AP5
avril 2004 |
Bulletin de l’association des personnels de![]() New’s N° 30 avril 2004 |
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Le général CLAUSE a été le premier commandant de la " 5 ".
Quand je commandais l’Escadre j’avais souhaité avoir la photo de chacun des anciens. Je n’agissais pas ainsi pour passer moi aussi à la postérité, car cela n’était pas mon problème, mais seulement pour pouvoir mettre un visage sur ceux qui avec leurs défauts, leurs insuffisances, leurs faiblesses , leurs forces et leur charisme d’hommes avaient crée la "5 ".
En 76 il m’avait écrit :
" Je n’ai pas de photo pour la postérité, mais j’espère que celle-ci sera reconnue par ceux que j’ai eu sous mes ordres à cette époque ". Quelle leçon d’humanité avec les forces et les faiblesses de cet homme qui a marqué d’une manière indélébile ceux qui ont été sous ses ordres et qui souhaitait que l’on puisse simplement se souvenir du chef qu’il avait été.
Il a été le patron de "l’ Escadre de Méditerranée" comme il aimait à le dire (car la "5" de l’époque était à Orange, Oran et Bizerte) mais surtout il a été le patron décrit dans "Chasseurs mes freres". Le patron capable de dégagements sulfureux, de manips fabuleuses, et de combats sans merci.
Ses hommes auraient été capables de le suivre en enfer (s’il avait existé) ou dans n’importe quel autre combat. Il n’avait pas les genoux plus usés que les chaussures comme nous en avons vus certains. C’était un CHEF comme les "Fabry" ou les "Charles".
Depuis la création de l’AP 5, j’avais pris au moins quatre rafales dans sa tradition, pour des opinions ou des décisions qui ne lui convenaient pas.
Il m’avait dit " venez me voir, car il déjà très tard… "
Je ne l’ai pas fait, pris par des choses sans importance, je le regrette car c’était lui l’important.
Il est parti lui aussi vers le paradis des AP 5 perdus où nous nous retrouverons.
PS : Pour ceux qui n’ont pas connu le général CLAUSSE vous trouverez quelques chapitres de Chasseurs mes frères dans AP 5 New’s dont un dans ce numéro.
Extrait de " Chasseurs, mes frères " TOP
Chasseur mes frères a été ecrit par un réserviste
propulsé par la grace d’un rappel sous les drapeaux d’un métier tranquille
vers un univers esotérique, dans une tribu avec ses regles, ses coutumes, sa
générosité et sa solidarite. Il a décrit le milieu avec beaucoup d’humour
et parfois de tendresse. Son patron était le général CLAUSSE.
Le premier épisode dans AP 5 New’s a trait a ses exercices
difficiles qui consistent à tenter de maitriser l’imagination
debordante de chasseurs en inactivité. Nous avons tous connu cela et peut etre
que ce recit donnera à certain l’envie de prendre la plume. J.
VUILLEMOT m’a fait passer un article contant certaines aventures, nous le
publierons peut-être un jour quand les clameurs se seront tuees.
" Le fameux chise de triffouilly "
…
- Alors quoi ? C’est ça, votre chise ?
Nous fûmes remplis de confusion, et nous tînmes
conseil. Mérovée m’avait entretenu à plusieurs reprises de projets de
chise grandioses, que nous avions étudiés très attentivement. Comme les
grands stratèges, il entendait saisir l’occasion, qui est chauve, comme
chacun sait.
C’est notre soir, dit-il. Et il faut donner à
fond ! Fauchons la sirène à Papouillard, et foutons le chise
à Triffouilly !
Papouillard était un vieil adjudant de discipline, une de
ces coriaces badernes sans lesquelles l’édifice militaire s’écroulerait.
Il gardait la sirène qui servait à éveiller ses troupes, comme le
dragon bleu devait garder les portes du royaume céleste. L’idée de faucher
la sirène au vieux Papouillard séduisit instantanément Pipo.
Il rampa comme un Sioux jusqu’à la tente où
dormait ce juste, et revint quelques minutes plus tard avec l’objet sacré.
Mais il semblait déçu, l’opération s’étant avérée d’une dérisoire
facilité.
Pipo revendiqua l’honneur de servir cette sirène, et
l’enleva de haute lutte. Il l’actionna tout aussitôt à s’en faire
claquer les jointure, tandis que les deux Jeep tourniquaient dans les rues
silencieuses.
