DOCTRINE D'EMPLOI DES ARMEES DE L'AIR ET DES ARMEES AERIENNES  JLC contribution 

1. PUISSANCE AERIENNE

2. STRATEGIE AERIENNE

3. COMMANDEMENT ET CONDUITE DE LA PUISSANCE AERIENNE 

4. BATAILLE POUR LA SUPREMATIE AERIENNE (BPSA)

5. BATAILLE AERIENNE CONTRE LES FORCES DE SURFACE (BAFS) 6. BATAILLE AERIENNE STRATEGIQUE (BAS) 7. OPERATIONS AERIENNES DE SOUTIEN 8. OPERATIONS DE SOUTIEN AU SOL
3. COMMANDEMENT ET CONDUITE DE LA PUISSANCE AERIENNE   L'efficacité du commandement et de la conduite est une condition fondamentale de l'utilisation efficace de la puissance aérienne.

"Rien n'est plus important en temps de guerre qu'un commandement unique"          Napoléon Bonaparte  

"Je préconise la création d'un commandement supérieur de l'aviation de combat qui réalisera l'unité de direction de la bataille aérienne sur l'ensemble du front d'opération et dans la zone des objectifs stratégiques". Rapport du Maréchal FAYOLLE, Inspecteur général de l'aéronautique 1921

 

 

 

 

 

 

3.1 Définitions du commandement et du contrôle   
3.2 Principes clés   
3.2.1 Centralisation du commandement et du contrôle   
3.2.2 Exercice du commandement et du contrôle et au niveau le plus élevé possible   
3.2.3 Décentralisation de l'exécution  

3.3 Organisation du commandement et du contrôle  
3.3.1 Généralités     
3.3.2 Processus de commandement et de contrôle   
- Analyse    
- Planification   
- Transmission des directives   
- Conduite    
3.3.3 Structure   
-
Un chef militaire    
- Un état-major     
- Des moyens    
3.3.4 Niveaux d'affectation   
- Attribution     
- Répartition    
- Allocation    
- Définition des missions    
3.3.5 Processus d'attribution/répartition/allocation   
3.3.6 Autorité et responsabilité des commandants des forces de surface et aériennes  
3.3.7 Opérations combinées/mixtes  
3.4 Caractéristiques et principes de base de la conduite ou du contrôle aérien  
3.4.1 Caractéristiques de base  
3.4.1.1 Composition de base  
- Organismes aériens   
- Organismes de contrôle aérien situés à terre    
- Organismes de contrôle aérien situés en mer    
- Organismes de contrôle aérien aéroportés    
3.4.1.2 Contrôle de l'espace aérien  
- Contrôle positif    
- Contrôle aux procédures    
3.4.1.3 Méthodes de contrôle de l'espace aérien  
3.4.1.4 Choix de la méthode de contrôle 

3.1 Définitions du commandement et du contrôle

Les nations membres de l'OTAN établissent une nette distinction entre la signification respective des termes "commandement" et "contrôle". Par essence, le "commandement" est le pouvoir de diriger, coordonner et contrôler des forces militaires tandis que le "contrôle" représente la responsabilité de mettre en pratique des ordres ou des directives. Les définitions que donne l'OTAN des différents types de commandement et de contrôle sont rappelés dans l'annexe 1
Ces termes sont utilisés dans l'Armée de l'air. Cependant le terme de "conduite" a été introduit récemment lors de la mise en place de l'organisation des opérations interarmées. La conduite peut être assimilée au contrôle opérationnel dont la définition est rappelée ci-dessous : 
- Conduite (contrôle opérationnel) : La conduite (le contrôle opérationnel) est l'autorité déléguée à un chef militaire de diriger les forces qui lui sont allouées de façon qu'il puisse accomplir certaines actions ou missions aériennes spécifiques limitées en terme de fonction, de temps ou de lieu. Cette autorité peut également déployer les unités concernées et en déléguer ou conserver le contrôle tactique. La conduite (le contrôle opérationnel) n'inclut pas le contrôle administratif ou logistique ni le pouvoir d'ordonner un emploi séparé de certains constituants des unités concernées. 
Le terme conduite sera utilisé en lieu et place de contrôle opérationnel. Le terme conduite ne sera utilisé que pour couvrir les opérations du contrôle tactique.     TOP 

3.2 Principes clés

L'expérience a montré qu'une action unifiée est un critère essentiel de l'utilisation efficace de la puissance aérienne, cependant ses caractéristiques (vitesse, rayon d'action, souplesse d'emploi) lui permettent d'être utilisée à des tâches diverses et multiples, ce qui peut entraîner une fragmentation des forces et la dispersion des efforts. De plus, les ressources aériennes sont rarement suffisantes pour satisfaire toutes les demandes et il faut invariablement établir des priorités pour l'exécution des tâches. Pour parvenir à l'unité de l'action aérienne et garantir que les capacités de la puissance aérienne sont utilisées conformément aux exigences de la situation opérationnelle globale, certains principes clés doivent être respectés :

- centralisation du commandement et de la conduite, 
- exercice du commandement et de la conduite au niveau le plus élevé possible, 
- décentralisation de l'exécution.

