées et ils peuvent opérer de façon autonome avec le minimum d'équipement de soutien. Leurs équipages sont entraînés et préparés pour faire face aux conditions difficiles qui accompagnent ce genre de situation. Les exemples sont fréquents depuis le tremblement de terre du Nicaragua, jusqu'à l'opération en Somalie. De telles opérations procurent des avantages évidents : elles engendrent un climat de bonne volonté, contribuent à faire disparaître la méfiance, soulagent les injustices et donc favorisent la stabilité et la sécurité. Elles sont à l'honneur de la France.

- Apaisement des craintes : La puissance aérienne peut également contribuer à la prévention des menaces sur la paix, qu'elles soient réelles ou imaginaires. En tirant parti de la troisième dimension aux fins de surveillance, elle peut garantir qu'un adversaire potentiel n'est pas sur le point de passer à l'attaque. Elle peut aussi permettre de contrôler l'application d'accords de désarmement et joue un rôle important au service de mesures engendrant confiance et sécurité. Alors que les systèmes de surveillance par satellites assurent des services de plus en plus diversifiés, les capacités, la souplesse d'emploi et l'imprévisibilité des systèmes aériens n'en conservent pas moins un avantage inégalé dans ce domaine. Les dispositions relatives aux contrôles exercés à partir de l'espace aérien constituent une partie essentielle du Traité de 1990 sur les forces armées classiques en Europe et le document de Vienne 92 sur les mesures d'instauration de la confiance et de la sécurité. L'accord "Open Skies" ("ciel ouvert"), - qui permet aux avions de surveillance de survoler librement les territoires des Etats signataires et autorise le partage des informations ainsi recueillies, - joue un rôle important pour le renforcement de la sécurité et de la stabilité en Europe. Dans un autre domaine l'action des Mirage F1CR et des JAGUAR au nord de l'Irak et celle des M2000 au sud permet un apaisement des tensions dans l'environnement de ce pays.

1.3.2 Situation de crise

Si la puissance aérienne peut contribuer de façon efficace au maintien de la paix, elle peut aussi jouer un rôle important dans la gestion des crises. Lors des périodes d'accroissement des tensions internationales, la puissance aérienne constitue un instrument idéal de gestion des crises grâce à son aptitude exclusive de projection de forces et de puissance dans des délais très courts et dans des régions lointaines, (l'opération de Kolwezi est un excellent exemple). La puissance aérienne peut être utilisée de façons très diverses pour la gestion des crises, sans recourir à la violence dans la plupart des cas. Par ordre de gravité croissante, ces applications sont l'alerte, l'affichage des intentions, le soutien aux pays amis, le sauvetage international, l'intervention de stabilisation, la dissuasion (implicite et explicite), la coercition non létale et l'action punitive :

- Alerte : La puissance aérienne peut servir à fournir un préavis suffisant sur tous préparatifs d'agression et permet donc de prendre les mesures préventives appropriées. La détection des missiles balistiques soviétiques à Cuba en 1962 par les avions américains U-2 a permis aux Etats-Unis d'imposer une quarantaine navale qui a entraîné l'élimination de cette menace potentielle. Depuis lors, les performances ont été améliorées de façon significative et, - malgré l'avènement des satellites de reconnaissance, - les systèmes aéroportés continuent à disposer de capacités de surveillance exclusives. Les systèmes de surveillance aéroportés modernes, - tel le SDCA le Sarigue et les Transall Gabriel, - permettent de recueillir d'énormes quantités de renseignements sur les agissements d'agresseurs potentiels. En particulier ce sont les "GABRIEL" qui ont facilité l'évaluation des moyens Irakiens placés en face de la division DAGUET pendant la guerre du Golfe.

- Affichage des intentions : La puissance aérienne peut également être utilisée pour adresser des signaux politiques clairs de façon à lever toute ambiguïté sur les intentions de leur auteur, diminuant par là même le risque de l'erreur d'appréciation principal danger reconnu lors de toute crise. La puissance aérienne dispose pour cela de toute une panoplie de mesures qui incluent le passage ostensible à des états d'alerte renforcée, la mise sur pied d'exercices d'entraînement intensifiés en temps de paix ou l'exécution de vols de présence.