Bientôt apparurent aux portes des ombres grelottantes qui
nous regardèrent peureusement. Puis des biffins de la D.C.A. se mirent
à courir par les rues, en boutonnant en hâte leurs pantalons. L’un de
nous arrêta au passage. Il vit quinze visages pathétiques le fixer avec
des yeux hagards, tandis que le Brigadier hurlait :
- Eh bien, grouillez-vous ! Il y a alerte ! Alerte
aux parachutistes !
Le malheureux partit à fond de train vers l’église
où s’était perché le poste de guet. Chacun comprit que l’affaire
allait rebondir.
Le biffin avait mis tant de hâte à s’enfuir, que
Moulins et le Brigadier, quelque peu dégrisés, s’avisèrent soudain
que l’affaire évoluait dangereusement, et implorèrent leurs tenants
pour qu’ils aillent au lit. Quelques tenants s’exécutèrent de
mauvaise grâce. J’avoue que je retournai moi-même à ma chambre
avec un sentiment pénible d’inachevé, qui me tint éveillé assez longtemps,
de fort mauvaise humeur.
Mais j’entendis le glas de l’église toute proche, qui
sonnait à toute volée !
- Tiens… Tiens… me dis-je. L’affaire se corse ! Et
je commençai à me réjouir.
Une demi-heure environ s’écoula. Le glas sonnait toujours.
Au bruit de la première cloche vint s’ajouter celui d’une seconde,
plus grave et plus forte. Puis mon ami Mérovée pénétra dans ma chambre, et
je remarquai deux petites larmes de joie qui perlaient au coin de ses
yeux.
- Le " marab " est en liquette dans l’église,
en train d’expliquer au service de guet comment on sonne la cloche d’alarme,
me dit-il. T’aurais dû être là, Poète ! J’aurai
voulu que tu voies l’adjudant, chef des services de guet, stimuler le
zèle de ses mirontons : " Vous avez jamais sonné l’alarme,
non, bandes de citrouilles ! Allez ! Plus fort ! Plus
fort !... " Et l’aumônier pendu à la grosse
cloche ! Ah ! C’était beau, mon vieux ! C’était beau !
- Ca va faire du vilain, dis-je soudain à Mérovée
car mon excitation tombait.
- Oh ! Mais ça, ça n’est rien du tout, me dit-il en
hoquetant.
Et moi, qui connaissais bien mon Mérovée, je sentis l’inquiétude
m’envahir.
- Je parie…, murmurai-je en le considérant attentivement…
Le central, hein ? Tu l’as fait, ton coup du central ?Depuis
longtemps, Mérovée rêvait de cette mystification. Je compris que cette
nuit, il s’était enfin réalisé. Mais les lendemains
commencèrent à m’apparaître sous de sombres couleurs.
- Vas-y, raconte ! Lui dis-je.
Je n’avais pas besoin de l’en prier. Son histoire l’étouffait.
Avec Onésime et Léon, on s’est dit que cette nuit ne
pouvait pas finir aussi tristement et on est allé au central du camp. On s’est
emparé du téléphone et on a demandé l’officier de service des biffins.
Ah ! vieux ! Comme la foudre, il est arrivé à l’autre bout
du fil ! Ils ont l’air plutôt nerveux là-bas !
" Ici, le colonel Tartempion, lui ai-je dit, commandant la division de
D.C.A. Envoyez immédiatement toutes vos forces disponibles à
Picard ! "
- Il a marché ? Demandai-je, ahuri.
- Cavalé, tu veux dire ! Je parierais ma culotte qu’il
était au garde-à-vous, le gars ! " Bien, mon
colonel ! Comptez sur nous, mon colonel ! Tout sera fait, mon
colonel ! En effet, mon colonel,nous venons de recevoir l’avis d’alarme
de Tassaigne, mon colonel ! "
- Et… Ils se préparent réellement ? Demandai-je.
- Evidemment ils se préparent ! Qu’est-ce que tu veux
qu’ils fassent, Ils bidulent comme l’enfer, et le village est plein de types
qui courent comme des zèbres et qui braillent comme des ânes.
- Eh bien, s’ils marchent, tu as fait du propre !
dis-je, complètement dégrisé.
J’entrevoyais déjà les cascades de catastrophes que
ce geste allait déclencher, et je réussis à communiquer mes alarmes
à Mérovée, si bien qu’il eut l’air un peu ennuyé.
- Je ne les aurais pas cru si crétins, me dit-il simplement.
