Popote des Ailes  Raymond de PHILIP   
DEJEUNER DU 6 mai 2003
        retour popote  ou retour 

avec un très bel article retraçant l’histoire de la Popote des Ailes.  

27 convives :

Yannick ALFARO – Roger BARçON – Gérard BARTHELEMY – François BISWANG – M. et Mme Lucien BRAS – Pierre CHALAOUX –. Georges CHOISNE – Bernard COUSIN – Raymond DEFER – Philippe DOUAY – Jean FOURNIER – Georges FRANçOIS – Guy JARNO – Colette JOUSSE – Jean KISLING – Henry-Pierre MARQUIS – Bernard LE MASSON – Claude PERREARD – M et Mme Pierre PETREL – M. et Mme Raymond de PHILIP – Jean-Jacques RENARD – Yves SAUNIER – Charles TRAUTTMAN – Bernard VIOLETTE  

Excusés :

Raymond AUFFRAY – Henri AUBERTIN – Etienne BAILLAIS – Georges BARBANCHON – Gérard BOBIN – Bernard BOUCHEJean-Paul CARPENTIER – Marcel CATILLON – Roger COTTET – Philippe COUPET – Bernard CRAMPEL – Robert DENIZE – Pierre DENNEZ M. et Mme Gérard DUGUET Claude FERLIE – Jean FEZANS – Louis FLAMENT – Roger FONTENEAU – M. et Mme Alain GARLOT – M. et Mme Georges GERFAUT – Michel GOUMAZ Général Yvon GOUTX Jean GUERREAU – Jean-Claude GUIGNARD Roger HABERT – Jacques HABLOT – Jacques HAMELIN – Paul JOUART – Jeno KISS – Maurice LERMINIER – André LEVAVASSEUR – Bob MALOUBIER – Claude MARTHON – Monique MIQUEL-MONTCOMBLE – Raymond MORINEAU – M. et Mme Roland MOTAIS de NARBONNE – Georges OBADIA – Raymond PETIT – Jean-Louis PETITJEAN – Amédée PASSEMARD – Jean PHILIPONA – François PORTANELLI – Joseph ROBIN – Jean ROLLAND – Michel SALMON – Alexandre SANCHIS – Reynald SOLAL – Marcelle STECH – Lucien TIELES – Jean-Claude VEBER et quelques autres qui voudront bien pardonner l’oubli de leur nom.  

Nous adressons tout d’abord nos plus vives et plus chaleureuses félicitations à Gérard DUGUET pour sa nomination dans l’ordre de la Légion d’Honneur.

Nous remercions ensuite le capitaine Henry-Pierre MARQUIS officier chargé des traditions de la B.A. 107, que nous avons eu le plaisir de recevoir lors de notre Popote du 6 mai et que nous espérons bientôt et souvent, qui a écrit et publié dans le journal de la Base un très bel article retraçant l’histoire de la Popote des Ailes. Cet article, en cours de parution, sera illustré de photos en couleurs extraites de Livre d’Or de la Mémère, qu’il est aller faire au musée de l’Air et de l’Espace Peut-être cela donnera-t-il l’idée à quelques-uns uns de ses lecteurs de venir nous rejoindre.

Vous pourrez déjà lire ce texte ci-après ce compte-rendu. 

LA POPOTE DES AILES

Il semble que la "Popote des Ailes" soit née pendant la première guerre mondiale, à l’époque où le terrain de Villacoublay abritait quelques escadrilles chargées de la protection du camp retranché de Paris, bon nombre des principales firmes françaises de l’époque (Breguet, Morane-Saulnier, etc…) ainsi que le service de Fabrication Aéronautique chargé des essais des prototypes. Tout au long de son existence, l’histoire de la " Popote des Ailes " se confondra avec celle de cet organisme et de successeurs. Dès 1916, quelques rares témoignages, dont celui de Lionel de Marmier*, font mention, en terme déjà flatteur, de ce bistrot restaurant, point de rencontre de tous ce que Villacoublay comptait alors de pilotes, mécaniciens ou ingénieurs d’essai.

Les premières informations fiables à son propos datent de 1920. En 1920, donc, monsieur Louis Ramondou, dit " Olive ", chef de l’atelier prototype de Breguet, acheta l’hôtel Moderne, rue de Jouy à Viroflay. Rapidement, les cadres et navigants de la firme prirent l’habitude de s’y réunir suivit en cela par bon nombre de militaires. Les qualités de la cuisine et de l’accueil, auxquels se rajoutait un esprit d’Escadrille, cher à tous ceux qui avaient fait la Grande Guerre, contribuèrent pour beaucoup à la brillante renommée de la maison. La plupart des sommités aéronautiques de l’époque fréquentèrent donc ce qui n’allait pas tarder à devenir " la Popote des Ailes ". En 1925, " Olive " vendit son affaire mais son successeur ne réussit malheureusement pas à transformer l’essai.

