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S.E. 5000 BAROUDER |
Le dernier
chasseur
marrant |
LE S.E.
5000 BAROUDEUR |
Haut
de page Le
jour de ma retraite, un ingénieur qui avait
partagé mes joies, mes
peines, mes doutes aussi dans l'aventure du
Baroudeur, a dit
devant un micro : "C'était
le dernier chasseur marrant". |
D'abord
nous
avons rencontré le roulis hollandais qui est, il faut bien le
reconnaître très
gênant sur un avion de chasse. Les modifications furent innombrables
jusqu'à
caler les ailes avec du dièdre négatif et nous avions des commandes par
câbles.
Je suis passé un jour à côté de l'avion balise comme un chariot du
grand 8.
On ne me croirait pas si je disais comment j'ai amorti le phénomène,
alors je
préfère la fermer. Tous à fait à la fin, nous étions arrivés à une
stabilité convenable grâce à un yaw-damper, bien sur c'était artificiel
mais
on n'avait pas réussi autrement.
Il y a eu la " zicralite ", qui mérite une explication un peu détaillée
parce qu'elle montre bien l'ambiance dans laquelle nous travaillions.
Le proto n°2 qui était équipé d'un moteur plus puissant et était
modifié
pour corriger, si possible, les défauts du 01 était à Istres et je
forçais
la vitesse indiquée à basse altitude de manière à m'affranchir des
effets du
Mach.
Nous ne disposions pas de radar permettant d'étalonner soigneusement
l'installation anémomètrique tout se faisait par des passages à la tour
ou à
l'avion balise. Cela pouvait être sportif mais il n'y avait pas de
moyens de
faire autrement. A titre indicatif, la seule façon incontestable de
prouver que
M=1 était atteint, ou dépassé, consistait à faire péter un bang par
terre. Heureux le temps où, non seulement on ne se faisait pas
engueuler mais
chaudement féliciter pour avoir ébranlé l'atmosphère. On peut bien
ricaner,
aujourd'hui mais tout le monde en était là y compris les plus forts.
Je piquais comme un sourd en visant la voiture radio sur le terrain
d'Istres et
la réponse était toujours négative " On n'a rien entendu ". J'étais
un peu découragé, d'autant que la lecture du Machmètre 0.94 n'était pas
faite pour me donner de l'élan.
Et un soir chez moi j'ai vu arriver TURCAT avec le champagne
qui
me dit tout joyeux " tu vises trop court et ça pète à Port de Bouc même
que mon cousin (et d'autres malheureux) en ont pris plein les oreilles
".
C'était cela notre époque et ça n'est pas étonnant que j'en sois
quelquefois
nostalgique.
Donc, on en était arrivé à des vitesses indiquées confortables,
explorées
pour voir si des fois, il n'y aurait pas des résonances par la méthode
dite du
coup de tatane étalonné, méthode que je suis prêt à développer pour peu
que ça intéresse le lecteur (éventuel).
Nous étions assez euphoriques car, malgré quelques " makouis "
l'enfant ne se présentait pas trop mal.
Il ne faut jamais se réjouir trop vite dans ce métier car la douche
froide
arrive vite.
Le 01 était à Toulouse aux mains de mon patron, M. NADOT qui essayait
de démontrer
que les atterrissages et les décollages ne se comparaient, en aucune
façon, à
des exercices façon Zavatta. Pour
lui également
le temps était sinon au beau fixe du moins à Cavok. Haut
de
page
Au cours d'une
visite de routine un contrôleur découvre sur un sabot
d'attache
d'aile une crique qui l'inquiète et il se livre alors à une inspection
encore
plus approfondie et il voit d'autres criques, plus exactement c'est ce
qu'il
affirme. Naturellement le ban et l'arrière ban des Chefs viennent voir
la chose
et... n'y voient rien. Ce qui n'est pas étonnant quand on sait comment
les
contrôleurs font leur métier et le flair qu'ils cultivent.