Je ne croyais pas que ça marcherait si bien… Mais évidemment, l’alarme, la
sirène, les coups de pétoire, le coup de téléphone et la confirmation
de Tassaigne… tout ça a dû leur monter aux cheveux… Surtout que
voilà trois ans qu’ils rêvent de se battre, les pauvres
vieux !
De seconde en seconde, l’ampleur de ce que Mérovée avait
osé m’apparaissait davantage. Le souci chassant les brumes euphoriques du
"pétrole au toubib ", l’histoire devenait progressivement
invraisemblable, puis énorme, puis colossale. Elle grossissait comme une
avalanche.
Soudain la place sur laquelle donnait notre fenêtre
retentit de roulements de camions, d’appels, de cris, de cliquetis d’armes,
d’ordres gutturaux.
- Ca y est ! Il y vont ! dit Mérovée !
Al ! les cloches !
- C’est gros…, dis-je lugubrement.
- Oui, c’est gros, répondit en écho la voix caverneuse de
Mérovée.
A ce moment précis, la fenêtre de la chambre du
Brigadier voisine de la nôtre s’ouvrit, en battant avec un bruit de tonnerre,
et nous entendîmes un voix colère qui hurlait :
- Pourriez pas faire un peu moins de pétard, les biffins,
non ? Amusez-vous si vous voulez, mais laissez-nous dormir, bande de
branlotins !
- On ne s’amuse pas, eh couillon ! lui répondit de la
rue une voix que nous reconnûmes pour celle du commandant d’une batterie
voisine, qui était l’ami du Brigadier. C’est sérieux, ça bagarre !
Il avait l’air si ravi et si excité, le pauvre type,
à l’idée de sa bagarre, que nous en eûmes le cœur serré.
Le silence du Brigadier fut significatif. Il venait, sans doute, lui aussi, de
réaliser l’étendue du sinistre. Nous pûmes l’entendre qui refermait
précautionneusement ses volets.
- C’est de plus en plus gros… me dit Mérovée.
- Oui… ça grossit à vue d’œil, lui dis-je
sans l’épargner.
Puis quelqu’un frappa discrètement à notre
porte. C’était le Brigadier en pyjama qui était venu chez nous en rasant les
murs. Il avait les cheveux en bataille, les yeux bouffis de sommeil, et
paraissait perplexe.
- Qu’est-ce que
foutent tous ces crétins sur cette place ? demanda-t-il. C’est plein de
camions là, dehors, et de types qui courent avec des lampes torches…
- Ils partent se battre à Picard… dit Mérovée.
Puis il fallut bien que Mérovée exposât le bilan de ses plus récentes
activités, ce qu’il fit en termes sobres. Tout ce que le Brigadier trouva
à faire, fut de se fourrager dans les cheveux d’un auriculaire
tourmenté.
- Pas de doute, ça bidule ! dit-il, pensif.
Puis très gentiment, avec une douceur résignée qui
eût remplis de confusion tout autre que Mérovée, il lui dit :
- Vieux, m’est avis que tu as légèrement
exagéré…
- Pouvais-je supposer ces biffins si innocents ? dit
Mérovée.
- Certes, certes, innocents, ils le sont, dit le Brigadier en
se grattant toujours le crâne. Mais ils s’en vont biduler à Picard,
c’est un fait. C’est un coup d’un mois d’arrêts de forteresse pour
Moulins et moi… ajouta-t-il pensivement avec une telle douceur, une telle
résignation, que j’aurais aimé voir Mérovée se jeter à ses pieds
pour implorer son pardon. Mais Mérovée alluma sa bouffarde et la téta.
- Il faudrait peut-être avertir le patron, dit encore
le Brigadier.
- Il est parti pour Alger… dit Mérovée.
- Oui, mais il a dû rentrer cette nuit… Il faut
avertir Moulins, et ensuite le patron, répéta le Brigadier, en parlant comme
un homme qui rêve tout haut.
Nous partîmes donc, toujours en pyjama, réveiller Moulins.
Pour accéder à son lit, il fallait prendre le sens unique le long d’un
étroit boyau ménagé entre des amoncellements de vêtements et de livres.
Moulins nous reçut for incivilement, et nous dit en substance, en un langage
que je ne voudrais à aucun prix reproduire ici, qu’il
" était vraiment regrettable que nous ne le laissions pas
dormir ", " que ces crétins de biffins l’avaient
déjà réveillé " et qu’il " en avait plein le dos
d’être réveillé toute la nuit ". Il fallut l’initier avec
précaution à la nouvelle situation créée par Mérovée. Lorsque
l’idée eut cheminé à travers les brumes de sa cervelle et qu’il
l’eut assimilée, il se fourragea dans les cheveux lui aussi, et dit
pensivement :
- En somme, ça bidule ?
