![]() |
|
-On
peut comprendre -Mouvements expliqués, mais sont-ils justifiés ? -Quid du droit de grève ? -Premières victimes : les usagers des transports ![]() |
Las d’apprendre:
- les scandales à répétition qui ébranlent
l’univers des affaires (mensonges, pots-de-vin, délits d’initiés,...)
qui ont fait la Une des médias (Crédit-Lyonnais ; Enron ;
Vivendi ; France Telecom ; Elf ; AirLib ; Aérolyon (a) ; etc...),
et dont les montants se comptent par dizaines de milliards d’euros,
- la gabegie des aides françaises à l’Afrique qui
coûte à la France (généreuse et solidaire) 5
milliards d’euros par an, pour financer des programmes souvent inadaptés
ou pharaoniques et enrichir des dictateurs,
- la fermeture de plusieurs établissements dont, par exemple
et sans prévenir, l’usine de Metaleurop,
- le montant des salaires de certains patrons qui, en une trentaine
d’années sont passés de 40 fois à 1.000 fois celui du
salaire moyen d’un ouvrier,
- les milliers de salariés qui - malgré l'espérance
de vie en constante augmentation - atteignent le troisième âge
sans pouvoir en profiter pleinement, du fait de séquelles d’incidents
ou accidents survenus pendant leur carrières professionnelles, lourd
tribut payé à la croissance (b),
- etc..., etc...
il est compréhensible que les travailleurs d"en bas", écoeurés de ces dysfonctionnements et anomalies, soient contraints de descendre dans la rue pour manifester leur mécontentement et exiger que "ça change ", en recourant aussi à la grève, pour se faire entendre !
Mouvements expliqués, mais sont-ils justifiés ? TOP
Si cela "explique", cela ne "justifie pas" pour tout autant ! En
effet, faut-il accepter que ce soient les manifestations populaires qui imposent
leurs slogans ?
La voie d’expression des aspirations de la population n’est-elle
pas celle des élus de la Nation, à tous les niveaux décisionnels,
de celui de la Commune à celui du Gouvernement, en passant par toutes
les Institutions décentralisées ?
Depuis des décennies, les faits montrent, d’une part que
ces manifestations ne représentent pas la majorité du peuple
(critère de référence de la démocratie) et d’autre
part qu’elles débouchent, souvent, sur une radicalisation des mouvements,
accompagnée des habituels saccages et actes de vandalisme, rendant,
d’ailleurs, la manifestation impopulaire et risquant, en plus, de déboucher
sur la chienlit.
Bien évidemment, il n’est pas question, en quelques lignes,
d’aborder le fond des revendications en cours (les retraites, la décentralisation
dans l’enseignement, etc...). En revanche, force est de constater que des
problèmes ont été clairement posés et pris à
bras le corps par le gouvernement.
Est-ce vraiment une régression sociale de proposer des solutions,
après avoir démontré qu’un "droit acquis" ne pourra
pas être maintenu en l’état et qui si de nouvelles dispositions
ne sont pas prises, ce "droit acquis" disparaîtra totalement, à
plus ou moins brève échéance ?
Quant aux dispositions prises par le gouvernement, non seulement
il n’y a pas unanimité des syndicats, mais des contre-manifestants
se sont exprimés : "Non au blocage. Oui à la nécessaire
réforme indispensable, car l'évolution démographique
ne permettra bientôt plus d’assurer la pérennité du
système actuel" ; "Une trop grande inégalité
entre le public et le privé". "Attitude irresponsable des
syndicats - aussi vindicatifs qu'ils sont peu représentatifs - qui
prennent le pays en otage pour défendre des intérêts
catégoriels. Ils nous parlent de défense du service public,
or ils arrêtent les transports en commun, bloquent les rues avec leurs
défilés et empêchent les étudiants de passer
leurs examens. Pourtant, ils ne représentent que 5% des salariés"
; "Prise en otage par les fonctionnaires et les syndicats de l'économie
nationale" ; "Abus des grèves à répétitions,
payées par nos impôts" ; "Il faut faire sauter ce verrou
syndical qui entend dicter sa loi au Gouvernement, élu par les Français
et privilégier les intérêts de ses adhérents,
protégés et déjà bien pourvus, sur l'intérêt
général".