3.2.1 Centralisation du commandement et de la conduite

Un commandement et une conduite centralisés favorisent l'intégration des efforts et permettent aux forces d'être employées de façon à satisfaire aux priorités globales reconnues. Ils permettent aussi de recentrer rapidement les actions aériennes pour tirer instantanément parti des occasions qui se présentent, réagir aux besoins changeants de la situation opérationnelle et se concentrer à l'endroit et à l'instant critiques pour obtenir des résultats décisifs. La centralisation du commandement et de la conduite est essentielle si l'on veut parvenir à l'unité d'action de la puissance aérienne. Elle permet d'éviter que cette dernière ne soit : 
- morcelée en petits paquets figés, ce qui irait à l'encontre de la souplesse d'emploi et empêcherait une concentration rapide des forces, 
- utilisée dans des actions non coordonnées ou à la poursuite d'objectifs irréalistes.

L'exemple de l'organisation opérationnelle de l'armée de l'air à la veille de la guerre de 1939/45 est révélatrice de ces difficultés. 

3.2.2 Exercice du commandement et de la conduite et au niveau le plus élevé possible

La meilleure façon de parvenir à l'unité des efforts aériens est d'exercer le commandement et la conduite à partir du niveau le plus élevé possible sous les ordres d'une autorité aérienne désignée.

Les facteurs permettant d'apprécier le niveau de commandement indispensable sont : 
- responsabilité opérationnelle nécessaire, 
- objectifs à atteindre (stratégique, opératif, tactique), 
- capacité des forces aériennes, 
- volume des forces aériennes, 
- moyens de contrôle.

Ces facteurs doivent être parfaitement analysés afin de placer le commandement au bon niveau nécessaire et suffisant. Ainsi, conserver une conduite à un niveau trop bas limite la souplesse d'emploi et la capacité d'ubiquité, la placer à un niveau trop élevé ne permettra pas d'apprécier au mieux les priorités des demandes au profit des forces de surface, ou encore le rayon d'action ou les performances auront une influence sur le niveau géographique de commandement, tactique, opératif, voire stratégique. Ainsi l'action d'un chasseur bombardier travaillant sur l'ensemble du théâtre devra être conduite au niveau le plus élevé..  TOP  

3.2.3 Décentralisation de l'exécution

Aucune autorité unique ne peut diriger personnellement l'ensemble des actions détaillées impliquant un grand nombre d'unités aériennes. C'est pourquoi la décentralisation de l'exécution est essentielle et est réalisée par le biais de délégations d'autorité appropriées pour l'exécution des actions et des missions aériennes. La décentralisation de l'exécution permet aux autorités subordonnées d'utiliser leurs facultés de jugement et d'initiative dans le cadre global d'emploi qui leur a été tracé par leurs supérieurs. Ceci peut également amener les autorités subordonnées à prendre des initiatives susceptibles d'amoindrir la cohésion d'une bataille aérienne mais cet inconvénient peut être évité si la doctrine et les objectifs opérationnels généraux sont exprimés et bien compris à tous les niveaux de commandement.  TOP 

3.3 Organisation du commandement et de la conduite

3.3.1 Généralités

La mise en oeuvre efficace des principes clés du commandement et de la conduite dépend largement des dispositions prises en matière d'organisation. Ces dispositions se composent de deux éléments de base : 
- un processus de commandement et de conduite, 
- une structure d'organisation.

3.3.2 Processus de commandement et de conduite

Le processus de commandement et de conduite des forces aériennes se décompose normalement en quatre phases principales, à savoir l'analyse, la planification, la transmission des directives et la conduite.

- Analyse : Une bonne analyse de la situation est un paramètre fondamental du processus de commandement et de conduite des forces aériennes. Elle implique un effort permanent de recueil et d'évaluation de toutes les informations disponibles sur l'emplacement, la nature et les actions des forces amies et des forces ennemies.