Nous l’assurâmes que ça bidulait correctement, et il nous
suivit en pyjama, assez ému.
Lorsque nous vîmes apparaître à une fenêtre le
patron en pyjama, son air ahuri nous fit peine. Nous réalisâmes soudain
combien la langue française pouvait être pauvre en mots et en nuances,
pour l’exposé de certaines situations. A mesure que le Brigadier ânonnait
son histoire, le patron se renfermait dans un mutisme de plus en plus compact.
Puis lui aussi fourragea dans ses cheveux ébouriffés, et dit :
- en somme, ça bidule…
C’est tout ce que le patron dit ce soir-là.
Aujourd’hui encore nous lui sommes reconnaissants de n’en avoir pas dit
davantage. Si ! Tout de même ! Il en rajouta un peu !
Pensif, il dit :
- Il va y avoir du boulot demain matin pour ma pomme.
Attendez-moi, je m’habille. Il faut commencer par décommander le chise en
vitesse.
Il était quatre heures du matin.
Nous étions quatre qui assistions le patron le long du
calvaire qu’il du parcourir toute la nuit. La séance au centra fut pénible,
très pénible :
- Allô ? dit le patron. Allô ? C’est le
commandant du détachement d’artillerie ? Oui ?... Bon…
Heu…Dites-moi… Vos batteries sont parties sur Picard ?... Oui ?...
Il nous regarda un instant, puis reprit sa croix
bravement :
- Eh bien… Heu… Ecoutez… Rappelez-les ! Oui, je
vous dis de les rappeler tout de suite… Oui, oui, j’en suis
sûr !... Ce sont deux de mes zèbres qui vous ont téléphone
de mon central… Je vous expliquerai ça…
Nous entendîmes alors dans l’écouteur une sorte de
tonnerre ininterrompu qui roulait avec des consonances rauques comme des abois,
tandis que le patron nous lançait des regards de détresse. Puis il boucha avec
sa paume le microphone et nous dit :
- Ils ont transmis l’alerte à M… et à O…
Il y eut encore d’interminables abois dans le biniou, puis le patron nous
transmit avec un calme de plus en plus profond :
- Il est possible que l’alarme ait déjà été
donnée aux anglais et aux américains… Alors là ! Enfin, ils vont
essayer d’arrêter à temps cette histoire…
- C’est un coup à faire sauter le gouvernement, dit Mérovée.
Nouveaux borborygmes dans le biniou, très violents,
très prolongés. Le patron boucha une
fois encore le micro avec sa paume
et nous dit :
- On me transmet certains sentiments sur vous…
Il enleva sa paume :
- Oui… bien sûr ! Exemplaires !... Oh, ça,
exemplaires !...
Mais avouez tout de même que votre type qui a pris la
communication est un… Exemplaires aussi, bien entendu, bien entendu !
Mais vous comprenez que dans notre intérêt à tous, cette affaire
ne doit pas s’ébruiter… Je pense que oui… Vous comprenez, il est
inadmissible que pour le coup de téléphone de deux crétins, une armée
entière soit cul par-dessus tête… La cinquième colonne
aurait trop beau jeu… Bien sûr, bien sûr… Mais ils ne pensaient
vraiment pas trouver tant de crédulité… Enfin, je compte que vous ferez vote
possible… Moi aussi, bien sûr… Oui… allons, à demain !
Le patron raccrocha avec un gros soupir.
- Il faut que je vous mette immédiatement aux arrêts,
dit-il au Brigadier et à Moulins. Vous êtes les deux
responsables…
Je… commença Mérovée.
- Oh, toi, ça va ! Va te coucher. Tu en as assez fait
comme ça pour ce soir, lui dit le patron d’un air las.
Coup de biniou soudain. Le patron prit l’appareil :
- allô ?... Ah oui… Ah, diable !...
Diable !...
