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I -
PRECEPTES DE PILOTAGE
§ 1 Avant
le départ. retour plan
-
Etudier à pied le sol sur une certaine
distance.
- Couper tous les obstacles capables de gêner
l'essor ou même transporter à bras l'avion
dans un champ voisin plus
praticable.
- Eviter de se trouver, dès la lisière du champ,
au-dessus de terrains impraticables: ville, bois,
ravins.
- S'attacher et se détacher à plusieurs reprises
pour vérifier sa ceinture.
- Ne jamais exécuter un vol, si court soit-il, sans
être attaché (règle immuable).
- Partir face au vent et de l'extrême limite
du terrain.
§
2 -Essor
- Ne jamais commettre
l'imprudence de partir vent arrière, surtout s'il y
a des rafales (règle immuable).
- Si le sol est bon, diminuer l'espace de
lancement en soulevant la queue, puis décoller
franchement.
- Si le terrain est mauvais, alléger l'appareil en
laissant la queue à terre et en mettant tous les
gaz; repousser progressivement le manche.
- Quand le terrain est mou, une personne pousse
chaque aile, sous le longeron principal, aidant
ainsi à prendre un peu de vitesse (jusqu'à
10 kilomètres à l'heure).
- Si la vitesse est presque suffisante,
se servir des vallonnements comme tremplin en
tirant un peu sur le manche; piquer légèrement
dès qu'on est en l'air pour reprendre de la vitesse.
- Rouler lentement avant de décoller.
- ne pas tirer brutalement sur le manche.
- Si le vent de bout est fort, prendre de la vitesse
avant de tirer sur la profondeur.
- Ne jamais quitter la piste sans avoir une hauteur
suffisante qui permette de virer pour revenir sur
l'aérodrome et y atterrir face au vent.
- Essayer longuement le moteur en vol au-dessus de
la piste en prenant sa hauteur qui dépendra:
1° Des obstacles à franchir jusqu'au prochain champ
d'atterrissage;
2° Du vent, dont on cherchera la zone calme.
§
3 - Montée.
-
Ecouter si le moteur ne peine pas (montée trop
rapide).
- Chercher à gagner une centaine de mètres pour
éviter les remous dus au voisinage du sol.
- Virer assez haut et, si le vent est fort, à rayon
beaucoup plus fort que de coutume.
- Monter le plus tôt possible à plus de 400 mètres
en hiver et 600 mètres en été.
- la hauteur est la sauvegarde du pilote, toutes les
montées étant identiques et l'air plus calme qu'au
sol.
- Ouvrir la bouche pour éviter les bourdonnements
quand on avale de la salive.
- Pour un débutant, ne franchir les premières étapes
en altitude qu'avec prudence.
§
4 - Vol horizontal. retour
plan
- Pour accomplir les vols de
durée, se vêtir chaudement, surtout les extrémités
et plus particulièrement les pieds, sans se serrer
en aucun point.
- Emporter du chocolat pour passer le temps et
éviter d'avoir l'estomac complètement vide, ce qui
amène des étourdissements.
- Ne pas voler au ras du sol avec toute la
puissance.
- Ne pas manoeuvrer continuellement le levier de
profondeur.
- Vers 2000 mètres, suralimenter le moteur en air.
- Si le ronronnement du moteur semble changé, lire
le compte-tours et l'indicateur de vitesse.
- Se méfier de l'altération des sensations auditives
par la hauteur ou la durée du vol.
- Ne pas virer en montant, surtout si l'excédent de
puissance est faible.
- Commencer à virer au pied et éteindre le dérapage
par la manoeuvre des ailerons.
- La vitesse du vent augmentant avec la hauteur,
voyager haut si on l'a arrière, ou bas s'il est de
bout (ou à grande hauteur dans la zone calme).
- Toutes les cinq minutes, comparer le terrain à la
carte (pendant 10 secondes environ).
- Savoir à chaque instant la direction du vent.
- Pour connaître la direction du vent, examiner le
sommet des arbres, la marche des nuages, les fumées
à condition qu'elles soient très proches et qu'elles
ne parviennent pas de locomotives ou de cheminées
encaissées. On peut suivre la marche de l'ombre des
nuages sur le sol; ou encore observer la marche en
crabe ou la dérive des spirales.
