Réalisations (suite)
D ) Rivalité franco-allemande.
Cependant, la remarque de William Burden à la sur-expansion de ses opérations sud-américaines, était au moins basée sur des réalisations réelles de l'Aéropostale. Mais pour quelle autre raison le Gouvernement français versait-il une subvention ? Ainsi (au moins jusqu'en 1931) n'était-il pas dans l'intérêt français ainsi que toutes les autres nations européennes, d'étendre, son influence à travers le monde commercial par tous, les moyens à sa disposition, incluant la création d'un réseau aérien ?
Cette attitude fut certainement primordiale en France jusqu'en 1931 et fût adopté à nouveau aussitôt après l'éviction de Bouilloux-Lafont ainsi que le paragraphe suivant de l'Aircraft Year Book de 1932 le confirme : " En 1931, quand la Chambre des Députés français qui avait soutenu l'opération pendant des années, refusa de garantir la subvention, annuelle de 3.000.000 de dollars à la Compagnie. Impressionnée par l'importance de cette Compagnie comme lien entre la France et l'Amérique du Sud et comme aide au commerce français, plus tard la Chambre altéra ses vues pour permettre au Gouvernement français de prendre des intérêts dans la Compagnie ".
Apparemment, il était très bon de supporter l'Aéropostale après, que Bouilloux-Lafont, un grand patriote français, ait été éliminé du chemin. Mais le complot s'épaissit dans un rapport du British Air Ministry de 1931 : " La Compagnie Zeppelin, la Lufthansa, le Condor Syndikat et la compagnie Aéropostale ont pris part à des délibérations franco-allemandes pour envisager la possibilité de coordonner les liaisons postales aériennes françaises et allemandes existantes vers l'Amérique du Sud afin de réduire les dépenses et d'améliorer les services par l'élimination de la compétition ".
Seulement sur le cadavre de Bouilloux-Lafont, une telle collaboration pouvait être initiée en ce temps-là. Il avait ressenti sa mission comme une promotion de l'aviation commerciale française à travers l'Amérique du Sud pour supporter les intérêts français d'affaires, sans oublier les siens. A ses yeux, l'idée de coopération avec la Compagnie Zeppelin approchait presque de la haute trahison. Il ne doit pas seulement avoir vu avec angoisse le vol d'essai fait par le Graf Zeppelin vers le Brésil en mai 1930, cela doit avoir éveille des échos inconfortables dans sa mémoire, parce que dans la décade ayant suivi la fin de la première Guerre mondiale, les Zeppelins symbolisaient encore la mort et la destruction de populations civiles, ce qui était le rôle nauséabond qu'ils avaient été appelés à jouer en temps de guerre.
Il doit, cependant, avoir été profondément choqué, quand quelque après son éviction du siège de contrôle de l'Aéropostale, le fameux dirigeable fut le premier des trois vols prévus entre l'Allemagne et le Brésil pendant l'été 1931, suivi par neuf vols en 1932. Et la désillusion et le désespoir doivent avoir suivi quand le " Graf Zeppelin " et son nouveau frère plus grand l' "Hindenburg" commencèrent à montrer la swatiska nazie sur leurs dérives pendant le milieu des années 30.
Car cela fut une triste coïncidence qu'Adolf Hitler prit le pouvoir à l'époque de la formation d'Air France. Pendant que les chefs de la nouvelle aviation nazie jubilaient de la diffusion du potentiel et de l'influence allemande en Amérique du Sud par ses avions et ses dirigeables, les Français s'engageaient dans une politique de retrait.
Et 15 ans plus tard, seulement après la 2ème Guerre mondiale, le réseau français en Amérique du Sud atteignit à peine la stature de l'Aéropostale de 1930.
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