Il se tourna vers nous :
- On téléphone que la division d’O… est restée sur le
pied de guerre toute la nuit… et il ajouta avec négligence :
" Le général devait justement passer la revue demain matin. Ils
avaient peint en blanc toutes les roues de leurs camions. Ils ont gâché leur
nuit à enlever la peinture pour la bagarre, et ce matin, il faudra
qu’ils remettent du blanc… Le général d’O… n’est pas content du
tout… "
A cet instant un planton entra, tenant à la main un
message téléphoné tout frais. Il souriait sans discrétion. Le patron
lut :
" Inadmissible tenir vingt mille homme éveillés
parce que deux de vos officiers sont nerveux. Exige sanctions graves et
immédiates. "
- Répondez, dit le patron au centraliste :
" Officiers arrêts de rigueur jusqu’à nouvel ordre,
mais plaisanterie innocente mal interprétée cause affolement
injustifié. "
- Je crois qu’on peut aller dormir maintenant, ajouta-t-il.
Nous aurons besoin de forces demain.
- Il est cinq heures et demie, patron, dit Mérovée.
-
Ah, c’est vrai. Je crois que c’est inutile de se
coucher. Attendons !
Nous attendîmes dans le central, en devisant tranquillement
sur les possibilités diverses que renfermait cette merveilleuse histoire, et
sur les conclusions qu’elle pouvait avoir.
- C’est tout de même dommage que je n’aie pas été
là, dit le patron. Vous avez eu tout le nanan, et moi je n’ai que les
ennuis !
La première jeep arriva vers six heures et demie du
matin. Elle convoyait un officier d’ordonnance, qui resta une demi-heure avec
le patron et repartit. A huit heures se présenta une Chrysler qui vomit un
commandant indigné, sabrant l’air de sa cravache. Il resta une heure enfermé
avec le patron, et repartit en sabrant toujours l’air avec sa cravache, mis
avec un rien de pensif dans le geste. A dix heures, une huit cylindres nickelée
cracha un autre colonel, hermétique et glacial, qui s’enferma une heure avec
le patron, et ressortit très rouge et très agité. Le patron nous
dit qu’il allait partir avec lui, car le général le convoquait d’urgence
à son bureau…
La matinée, le repas, et le début de l’après-midi
furent consacrés à conter aux copains par le menu ce chise prodigieux,
et à l’orner des commentaires d’usage.
A seize heures, le patron revint, et le groupe au complet
l’entoura pour lui demander avidement des nouvelles.
- Eh bien, voilà ! dit le patron. Nous avons cinq
chambres d’hôtel réquisitionnées à M… pour les pilotes aillent se
détendre les nerfs à tour de rôle.
Ce qui fait un chef, ce sont des phrases pareilles.
La conclusion de ce " très fameux chis de
Triffouilly " ne nous fut donnée qu’un mois plus tard, par le
patron lui-même. A la fin du repas, le serveur apporta des bouteilles de
fine.
- Qui offre ça ? demandèrent les convives
- Moi, dit le patron.
- Et en quel honneur ?
- Je sors de carabousse "
Et nous sûmes alors seulement quel prix exact le patron
avait payé pour nous. TOP
Dans le dernier
AP 5 NEW’S j’ai paru a certains
ésotérique dans mon commentaire sur l’article de Michel GIRAUD en parlant
des légionnaires et des S2 et S3.
Voici donc quelques explications. Dans la décision, on ne
peut plus discutable, de supprimer la composante terrestre de la Force de
dissuasion, il avait été prévu que la Légion Etrangère prenne place
sur le plateau d’Albion. A noter qu’à cette époque le CEMAA n’avait
pas souhaité conserver l’utilisation de la piste ce qui pour un aviateur est
un comble, (pour la petite histoire elle sert à faire rouler les engins
du génie de la Légion…). Donc nos légionnaires n’ont eu de cesse que de
supprimer les deux missiles maquettes qui ornaient l’esplanade de l’entrée
du 1 er GMS.
Ces deux missiles étaient du type S2 et S3. Le premier d’une
charge de 150KT, le second d’une charge de 1MT accompagnés d’aides à
la pénétration des défenses adverses. L’ensemble formait un outil de
dissuasion d’autant plus redoutable que la simultanéité des tirs de tous les
missiles saturait les défenses.
Le plateau d’Albion ne menace plus personne, il n’est
plus le garant de notre indépendance, je ne sais pas qui a gagné dans cette
décision en revanche je sais ce que la France a perdu. TOP
Suite et fin de notre " Etudes et réflexions a propose du phénomène " OVNI " article1 article2 TOP
Réponse à la question N° 2
Le phénomène réellement observé par les témoins
est-il une mauvaise interprétation d’observations de phénomènes connus ?
La réponse qui est généralement proposée à une telle
question consiste à citer une dizaine de rapports d’observation d’OVNI
pour appuyer une conviction négative.