- Soutien aux pays amis : Une troisième application de la puissance aérienne dans la gestion des crises consiste à apporter de façon opportune un soutien moral et matériel aux alliés et amis, renforçant par là leur résolution en période de tensions. Le pont aérien de Berlin en 1948/49 en est l'illustration classique. Au cours de l'été 1948, l'Union Soviétique a établi le blocus de Berlin, par le rail comme par la route. Ce blocus a été contourné par les Américains qui ont mis en place un pont aérien grâce auquel environ 2 millions de Berlinois ont pu être ravitaillés par la voie des airs au cours d'un hiver particulièrement rude. Le pont aérien de Berlin a démontré la capacité et la volonté des pays occidentaux d'apporter leur soutien à un ami menacé et a eu en tant que tel des conséquences mondiales durables. A une échelle semblable, SARAJEVO ne peut survivre que grâce au ravitaillement par moyens aériens. L'aérodrome est le poumon de la ville grâce aux moyens de l'Armée de l'air qui autorisent l'atterrissage des avions cargos.

- Sauvetage international : L'utilisation de la puissance aérienne pour monter des opérations de sauvetage dans des situations de crise a déjà une longue histoire. On peut citer la libération par les Israéliens en 1976 des passagers et de l'équipage d'un Airbus A-300 d'Air France détourné sur Entebbé en Ouganda et l'évacuation de la population européenne de Kolwezi au Zaïre en 1978 ou plus récemment l'évacuation surtout par voie aérienne des Européens d'ADEN en 1993. Cependant ce genre d'opération, - qui amène des avions de fort tonnage et vulnérables à survoler des territoires potentiellement hostiles, - comporte des risques élevés et impose une préparation extrêmement soignée. En cas de mauvaise planification, le résultat peut être catastrophique.

- Intervention de stabilisation : La puissance aérienne peut également être utilisée pour infiltrer des forces aériennes ou terrestres dont la mission consiste à rétablir la stabilité dans une région menacée par des dissensions internes ou dans des zones où un conflit régional menace de déborder les frontières des Etats voisins. Ainsi, l'aéroportage rapide de troupes françaises et belges au Zaïre en septembre 1991 a contribué à ramener la stabilité à un moment où les violences entre communautés s'accroissaient ou en 1994 au Rwanda où des éléments Terre, Marine et Air ont été engagés.

- Dissuasion implicite : L'application la plus connue de la puissance aérienne pour la gestion des crises est peut-être la dissuasion des agressions dont l'exécution peut prendre différentes formes. Au bas de l'échelle de la dissuasion, le déploiement d'avions de reconnaissance ou de surveillance peut non seulement fournir des renseignements mais également avoir un effet dissuasif salutaire sur un agresseur potentiel que se sait ainsi observé et prend conscience que ses actions sont susceptibles de provoquer une réaction.

Tous les avions de reconnaissance et de recueil de renseignements électromagnétiques qui travaillent en stand off ou en survol direct, et dans tout le spectre de fréquence (visible et invisible) remplissent leurs missions aussi bien en temps de guerre qu'en temps de paix et ils peuvent se révéler sans égal pour le renforcement de la puissance de combat de forces régionales et/ou la préparation du terrain pour des renforcements hors zone. Dans ce contexte, ils jouent un rôle capital en assurant la continuité des options de gestion de crise entre dissuasion "implicite" et "explicite".

- Dissuasion explicite : L'aptitude démontrée à châtier dans des délais brefs, à frapper en profondeur en territoire adverse et à prouver à tout agresseur potentiel que son propre territoire n'est pas à l'abri des attaques constitue à tous égards une dissuasion vigoureuse et explicite. Ce genre de dissuasion peut être efficace vis-à-vis de l'ensemble de la gamme des agressions potentielles. Au bas de l'échelle, la puissance aérienne peut contribuer à la protection et au renforcement des forces de maintien de la paix.