- Planification : La planification du processus de commandement et de conduite se fonde sur l'analyse de la situation. Elle étudie les domaines de coopération et de coordination avec les autres armées et les autres commandements, cherche à tirer pleinement parti des forces disponibles, met au point et évalue des solutions de rechange, l'ensemble débouchant sur la définition de la meilleure ligne d'action. Le résultat se présente sous la forme d'un plan qui donne des orientations en termes d'espace et de temps pour l'organisation et la coordination des forces concernées. Un plan d'opération détaillé peut alors être établi par armée pour sélectionner les ressources nécessaires, regrouper les missions, les personnels et les équipements, attribuer les responsabilités (habituellement selon des critères fonctionnels ou propres à une zone) et définir les délégations d'autorité au sein de la structure d'organisation.

- Transmission des directives : Une fois achevée la phase de planification, les directives opérationnelles et les ordres doivent être transmis à toutes les unités et organismes participants.

- Conduite : Le déroulement de l'opération doit être surveillé et ses résultats évalués. En particulier l'évaluation des dommages infligés à l'ennemi est d'une importance vitale pour la conduite intelligente d'une opération. C'est la responsabilité du commandement responsable de la conduite. Il doit également prendre toute mesure complémentaire qui pourrait se révéler nécessaire en fonction de l'évolution de la situation pour atteindre le but fixé.

Processus de commandement et de conduite

 

3.3.3 Structure

Le succès de l'exécution du processus de planification dépend de la mise sur pied d'une organisation de commandement et de conduite comprenant un chef militaire, un état-major et des moyens. Il est à noter que cette nécessité se retrouve au niveau interarmées du théâtre mais aussi pour chaque armée avec un chef militaire auquel est associé un état-major d'armée et des moyens propres. 
Ce point est important et il convient de ne pas laisser d'ambiguïté. Si le chef militaire d'une opération interarmées assure la cohérence globale de l'action des trois armées, il est indispensable que chaque commandant d'armée (COMAIR, COMTER, COMAR) assure le commandement direct opérationnel et organique de son armée ou des éléments de son armée dans le cadre du déroulement du plan interarmées arrêté au niveau du chef militaire de l'opération en fonction des objectifs politiques recherchés.

- Un chef militaire : Pour toute force militaire et pour chaque Armée, il ne doit y avoir qu'un seul commandant en chef au niveau le plus élevé. Lui seul doit être responsable vis-à-vis des autorités supérieures pour l'ensemble des aspects opérationnels. Ses responsabilités doivent être définies en termes d'attributions et de domaines de responsabilité. L'unité de commandement favorise l'efficacité des prises de décisions et offre également des points de contact uniques pour les échelons de commandement de même niveau ou subordonnés. Qu'elle repose sur des critères fonctionnels ou géographiques, toute organisation de commandement et de conduite doit refléter, à tous les niveaux, le principe de l'unicité du commandement.

- Un état-major : Chaque chef militaire doit disposer d'un état-major structuré de façon à refléter la composition des ressources qui sont placées sous son autorité.

- Des moyens : Les chefs militaires et leurs états-majors doivent disposer des moyens nécessaires pour exercer leurs fonctions de commandement et de conduite. Parmi ces moyens figurent les centres d'opérations et une panoplie appropriée de moyens de communication.

3.3.4 Niveaux d'affectation

La répartition des moyens aériens est liée directement à chaque niveau de responsabilité des opérations, batailles, actions ou missions aériennes. Dans cet esprit il est indispensable de définir les termes à utiliser à chaque niveau de responsabilité.

- Attribution : L'attribution est la modification temporaire de l'affectation des forces aériennes entre les différents commandements subordonnés. La décision d'attribution revient au chef militaire aérien qui dispose du commandement opérationnel. Son processus permet de distribuer les forces de façon telle que les objectifs puissent être atteints.

- Répartition : La répartition est la définition et l'affectation de l'effort total attendu en termes de pourcentage et/ou de priorités à accorder aux diverses opérations, batailles aériennes et/ou zones géographiques pour une période de temps donnée.

- Allocation : L'allocation est la traduction de la répartition en nombre total de sorties par type d'aéronefs disponibles pour chaque bataille ou action. Lorsqu'une autorité alliée peut disposer de forces extérieures ou d'une autre nature, il les allouera, en termes de sorties pour une période de temps donnée, à un ou plusieurs chefs militaires subordonnés pratiquement de la même façon qu'il attribuerait des forces affectées.