On peut alors présenter dix autres témoignages
correspondant à des erreurs d’interprétation flagrantes qui viennent
détruire la thèse précédente.
Pour éviter cet écueil j’emploierai une méthode
d’analyse statistique. Elle présente ainsi l’avantage d’être
vérifiable, ne peut faire l’objet d’aucune querelle de compétences et
prend en compte tous les témoignages disponibles, sans choix orienté.
J’ai chois d’étudier un paramètre directement lié au
phénomène observé : la durée totale d’observation alléguée par le
témoin.
On pourrait craindre d’utiliser une quantité évaluée
subjectivement par le témoin, aussi la précaution a été prise de mener
parallèlement une étude expérimentale de contrôle qui a montré que
l’évaluation subjective des durées par les témoins est rarement fausse
de plus d’un facteur 2 à 3 (dans les deux sens) ce qui est largement
suffisant pour l’étude.
Le phénomène réellement observé par les témoins
est-il une mauvaise interprétation d’observations de phénomènes connus ?
La réponse qui est généralement proposée à une telle
question consiste à citer une dizaine de rapports d’observation d’OVNI
pour appuyer une conviction négative.
On peut alors présenter dix autres témoignages
correspondant à des erreurs d’interprétation flagrantes qui viennent
détruire la thèse précédente.
Pour éviter cet écueil j’emploierai une méthode
d’analyse statistique. Elle présente ainsi l’avantage d’être
vérifiable, ne peut faire l’objet d’aucune querelle de compétences et
prend en compte tous les témoignages disponibles, sans choix orienté.
J’ai choisi d’étudier un paramètre directement lié
au phénomène observé : la durée totale d’observation alléguée par le
témoin.
On pourrait craindre d’utiliser une quantité évaluée
subjectivement par le témoin, aussi la précaution a été prise de mener
parallèlement une étude expérimentale de contrôle qui a montré que
l’évaluation subjective des durées par les témoins est rarement fausse
de plus d’un facteur 2 à 3 (dans les deux sens) ce qui est largement
suffisant pour l’étude.
La durée d’observation des phéno-mènes connus visibles dans le ciel
Voyons tout d’abord ce que l’observation des
phénomènes connus devrait nous révéler statistiquement quant à la durée
des observations. On peut répartir les phénomènes connus observables
dans le ciel entre les trois catégories suivantes :
1) les phénomènes dont l’observation est de très
courte durée (quelques secondes au maximum) parmi lesquelles on trouve
essentiellement les météorites, les rentrées de satellites, etc.
2) les phénomènes dont l’observation est de longues
durée (1 heure au moins). On y trouve les ballons-sondes, les objets
astronomiques, etc…
3) les phénomènes dont l’observation est de durée
intermédiaire, qui peut s’étendre d’une dizaine de secondes à plusieurs
minutes. On trouve dans cette catégorie les avions (toutes altitudes)
les hélicoptères, oiseaux, insectes, etc…
- les phénomènes de durée brève (type 1) sont très
nombreux (des centaines de météorites sont visibles chaque nuit en
moyenne),
- les phénomènes de longue durée (type 2) sont également très
nombreux et ont une plus grande chance d’être observés car la plupart
sont visibles chaque jour (planètes),
- les phénomènes de durée intermédiaire (type 3)
sont plus rares que les autres et aussi plus faciles à identifier à
cause des sons généralement associés.
Un test expérimental d’observation de phénomènes
célestes connus donne effectivement le résultat indiqué par une des
courbes du diagramme suivant.
Durée d’observation du phénomène OVNI
La durée d’observation est indiquée dans 46 % des rapports d’observation qui nous parviennent. Le nombre des rapports varie en fonction de la durée d’observation selon la courbe du diagramme ci-dessous, cette courbe est très nettement différente de celle qui correspond aux observations des phénomènes connus.
A noter que 70 % des rapports d’observations signalent simultanément un silence total en dessous de 1 000 mètres de distance.
Il ne s’agit pas de phénomènes connus
Il faut rapprocher trois résultats pour analyser le
phénomène observé :
1) le nombre de rapports d’observations en fonction
de la "distance de visibilité " atmosphérique,
2) le nombre de rapports d’observations en fonction
de la durée des observations,
3) le nombre de rapports d’observations en fonction
de la distance d’observation (distance témoin-" objet ").
