Connexion portugaise

La Vision de Marcel Bouilloux-Lafont ne fut pas limitée à l'obsession aveugle de compétition avec les Allemands. Homme universel dans le vrai sens du terme, il réalisa que, lorsque les autres lignes françaises s'étaient concentrées sur l'Europe et sur une ligne vers la l'Indochine (parallèle et utilisant les moyens d'assistance les lignes anglaises et hollandaises vers l'Orient) peu de progrès avaient été faits pour développer un réseau vers les colonies françaises en Afrique et aucune initiative pratique prise en direction de l'Amérique du Nord. Pour avancer ces deux projets, Bouilloux-Lafont enleva ce qui peut être seulement décrit comme un coup de maître. Il forma, en association avec le constructeur de moteurs français Gnôme et Rhône, la compagnie portugaise d'aviation avec un contrat ratifié par le Gouvernement portugais le 30 septembre 1930.
En effet, Bouilloux-Lafont entrepris de fournir un service aérien commercial entre le Portugal et ses colonies. En échange, l'Aéropostale obtint les droits exclusifs d'atterrissage sur tous les territoires portugais. Le concept entier, revu en face des idées reçues en politique aéronautique et en limitation opérationnelle de l'époque vous coupe le souffle. Premièrement, il consolidait la route du Sud du côté africain avec un dégagement de Dakar aux Iles du Cap Vert qui étaient aussi plus près de Belem et de Cayenne. Deuxièmement les colonies portugaises en Afrique étaient adjacentes, et quelques fois convenablement accessibles depuis les territoires français et l'une d'entre elles. Mozambique était un point d'escale essentiel vers Madagascar. Troisièmement les Açores étaient absolument vitales pour un service aérien vers l'Amérique du Nord et au moins une décade s'écoula avant qu'un tel "point d'escale " aussi satisfaisant pu être mis à disposition, et deux décades avant que les Iles deviennent peu utilisées pour le trafic des services aériens transatlantiques.
Les implications stratégiques du coup de Bouilloux-Lafont ne furent pas perdues pour Juan Trippe qui avaient des ambitions transatlantiques pour Pan American Airways, ni pour Georges Woods Humphrey de l'Imperial Airways.
Dans un exposé présenté au Civil Aeronautics Board (Docket No 855), Pan American déclara :
"Les études pour les opérations de la route Atlantique centrale furent menacées plus tard dans l'année, quand il fut connu que l'Aéropostale avait acquis la concession exclusive d'atterrissage dans les Açores. Des représentants officiels de l'Aéropostale vinrent à New York à l'automne 1930 pour discuter les termes d'un accord où il pourrait permettre à une ligne aérienne américaine d'utiliser cette concession. Peu de temps après, cependant, l'Aéropostale tombe en difficultés financières et le résultat fut qu'en 1933, sa concession fut annulée par le Gouvernement portugais pour non-utilisation".

Le cerveau agissant :
Ainsi fut Bouilloux-Lafont, avec la clef de la route aérienne de l'Atlantique Nord, emphatiquement et pourtant littéralement vraie, dans sa poche, disant à Mermoz : " Quand vous aurez établi le service aérien postal au-dessus de l'Atlantique Sud, vous tournerez votre attention sur !'Atlantique Nord et nous passerons par-dessus tous nos concurrents ". Noté dans " La Ligne " par J.G. Fleury - 1939.
Los nouveaux hydravions étaient sur les planches à dessin chez Latécoère et chez C.A.M.S. Le décor était réglé pour que la France soit la première sur la voie aérienne au-dessus de l'Atlantique Nord. Mermoz et ses collègues expérimentés avaient pu défriché une route de Paris à New York au milieu des années 30. Mais le Gouvernement français permit aux droits précieux d'atterrissage aux Açores, sans mentionner les priorités garanties à Lisbonne, d'être abandonnées par défaut, et ainsi, ce furent les Allemands, les Britanniques et les Américains qui firent les premiers pas. En 1939, Pan American ouvrit le premier service aérien Nord Atlantique avec escales aux Açores et à Lisbonne avec destination Marseille. L'honneur aurait pu être aisément aux Français, si Bouilloux-Lafont avait eu les mains libres.

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