- Définition des missions : La définition des missions est la traduction des allocations en ordres et la transmission de ces ordres aux unités concernées. Normalement, chaque ordre contient suffisamment d'instructions détaillées pour permettre à l'organisme d'exécution d'accomplir avec succès la mission qui lui est confiée.

Affectation des forces disponibles

3.3.5 Processus d'attribution/répartition/allocation

Il appartient au commandement opérationnel de déterminer la mise en place de l'ensemble des ressources destinées à permettre l'exécution des opérations aériennes. Ceci doit être fait en fonction des priorités établies entre certaines actions spécifiques et, normalement, en procédant par attributions (si nécessaire) et répartitions. Les facteurs qui doivent être pris en considération au cours de ce processus sont les suivants :

- contraintes politiques du moment, 
- objectif à atteindre, 
- nature et intensité du conflit, stratégie utilisée, et plus particulièrement menace, types probables de cibles, temps de réaction à respecter et exigences en matière de mise sur pied des forces, 
- capacités opérationnelles, limitations et sécurité de l'ensemble des systèmes d'armes, terrain et conditions météorologiques, 
- disponibilité du soutien logistique.

3.3.6 Autorité et responsabilité des commandants des forces de surface et aériennes

Le commandant des forces de surface devra indiquer en détail au commandant aérien les actions aériennes dont il souhaite bénéficier. Il devra fournir les informations nécessaires à une coordination complète entre les actions des forces aériennes et les actions de ses propres forces. Le commandant des forces aériennes devra vérifier les besoins des forces appuyées et prendra toutes mesures nécessaires pour satisfaire ceux de ces besoins qui sont dans les limites de ses capacités. 

3.3.7 Opérations combinées/mixtes

Lorsque des opérations aériennes sont menées pour appuyer la réalisation d'objectifs terrestres ou maritimes, ou lorsque des forces terrestres ou navales agissent à l'appui de la réalisation d'objectifs aériens, les commandants des forces d'appui et des forces appuyées ainsi que leurs états-majors doivent travailler en équipe pendant toute la période qui va de l'élaboration des plans de surface et/ou aériens, mixtes et/ou combinés, jusqu'à leur complète exécution. Un centre d'opérations interarmées doit être créé séparé placé sous le contrôle des commandants des forces appuyées et des forces d'appui. Lorsque ce qui précède n'est pas réalisable, il est essentiel d'établir, entre les forces, des communications adaptées et des procédures de coordination.          TOP  

3.4 Caractéristiques et principes de base de la conduite ou du contrôle aérien

3.4.1 Caractéristiques de base

Tout commandant aérien doit disposer d'un système approprié de conduite et de contrôle lui permettant d'exercer son autorité sur les forces placées sous sa responsabilité conformément aux principes décrits ci-dessus. Toute organisation de conduite ou de contrôle d'une force aérienne doit avoir les caractéristiques suivantes :

- adaptabilité et modularité pour être utilisable pour tout conflit quels que soient son échelle ou son intensité, et pour faire face aux circonstances susceptibles de surgir pendant le déroulement des opérations, 
- mobilité permettant, lorsqu'il le faut, de déplacer rapidement et facilement les éléments des forces au sein du théâtre d'opérations, 
- aptitude élevée à la survie face à toutes les formes d'action possibles de l'ennemi, 
- très grande fiabilité, quelles que soient les conditions d'environnement, 
- interopérabilité avec les systèmes de conduite et de contrôle au sein de la même zone et possibilités de liaisons aux niveaux appropriés avec ces systèmes, 
- interopérabilité avec les systèmes de contrôle, nationaux ou alliés, situés dans des zones adjacentes permettant, s'il le faut, d'établir soutien et liaisons avec ces zones, 
- capacité de recevoir, transmettre, analyser, stocker et extraire, traiter et présenter toutes données appropriées concernant les fonctions de commandement, de conduite, de contrôle et de coordination nécessaires à l'efficacité des opérations aériennes. On peut citer, à titre d'exemple, la présentation des situations aériennes et en surface, le renseignement, les conditions météorologiques, les mouvements aériens, les catalogues des ressources en armements, l'ordre de bataille de l'ennemi et les données d'analyse de cibles, 
- capacité de garantir, quand il le faut, que les données transitant par ou détenues au sein du système y sont en totale sécurité et ne sont accessibles qu'aux personnes dûment habilitées travaillant dans un environnement matériellement sûr.