On discute, on tente de raisonner le têtu, rien n'y fait. il a l'intime
conviction (déjà) et il n'en démord pas. " je ne signerai pas le procès-verbal de
contrôle, point barre ". Alors on démonte
ce qui n'est pas un mince boulot et, horreur et damnation, il a raison.
Ce n'est
pas une crique, c'est un élevage de criques, ce qui donne des sueurs
froides à
mon patron qui me téléphone pour m'interdire les vols du 02 jusqu'à
plus
ample informé.
On cherche, en vain sur le 02, mais bien sûr on ne peut pas tout voir,
cependant on doute fortement attendu que la construction est semblable.
Je me souviens d'une réunion au cours de laquelle un responsable
décréta que
je pouvais effectuer cinq vols sans dépasser 300 Kts, n = 2,5 (2,5g) et
qu'après, on
aviserait. Cette position me laissa rêveur... pas très longtemps et je
demandais sur quels critères étaient fondées ces restrictions. La
réponse
manqua de courtoisie: " je connais mon métier etc, etc... ".
La mienne fut : " je connais également bien mon boulot et il vous
faudra
chercher un autre cornichon pour voler sur votre truc ".
C'est assurément une situation " bloquée ". Par chance, le directeur
de l'usine de Marignane qui était un homme délicieux et, de surcroît
compétent,
me met du baume au coeur, en terminant la discussion sur ces paroles de
sagesse:
" Messieurs on est en train de déconner (sic), on ne peut tout de même
pas demander à ce garçon de voler sur une machine dont nous ne sommes
pas
certains que les ailes ne vont pas se replier. Foutez moi tout ça à
poil.
Terminé !! ".
Et on exécute et on se félicite parce que c'était presque plus grave
que sur
l'autre avion, celui de Toulouse. S'agissait-il d'une erreur de calcul
ou d'un
mauvais usinage ?
Au cas où cela intéresserait le lecteur (éventuel), je vais essayer de
clarifier l'énoncé du problème.
Il s'agit d'une pièce de structure qui passe les efforts du longeron
principal
sur le fuselage. Elle est rivée sur le longeron et elle se termine par
des
douilles et des axes ajustés qui la rendent solidaire et démontable du
fuselage.
C'est une pièce magnifique usinée mécaniquement et tirée d'un lingot de
métal,
plus exactement de zicral, un alliage qui a toutes les vertus, léger
comme la
plume, solide comme le roc, inoxydable. C'est le métal aéronautique par
excellence. Eh bien! tous les trous qui ont été forés se rejoignent par
une
magnifique et longue crique.
On se regarde et on admet qu'on a eu un vrai coup de pot. Pour nous ça
s'arrête
là mais la discussion n'est pas close pour autant entre la boîte
allemande qui
produit ce métal et la SNCASE. Les ingénieurs métallurgistes allemands
arrivent en force et d'entrée de jeu accusent la fabrication de ne pas
avoir
respecté certaines normes et en particulier d'avoir raccordé des
dièdres
rentrants avec des congés de trop faible rayon, d'avoir laissé
subsister des
traits d'outil.
C'est pas vrai, disent les autres qui eux accusent le traitement
thermique du
lingot. Pour en, avoir le coeur net on prend un lingot qui devait bien
faire
1,20 m de long et 0,25 X 0,25 de section, on le brèle sur une scie à
ruban,
les allemands règlent soigneusement tout ce qui est réglable et en
avant.
Quand la scie est arrivée à peu prés au 2/3 de la longueur on a entendu
un
coup de canon et le lingot s'est ouvert comme un chou fleur en libérant
les
contraintes énormes enfouies là dedans comme le gant dans sa bouteille
et qui
ne demande qu'à sortir.
Alors il faut refaire cette semelle en acier et la réaliser
rigoureusement
semblable à la précédente, donc sans tolérances. Vous voyez d'ici le
travail.