Nous pouvons alors chercher quels phénomènes connus
répondent simultanément aux trois critères qu’impliquent les résultats
précédents :
- être surtout observables quand le ciel est très
pur,
- être surtout observables pendant une dizaine de
minutes depuis un point donné,
- être vus dans 50 % des cas à moins de 200 mètres
de distance et ceci avec un silence total.
Ces phénomènes connus n’existent pas, à ma
connaissance, et il ne peut s’agir de mensonges puisque nous avons vu
que la première question a levé le doute à ce sujet.
Nous avons donc le choix entre trois hypothèses pour
expliquer les résultats précédents :
1) nous sommes en présence d’un phénomène inconnu
jusqu’à présent,
2) les témoins se sont concertés par dizaines de
milliers à l’échelle du globe, pour faire en sorte que la durée et la
direction de l’observation de phénomènes connus donnent des résultats
statistiques impossibles à interpréter,
3) les témoins ont systématiquement commis des
erreurs d’évaluation de durée d’un facteur 100 dans le sens de
l’augmentation pour les courtes durées et dans le sens de la réduction
pour les longues durées : ils ont simultanément falsifié les directions
d’observations intelligemment.
Les deux dernières hypothèses sont irrecevables.
Nous sommes donc en présence d’un phénomène inconnu
réellement observé par les témoins
Remarque 1
A ce stade il nous est,
bien entendu, pas possible de savoir si les témoins ont observé un seul
ou plusieurs phénomènes inconnus distincts. Remarque 2
Un article ne permet
pas de présenter la totalité des résultats statistiques qui peuvent
être obtenus sur ce phénomène à partir de 60 paramètres distincts. On
peut dire que ces résultats montrent que le phénomène OVNI est décrit
par les témoins d’une manière extrêmement cohérente dans tous les pays
du monde quelles que soient leurs coutumes, le degré d’alphabétisation,
les races ou l’évolution industrielle. C’est là un élément à ne pas
négliger pour juger de la crédibilité des rapports d’observation.
EN CONCLUSION:
Je suis amené à tirer
personnellement les conclusions suivantes après six années d’études :
1) nous sommes en
présence d’un phénomène réellement observé par les témoins ;
2) Ce phénomène possède
des caractéristiques qui lui sont propres, avec un haut degré de
cohérence interne et qui ne peuvent être expliquées par aucun phénomène
connu observable dans le ciel ;
3) le phénomène OVNI
présente un intérêt scientifique multidisciplinaire certain et son
étude est abordable par les méthodes classiques de la science.
Souhaits et recommandations
Pour juger le phénomène OVNI il faut, à mon avis,
être d’abord intellectuellement honnête et bien informé.
Pour éviter toute passion dans ce jugement, je
suggèrerais que le sceptique fasse, par exemple, ce que j’ai fait :
1) interroger lui-même et sans idées
préconçues les centaines de témoins d’observations récentes les plus
étranges,
2) prendre
patiemment connaissance de très nombreux rapports émanant de "
témoins aux fonctions officielles " et des témoins aux compétences
indiscutables, enfin, compulser éventuellement les milliers de rapports
d’observations reçus pendant
les trente dernières années pour se faire une idée générale du problème
(ne pas croire en l’occurrence à l’exhaustivité du peu d’information
qu’on
possède soi-même, ni
penser que ce qui est largement publié en est un bon échantillons.
3) vérifier lui-même
avec le plus grand soin certains témoignages et tenter de les expliquer
complètement sans en omettre un seul détail important.
Alors seulement le
sceptique pourra véritablement exprimer sa propre opinion en
connaissance de cause. Dans tout autre cas, il ne ferait que répéter
l’opinion d’un autre ou juger un phénomène autre que celui dont j’ai
voulu l’informer ici.
En ce qui concerne
cette méthode a radicalement changé mon jugement du phénomène, jugement
qui était extrêmement sceptique à l’origine.
Mes souhaits :
Mon premier et plus vif
souhait est de voir l’étude de cet intéressant phénomène enfin abordée
autrement qu’épisodiquement et à titre privé.
Mon second souhait est,
bien sûr, de participer à cet effort pour que ne soit pas perdu le
bénéfice de six années de travail personnel.
Il est, à mon avis,
certain que pour voir la connaissance du phénomène progresser indiscutablement, il faudra qu’un organisme officiel en inscrive l’étude à son
programme, même à très faible niveau de financement. Une telle
recherche ne pourra certainement pas continuer à être abordée
exclusivement à titre privé par quelques rares scientifiques, parce que
le courage des hommes s’y essouffle et parce que leurs moyens
personnels sont insuffisants.