- Ne pas tenter de toujours chercher sa
route dans le prolongement de l'axe de l'appareil.
- Ne jamais franchir un obstacle sans avoir une
hauteur supérieure au huitième de sa
largeur.
- Ne pas s'aventurer sans obligation sur une forêt
ou sur une ville; en tout cas, lire l'altimètre,
évaluer la largeur à traverser et prendre la hauteur
suffisante.
- Si le moteur est mou, contourner l'obstacle.
§
5 - Descente.
- Si le moteur faiblit,
choisir rapidement un terrain, le plus dégagé
possible.
- Si le vent a quelque importance, prendre toujours
comme terrain à viser celui qui se trouve dans le
sens du vent.
- Sans moteur, ne pas chercher à aller à plus de
trois fois sa hauteur (à mille mètres, on a deux
minutes environ pour réfléchir);
- En vol plané, estimer sa vitesse par le sifflement
de l'air.
- Piquer plus qu'avec le moteur surtout dans les
virages, mais sans exagération, surtout si le
terrain est éloigné.
- Ne pas s'inquiéter des remous accélérant la
descente, les rafales cessant au ras du sol où on
est sûr de toujours rencontrer une zone
calme.
- Etre toujours prêt à répondre à une augmentation
imprévue de la puissance par un redressement
immédiat.
- Ne pas descendre trop rapidement de grandes
hauteurs pour éviter d'intenses bourdonnements.
- Couper la
descente par des paliers en remettant le moteur,
afin qu'il ne s'arrête pas pas un ralentissement top
prolongé.
- Ne pas lire l'altimètre à partir de 300 mètres,
mais apprécier la hauteur à l'oeil.
- A 300 mètres, ne plus compter faire qu'une
spirale, à 150 mètres une demie.
- Si l'on est trop "long" (ligne droite commençant
trop haut) l'allonger par des sinuosités.
- Commencer la
dernière spirale au moins à 300 mètres et face au
vent.
- Ne jamais
commencer un virage de spirale à moins de 200
mètres.
- Dans une descente en "épingle à cheveux", être à
200 mètres au-dessus de son terrain, mais vent
arrière.
- Commencer le dernier virage dès qu'on a dépassé la
verticale élevée du terrain en se méfiant du déport
du vent.
- Virer suffisamment pour ne pas toucher le sol
avant d'avoir achevé la spirale.
- Si on est victime d'un "entournement" dans la
spirale, élargir les orbes.
- Terminer toujours, dans les derniers 100 mètres,
par une ligne droite, face au vent (règle
immuable).
- Allonger la trajectoire en ralentissant la
descente à une hauteur non inférieure à 80
mètres.
- Terminer toujours un vol d'altitude par un tour de
terrain à faible hauteur, afin de rééduquer l'oeil à
l'appréciation des dimensions.
- Lorsqu'on atterrit de nuit, on tend à asseoir
l'appareil toujours un peu haut, à cause de l'ombre
qui est un peu plus épaisse au ras du
sol qu'à quelques mètres.
§
6 - Atterrissage retour
plan
-
Bien regarder si le vent n'a pas changé de direction
à terre et atterrir vent de bout (règle
immuable).
- Si, au moment de se poser, on a le vent très
légèrement de côté, annuler la dérive latérale, en
faisant
déraper l'appareil du côté du vent: pour cela virer
à plat du côté d'où vient le vent.
- Relever ses lunettes et se détacher dans les
derniers 25 mètres. Regarder le sol au loin.
- La vitesse étant faible les mouvements
seront plus amples et pourtant précis.
- Laisser tomber l'appareil de 20 à 30 centimètres
au maximum.
- S 'habituer à estimer
sûrement sa distance au-dessus du sol.
- Ne faire l'atterrissage ralenti que très près du
sol.
- En campagne, toucher de l'arrière en même temps
que de l'avant pour rouler le moins possible.
- Atterrir sur des chaumes et éviter les fourrages
et les plantations.
- N'atterrir dans un champ labouré que
si les sillons sont parallèles à la direction du
vent.
- Si l'on est obligé d'atterrir sur des céréales,
atterrir à plat sur les épis.