Je me rends bien compte tout ce que peut avoir de fastidieux la
description
sommaire de cette panne Mais si je me suis bien exprimé on peut
comprendre
notre position et aussi celle des officiels qui sont les comptables de
l'état
et qui voyaient gonfler.
Un jour on monte des sensations musculaires hydrauliques qui ont
certainement
des avantages sur la boite à ressorts mais que, pour la commodité, on
place
dans la cabine. Je regarde avec méfiance ces tuyaux qui trimbalent une
pression
pas possible et j'attire l'attention sur le fait que si ça pète, il ne
saurait
être question de voir encore dehors (en admettant de conserver ses
yeux) mais
que de surcroît, je consomme de l'oxygène à 100%. Ca peut faire de la
lumière
et de la chaleur.
Alors commence la rengaine. L'évaluation des " chances " de rupture
donne un pourcentage infime, c'est étudié pour etc. Alors je me cabre
et on
demande l'arbitrage de Nadot. On met la pression par l'extérieur, il
monte,
branle le manche et il se transforme en " chichifrigi ", dégoulinant
d'huile. Il avait un joli costume en lainage que Pierre GRUBILIER,
plein de
sollicitude, trempe dans un bac de trichlo, d'où il sort un habit de "
Gugusse ". Pierrot n'aimait pas non plus cette " amélioration "
et on trouva un autre emplacement.
Maintenant
que je peux parier sans passion, je crois que ma boîte a commis
l'erreur de mélanger
deux choses difficilement mixables : une formule et un avion de chasse.
je crois
aussi qu'il n'y avait pas moyen de procéder différemment, autrement
dit, nous
étions condamnés au départ et tout ce que nous avons réalisé ne pouvait
pas
aboutir à une commande de série.
Je m'étais fait une idée de la façon d'utiliser un Baroudeur en
condition de
guerre, mais d'une guerre que je connaissais, Alors, j'avais rêvé d'un
groupe
de chasse chargé de faire de l'appui tactique dont chacun des avions
dissimulés
sous des couverts végétaux décollerait au top, rassemblerait à basse
altitude, exécuterait sa mission et après dislocation rejoindrait sa
niche
tout seul comme un grand. Quand les traces des patins deviendraient
trop
visibles on émigrerait vers un autre champ. Si on réussit à rester
invisibles
quelques jours c'est toujours ça de pris et on peut faire du mal.
Mais... c'est un groupe de pirates que je décris là, qui devrait
s'asseoir sur
le sacro-saint règlement la plupart du temps, ce qui est impensable. De
plus,
comment ravitailler en carburant, munitions avec les véhicules
existants? J'étais
posé un jour sur le terrain de Tours et seul un " Le Roy La France "
avait pu me sortir du bourbier où m'avait envoyé le contrôle par
crainte que
je détériore la piste de crash.
En outre, comme toujours, on ne fait de progrès qu'en temps de guerre
parce
qu'on peut essayer un tas de solutions sans que se pose avec acuité la
notion
de monnaie. Parmi les lecteurs (éventuels) y a-t-il quelqu'un qui se
souvienne
que les Allemands avaient employé des avions dissymétriques, les
Américains
commandé des Twin Mustang, les Italiens fait voler un avion à réaction
sans réacteur,
les Japonais va savoir quoi?
Secouer la routine, avoir des idées, partir gaiement sur des concepts
nouveaux,
bravo! Mais cela ne devrait pouvoir se faire qu'en dépensant son
argent. Dès
l'instant où on emploie celui du contribuable, un contrôle est
nécessaire et
le contrôleur n'est pas forcément acquis à vos théories qu'il a bien le
droit de juger farfelues... et qui le sont peut-être.
Pour illustrer mon propos, je peux rappeler que, dès l'instant où
l'État désigna
des gens pour " évaluer " la machine, les premières exigences, c'était
bien normal portèrent sur le système de décollage et d'atterrissage.
J'eus la
surprise de découvrir qu'on me demanderait de me poser (et de repartir)
depuis
un champ labouré, une plage de sable, un terrain caillouteux et... une
piste en
ciment.