Je recommanderai
cependant vivement d’éviter à tout prix de commettre à nouveau l’erreur
de la " Commission Condon " aux U.S.A.,, c’est-à-dire de veiller à
confier ce travail de recherche à des hommes connaissant déjà
suffisamment bien le phénomène et " motivé " par son analyse, et non à
des scientifiques intellectuellement vierges sur le sujet (on n’imagine
pas par exemple, de confier les difficultés de la biologie moléculaire
à des astrophysiciens sous prétexte que leur objectivité sera plus
grande !).
A N N E X E TOP
Témoignage Type
Le cas que j’ai chois
ici a été traité dans le rapport Condon (1). Pendant l’étude du groupe
mis en place à l’Université du Colorado, le dossier de l’Air Force
concernant ce cas ne fut pas retrouvé à cause d’une erreur de date.
Ainsi, les analyses radar et météorologiques furent faites pour le 19
septembre 1957 alors que l’observation avait eu lieu le 17 juillet 1957.
C’est dans ces
conditions que les conclusions des membres de la commission Condon
furent les suivantes :
" 1) Si le rapport est
exact, il décrit un phénomène inhabituel qui intrigue et embarrasse et
qui, en l’absence d’information additionnelle, doit être classé comme
non identifié (Condo, page 57).
2) du fait… que des
informations additionnelles sur cet incident ne sont pas disponibles,
aucune conclusion valable ne peut être tirée. Sur le plan de la
propagation radioélectrique, (basée sur une fausse date, NDT), on doit
tenter de classer cette observation parmi les non identifiées (Thayer,
page 133).
3) Si un dossier sur
cet incident, rédigé soit par l’équipage du B47, soit par le personnel
du " Wing intelligence " fut soumis aux services compétents, en 1957,
il n’existe apparemment plus. Les images animées des écrans radar et
autres informations qui ont été prétendument enregistrées durant
l’incident n’ont apparemment jamais existé.
L’analyse de
l’observation doit par conséquent reposer entièrement sur la mémoire
des membres de l’équipage dix ans après l’évènement. Ces descriptions
ne permettent pas d’identifier le phénomène rencontré (Graig, page 265).
4) Après analyse, la
conclusion unanime fut que l’objet n’était pas une luminosité due à un
plasma ou à l’électricité atmosphérique (Altschuler, page 750). "
Par la suite, le Dr.J.
Mc Donald, alors Professeur de physique atmosphérique à l’Université
d’Arizona, parvint à retrouver le dossier existant sur ce cas, et donc,
pu corriger la date du vol et obtenir toutes les informations
nécessaires à partir de ces documents aussi bien qu’à partir des
interviews personnels de membres de l’équipage. Le texte cité ici
résulte de son enquête personnelle, le lecteur voudra bien tirer
lui-même ses propres conclusions.
Ce cas type peut ainsi
servir à mettre en lumière les difficultés à vaincre pour décider si
oui ou non le phénomène OVNI représente un problème scientifique.
Le Texte du cas est
tiré d’un article paru dans la revue mensuelle américaine "
Astronautics and Aeronautics " de juillet 1971,
éditée par
l’A.I.A.A. (Américan Institute for Astronautics and Aeronautics ". Le
commandant de bord de l’USAF en retraite, le Lt.-Colonel Lewis D.
Chase, un des témoins, a confirmé l’exactitude du rapport qui suit par
une lettre adressée au U.F.O. subcommittee de l’A.I.A.A. ".
(1)
E.U. Condon - 1969 - Scientific Study of Unidentified Flying Objects -
Bantam Books TOP
MODIFICATIF N° 12 TOP
Nouveaux inscrits :
493 – Michel BAUMGARTNER, 9, Camille de Sant Pere – 66150 ARLES SUR TECH
494 – Jean-charles KNOPF, 124, La Bastide route – 84530 VILLELAURE
495 - Jacques VIARD – Le Haut-Treillac – 24110 GRIGNOLS
Adresses " email " :
Ajouter :
Michel BAUMGARTNER –
Théodore MAHLBERG –
Alain MARTEL –
Jean-Luc MERCIER –
Modifier :
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Claude BUTSCHER –
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Changements d’adresses :
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rue de Varenne – 75700 PARIS
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Ils nous ont quittes dernièrement …
Le Général CLAUSSE
Gilbert SOUQUET – le 23/07/2003
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