La " Popote des Ailes " pris son véritable envol en 1927 lorsque madame Henriette Puyade et son époux rachetèrent l’hôtel Moderne. Antérieurement ce couple tenait un restaurant à Boulogne, restaurant abondamment fréquenté par le personnel des usines Air-Equipement et Farman. Compte tenu du passif accumulé par le précédent propriétaire, les nouveaux restaurateurs éprouvaient quelques difficultés à relancer l’affaire jusqu’au jour où un salarié d’Air-Equipement, ancien pilote de ligne, s’arrêta à l’hôtel Moderne pour s’y désaltérer. Surpris d’y retrouver son ancienne hôtesse de Boulogne et mis au courant des problèmes rencontrés, il entreprit alors de battre le rappel de toutes ses relations dans le petit monde aéronautique afin de recréer une clientèle digne de ce nom à l’estimable estaminet. Grâce à cette sollicitude inespérée, la clientèle villacoublaisienne reprit rapidement l’habitude d’y venir déjeuner.

Le 14 avril 1928, Costes et Le Brix bouclèrent enfin leur tour du monde débuté le 10 octobre 1927 à bord de leur Breguet " Nungesser et Coli ". Pour fêter un tel exploit, effectué à la moyenne extraordinaire pour l’époque de 169 km/h, un banquet réunit les principaux protagonistes à l’hôtel Moderne, surnommé depuis peu " le Bistrot ". Ce fut le signal de départ d’une longue série d’agapes ayant pour but de célébrer les nombreux exploits qui émaillaient cette riche époque. Raids et records en tout genre se succédaient et " Mémère ", madame Puyade, organisait des banquets de plus en plus importants et de plus en plus courus.

Entre temps, Villacoublay poursuivait son essor. La plupart des personnels d’essai tenaient table ouverte au " Bistrot " et c’est à l’un d’entre eux, le lieutenant Dantan, que l’on doit la proposition de rebaptiser l’hôtel Moderne en " Popote des Ailes ". Le nouveau nom fut adopté à l’unanimité. Il va sans dire que la nouvelle enseigne fut arrosée dans les règles de l’art. Du coup, " Mémère " redoubla d’attention pour ses protégés et ne refusa rien à ceux qu’elle allait appeler toute sa vie ses " Petits ".

" Mémère " : sous ce vocable se cache celle qui fut l’âme de la " Popote " durant près de trente ans. Née en 1892, Madame Henriette Puyade a nourri toute sa vie durant une profonde et immense affection pour les gens de l’air. Elle leur réservait la salle à manger de son établissement. Les portraits des camarades disparus y figuraient en bonne place, rappelant à tous les dangereuses sujétions du métier de navigant d’essai. Son restaurant était toujours ouvert et en cas de deuil, elle mettait un point d’honneur à accompagner le " Petit " disparu pour son dernier voyage. Dieu merci, même si l’époque comptait malheureusement beaucoup d’accidents, les occasions de faire bombance étaient encore plus importantes, contribuant de ce fait à maintenir au plus haut la réputation de la " Popote des Ailes ". Le couvert était fort bon, les prix modiques et l’accueil excellent. La corporation sut la remercier puisque le 14 janvier 1949, son dévouement fut enfin récompensé. A sa grande joie, elle reçut ce jour-là des mains de Pierre Clostermann, le grand as, la médaille de l’aéronautique assortie d’une mention des plus élogieuses. Elle s’éteignit le 17 janvier 1977 et à ses obsèques, le 20 janvier suivant, se pressa la fine fleur du monde aéronautique, tous témoins d’une époque désormais révolue.

La période qui précéda la seconde guerre mondiale fut probablement celle où l’histoire de la " Popote " fut la plus riche. Il faut dire que ces années s’y prêtaient merveilleusement et la plate-forme de Villacoublay joua un rôle important dans cette saga. Tous les premiers vols de prototype, tous les records battus, toutes les décorations octroyées généraient d’importantes libations que la " Popote des Ailes " abritait volontiers. L’ambiance était telle qu’en 1930, à l’instigation d’un pilote d’essai de la firme Potez, Gustave Lemoine, " Mémère " ouvrit un Livre d’Or. Dieudonné Costes, qui venait de vaincre l’Atlantique Nord, en fut le premier signataire. Tout ce que l’Aviation compta de noms illustres, français ou étranger, sans oublier les célébrités de toute obédience, s’y est retrouvé tout au long de l’histoire de la " Popote ". On y trouve même les paraphes des astronautes d’Apollo XI, les vainqueurs de la Lune. Ce document est maintenant conservé au Musée de l’Air.

