UCHAC 1970       Par André Cornué  alias bigben  

Au cours d’une partie de golf sur le parcours de l’École de l’Air, j’ai réalisé qu’une page glorieuse de notre armée favorite était assez méconnue !

Cela se passe au printemps 70. Les mécanos que l’on sait malheureux de la condition qui est la leur dans l’armée de l’air, tentent dans ces années là de faire quelque chose pour sortir de l’ornière dans laquelle le commandement les laissent “dégénérer”. En particulier les promos pléthoriques 55,56,57,et 58 passent des examens tous azimuts pour montrer leurs grandes capacités intellectuelles et soutirer aux commissariat une prime pour aider à survivre. Mais cette course compte tenue du nombre de candidatures devient assez infernale, avec de grandes inégalités entre ceux qui ont des loisirs et ceux un peu plus malmenés par leur job. Alors, un leader de la D C M A A propose d’écrire LE “livre blanc” de la condition des mécanos (et télecs) , qui alertera le commandement sur la grande détresse de ce corps. A Mont de Marsan, au CEAM, il y a une concentration de représentants de cette “élite” et si on y ajoute ceux de l’Administration Centrale qui ce déplacent beaucoup vers cette base, cela peut faire une petit nombre bien représentatif des soucis à couvrir ! Alors il organise un déjeuner débats d’abord prévu sur la base , mais finalement déplacé, dans un souci d’indépendance, vers un petit restaurant en bout de piste qui se trouve sur la commune d’UCHAC !
Le commandant du CEAM très ouvert à cette méthode d’expression est invité, mais il décline l’invitation pour que nous soyons plus à l’aise pour remuer nos pbs !

 Le commandant du CEAM très ouvert à cette méthode d’expression est invité, mais il décline l’invitation pour que nous soyons plus à l’aise pour remuer nos pbs !

J’étais de la partie avec au moins un ou deux télecs de notre promo, (je pense au “petit cube” et à Bouchon) et donc un dimanche à midi, nous devions être une soixantaine environ nous faisons ,entre un magret de canard et le pastis landais, les listes de nos malheurs et des solutions que nous souhaiterions voir appliquer pour améliorer notre ordinaire. En particulier j’ai souvenir que l’on réclamait que : comme dans la Marine, le commandement ait le courage moral de nous proposer une perspective de carrière quitte à nous faire comprendre en quelle estime il nous tenait. Un compte rendu est rédigé sur place et un débatteur se propose pour en faire la diffusion ronéotypée avec les moyens, rares à l’époque, qui sont à sa disposition chez DASSAULT à Mérignac à l’antenne Air de cette usine !

Le lendemain je crois ou le surlendemain GRANDE EXPLOSION à MARSAN ,car le chef d’État Major vient de tomber sur le commandant de la base et du CEAM et fou de rage il réclame des sanctions exemplaires à l’encontre des meneurs et de ceux qui avaient participé à ce début de REBELLION ! Il avait (on n’a jamais su comment) récupéré un ex du compte rendu en provenance de Mérignac; Nous avons bien sûr tout imaginé y compris un gus”bien intentionné “qui avait voulu éviter le drame. Mais sa ire devait être communicative car le patron de Marsan plutôt désinvolte dans l’exercice du commandement était, lorsqu’il nous a réuni, dans un état de complète hystérie, il nous a insulté et je crois l’avoir vu baver de rage.

Bien évidemment cela est tombé assez dru, mutations mais surtout une mise en disponibilité par mesure disciplinaire du meneur avec je ne sais combien de jours d’arrêts de rigueur. Le pauvre s’est retrouvé dans le pékin avec une indemnité ridicule et nous nous sommes cotisés pour le soutenir au départ !

Le calme s’est ensuite installé, chacun a continué son chemin, mais l’avertissement a poussé beaucoup de monde “dehors” ce qui pour la majorité d’entre eux, a été une bonne opération. Un des meneurs de Marsan a terminé sa carrière comme Directeur technique d’Air France. Puis il y a ceux qui sont restés malgré la tempête et le premier mécano “quatre étoiles de l’Armée de l’Air” était à UCHAC.

Pour tirer, ce que je pense être la bonne conclusion à cette affaire, le meneur, celui qui s’est retrouvé pékin a tenté un recours en Conseil d’État et il a été blanchi et réintégré avec dédommagement complet : solde et grade, trois ans plus tard ! Il a réintégré l’AA quelque temps puis est vite retourné dans le civil ou il avait fait un bon trou. Quant au chef d’État Major il a été condamné pour “abus d’autorité” tout cela dans la plus grande discrétion, il est vrai qu’il n’était plus en activité.

Au fait il y a aujourd’hui un restaurant intéressant à “visiter “à UCHAC . Je ne garantis pas que ce soit notre affaire qui lui ai valu sa réputation !    TOP 

                                   

                      

                 

             

Dernière mise à jour/ latest updating  30 janv. 2009