C'était, précisément pour s'affranchir de ce type de piste que nous
réalisions
cette machine, de sorte que cela nous plongea dans un grand embarras;
les patins
ne résisteraient pas à ce traitement et la piste non plus par la même
occasion. Il y avait naturellement une bonne raison à cette demande, en
Allemagne il y a un dense réseau d'autoroutes et il fallait pouvoir
utiliser
cette possibilité.
Ce n'était pas à moi qu'on allait apprendre que des Messer décollaient
des
" autobahn " et j'ai employé de la diplomatie à démontrer que le
rapport des surfaces des champs de patates aux surfaces couvertes par
du ciment
était, si mes souvenirs ne me trompaient pas, très favorable aux
premières.
Ces tracasseries m'irritaient et j'avais bien tort car elles partaient
d'un
raisonnement honnête. Il y en avait d'autres plus subtiles d'où la
technique
était absente et d'autant plus difficile à digérer qu'elles se
voulaient
humoristiques.
Il y a des humours sympathiques, d'autres sont grinçants et visent à
peiner.
Ceux là, je l'avoue, exigeaient de moi beaucoup d'efforts pour garder
mon calme.
Cet avion était gênant et s'il fallait une preuve, pourquoi Dassault
a-t-il
modifié un Ouragan avec des pneus à basse pression qui ne pouvait pas
rentrer
son train et la Nord un Vampire (ou un Mistral) ?
Nous avons démontré qu'on pouvait se poser et décoller, à peu près de
n'importe où encore qu'il ne fallait pas demander l'impossible. On en
arrivait
à des situations cocasses. je ne crois pas connaître un pilote qui
signe un
ordre d'essai où la piste à utiliser est ainsi désignée : début de
piste au
droit de l'hôtel Morgane, fin de piste dans le prolongement de l'avenue
du général
de Gaulle.
Il faut préciser que cela se passait sur la plage de La Baule,
heureusement
entre le 25 décembre et le 1er janvier.
Connaîtriez vous également un appareil terrestre qui risque d'être
submergé
par la marée montante? C'est encore LUI. Pour le sauver de cette noyade
nous
avions imaginé, très rapidement de lancer le bidule plein pot, virer
sur
les chapeaux de roues, monter sur la promenade du front de mer et
arrêter
l'antenne badin avant qu'elle ne fracasse la théière du cadre retraité
(c'était
17 heures).
Coup de bol, une fois de plus, j'ai pu décoller en décrivant une
gracieuse
courbe, la roue gauche pratiquement dans l'Océan Atlantique. C'était
varié et
on ne trouvait jamais le temps de s'embêter.
J'avais compris que dans cette ambiance, un peu chaotique, il fallait
garder la
bonne humeur et notre petite équipe était devenue célèbre pour cette
raison.
On riait beaucoup et je veillais à ce que ça dure. Peu porté, par goût,
à
me prendre au sérieux, j'ai découvert que je côtoyais des personnages
très
importants, visage fermé, front plissé par le souci, tristes à mourir,
qui se
révélaient à l'usage, pas tellement plus crédibles que moi et bien plus
em...
ts (comme la fumée sur un bateau). Constatation que des tiers ont
confirmé définitivement
pour ma grande joie.
Personne ne s'est jamais tué sur notre bécane, pas même moi. C'est une
preuve
qu'il n'était pas vicieux et bien entretenu par une équipe d'amis qui
me sont
restés très chers. Des pilotes d'essais aussi fameux que le général
Boyd ou
Murray ont fourni des rapports élogieux après évaluation. Un grand chef
français
dit un jour " quel dommage qu'il n'y ait pas de roues sur cet engin!
".
Bien sur, mais s'il avait des roues il serait plus gros et plus lourd
et plus
cher et alors ce ne serait plus un Baroudeur. On a volé en emportant le
chariot
en l'air pour démontrer que des déplacements, sur de courtes distances,
étaient
possibles dans cette configuration. On a décollé directement sur les
patins
quand nous avons disposé d'une poussée convenable.
