Dernière
mise à jour/ last updating: 18
juil. 2007
René CHALLE
du groupe
Normandie-Niemen, un nom de légende...
Les 4 fréres CHALLE, pilote de chasse |
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Allocution
d’hommage au colonel René Challe, à l’occasion du
centenaire de sa naissance, le samedi 8 juin 2013,
à Illiers-l’Evêque |
7 victoires [6+1] |
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*** René
Challe est né en 1913 à Besançon (25). Il est décédé le
4 avril 2006 (93 ans) en Normandie. Commandeur de la
Légion d'Honneur (10 citations)
*** Promotion Saint Cyr 1935, choisit l'Armée de l'Air *** Il participe à la Bataille de France avec le G.C. III/7, adjoint puis chef de la 5 Esc. Après une première victoire (sur un Heinkel 111), dans la campagne de France, il a été abattu recevant une balle dans le poumon, il a sauté en parachute mais son pied s'est pris dans le petit hauban qui renforçait la queue du 406, il descendait donc avec l'avion et puis le hauban a fini par lâcher ! Autre souci une fois au sol les paysans du coin sont arrivés en colère et voulait l'achever pensant qu'il était Allemand, ce sont ses injures qui lui ont sauvé la vie ! *** Pour René, nous nous
retrouvons avec deux versions pour son dernier vol.
La mienne vient de René lui même qui me l'a racontée, compte tenu que sa main ne tenait pratiquement plus à son bras je pense qu'il fallait qu'il se pose rapidement car il allait sans doute s'évanouir. Tu te souviens d'ailleurs de la "lead", que l'on mettait dans le réglage de nos canons pour les combats tournoyants, si bien que lorsque l'avion est en palier les obus partent vers le ciel. L'astuce de suivre l'ennemi au moment où il rentrait au terrain était parait-il pratiquée par les deux camps *** 3 récits
*** *** Biographie complète Bien faite sur Ciel de gloire |
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À 16h30, une patrouille triple de Yak-9, menée par le capitaine Challe, décolle pour une mission de couverture dans la région de Vitebsk.
Des appareils ennemis sont signalés par la radio survolant cette
zone. Une fois sur place, des points noirs s'éloignent, refusant
le combat. De retour au bercail, deux Messerschmitt
109 en balade apparaissent à 10 h. Challe scrute
les alentours pour vérifier que ce n'est pas un piège et fonce,
soleil dans le dos, sur l'avion le plus proche. A 100 mètres, il
le tire par en-dessous. Les obus de 37 mm découpent l'aile droite
et l'avion part en vrille. L'autre 109 tente de fuir en piqué,
mais de La Salle, Genès, Querné, Manceau et Monier, sont déjà sur
lui et il succombera au-dessus des lignes amies.
Retour au terrain de Doubrovka avec les deux premières victoires
de l'année 1944. Retour
La nouvelle offensive russe est engagée en Prusse orientale. Tout d'abord engagé dans des escortes de bombardiers, ce qui convient mal au tempérament des pilotes français, le Normandie est employé à des couvertures permanentes sur zone.
Le dispositif Delfino-Perrin, Challe-Émonet décolle du terrain d'Antonovo. Ce dernier doit faire demi-tour, son train ne voulant pas rentrer. Il est 12h35, les trois français aperçoivent des Fw 190 aux environs d'Eydkuhnen. Chacun choisi son
adversaire. L'aspirant Perrin abat immédiatement un Fw 190 et inscrit ainsi la centième victoire au palmarès de Normandie. Le commandant Delfino en touche un qui sera compté comme probable. De son côté, René Challe poursuit en virage serré un pilote qu'il qualifie de "Moustachu". En effet, ce dernier, sachant que son avion vire moins bien qu'un Yak-3, part en retournement au ras du sol. René Challe le colle. L'Allemand, coriace, voyant que son adversaire ne veut pas le lâcher, réduit brutalement les gaz. Pour éviter de le dépasser, Challe effectue brutalement une chandelle, et pique sur l'Allemand en l'assaisonnant au canon. Le Fw 190 encaisse immédiatement le coup. Blessé ou tué, le pilote ne se défend plus. Une dernière rafale, et le chasseur allemand part doucement sur la droite et percute le sol de son aile droite. Le Fw 190 fini sa carrière en une grosse explosion et quelques rebonds au nord-ouest de Pilkallen.*** La dernière mission de René Challe avec la 10e victoire de l'aspirant Robert Marchi
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lien Les pilotes du Normandie-Niemen
Liens
*** Шалль Рене (
Challe Rene ) en russe
*** La
genèse du Normandie-Niemen
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Le Normandie-Niemen, un nom de
légende : celui du groupe de chasse français qui a combattu au
sein de l'Armée Rouge durant la Seconde Guerre Mondiale. Pourquoi
la Russie d'aujourd'hui conserve-t-elle précieusement le souvenir
de ces jeunes "Grognards du Général de Gaulle", une petite
centaine de pilotes amoureux de l'avion et épris de liberté ? Quel
mystère renferme l'avion englouti de Bivalka, l'un des 26 "yak"
franco-russes disparus corps et biens derrière les lignes ennemies
en 30 mois de guerre ?