- Si le sol est mauvais, remettre les gaz et refaire
un second tour pour choisir un endroit plus roulant.
- Laisser l'appareil rouler au sol sans tirer au
début pour ne pas décoller; laissant ensuite le
manche revenir en arrière.
- Rouler lentement tant qu'on n'est pas dans le lit
du vent.
- En roulant, l'appareil tourne autour de l'aile
gauchie (contraire du vol);
- Si l'on ne parvient pas à enrayer un "cheval de
bois", par une défense des ailerons et du palonnier,
ne pas persister, arrêter presque complètement et
repartir les gouvernails braqués à fond, en
augmentant peu à peu la vitesse.
- Si le vent est violent, renoncer à rouler seul. 
§
7 - Vols dans les remous et dans le vent.
-
Ne pas chercher à vouloir, malgré tout, voler bien
horizontalement dans les remous.
- Réduire la puissance dès que la danse commence.
- Si cependant l'on craint d'être chaviré, accélérer
légèrement l'allure du moteur, sans atteindre la
puissance maximum.
- Rechercher la zone calme qu'on est sûr de toujours
rencontrer.
- Dans les remous, se redresser au pied autant qu'au
gauchissement.
- Si les remous sont secs et courts (orage),
atterrir.
- Si les sautes de vent sont fréquentes et modérées,
papilloter des commandes, sinon laisser faire.
- Se méfier des fortes inclinaisons latérales et y
répondre aussi rapidement que possible.
- Ne pas faire de virages trop inclinés pour ne pas
offrir sa surface aux rafales latérales.
- Si l'on descend lentement à plat et si le
gauchissement devient mou, laisser faire en
augmentant les
manoeuvres d'équilibre latéral.
- Si on est allégé sur son siège, les commandes
devenant molles, piquer.
- Si l'hélice emballe, l'amollissement des commandes
n'est pas l'effet d'une perte de vitesse.
- Si on a piqué dans un remous, chercher à perdre la
grande vitesse acquise avant d'entrer dans la zone
calme.
- Si on entre dans un courant descendant, on peut
aussi se laisser tomber en se tenant prêt à piquer
avec souplesse dès qu'on entre dans la zone calme.
- Quand on se sent plus lourd sur son siège (remous,
ascendant), pousser le manche et attendre.
- Si le vent est ascendant de bout, le manche
pousse: piquer jusqu'à ce qu'on soir dans le lit du
vent.
- Si le vent est descendant de bout, le manche tire:
le ramener à soi comme pour monter.
- On peut, si les nuages y obligent, voler bas avec
vent de bout.
- Si le vent est descendant arrière, le manche tire
et le gauchissement est fou. Ne pas contrarier
l'appel du manche et même piquer sans s'effrayer de
la rapidité de la descente, tant qu'on sent que les
ailes ont encore une incidence suffisante.
- Si le vent est ascendant arrière, le manche tire
sans que le moteur faiblisse et l'appareil semble
descendre: piquer pour regagner la vitesse perdue.
- Eviter de voler bas et faire des "montagnes
russes" avec le vent dans le dos.
- Si l'on sent l'avion engagé (commande qui tire
durement), se redresser; s'il est encore temps, sans
brusquerie.
- On peut aussi attendre en tirant le manche à soi:
l'avion se redresse seul au bout d'une abatée.
- S'il y a du vent, se méfier de n'être pas trop
court à la descente, car dans la ligne droite face
au vent on n'avance pas autant que par vent calme?
- Eviter d'atterrir volontairement dans un endroit
encaissé où des remous ou des courants obliques
peuvent amener l'engagement ou la perte de vitesse
auxquels la proximité du sol ne permet pas de
remédier.
§
8 - Incidents en vol. retour
plan
Perte
de vitesse.
1° DIAGNOSTIC
a) En montée. Le moteur peine, puis les
commandes deviennent molles, le gauchissement ne
répond pas; l'appareil arrête sa marche ascendante
et risque de glisser sur l'aile au premier virage.
Le dernier stade est la descente, l'appareil étant
trop cabré.
b) En descente. L'appareil descend très peu
(à plat); les commandes s'amollissent, la descente
s'accélère et ne fait que s'accentuer par la
tendance du pilote pour réagir. Le sifflement de
l'air baisse le ton et donne une indication précise
sur la vitesse.
