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-L’environnement -Les "Low-cost" -Quelques faits marquants |
Debriefing de fin d’année ‘ L’environnement * Puis, alors que nous sommes tous à la merci d’épidémies (SARS, vache folle, grippe, hépatite, légionellose, ..) ; d’éruptions volcaniques (Nyiragongo, Montserrat) ; de tremblements de terre (celui de Bam, en Iran, vient de faire plus de 40.000 morts) ; d’attentats terroristes, etc..., nos politiques se font la "gueguerre"[a], dans un débat passionnel du port du voile, repris et amplifié par tous les médias. La vie politique est ainsi faite que l’on débat sur le sexe des anges, alors que la coque du bateau fuit de toutes parts (déficit budgétaire ; médecine hospitalière manquant de moyens, de chirurgiens et d’infirmières ; évasion des capitaux et des élites ; 46.000 entreprises ont mis la clé sous la porte en 2003 ; etc...). Ainsi, dans nos démocraties - quasiment toujours composées de deux camps opposés et sensiblement de même force - les élus se déchirent plutôt que de se rassembler, face aux multiples problèmes à résoudre. * Ce sont également les scandales financiers qui nous interpellent et je n’en cite que quelques-uns :
* Comment ne pas être choqué par le nombre et l’importance de ces malversations dont les désastreuses conséquences ne touchent essentiellement que les actionnaires (généralement des "petits porteurs") et les personnels ? * Également liées à ces affaires, les rémunérations des hauts dirigeants retiennent l’attention. * Comment accepter des sacrifices quand on voit des patrons multiplier leurs rémunérations par dix, tout en s’attribuant des plans de stock-options à des moments favorables pour eux ? Certes les indemnités de départ accordées dans le cadre d’une "bonne gouvernance" sont légales, mais ne deviennent-elles pas anormales (incongrues, indécentes), dès lors que l’entreprise a été vidée de sa substance ? * Comment admettre qu’un Président reçoive une prime de 4 millions d’euros, après avoir lésé les actionnaires et mis au chômage des milliers de salariés ? * Comment ne pas s’étonner de la crise de confiance qui s’installe envers nos dirigeants, qu’ils soient d’entreprises ou politiques ? * Comment ne pas être inquiet, face à une Europe qui se cherche ? Simple zone de libre échange, Fédération d’Etats indépendants ou Etats-Unis d’Europe ? Le fiasco du récent Conseil européen (13 décembre 2003) consacré au projet de Constitution, est un signal d’alarme. Or, dix autres pays vont prochainement être intégrés. On imagine aisément la multiplicité et la complexité des problèmes posés et des défis à relever : règles de l’unanimité ; de la majorité qualifiée ; refondation d’un nouveau pacte de stabilité ; politique de l’emploi ; harmonisation fiscale et sociale ; politique étrangère et de la sécurité, etc... * Cela nous amène, tout naturellement, au mouvement de mondialisation de l’économie qui a contribué à l’émergence d’une mondialisation de la contestation. Les antimondialistes, puis les altermondialistes, ont pointé les dysfonctionnements du nouveau système économique mondial. Ils dénoncent les excès de la mondialisation libérale, matérialisée par les élites mondialisées, maîtres du monde, qui se retrouvent annuellement dans des endroits hyper-protégés. On ne peut nier que beaucoup de leurs concepts sont désormais incontournables, comme la notion de bien public mondial pour l’eau, le partage du savoir médical, le développement durable, etc.... * Comment ne pas s’offusquer de tels dysfonctionnements, alors que des milliers d’employés perdent leur emploi, du fait de la délocalisation ou des, tristement connues, mesures de restructurations ; alors qu’en moins d’un an, plus de 400 suicides sur le tracé ferroviaire de la SNCF sont à déplorer ; alors qu’une mère au chômage est poursuivie pour avoir chipé, pour ses deux petits enfants, quelques fruits sur l’étal d’un magasin ? * Finalement, si les méfaits du protectionnisme sont bien connus, il n’en reste pas moins que ceux de la mondialisation existent, eux-aussi. Or, entre ces deux options extrêmes, où se trouve le "happy medium" ? * Au fait, pourquoi ce survol de notre environnement ? Tout simplement, parce que le destin du transport aérien y est fortement lié, que ce soit à court, moyen ou long-terme, ce qui nous donne une transition pour présenter, brièvement, quelques commentaires de fin d’année, en débutant par les "Low-cost", au sujet desquelles de nombreuses questions m’ont été posées. TOP * Enfin, la réponse est apportée à la
question de savoir comment de tels bas tarifs pouvaient être pratiqués
? Eh bien, par l’innovation consistant à demander aux aéroports en
mal de développement, la participation aux frais, tant des équipages
que de marketing de la compagnie. C’est ainsi que l’accord de
subvention (560.000 euros par an) conclu avec la CCI de Strasbourg [b]
a permis à Ryanair de proposer un tarif de 19,90 euros pour un aller
