Une digression : le dirigeable

En temps normal, lorsque Juan Trippe avait besoin d'un accord postal, cela se passait sans délais et au taux le plus avantageux possible. Cependant, le 29 décembre 1930, date proposée pour l'ouverture des discussions sur le service postal transatlantique, cette proposition avait été retirée à cause d'une ''erreur technique". On pense que cela eut lieu sous la pression du lobby des dirigeables et a conduit le ministre des Postes américain, Walter B. Brown, à faire la remarquable déclaration suivante : "il n'y a jamais eu de dirigeable capable de suivre un horaire d'un jour sur l'autre… je suggère que le plus léger que l'air fasse ses preuves comme l'a fait l'avion. Mettez un dirigeable sur une ligne transcontinentale ; disons d'Atlanta à El Paso. C'est une ligne. facile et sans problèmes ; pas de survol montagneux, des phares jalonnant la route, de nombreux terrains d'atterrissage ... Quand les dirigeables pourront respecter les horaires sur cette ligne, il sera temps de parler de vols océaniques".

Comme la plupart des observations du Directeur Général des Postes Brown, cette vision des choses allait bien au-delà des sentiments de l'époque. Il évita non seulement aux Etats-Unis un total chaos de leur industrie nationale, mais il leur épargna aussi la tragédie du DZR. Un autre ministre des Postes aurait pu accéder aux aspirations allemands et anglaises, et leur donner le feu vert pour les dirigeables. Et les Etats-Unis, avec leur énergie caractéristique, auraient lancé un gigantesque programme de construction et d'activités opérationnelles. La Pan Am en aurait été handicapée, peut-être d'une façon désastreuse, pour une décade.

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