Les réponses sont dans ce voyage "spatio-temporel" qui nous
transporte au coeur de l'aventure, hier comme aujourd'hui, en
Russie comme en France...
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Allocution d’hommage au colonel René Challe, à l’occasion du centenaire de sa naissance, le samedi 8 juin 2013, à Illiers-l’Evêque Monsieur le Maire d’lliers-l'Evêque et vos conseillers municipaux, messieurs les présidents d'associations patriotiques et vos porte-drapeaux, mesdames et messieurs les membres de la famille Challe, mesdames, messieurs, chers amis. Nous sommes réunis aujourd'hui afin de rendre hommage au colonel René Challe, qui repose ici en sa dernière demeure. Il m'a semblé difficile, voire inconcevable, de retracer la vie de René Challe sans évoquer la figure de son frère aîné de 2 ans, Maurice, tellement la vie et le parcours de ces deux hommes sont étroitement liés. René Challe est né le 6 juin 1913 à Besançon, dans le Doubs. Il est le neveu du commandant Maurice Challe, originaire de Guipavas, dans le Finistère, qui fera la première liaison aérienne Paris – Brest en 1914 et qui trouvera la mort en service commandé en 1916. Ancien élève de Saint-Cyr, promotion « Maréchal Lyautey » (1935-1937), prévu pour le 5ème Régiment de tirailleurs marocains, René Challe préfère s’engager dans l’armée de l’Air, le 1er octobre 1937; suivant ainsi les traces de son frère aîné Maurice, engagé dans l'aviation en 1933 et breveté pilote en 1936. René Challe est admis comme stagiaire au centre école de Versailles. Le 6 juin 1938, jour de ses 25 ans, le sous-lieutenant René Challe est breveté pilote. Il reçoit son affectation pour le groupe de chasse III/7. A la déclaration de guerre, le lieutenant Challe est adjoint au commandant de la 5ème escadrille. Il prend une part active à la campagne de 1939-1940 avec le G.C. III/7 qui est équipé de Morane 406. Le 9 mai 1940, il est crédité d’une victoire sur un Heinkel 111, mais celle-ci lui sera comptée seulement comme probable. Son premier avion officiellement abattu manque de lui couter la vie. En effet, le 15 mai 1940, il abat un Dornier 17 au nord de la forêt d’Argonne, mais son Morane 406 est touché à son tour. René Challe est grièvement blessé par une balle qui se loge dans son poumon droit. Son avion en feu, il réussit à s’extraire de la carlingue. Tombé à proximité d’une formation d’artillerie, il est évacué sur l’hôpital de Bar-le-Duc d’où il assiste à l’effondrement de l’armée française. Démobilisé en novembre 1942, il est résolu à quitter le sol national pour reprendre la lutte aux côtés de ceux qui essaient de faire reculer les armées allemandes. Le 21 août 1943, en compagnie de son frère Maurice et de huit autres pilotes, il quitte Lourdes et s’enfuit de France en franchissant la frontière espagnole. Arrêtés, les fugitifs sont incarcérés à la prison de Barbastro le 26 août, puis transférés au tristement célèbre camp de Miranda le 26 octobre. René et Maurice sont ensuite dirigés sur Malaga le 26 novembre suivant. De Malaga, ils embarquent trois jours plus tard à bord du navire "Gouverneur Général Lépine" à destination de Casablanca, au Maroc, où ils arrivent le 1er décembre 1943. Affectés provisoirement au Dépôt du personnel n° 209 de Casablanca, les frères Challe se portent alors volontaires pour faire partie des renforts envoyés sur le front russe et sont affectés au groupe de chasse « Normandie » le 21 janvier 1944. Ils rejoignent leur nouvelle unité à Toula, en Russie, le 18 mars 1944. Le 28 avril suivant est crée la 4ème escadrille « Caen », dont le commandement est confié au capitaine René Challe. Le 26 juin de cette même année, René Challe obtient sa première victoire dans le ciel soviétique en abattant un Messerschmitt 109 à l’ouest de Vitebsk. Le mois d’octobre