Comme nous l'avons vu a plusieurs reprises au Tchad le déploiement rapide de la puissance aérienne de la Coalition en Arabie Saoudite dans les jours qui ont suivi l'invasion du Koweït par l'Irak en 1990 a permis aux pays coalisés d'afficher leurs intentions, dissuadant par là même toute nouvelle agression de la part de l'Irak. Dans nombre de situations du même genre, la puissance aérienne sera souvent le seul instrument ayant la rapidité, le rayon d'action et la puissance de frappe voulus pour dissuader une agression.

- Coercition non létale : En s'élevant dans l'échelle des options de gestion des crises, la puissance aérienne peut être utilisée non seulement pour dissuader une agression mais également pour intimider un agresseur potentiel ou avéré sans avoir recours à la violence physique. Les Etats-Unis ont, par exemple, répondu en août 1976 au meurtre de deux de leurs soldats dans la zone coréenne démilitarisée en procédant à un déploiement rapide et ostentatoire de leur puissance aérienne en Corée. La menace que cela impliquait était limpide et les Nord Coréens s'empressèrent de formuler des excuses officielles.

- Action punitive : Si nécessaire, la coercition non létale peut franchir une étape supplémentaire en utilisant la puissance aérienne pour des actions punitives de précision, à la limite d'une guerre en vraie grandeur. A l'évidence, les actions punitives constituent une réponse à toute attaque relevant du terrorisme d'Etat et exécutée par des guérilleros ou des terroristes. En pareil cas, il est souvent impossible de frapper directement les agresseurs eux-mêmes mais il est en général possible de punir ceux qui les soutiennent et les encouragent. De telles opérations présentent naturellement certaines difficultés particulières. En premier lieu, les juristes internationaux sont divisés sur le fait de savoir si des représailles (ou même une action d'autodéfense par anticipation) contreviennent ou non au principe selon lequel le recours à la force agressive est prohibé. En second lieu, les actions punitives sont plus une riposte qu'une attaque et leur succès dépend de l'effet de surprise. Elles sont donc en général préparées avec un préavis très court sous forme de raid éclair sans renouvellement d'attaque ; aucune répétition préalable en vraie grandeur n'est à priori possible mais les risques d'erreur sont énormes. C'est à l'honneur de l'Armée de l'air d'avoir par deux fois attaquée avec succès au nord du Tchad le terrain de Ouadidoum, marquant ainsi les limites que les libyens ne devaient pas franchir.   TOP  

1.3.3 Situation de guerre

Si les mesures de gestion des crises échouent et si un conflit armé éclate, la puissance aérienne peut alors apporter une contribution décisive à la réussite des opérations tout en minimisant les pertes humaines. L'aptitude exclusive de la puissance aérienne à concentrer la force militaire dans le temps et dans l'espace à l'instant et à l'endroit voulus est peut-être devenue, depuis quelques années, la caractéristique dominante des conflits violents de l'époque actuelle. Là encore, la puissance aérienne offre aux décideurs une grande variété d'options parmi lesquelles figurent la reconnaissance et la destruction ainsi que les effets induits par les actions de coercition létale, d'interdiction ou d'endiguement, de dislocation, de retardement, de diversion et de démoralisation :

- Reconnaissance : En temps de guerre, l'observation de l'ennemi constitue le fondement d'une planification intelligente et du succès dans l'exécution des opérations militaires. L'aptitude exclusive de la puissance aérienne à exploiter la troisième dimension lui permet d'apporter une contribution majeure à la surveillance des activités et déploiements de l'ennemi dont les intentions peuvent alors être percées à jour. La reconnaissance aérienne a été le premier mode d'utilisation de l'aviation militaire. Au début de la première Guerre Mondiale, les avions alliés ont repéré la manoeuvre de la 1ère Armée allemande tournant le dos à Paris lors de l'invasion de la France, renseignement qui contribua de façon significative à la mise en échec du plan Schliefen grâce au "miracle de la Marne" qui intervint par la suite. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, la reconnaissance aérienne a joué un rôle majeur non seulement au niveau tactique mais également au niveau opérationnel et militaro stratégique. Ce fut le cas lors de la destruction du navire allemand Bismarck en 1941. C'est également la reconnaissance aérienne qui a épaulé les offensives aériennes stratégiques menées contre le Japon et l'Allemagne. Ce mode de reconnaissance s'est révélée vital pour les opérations aériennes des Etats-Unis au Vietnam et l'absence d'une capacité de reconnaissance aérienne efficace a été citée dans le rapport officiel du Comité Frank comme constituant un handicap majeur pour les Britanniques lors de la guerre des Malouines. Pendant la guerre du Golfe en 1991, le succès de la campagne aérienne a été dû pour une très large part aux missions de reconnaissance aérienne effectuées aussi bien pendant le conflit lui-même que pendant la crise qui l'a précédé. En particulier l'appréciation des dommages infligés pendant les batailles aériennes permettant ou non de poursuivre le déroulement de la planification interarmées était considéré comme vital. De même c'est la reconnaissance aérienne que a fourni à la Division DAGUET tous les détails de la route d'AL SALMAN pendant l'offensive.