2° REMEDE.
Dans le cas de montée, rendre la main au premier
stade; piquer pour reprendre de la vitesse normale
dès le ralentissement de l'ascension.
Dans la descente à plat, dès que la vitesse
s'accélère, en tirant sur le manche s'assurer qu'on
tombe, puis, dès qu'on s'aperçoit que la
descente continue, piquer pour redresser, une fois
la vitesse acquise.
Les accidents accessoires de la perte de vitesse:
glissade sur le côté ou en arrière, sont traités
ci-après.
Glissade
sur la queue.
Si la hauteur est suffisante, laisser
l'appareil tomber, en tirant sur le manche
pour éviter que l'avion ne se retourne sur le dos;
dès que l'appareil fait de lui-même une abatée et
pique, remettre l'équilibreur légèrement en descente et
attendre que la vitesse soit suffisante (les
commandes tirant dans la main comme d'habitude) pour
redresser.
Glissade sur l'aile.
La glissade sur l'ale provient soit d'une perte
de vitesse, soit, dans un virage, d'une
inclinaison exagérée pour le rayon adopté et la
vitesse de l'avion. Dès que la glissade s'amorce,
piquer dans le trou pour reprendre de la vitesse par
la descente en se servant du gouvernail vertical
comme gouvernail de profondeur. Lorsqu'on est
redressé, ne se servir que de l'équilibreur. Si l'on
est trop incliné pour le virage, virer plus court
avec un rayon correspondant à cette inclinaison. On
utilise la force centrifuge pour se re
dresser (cycliste qui vire du côté où il
tombe).
Cependant, si l'on ne peut reprendre à cette
vitesse, ne pas accentuer le virage mais, au
contraire, redresser au pied et au
gauchissement.
Engagement.
1° DIAGNOSTIC ET CAUSES.
a) Fausses manoeuvres.
Le pilote pique brusquement et fait tourner son
appareil autour du centre de gravité sans modifier
la trajectoire.
b) Le pilote peut s'engager par le piquage
lent et progressif: descente trop piquée, vol à
plein moteur au ras du sol. Les commandes durcissent
jusqu'à exercer une traction supérieure à celle que
peut fournir le pilote pour se redresser.
c) Le vent descendant de bout peut abaisser
brusquement l'avant ou l'arrière. On a le temps de
réagir avant que les commandes ne soient trop dures.
2° REMEDES.
Ralentir ou même couper le moteur; ne pas se guider
sur les mouvements ascendants ou descendants de
l'appareil non plus que sur les variations de la
carlingue. Seule, la traction des commandes indique
l'engagement. Ne pas tirer brusquement sur la
profondeur, mais ramener lentement le manche à soi
et attendre la fin de l'abatée. Si l'inclinaison de
la trajectoire s'accentue et que le gouvernail ne
réponde pas, on peut ramener à plusieurs reprises le
manche d'avant en arrière.
Vrille.
Eviter la descente en spirales trop serrées,
ralentir le moteur, essayer d'enrayer le mouvement
avec le gouvernail au pied agissant comme gouvernail
de profondeur.
On pique ainsi dans le trou en remplaçant peu à peu
l'action du gouvernail vertical par celle de
l'équilibreur, le rôle de ces deux organes se
chevauchant; on se redresse ensuite après une
abatée. Si la hauteur est suffisante, les orbes
s'élargissent d'elles-mêmes.
Orage.
Ne jamais passer sur - et encore moins sous -
les nuages d'orage.
Si on a affaire à un grain, atterrir ou le survoler
très haut, car, étant donnée sa largeur, on n'en
peut faire le tour.
Nuages.
- S'ils ne sont pas trop épais, les traverser
sans crainte: on danse un peu aux limites.
-
Ne pas se laisser impressionner quand on entre à
toute vitesse dans la masse opaque.
- Quand les nuages sont très épais, voyager en
dessous (pas à moins de 250 à 300 mètres cependant).
- On peut voyager au-dessus de la mer de nuages en
se servant de la boussole. Se méfier de ne pas
rencontrer le sol avant la fin des nuages.
Manoeuvre.