On a évolué ainsi sur l'herbe, soit pour aller se placer devant le
chariot,
soit pour disperser l'avion sous un arbre. On a monté des fusées JATO
sur le
chariot, puis sur l'avion lui-même. On a même volé en supersonique
train
sorti. Je ne devrais pas le dire parce qu'il s'agissait d'une fausse
manoeuvre
de ma part. Nous n'aurions jamais osé écrire cela sur un ordre d'essai
et
pourtant je ne m'en suis aperçu que plus tard en vérifiant ma cabine.
C'est
dire que le train sorti ne perturbait pas énormément le comportement de
la
machine.
Puis on s'est présenté au concours NATO, pour l'évaluation et le choix
d'un
chasseur tactique léger pour l'Europe. Dès les premiers jours nous
savions que
nous n'avions aucune chance parce que les jeux étaient faits d'avance,
il n'était
pas question de choisir autre chose que le Fiat G.91.
Ma machine ne s'était pas montrée ridicule et quelques épreuves avaient
tourné
nettement à son avantage. (Il faut bien dire que, dans ce concours le
Bréguet
Taon était le plus intéressant).
J'étais dans un état de fatigue physique et morale proche de
l'écroulement et
il valait mieux, pour moi, que cela se termine.
Je me posais sans cesse la
question de ma part de responsabilité de cet échec, car c'était
maintenant
indiscutablement un échec. J'ai vécu avec cette pénible certitude
pendant de
longues années, en fait jusqu'au jour de ma retraite. L'ingénieur
général
Bonte prononça une petite allocution où je me suis senti enfin libéré.
Nous ne pouvions pas gagner. Trop de pots de fleurs à bousculer, trop
de
conceptions à réviser et... trop de sous à dépenser.
Cocktail explosif qu'il valait mieux désamorcer en nous renvoyant dans
nos
foyers, déçus, battus mais quand même contents d'avoir participé à
cette
aventure.
Comme il est enviable le pilote d'essais dont la machine est construite
en série.
C'est une magnifique récompense qui m'a été refusée.
Peut-être aurai-je un jour la consolation de voir ma mécanique entrer
au musée
de l'Air, et peut être me fera-t-on l'honneur de me laisser m'asseoir
dedans.
Il me semble (ça n'est pas certain) que je saurais refaire la "check
list" et c'est avec nostalgie que j'actionnerai le bitonniau de
démarrage
sachant que rien ne pourra jamais plus se passer.
On ne peut pas
remonter le temps. |
Il vaut mieux se
faire à cette idée. J'y suis parvenu et je m'en accommode fort bien. |
DES
PRECISIONS. Haut
de
page Le
second SE-5000 vola le 12 mai 1954, toujours piloté par Maulandi, qui
atteignit Mach 1 le 17 juillet suivant. Les services officiels
achetèrent alors les deux prototypes et passèrent commande de trois
avions de présérie. Désignés SE-5003, ceux-ci différaient du prototype
par leur dérive plus haute, le montage de l'armement (deux canons DEFA
de 30 mm et six points d'attache sous les ailes pour les bombes ou les
réservoirs supplémentaires) et les quilles latérales placées sous le
fuselage arrière pour améliorer la stabilité en vol. |
Haut
de
page
Jakimiuk saw that the problems framed by the requirement all turned
on the landing gear. The high power required for short takeoffs from
poor surfaces could be provided by rocket-assist. But the aircraft
would need a hefty undercarriage and bulky, low-pressure tires just to
survive the pounding of a rocket takeoff. Short landings were even more
demanding, since the undercarriage would have to support high sink
rates and powerful brakes. Such an undercarriage would, Jakimiuk
realized, bite deeply into the fuel and weapons payload, given the
available engine Also : Sources : Worldatwar Haut de page |