simple Londres-Strasbourg. * En Belgique, également, le torchon
brûle. La Commission européenne devrait décider, très prochainement,
si les avantages financiers consentis à l’aéroport de Charleroi (2
millions de passagers en 2003) constituent, en fait, des subventions
publiques illégales [c] provoquant une grave
distorsion de concurrence. Elle aura à préciser de quelle distorsion
il s’agit et rechercher si ces types de subventions (permettant de
desservir des aéroports secondaires et de répondre à une importante
demande des passagers) ne sont, finalement, pas profitables, sur les
plans économique et financier (revenus du tourisme), pour les régions
concernées ? [d] * Parmi les aspects positifs, il convient de retenir que Ryanair :
* Parmi les aspects négatifs - indépendamment du fait que Ryanair a été condamnée (en juin 2003, au Danemark) pour affichage mensonger de ses tarifs - ce qui est important à retenir, c’est le manque de pérennité des lignes ouvertes. En effet, Ryanair à informé les aéroports de Clermont et de Reims qu’en dépit des subventions touchées auprès des collectivités locales, elle arrêterait bientôt les liaisons avec Londres, au motif que le taux d’occupation était devenu inférieur à 80%. D’ailleurs, d’autres "Low-cost", n’ayant pu assurer des taux d’équilibre, ont disparu de l’échiquier, mettant ainsi de nouveaux employés au tapis et laissant une demande de passagers non satisfaite. * Sans être taxé de nostalgique d’une époque surannée, constat doit être fait que ces gaspillages en personnels et en moyens ainsi que ces dysfonctionnements, ajoutés au peu de garantie du lendemain, étaient des désagréments inconnus avant la "deregulation". Quant aux subventions de l’Etat (bien que moindres que celles imposées d’urgence par l’existence de situations dramatiques au plan national), elles étaient les garantes de la pérennité du service pour les passagers et la garantie de l’emploi pour le salariés. * À ce stade, que peut-on pronostiquer quant à l’avenir des "Low-cost" ? * En ce qui concerne les grandes compagnies :
* En ce qui concerne les "Low-cost" :
‘ Quelques faits marquants TOP * Air Canada: Après la disparition de la Sabena et de Swissair, Air Canada [g] a choisi comme repreneur "Victor L I" (à 21%), une société d’hommes d’affaires canadiens, originaire de Hong-Kong. Après un plan drastique de restructuration, environ 800 millions de dollars ont déjà été économisés en coût de main-d’oeuvre, via de fortes réductions de salaires et de suppressions d’emplois. Ce qui est déplorable, c’est d’entendre dire - une nouvelle fois - que la nouvelle bonne santé déclarée de la nouvelle structure a été obtenue grâce à de telles décisions, dont les effets positifs ne sont valables qu’à très court-terme ! Je ne referai pas, ici, la démonstration de leur inanité, dès lors que l’on s’intéresse au moyen et au long-terme, tant cela est évident pour toute personne de bonne foi. * Construction aéronautique : Airbus a le vent en poupe, ayant gagné la majorité des commandes de nouveaux avions en 2003 (58 % du nombre d’ordres passés jusqu’à fin octobre, et même 71 % en valeur). Mais, surtout, pour la première année, Airbus aura livré aux compagnies aériennes davantage d’avions que Boeing (300 contre 280). De plus, Airbus envisage de construire une usine aux États-Unis, en vue de s’associer à un partenaire américain pour construire des avions ravitailleurs en vols ou des appareils de surveillance électronique, afin de devenir un fournisseur de l’US Air Force [h]. * Compagnies américaines sanctionnées : Aux Etats-Unis, en un an, 9,4 millions de dollars d'amendes pour "safety violation" ont été dressées contre des compagnies aériennes, soit une augmentation d’au moins 80 % par rapport à l’année précédente. Qui oserait, encore, aujourd’hui, prétendre qu’il n’y a pas de lien entre la "deregulation" américaine et la sécurité aérienne ? * Le réseau français. Après les disparitions d’Air Normandie, d’Air Bretagne et de R.Lines, 2003 a vu celles d’Air Lib, d’Aéris, de L.Air, d’Air Jet, sans oublier les délicates situations dans lesquelles se trouvent Air Littoral et Euralair Horizons. Il est de plus en plus difficile de se faire une place au soleil dans le paysage aéronautique français. La solution est claire. Comme aux Etats-Unis, pour survivre, il faut être filialisé ou rattaché à une "major". Le mouvement est à la constitution de monopoles, de plus en plus puissants, dont les effets pervers sont bien connus et inutiles à rappeler, ici. * La sécurité aérienne Terminons par une très bonne nouvelle. Au
niveau du transport aérien mondial, l’année 2003 n’a enregistré
que 25 accidents aériens majeurs ayant causé la mort de 677 passagers
et membres d’équipage, ce qui est un record. Par comparaison, la
deuxième année la plus sûre, celle de 2001, avait enregistré 35