-
Conduire la tête dans la carlingue sans regarder les
nuages qui suivent une marche oblique par rapport à
l'avion. Mettre le palonnier bien droit,
dans la direction de la route à suivre repérée sur
la boussole. Si par exemple l'appareil penche à
gauche, l'index fixe a l'air de se déplacer
à gauche par rapport à la ligne N-S de la rose
aimantée; redresser aux ailerons et au pied à
droite. Observer l'Etévé si on en a un à bord. En
profondeur surveiller l'indicateur de vitesse, le
son du moteur et les commandes prévenant que l'on
pique ou que l'on cabre.
Brume,
brouillard.
-
Prendre le plus de hauteur possible pour franchir la
barrière de brume. Si on est pris par le brouillard
et que le pays soit accidenté, monter pur apercevoir
des sommets émergeant du brouillard sur lesquels on
se posera; sinon, essayer d'atterrir très ralenti,
le moteur prêt à reprendre.
§
9 - Accidents en vol. retour
plan
Rupture
de commande d'équilibreur.
- Réduire les gaz pour se mettre à la descente.
Lorsqu'on veut faire un palier, redonner un peu de
puissance. Choisir un grand terrain et
atterrir par une ligne droite en remettant le moteur
à plusieurs reprises pour faire des paliers de plus
en plus rapprochés du sol.
Rupture de commandes d'ailerons.
Redresser au pied les inclinaisons (virer du
côté opposé à l'inclinaison). Descendre en
spirales en virant et en inclinant au pied du
côté où la commande reste intacte. Si le câble de
conjugaison est cassé, faire des manoeuvres plus
amples de gauchissement. Si les commandes sont
coincées, c'est dans le voisinage du pilote qui
tente de les dégager avec la main.
Rupture de commande de direction.
Virer aux ailerons en inclinant du côté où on
veut tourner. Descendre en spirale en virant du côté
où la commande est intacte.
Rupture de l'hélice.
Ralentir et même couper les gaz et l'essence aux
premières trépidations.
Déchirure de la toile.
Dangereuse surtout si elle a lieu sur le dos de
l'aile; elle est décelée par de claquements:
atterrir aussitôt.
Roue crevée.
Faire un atterrissage
très à plat.
Rupture des commandes de moteur.
Laisser marcher le moteur et se souvenir qu'on a
pour l'arrêter: la commande des gaz, le contact, le
verrou d'essence, le robinet du réservoir et même la
commande d'air. Agir avec réflexion.
Incendie.
Fermer le verrou d'essence et mettre tous les
gaz pour vider rapidement le carburateur.
Descendre assez rapidement sans cependant trop
piquer pour ne pas étendre le feu à la queue. Virer
le moins possible et à larges rayons pour que la
flamme ne gagne pas les ailes. S'il en existe un, on
peut, d'un coup de pied, crever le carreau
d'observation du fond de la nacelle afin de créer un
courant d'air empêchant l'incendie de gagner le
siège du pilote.
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II
- HYGIENE DU PILOTE
TOP
Nous
comprenons sous le titre d'hygiène toutes les
précautions personnelles que le pilote doit prendre
au sujet du froid, de sa nourriture, etc. retour
plan
Pour accomplir
des vols de durée, on devra chaudement se vêtir,
surtout les extrémités et plus particulièrement les
pieds. On arrive facilement à se protéger les mains,
qui, munies de gants, entreront dans des manchons
fixés à demeure sur le levier de commande. Il n'en
est pas de même des jambes qui doivent
être dégagées afin de commander facilement le
palonnier. Il faut donc, dès qu'on aborde les hautes
altitudes ou la saison froide, se vêtir d'un
pantalon chaud et introduire ses pieds dans des
chaussures trop larges en portant de
nombreuses paires de chaussette (deux ou trois),
avec autant que possible, une paire en papier. Il
faut donc rejeter complètement les hautes
bottes lacées et les chaussures fines, des chaussons
fourrés seront tout à fait indiqués pour éviter la
morsure du froid. Les gants devront être également
assez amples et ne pas risquer de serrer les doigts:
les chairs gonflent en effet sous l'effet du froid,
et la circulation pouvant s'arrêter par compression,
si les ajustements sont trop justes, la gelure peut
survenir. Nous conseillons, de
préférence aux gants, si chauds et si fourrés
soient-ils, une paire de moufles avec le pouce
indépendant: la préhension est parfaitement
suffisante et la chaleur se conserve mieux.