La défaite de 1940 vit le glorieux restaurant s’enfoncer dans une longue nuit qui ne prit fin que le 1er août 1944. A cette date, " Mémère " colla sur son Livre la photo de Maurice Claisse, célèbre pilote d’essai de la firme Breguet, avec ce commentaire laconique : Colonel Claisse, des FFL, retour d’Angleterre. Les agapes traditionnelles ne reprirent que le 12 septembre suivant après que les troupes allemandes eussent définitivement quitté la région. Dès la nouvelle connue, les habitués se pressèrent rue de Jouy. La " Popote " ne tarda pas à retentir de chants ou de discours comme au bon vieux temps. Compte tenu du départ du Centre d’Essai en Vol pour Orléans et Brétigny, les navigants d’essai se faisaient plus rares qu’avant-guerre mais l’adresse était toujours aussi courue. Tous avaient plaisir à se retrouver entre membre de la grande famille de l’air. Madame Puyade, fatiguée, mis néanmoins l’affaire en gérance en 1955 avant de la vendre en 1957. Elle se retira à Michery, son village natal, dans l’Yonne.

Vaille que vaille, la " Popote " continua alors son existence. Peu à peu, les rangs des anciens s’éclaircirent et les banquets se déroulèrent à un rythme de moins en moins soutenu. La pression urbaine aidant, la base de Villacoublay, à l’issue de profondes restructurations, prit l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui et vit disparaître son activité " essai ". " Mémère ", elle, décéda en janvier 1977 dans son village de Michery. Ses obsèques furent l’occasion d’un émouvant rassemblement de la grande famille de l’aéronautique. Entre autres, on y dénota messieurs Georges Détré, pilote d’essai de la maison Potez, Maurice Claisse et le Colonel Dupérier, ancien du Normandie-Niémen.

Après plusieurs propriétaires successifs, la " Popote ", quant à elle, replia définitivement ses ailes au début des années 80. L’association " l’amicale des Popotes des Ailes " maintient heureusement la tradition des banquets mensuels, dans d’autres lieux hélas. Rue de Jouy, seule une plaque de marbre, inaugurée en 1985, rappelle au passant curieux ce que fut l’auguste maison.     
                                                            
Cne MARQUIS Henry-Pierre, officier des traditions de la B.A. 107

NB : les informations contenues dans cet article sont pour la plupart tirées de l’ouvrage de monsieur Gaston DECOOP, ingénieur d’essai de la maison Breguet de 1923 à 1964, intitulé " la Popote des ailes ". 
* Lionel de Marmier : as de la guerre 14-18 (9 victoires), pilote de record et d’essai, fondateur des LAM (Lignes Aériennes Militaire) au sein des FFL (Forces Françaises Libres) en septembre 1941, disparu en 1945, parrain de la Base aérienne de Francazal.      Voir aussi Amicale des "Popotes des Ailes" chez L'ARPPNAC  

  PROCHAINE POPOTE LE JEUDI 5 juin 2003

N’OUBLIEZ PAS DE CONFIRMER VOS INTENTIONS AU PLUS TARD AVANT 11 HEURES LE MARDI PRECEDANT LA POPOTE.

Désormais nous vous demandons de prévenir le président de vos intentions au 01 46 57 34 99 ou au 06 84 61 79 79, si possible car les nouvelles activités professionnelles de Yannick ALFARO peuvent l’amener à être absent. En dernier ressort prévenez la Chaumière au 01 30 24 48 76. 

La POPOTE DES AILES organise un déjeuner le 1er jeudi de chaque mois 
Nous serions heureux de vous compter au nombre des convives.  

Prochain déjeuner : 5 JUIN 2003 – 3 JUILLET 2003 à l’auberge de LA CHAUMIERE  
3 avenue de Versailles - VIROFLAY  
Tel : 01 30 24 48 76  
MISE A TABLE : 12 HEURES 30  
RESERVATION ET ANNULATION : 01 46 57 34 99 et 06 84 61 79 79

IL FAUT QUE LA POPOTE DES AILES CONTINUE. ELLE EXISTE DEPUIS PLUS DE QUATRE-VINGTS ANS. VENEZ-Y. SI POSSIBLE FAITES-LA CONNAÎTRE ET AMENEZ-Y DES NOUVEAUX.
VOTRE AIDE NOUS EST NECESSAIRE.Raymond de PHILIP    
Un document vrai: Extraits de l'agenda de l'Aviateur 1917-1918  inouï, et le tour sera bouclé avec "Cinglés ou gonflés" en préparation. 

             

Dernière mise à jour/ latest updating  29 janv. 2009