accidents d’avions de ligne. [j]. — *** --- Nos citoyens ont le moral en baisse. Qui, quand et comment prendre tous ces problèmes à bras le corps, afin de s’orienter vers un monde plus humain, plus chaleureux ? Face à un capitalisme qui semble avoir oublié toute éthique, notre voeu, pour cette nouvelle année, est celui de l’espérance d’une prise de conscience internationale, pour l’émergence d’une véritable économie sociale de marché, dans laquelle le destin des êtres humains serait prioritaire par rapport aux spéculations financières. TOP — *** --- .- Bien sûr, cela, indépendamment de toutes les autres décisions prises par les gouvernements successifs, lesquelles peuvent être considérées comme efficaces, inutiles, voire non appropriées, selon les sensibilités politiques de chaque citoyen.b.- En fait, une enveloppe de 1,4 millions d’euros par la CCI, la Communauté urbaine de Strasbourg, la Région et le Conseil Général du Bas-Rhin. c.- 8,7 millions de dollars de subsides accordés depuis 2001 pour les droits d’atterrissage, les coûts de main-d’oeuvre et de marketing et réduction de la moitié des redevances d’atterrissage... d.- Une enquête a fait ressortir que l’utilisation par Ryanair de l’aéroport international Prestwick de Glasgow génère jusqu’à 150 millions de dollars pour l’économie écossaise. 200 emplois avaient été créés localement à l’aéroport de Strasbourg et 3.000 emplois indirects à Charleroi. e.- Tous les sièges seront assignés à l’avance. Les clients de United pourront cumuler des miles sur leur compte Mileage Plus, en empruntant les vols "Low-cost", les produits Easy (tels qu’EasyCheck-in et EasyUpdate), seront également proposés aux passagers. f- Indépendamment des grands aéroports, il reste encore plus de 400 aéroports commerciaux en Europe, avec ceux des 10 nouveaux pays qui vont rejoindre l’Union européenne cette année. Mais le problème de la subvention restera posé ! g- Placée sous la production de la loi sur les faillites (chapitre 11) jusqu’au 31 mars 2004. h.- Rappelons les faits suivants : Boeing avait finalement remporté le formidable contrat (22 milliards de dollars) de cent avions ravitailleurs pour l’US Air Force, après avoir proposé des prix légèrement inférieurs à ceux d’Airbus, et ce, grâce à la complicité de la responsable des achats (haute fonctionnaire issue du Pentagone). À la suite de cette "triste affaire", Boeing, n’a pas hésité à la licencier... ainsi que son Président ! i- "Please bear in mind that human factors does not mean "pilot error"; in human factors it is important to determine which mistakes were made, why, under what circumstances, etc...". j.- Ce samedi 3 janvier, alors que je mets le point final à cette chronique, c’est un dramatique accident aérien qui se produit en tout début d’année. Il s’agit d’un Boeing 737 de la compagnie privée égyptienne Flash Airlines, qui s'est abîmé, ce jour, en mer Rouge, à environ 12 km au sud de "Charm el Cheikh", station touristique située à l'extrémité sud de la péninsule du Sinaï. Cet accident a causé la mort de 148 personnes, dont 133 touristes français. |
Bonjour,
1°.- Ma chronique : "Debriefing de fin d’année 2003" * En cette fin d’année - époque des bilans - je résumerai les préoccupations de plusieurs de mes lecteurs, portant, essentiellement, sur notre environnement et sur quelques-uns des événements touchant plus directement le transport aérien 2°.- Où lire cette chronique? Afin de vous
éviter
d’entrer dans un
site pour la rechercher, elle
figure à la suite de cette Lettre. Bien sûr, vous pouvez
également
la lire - mieux formatée - sur les principaux sites habituels,
qui
chacun en fonction de sa spécificité vous apportera
d’autres
informations susceptibles de vous intéresser : 3°.- Ouvrages * "NON À L’OUBLI" de Jacques Noetinger, journaliste et historien bien connu. (Nouvelles Editions Latines). Ouvrage à lire pour connaître, mesurer la somme d’initiatives, d’innovations et de succès dus à nos ingénieurs et à nos équipages, tout au long du XXème siècle. Sans prétendre mentionner tout ce qui, en France, a eu un retentissement international, ce livre offre un large éventail de succès qui se sont succédés dès le début de la conquête de l’air et n’ont cessé de marquer l’essor prodigieux de l’aviation. * "À La Conquête du Ciel, l'épopée de R.F. Meyer", son auteur : Marie-José Fourniat-Becker. 305 pages, dont un cahier photos de 18 pages noir et blanc et couleurs, 20 euros (franco métropole: 23 euros) Editions EGC. 4°.- Site: www.boutique.aero
(Cedric LEMAITRE cedric@boutique.aero) — *** --- Avec mes meilleurs voeux pour 2004. Bien cordialement. Jean Belotti PS-1 : Si vous connaissez des personnes intéressées par l'aérien, continuez à me communiquer leurs adresses E-mail, afin qu'elles soient automatiquement et gracieusement destinataires de mes "Lettre" et "Chroniques" bimestrielles. PS- 2: Pour être certain de ne pas vous importuner, si vous souhaitez ne plus figurer dans les listes de mes correspondants, il vous suffit de cliquer sur jean.belotti@wanadoo.fr en tapant "FIN" dans la case objet. TOP |
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