Un ou deux passe-montagne, dont l'un en laine très
fine ou en soie, devront prendre place sous le
casque (absolument obligatoire). Pour se protéger la
figure de la morsure du froid, ne pas surtout
s'enduire la peau d'un corps gras qui, gelant à une
basse température, applique d'une manière permanente
sur la figure une couche glacée risquant d'amener la
gelure très rapide. Se frictionner si on veut avec
de la glycérine qu'on prendra soin d'essuyer
ensuite. La meilleure manière de se protéger la peau
est de se mettre un masque en cuir ou en étoffe,
doublé de fourrure, avec une ouverture pour la
respiration. Evitez les cache-nez dont les longs
bouts flottants peuvent risquer de s'accrocher aux
mats ou même de se prendre dans l'hélice. Ne jamais voler
avec un képi.
Quant à l'habillement de corps, le costume de
cuir est encore ce qu'il y a de plus
pratique. Un chandail bien chaud et des
sous-vêtements en papier permettront d'affronter le
froid sans en souffrir. Pour éviter le froid au
ventre, nous conseillons de se munir d'une ceinture
de flanelle.
La peau de chèvre ne nous semble guère pratique,
ayant le grave inconvénient d'engoncer le pilote et
de lui interdire tout mouvement rapide dont peut
quelquefois dépendre sa vie.
Il faut éviter de
partir avec la vessie et l'intestin pleins, même
pour un vol de courte durée, surtout si celui-ci est
tant soit peu scabreux. Une simple chute
peut se compliquer très gravement par l'épanchement
dans l'intérieur du corps des matières toxiques non
éliminées à l'avance.
Eviter de partir l'estomac vide, même si on craint
le temps agité. Si l'on doit rester en l'air pendant
plusieurs heures, na pas négliger d'emporter
quelques tablettes de chocolat à grignoter pour
passer le temps et pour éviter d'avoir l'estomac
complètement vide, ce qui produit un malaise qui,
avec le froid, peut amener un étourdissement.
Emporter un peu d'alcool dans une poche.
Nous ne parlerons pas, bien
entendu, de l'hygiène générale du pilote, de son
abstention complète de l'alcool et des excès
de toutes sortes qui épuisent et font disparaître
les réflexes indispensables à tout pilotage.
La nourriture doit être particulièrement soignée et
le riche en calories: amandes, noix et
noisettes seront avec plaisir grignotées et
donneront ainsi une somme énorme de calories. Nous
ne conseillons cependant pas de recourir aux
produits utilisés par les habitants des régions
polaires, à base d'huile ou de graisse, car il peut
s'ensuivre une fatigue du foi.
Enfin, nous déconseillons de voler si on se sent
souffrant et si on est sujet à des étourdissements,
palpitations, bourdonnements, éblouissements. Ces
malaises qui peuvent n'être que passagers, provenant
le plus souvent de fatigue nerveuse, risqueraient
d'amener cependant le pires accidents. Il faut
consulter un médecin qui donne son avis sur la
possibilité de voler ou non. Si, cependant les
nécessités militaires obligent à prendre l'air,
prendre certaines précautions: ne pas voler dans les
remous ou descendre trop rapidement d'une grande
hauteur; emporter un cordial et voler "sagement".
III - LE VOYAGE
TOP
§
1 - Utilisation de la carte. retour
plan
Choix
de l'itinéraire.
- Pour aller d'un point à un autre, le pilote
peut parcourir une ligne brisée, en évitant les
contrées dangereuses: boisées, couvertes d'étangs,
montagneuses. Suivre aussi approximativement que
possible une vallée, une ligne de chemin de fer
courant dans un pays peu accidenté, une rivière de
manière à pouvoir toujours descendre dans un champ
favorable.
Sur la carte au 1/200.000°, on trace l'itinéraire au
crayon bleu, puis on étalonne le trajet dans les
deux sens en marquant d'un trait transversal
numéroté les 10°, 20°, 30° kilomètres de la ligne
brisée en partant des points extrêmes. Coller les
fragments de cartes sur de la toile de manière à
avoir un rouleau bien continu dont la largeur est
inférieure à 1 centimètre à celle du porte-carte. Si
on a à faire des crochets, marquer la direction
nord-sud avec une flèche très visible pour rappeler
à l'ordre.