Au sujet de la SNCF, un de mes lecteurs s’insurge et écrit
: "Ils osent se mettre en grève et prendre les usagers (le mot
client n'existe pas à la SNCF) en otage et on laisse faire..."
et joint les informations suivantes (lues également dans un quotidien)
:
* Subvention annuelle de l'État : 75 milliards de francs,
soit un Crédit Lyonnais tous les deux ans, avec nos impôts.
* Financement des retraites : 14 milliards de francs, toujours
avec nos impôts.
* Dette à financer : 232 milliards de francs.
* Situation d'un conducteur de TGV : salaire de 14.000 francs net
en début de carrière, à 32.000 francs net en fin de
carrière.
* Plus : prime de fin d'année ; prime de travail (restons
calme !) ; prime de parcours ; prime de TGV ; prime de charbon (vous lisez
bien !) ; gratification de vacances (restons calme !) ; gratification annuelle
d'exploitation ; indemnités pour heures supplémentaires ;
allocation de déplacements (non imposable) ; etc...
* Horaire de travail : 25 heures par semaine (vive les 35 heures
!). * Pour un conducteur TGV de 40 ans, le salaire net annuel (toutes primes
et avantages confondus) s'élève à 490.000 francs (source:
vie du rail 2002).
* Retraite à 50 ans.
* Soins gratuits (sur leur temps de travail) auprès d'un
des 15.900 établissements de soins agrées où ils sont
couverts à 100%. * Autres privilèges : Gratuité des
transports pour les agents et leur famille ; Comité d’entreprise
très généreux et, surtout, "Emploi à vie".
Un autre adhérent m’envoie un long article comparant les avantages des salariés privés à ceux des fonctionnaires (c). Ainsi, les travailleurs - au sens large du terme - passent leur temps à comparer les différentiels de leurs statuts, au lieu de collaborer en vue d’une modification du système en place, vers des dispositions plus équitables et dont la pérennisation serait assurée.
Il est vrai que le droit de grève est inscrit dans notre
Constitution. Il est vrai, également, qu’aucun gouvernement - de
droite comme de gauche - n’a eu la volonté (pour ne pas dire le courage)
de s’y frotter, ne serait-ce que pour y apporter des aménagements,
dans l’intérêt, non seulement des travailleurs, mais également
dans celui de la France.
Tout dernièrement, un député (de droite) à
proposé d’autoriser les grèves, mais uniquement dans la journée,
afin que le matin et le soir, les moyens de transport habituels (bus, trains,...)
puissent amener, puis ramener de leur lieu de travail des millions de salariés.
Un député (de gauche) a répondu, à la télévision,
qu’il n’était pas question de toucher au droit de grève.
Et pourtant, comment admettre qu’un groupe restreint de salariés
- quel que soit le métier et quelle que soit la nature de la revendication
- puisse bloquer l’économie d’un pays tout entier, en immobilisant
des millions d’autres salariés !
Journellement, les médias nous montrent que les grèves
actuelles ont conduit à un "ras le bol" d’une grande partie de la
population. En effet, dès lors qu’une grève sectorielle pour
défendre des intérêts corporatifs met un coup d’arrêt
à l’économie du pays, il y a de quoi s’indigner. D’où
ce "ras le bol" cité qui est également celui de plusieurs
de mes lecteurs.
Premières victimes : les usagers des transports TOP
Les perturbations sur les réseaux SNCF et RATP ont été
extrêmement pénalisantes pour des millions de personnes ne
pouvant se rendre à leur lieu de travail ou profiter d’un repos de
fin de semaine. La télévision nous a montré des centaines
de passagers s’engouffrant dans des TGV, en infraction totale avec les règles
les plus élémentaires de sécurité !