offre au capitaine Challe les moyens d’étancher sa soif de revanche. En douze jours, du 10 au 22 octobre 1944, il accroche trois Focke-Wulf 190 et deux Messerschmitt 109 à son palmarès. Le 16 décembre 1944, il quitte le commandement de la 4ème escadrille pour prendre celui de la 1ère escadrille « Rouen ». Le 17 janvier 1945, au cours d’un combat au-dessus de Goumbinnen, il obtient son ultime victoire mais, celle-ci lui coûte aussi cher que son premier succès aérien. Touché à son tour par un Focke-Wulf 190, il est grièvement blessé au bras gauche. René Challe parvient néanmoins à rejoindre ses lignes et à poser son appareil à quelques mètres de son PC. Il lui faut rassembler toute son énergie pour s’opposer à l’amputation que semble juger inévitable le chirurgien qui l’a pris en charge. Pour René Challe, la guerre se terminera à l’hôpital. Le 27 mars 1945, René Challe a la profonde douleur de perdre son frère. Ce jour-là, le sous-lieutenant Maurice Challe disparaît lors d'un combat aérien dans la région de Pillau en Prusse-Orientale. Agé de 33 ans, Maurice Challe a le triste privilège d'être le dernier pilote de « Normandie-Niémen » à trouver la mort en opération aérienne. A la Libération, le commandant René Challe est affecté à la présidence du gouvernement provisoire de la République française. Du 6 janvier 1946 au 1er août 1947, il commande le G.C. II/3 « Champagne ». Détaché, en novembre 1947 à l’état-major du contre-amiral commandant la division porte-avions à Hyères, il occupe le poste d’officier de liaison. De novembre 1949 à novembre 1950, il suit les cours du Centre d’enseignement supérieur aérien, puis de l’Ecole supérieure de guerre aérienne. A sa sortie, il entame une carrière en état-major qui le conduit successivement au 3ème et 4èmebureau. Promu lieutenant-colonel en avril 1951, il est nommé en septembre de la même année à l’état-major particulier de Pierre Morel, secrétaire d’État à l’Air. En octobre 1954, il prend le commandement de la base aérienne d’Oran-La Sénia, en Algérie, jusqu’en 1957. Entre-temps, le 1er octobre 1955, il est promu colonel. En septembre 1957, il retrouve le Centre d’enseignement supérieur aérien, qu’il quitte cinq mois plus tard pour devenir chef de la branche « Doctrine » de la division « Plans and Policy » du SHAPE (Grand quartier général des puissances alliées en Europe), poste qu'il occupe jusqu’en 1959. Il est ensuite stagiaire au Centre des hautes études militaires et à l’Institut des hautes études de défense nationale. Le 29 août 1960, il est affecté à l’Inspection générale de l’armée de l’Air. Début mai 1961, le colonel René Challe quitte de son plein gré le service actif et cette armée de l’Air qu'il a servi avec ardeur et passion pendant vingt-quatre ans. Le 1er juillet 1964, René Challe est admis à faire valoir ses droits à la retraite. Crédité de 9 victoires aériennes, dont 8 homologuées, le colonel Challe est titulaire des plus hautes distinctions militaires françaises et soviétiques, dont la Légion d’honneur, la Croix de guerre 39-45, l’Ordre du Drapeau Rouge et l’Ordre de la Guerre pour le salut de la Patrie. René Challe est décédé le 4 avril 2006, deux mois avant de fêter ses 93 ans.
Mesdames et messieurs, pour conclure cet hommage, je souhaiterai m'adresser plus particulièrement aux jeunes générations et leur délivrer le message suivant : "surtout ayez bien conscience que c'est grâce à de jeunes hommes tels que les frères Challe, qui ont combattu, parfois jusqu'au sacrifice suprême, que nous avons, que vous avez la chance de vivre aujourd'hui en liberté. Vous ne devez pas les oublier; nous ne les oublierons pas !" Je vous remercie de votre attention.
Yves Donjon Documentaliste du "Mémorial Normandie-Niémen"
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