Etude de la carte.
- Si l'occasion peut se présenter de descendre à
proximité d'agglomérations, marquer sur la carte
l'altitude
du pays, le 0 considéré étant celui du point de
départ. Les routes seront identifiées par leur
croisement et leur rencontre avec des voies ferrées,
canaux, rivières etc. Les cours d'eau seront parmi
les jalons les plus intéressants et les plus faciles
à suivre: par leurs méandres et leur visibilité, ils
permettent de se situer instantanément. Les étangs
seront soulignés sur la carte à l'extérieur afin
d'agrandir la figure: ils forment des points de
repère visible de très loin. Ne considérer les
forêts et les bois comme jalons susceptibles d'être
suivis, que lorsqu'ils sont importants et qu'ils
avoisinent un étang, un cours d'eau permettant de
les identifier. Ne pas se fier aux lignes de chemin
de fer qui échappent fréquemment à la vision. Par
contre, indiquer les ouvrages d'art importants.
Néanmoins, au cours du repérage de ces jalons, ne
pas surcharger la carte d'une foule de remarques et
entourer ou souligner les jalons au crayon
rouge.
La carte doit être placée bien au jour dans le
porte-carte, qui devra fonctionner sans dure et dont
le mica sera le plus clair possible. Le commencement
de l'itinéraire est devant les yeux et au cours du
voyage on enroulera du bas afin que le terrain et la
carte semblent se déplacer dans le même sens. Ne pas
quitter trop longtemps l'itinéraire des yeux et
autant que possible s'efforcer de voir au loin les
points annoncés par la
lecture de la carte. Une simple lecture de dix
secondes toutes les cinq minutes évitera de se
perdre. Dés le départ, calculer le temps
qu'on a mis pour faire les dix premiers kilomètres.
On connaîtra ainsi la vitesse commerciale et on
saura jusqu'où le chargement d'essence peut
conduire. Si on passe dans les nuages, on connaîtra
l'endroit survolé en multipliant la fraction d'heure
passée sans voir la terre par la vitesse et on
guettera le premier jalon à rencontrer.
Orientation.
- Il existe plusieurs moyens scientifiques et
pratiques pour s'orienter. D'abord la boussole dont
nous donnons une étude plus loin; ensuite le soleil,
qui par observation directe indique une direction
qui varie avec l'heure.
A
6 heures, le soleil est à l'est;
A 9
-
-
- au sud-est;
A 12
-
-
- au sud;
A 15
-
-
- au
sud-ouest:
A 18
-
-
- à
l'ouest.
On
peut déterminer la direction nord-sud avec sa montre
en divisant, au moment de l'expérience, le nombre
d'heures écoulées depuis minuit par 2. On met le
numéro du cadran correspondant à ce nombre dans la
direction actuelle du soleil en tenant la montre
l'anneau vers soi. La ligne six heures-douze heures
est la ligne nord-sud.
La nuit, l'étoile polaire donnera des indications
très exactes quant au nord. Il est néanmoins parfois
difficile
de la découvrir dans le ciel, les constellations qui
l'entourent changeant de place selon l'heure de la
nuit et les mois. Cependant, on se repèrera sur la
Grande Ourse, Persée et Pégase pour découvrir la
Petite Ourse: la dernière étoile du Timon est
l'étoile polaire dont l'emplacement demeure à peu
près invariable. On se met le dos aux constellations
du Sud, dont la plus remarquable est Orion,
reconnaissable à ses trois étoiles en ligne
droite.
la lune va de l'est à l'ouest et, par son
orientation, permet de se situer sans
boussole:
Premier
quartier. - A 18 heures, elle est au
sud;
-
A 0 heure, elle est à l'ouest;
Pleine lune........... - A 18 heures,
elle est à l'est;
-
A 0 heure, elle est au sud;
-
A 6 heurs, elle est à l'ouest;
Dernier quartier. - A 0 heure, elle est à
l'est;
- A 6
heures, elle est au sud.
§
2. Utilisation de la boussole. retour
plan
Fixation
de la boussole.