L'Union des transports publics (UTP) a dressé un désastreux
bilan sur les grèves frappant les réseaux de transport public
urbain de province.
Quant au transport aérien, déjà fragilisé
par les attentats du 11 septembre 2001, l’épidémie SRAS et
la guerre en Irak, c’est une perte de 25 milliards de dollars qu’il a enregistrée
pour 2001 et 2002. Avec la baisse de trafic constatée en début
d’année, les mouvements de grèves actuels de la navigation
aérienne, des personnels au sol, contribuent à aggraver la
situation.
Ajoutons que sont également touchées toutes les activités
périphériques reliées aux différents modes de
transports et au tourisme.
"La liberté des uns s’arrête ou commence celle des autres".
===
(a) - La Compagnie
aérienne AEROLYON faisait partie, jusqu'en novembre 2001, du groupe
Nouvelles Frontières (TUI PREUSSAG, aujourd'hui). TUI a décidé
de mettre la compagnie en redressement judiciaire, après avoir enregistré
une dette de 65 millions de francs. Un repreneur a été désigné,
en mai 2002, mais il n’a effectué aucun vol ! C'est sur l’initiative
des personnels que le Tribunal de commerce de Lyon a été saisi
et a, de nouveau, remis la compagnie en redressement judiciaire. C'est alors
qu’ayant trouvé d'énormes anomalies et bizarreries, le personnel
a déposé des plaintes pénales pour escroquerie au jugement,
etc....amenant à démasquer un escroc international qui, aujourd'hui,
est en prison. D’autres importantes personnalités sont aussi impliquées
dans cette triste affaire qui a mis au chômage 250 salariés,
abusés par un grand groupe nE°1 du tourisme!!!
(b) - Rapport de l’OIT (Organisation Internationale
du Travail): Chaque année dans le monde, 270 millions de salariés
sont victimes d'accidents du travail et 160 millions contractent des maladies
professionnelles. L'étude révèle que le nombre de travailleurs
morts dans l'exercice de leur métier dépasse, par an, les
2 millions. Chaque jour, donc, le travail tue 5.000 personnes, chiffre estimé
être au dessous de la réalité ! Rien qu’en France, chaque
année, selon la CNAM (Caisse Nationale d'Assurance-Maladie), 780
salariés sont également tués par leur travail, soit
plus de 2 par jour ! Il y a environ 1.350.000 accidents du travail, ce qui
correspond à 3.700 victimes par jour, soit, pour une journée
de huit heures, à 8 blessés par minute !
(c) - Le privé actif paie 50%
de plus que le fonctionnaire actif, tandis que le fonctionnaire en retraite
touche 60% de plus que le retraité privé, etc...
TOP
Bonjour, 1°.- Ma chronique de juin L’actualité nous prend à la gorge et il est impossible de ne pas être interpellé par les manifestations et grèves qui viennent de déclencher, dans toute la France, un raz-de-marée de "ras le bol", des utilisateurs des modes transports. Plusieurs d’entre-vous m’ayant d’ailleurs contacté à ce sujet, ma chronique de ce mois a donc pour titre "Grèves et Transports". 2°.- Où lire cette chronique? 3°.- Les "Familles de l'attentat du DC10 UTA en colère
!" B.- Si ce sont les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne
qui sont visés : Cette histoire montre que vivant en France, travaillant pour une société française ou utilisant un moyen de transport français, nous devons tous nous considérer comme des cibles potentielles particulièrement intéressantes pour des terroristes : risque faible pour fort impact médiatique". 4°.- Musique Bien cordialement et bonnes vacances d’été. Jean Belotti
PS-1
: Si vous connaissez des personnes intéressées par l'aérien, continuez à me
communiquer leurs adresses E-mail, afin qu'elles soient automatiquement
destinataires de ma Lettre bimestrielle. |
RETOUR CHRONIQUES JEAN BELOTTI
OU
Tables des matières