- Destruction : L'application la plus évidente de la puissance aérienne en temps de guerre consiste à provoquer des destructions. Son aptitude à établir une puissance de feu concentrée, - combinée aux feux directs inhérents à la nature des attaques aériennes, - confère à la puissance aérienne un pouvoir potentiel de destruction énorme. Sans revenir sur les multiples exemples terrestres de la courte histoire de l'aviation, au cours de la guerre du Golfe, la puissance aérienne a détruit pratiquement la moitié des chars, pièces d'artillerie et transports de troupes blindés que les Irakiens avaient déployés sur le théâtre d'opération du Koweït avant que ne soit lancée l'offensive terrestre des alliés. Quant au combat maritime, le potentiel de destruction de la puissance aérienne s'est développé encore plus rapidement. Pendant les batailles de la Mer de Corail et de Midway en 1942, cinq porte-avions japonais furent coulés par des avions américains. Deux années plus tard, lors de la bataille du golfe de Leyte aux Philippines, les opérations aériennes américaines s'octroyèrent la part du lion sur l'ensemble des quatre porte-avions, trois cuirassés, six croiseurs lourds, trois croiseurs légers et huit destroyers perdus par les Japonais. Pendant la guerre du Golfe, l'ensemble des quatorze navires de guerre irakiens (soit 87 % de la marine de ce pays) coulés est à mettre au crédit des forces aériennes de la Coalition. Cependant, il convient de ne pas exagérer l'apport des destructions en tant que telles à la victoire militaire. Ce ne sont pas seulement les destructions mais également les effets induits de la capacité de destruction de la puissance aérienne, - énoncés ci-dessous, - qui donnent véritablement à cette dernière la capacité de faire basculer le sort des armes. Ainsi comme le disait un chef d'Etat-major de l'Armée de Terre après la guerre du Golfe "L'Armée de Terre n'est pas l'armée de la décision, mais c'est elle qui signe la victoire". L'Arme Aérienne est ainsi par défaut l'Armée de la décision.

- Coercition létale : L'aptitude de la puissance aérienne à pénétrer profondément à l'intérieur du territoire ennemi à tout moment et à attaquer n'importe laquelle des cibles existantes permet de l'utiliser pour faire peser de fortes contraintes sur l'ennemi lors d'un conflit. Tout état confronté à un adversaire qui dispose d'une puissante force aérienne doit accepter la possibilité de voir cet adversaire se livrer à une escalade rapide en accroissant à sa guise l'intensité et l'étendue de ses attaques. En décembre 1972, par exemple, lorsque les nord-vietnamiens quittèrent la table des négociations lors des pourparlers de paix à Paris, les Etats-Unis intensifièrent leurs bombardements sur Hanoi et Haiphong. Au bout d'onze jours, les responsables nord-vietnamiens acceptèrent de reprendre les négociations de façon constructive. Le résultat de cette coercition est que le Vietnam du Nord signa virtuellement le même Traité que celui qu'il avait rejeté au mois d'octobre précédent.

- Interdiction : La puissance aérienne peut également servir à empêcher l'ennemi d'utiliser efficacement ses forces aériennes, de surface et sous-marines. Un exemple de combat d'interdiction air surface est fourni par la bataille des hauteurs du Golan pendant la guerre du Yom Kippour en 1973. Pris par surprise, les Israéliens durent utiliser leur puissance aérienne pour contenir l'offensive des forces terrestres syriennes jusqu'à ce que leurs propres forces terrestres aient pu se déployer correctement. Les pertes relativement lourdes enregistrées par l'armée de l'air israélienne au cours de cette opération ne furent pas considérées comme étant rédhibitoire car l'aviation était alors le seul moyen dont disposaient les Israéliens d'éviter un désastre militaire et politique majeur.

