9 victoires 

Fernand Bonneton est né le 10 mai 1890 à la Coucourde (Montélimar), Drôme. 
A Evere (Bruxelles), le 24
juin 1922, à 32 ans, il meurt  "d'un accident aérien  stupide - stupide mais pas pour cette période - dans un concours de  chasse aux ballonnets "....D’un point du champ d’aviation, on lâche deux ballonnets tandis que d’un point opposé s’élève aussitôt un avion que le pilote dirige vers les ballonnets dans l’intention de les détruire... !!!  
 Il avait été chargé, avec 5 de ses camarades, de représenter la France au meeting international d’Evere ( Bruxelles), avec des Nieuport 29. Pilotant l’appareil 43, il venait de détruire un ballonnet et s’élançait à la poursuite du second quand l’accident se produisit. On se porta immédiatement au secours de l’infortuné Capitaine qui gisait inanimé au milieu des débris de l’appareil. Transporté à l’infirmerie de l’aviation civile, l’aviateur reçut les soins les plus empressés du docteur Brabant qui constata que le blessé avait une fracture à la base du crâne et les deux jambes brisées .Il fut transporté à l’hôpital militaire et mourut dans la soirée, malgré tous les soins qui lui furent prodigués.  
Madame Bonneton se trouvait sur le champ d’aviation au moment de l’accident ; elle accourut immédiatement au chevet de son mari. Ancienne infirmière au front pendant la guerre, elle ne voulut pas quitter le blessé malgré les prières des assistants. Elle ne se sépara de lui qu’au moment du transfert à l’hôpital. La conquête de l’air (journal belge) - 1er Juillet 1922
Allocution du Commandant Houdemon

Extrait de sa biographie 
Il fait un stage de formation à Juvisy et Châteauroux et obtient son brevet de pilote, sur Gaudron
G3 , le 15 Septembre 1916. Parmi d’autres missions, en 1917, il se distingue en Roumanie comme instructeur et pilote de chasse. En 1918, il demande à rejoindre son vieux compagnon d’armes du début, le Commandant Houdemon à l’escadrille 69 de la 10ème armée. Après l’armistice franco-Allemand, il repart se battre en Pologne et y reçoit une 5ème blessure. En 1920, Capitaine, il rejoint enfin le 1er régiment d’Aviation à Thionville. Il prend bientôt le commandement du 3ème groupe (4 escadrilles).
Sa dernière citation, la 12ème, résume toute sa carrière :
" ... deux fois blessé, deux fois cité dans la Cavalerie. Deux fois blessé, deux fois cité dans l’infanterie. Inapte à cette arme et passé dans l’Aviation, y a reçu une nouvelle blessure, 7 citations et abattu 9 appareils ennemis ". 
***
A cette période pour passer dans l'aviation il fallait être ou blessé ou mauvais !!!

Douze citations, 5 blessures, 9 appareils ennemis abattus, jalonnent sa carrière de cavalier, de fantassin, d’aviateur.  

Parmi les citations :  
" .... Le 22 août 1918, parti seul à l’attaque d’un Drachen, l’a abordé à faible distance et l’a incendié. Emporté par son élan, a traversé le ballon en feu, et bien que brûlé à la face, a réussi à revenir à son terrain avec un appareil désemparé et plusieurs mètres de l’enveloppe du Drachen accrochés à son avion ".  
" ... Le 2 septembre 1918, parti à l’attaque d’un Drachen, est attaqué seul par quatre avions ennemis et bien qu’ayant son avion gravement atteint, abat l’un d’eux...  " 
La chasse aux Drachen,   

Pendant la 1° Guerre Mondiale, Alliés et Allemands faisaient grand usage des ballons d'observation ("Saucisse" chez les Français, "Drachen" chez les Allemands). En effet, il était vital pour les deux camps de pouvoir repérer les mouvements des troupes ennemies et anticiper leurs attaques. En conséquence, les ballons étaient fortement protégés par la chasse et la DCA. Leur destruction  était donc très dangereuse.  autres photos du Drachen ballon d'observation

 

 
L'aérostation : sphériques et saucisses