- La boussole doit être installée loin de toute
partie métallique, surtout de manettes ou de leviers
qui, par leur
mobilité même, changent à chaque manoeuvre la valeur
occasionnée par l'attraction du fer: la ligne de foi
sera bien parallèle à l'axe.
On la monte sur un bâti à la cardan où elle
peut, quelles que soient les oscillations de
l'appareil, garder toujours une position horizontale
dans l'espace.
Comme on ne peut l'éloigner suffisamment de toute
pièce métallique, il faudra toujours compenser la
boussole et établir les variations d'angle que
produit le voisinage de ces pièces. Pour cela, on se
repère sur les directions nord-sud, est-ouest
tracées sur le sol et on note la quantité dont
s'écarte l'aiguille rouge de la rose, à droite ou à
gauche de ces directions, lorsqu'on met l'appareil
le nez tourné successivement vers les quatre points
cardinaux.
On ramène l'aiguille au plus près vers la bonne
direction au moyen de petites vis aimantées placées
sur le socle. Puis on fait tourner l'appareil de 20
en 20° en dressant un tableau des erreurs qui ne
doivent pas être supérieures à 8° et on tiendra
compte de ces erreurs lors de la marche: on sait,
par exemple, que lorsque l'on doit se diriger à 40°
à l'est du nord magnétique, l'aiguille doit être sur
42°, etc.
Emploi de la boussole.
- Ex: On a lu sur la carte qu'on doit
se diriger à nord 50°. On dirige l'axe de l'appareil
jusqu'à ce que la ligne de foi (placée parallèlement
à l'axe de l'avion) vienne se placer en face de la
division 50 inscrite sur la rose, division qui est à
50° à l'est du nord magnétique indiqué par
l'aiguille rouge.
Mais comme ce n'est pas par rapport au nord
magnétique que nous voulons nous orienter, mais bien
par rapport au nord géographie qui est 13° à gauche
du premier, on déplacera le curseur sur le pourtour
de la boussole en le déportant de 13° à gauche
de la ligne de foi et on orientera l'avion de
manière que le nord 50° de la rose vienne coïncider
avec l'axe du curseur.
Dérive.
- Cependant le vent n'est jamais nul: il ne
change rien à la marche quand il est dans l'axe de
l'appareil, mais il tend à déplacer l'avion
parallèlement à lui-même quand il souffle de côté,
l'angle de la boussole restant pourtant invariable.
On compense cette dérive par une avance
latérale obtenue en mettant le cap sur un
angle différent de celui déterminé à l'avance sur la
carte.
L'angle de l'axe de l'avion avec le nord n'est
donc plus l'angle de marche, mais un angle plus
grand ou plus petit.
Angle de route.
- Pour trouver l'angle de route, le pilote prend
sur son trajet deux points très visibles placés sur
la route qu'il doit suivre. Il regarde à quelle
graduation de la rose s'arrête le trait rouge de la
cuvette. S'il est dévié par un vent venant de
gauche, il voit le premier repère s'écarter vers la
gauche. Il met alors le cap du côté d'où vient le
vent jusqu'à ce qu'il se déplace de travers suivant
l'axe des points qu'il a choisis.
Si le vent venait de droite, le point s'éloigne
vers la droite et on change de cap.
Nous ne conseillons pas de prendre des repères en
dehors de la ligne choisie. par la position
inclinée qu'il a sur sa trajectoire, le pilote verra
le repère d'abord d'un côté de son appareil puis de
l'autre, alors que, suivant la carte il doit l'avoir
du même côté. En l'absence de points remarquables sur
la direction, s'astreindre à passer entre deux
points saillants.
Le vent pouvant changer d'intensité et de direction
au cours du vol, vérifier de temps à autre l'angle
de route, en prenant deux repères en
alignement.
On peut, sans points de repère, corriger très
approximativement sa dérive en poussant le curseur plus
à gauche si on dérive vers la gauche ou
plus à droite si on dérive plus à droite. Comme
on gouverne sur la coïncidence de ce curseur avec la
division désirée de la rose, en poussant plus à
gauche le curseur, l'axe de l'avion est plus porté
sur la droite, c'est à dire s'oriente du côté d'où
vient le vent.
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