- Dislocation : La capacité de la puissance aérienne de provoquer des dislocations est un atout clé. Même si un avion ne réussit pas à détruire sa cible, l'impact sur le moral d'un coup à proximité ou de dommages collatéraux est suffisant pour entraîner chez l'ennemi un bouleversement mental, moral et physique majeur. La dislocation crée des retards et de la confusion et détruit la cohésion des unités. Elle rend également l'ennemi beaucoup plus vulnérable aux attaques ultérieures prononcées par des forces de tous types. En juin 1944, par exemple, la division allemande Panzer Lehr fut constamment prise sous le feu d'attaques d'interdiction des forces aériennes alliées lorsqu'elle quitta Le Mans pour colmater les brèches créées par les débarquements du Jour J. Pendant sa progression, cette division a subi des pertes non négligeables (environ 10 % de ses moyens, soit 220 véhicules) mais le fait le plus important réside dans la perte de cohésion au sein de la division dont les troupes parvinrent à la zone de combat par petits groupes éparpillés et inefficaces.

- Diversion : La puissance aérienne peut servir à détourner les forces adverses afin soit de les retarder, soit de les détruire. Aux niveaux militaro stratégique et opérationnel, la diversion peut être obtenue par la concentration d'attaques portées contre des ensembles de cibles sensibles, obligeant ainsi l'adversaire à détourner une partie de ses forces et ressources pour leur assigner un rôle non plus offensif mais défensif.

- Retardement : Les effets des actions de dislocation, de destruction ou de diversion peuvent à leur tour entraîner un autre résultat important de la puissance aérienne en temps de guerre, à savoir un effet de retardement. Dans des situations défensives, le fait de retarder les forces de l'ennemi permet aux forces amies de mieux résister à une attaque, soit en renforçant leurs défenses, soit en procédant à des actions de harcèlement. Dans des situations offensives, une action de retardement permet aux forces amies d'empêcher l'adversaire de s'échapper.

- Démoralisation : Parmi les effets importants de la puissance aérienne figure la démoralisation. Cette dernière est en effet un facteur qui influence tous les aspects de l'aptitude au combat. Les attaques aériennes ont toujours eu un rôle déterminant pour saper le moral de l'adversaire, quels que soient les dommages réellement infligés. Le meilleur exemple de l'effet de démoralisation que peut créer la puissance aérienne est peut-être donné par la guerre du Golfe. Lorsque commença l'opération Désert Sabre (c'est-à-dire l'attaque des forces terrestres coalisées en direction du Koweït et de l'Irak du sud), les bombardements aériens avaient déjà réduit l'armée irakienne à l'état de cohue démoralisée totalement incapable de se défendre efficacement. C'est grâce à cet effet démoralisateur des attaques aériennes sur l'armée de terre irakienne que les forces de la coalition ont pu libérer le Koweït, faisant quelque 100 000 prisonniers en exactement 5 jours, leurs propres pertes étant inférieures à 500 hommes.

Situation

Applications

Exemples d'actions

Paix Crise Guerre

Promotion des relations internationales Apaisement des craintes Alerte Affichage des intentions Soutien Sauvetage Intervention de stabilisation Dissuasion implicite Dissuasion explicite Coercition non létale Expédition punitive Observation Destruction Coercition létale Interdiction ou endiguement Dislocation Retardement Diversion Démoralisation

Aide en cas de désastre Observation Observation et compte-rendu Vols de démonstration Ravitaillement et redéploiement Evacuation Apport de troupes Redéploiement, surveillance Alerte renforcée, vols de démonstration ostentatoires Menace implicite et explicite Attaques sélectives Reconnaissance Attaques de destruction Attaques de coercition Actions de restriction Effet induit Effet induit Effet induit

Condensé de l'utilisation de la puissance aérienne       TOP