3.4.1.1 Composition de base

Toute organisation de conduite ou de contrôle aérien comporte des organismes et des équipements spécialisés. En font partie les équipements de communication et de traitement de l'information tout autant que les équipements d'affichage des situations. Si le besoin fonctionnel s'en fait sentir, peuvent également en faire partie des capteurs actifs et passifs d'identification, de surveillance aérienne et de contrôle des moyens actifs et/ou du trafic. Le nombre et l'importance des divers éléments qui composent une organisation de contrôle aérien dépendent des caractéristiques de la zone à desservir et de la nature des tâches à accomplir. Les sous paragraphes qui suivent décrivent la composition et la structure élémentaire d'organisations types de conduite ou de contrôle aérien situées à terre, en mer ou aéroportées.

- Organismes aériens : La planification et la conduite des opérations aériennes doivent prendre place ou être supervisées par un organisme primaire tel qu'un Centre de conduite d'opérations aériennes. Les personnels composant cet organisme doivent refléter les fonctions et les nationalités des éléments qu'ils contrôlent, afin que le commandant aérien puisse apprécier les tactiques, techniques, capacités, besoins et limitations de ces éléments. Le commandant aérien et son état-major doivent disposer des moyens nécessaires au maintien des liaisons avec les autres commandants et leurs états-majors. L'autorité de conduite peut être déléguée à des organismes ou éléments aériens subordonnés tels que des centres alliés d'opérations tactiques. Tout organisme doit pouvoir communiquer avec les divers éléments qui composent l'organisation du contrôle aérien.

- Organismes de contrôle aérien situés à terre : Au sein d'une organisation de contrôle aérien située à terre, organismes et éléments se rapportent au niveau de l'autorité de contrôle et/ou de l'activité aérienne concernée. Des organismes et éléments de liaison doivent être créés aux niveaux appropriés vis-à-vis des forces terrestres et/ou maritimes appuyées et doivent pouvoir communiquer avec l'organisme aérien primaire. Ils constituent les moyens grâce auxquels informations et renseignements peuvent être échangés. Ces organismes et éléments contribuent en outre au traitement des demandes d'appui aérien et au contrôle des missions correspondantes.

- Organismes de contrôle aérien situés en mer : Les organismes de contrôle aérien situés en mer peuvent être comparés à leurs homologues situés à terre pour ce qui concerne leurs caractéristiques, capacités et prestations essentielles. Les principales différences résident dans la terminologie et l'organisation. Les organismes de contrôle aérien situés en mer peuvent conduire et contrôler l'ensemble des opérations aériennes menées au sein d'une zone de responsabilité assignée.

- Organismes de contrôle aérien aéroportés : Les moyens aéroportés de contrôle aérien sont destinés à compléter et relayer les organismes existants situés à terre et en mer. Bien que les systèmes aéroportés puissent exécuter n'importe quelles opérations de surveillance et de contrôle, leur disponibilité limitée ainsi que leur présence restreinte sur zone sont susceptibles de réduire leur aptitude à mener des opérations autonomes.

3.4.1.2 Contrôle de l'espace aérien

Le contrôle de l'espace aérien est la combinaison d'organismes et de procédures de planification de l'exploitation de l'espace aérien. La structure et la coordination du contrôle qui en découlent visent à minimiser les risques et à permettre une utilisation efficace et souple de l'espace aérien par l'ensemble des éléments impliqués dans des opérations mixtes aériennes, terrestres et maritimes. Bien que le contrôle de l'espace aérien s'efforce d'augmenter la souplesse d'exécution des opérations, le pouvoir d'approuver, désapprouver ou refuser des missions de combat est confié à un commandant aérien unique.

3.4.1.3 Méthodes de contrôle de l'espace aérien

Il existe deux méthodes de base pour l'exercice du contrôle de l'espace aérien :

- Contrôle positif : Le contrôle positif de l'espace aérien comporte l'identification, le suivi et le contrôle serrés des aéronefs au sein d'un espace aérien donné. Il est exercé au moyen d'équipements électroniques par un organisme à qui ont été confiées l'autorité et les responsabilités correspondantes. Le contrôle positif de l'espace aérien repose sur des données en temps réel et utilise des installations comprenant des moyens tels que radars primaires et secondaires et communications. Tous les radars dotés de ces caractéristiques, comme les radars de contrôle de la circulation aérienne ou les SDA, SDCT ou CDCM, peuvent être utilisés pour le contrôle de l'espace aérien.

- Contrôle aux procédures : Le contrôle de l'espace aérien aux procédures est une méthode qui repose sur la combinaison d'ordres et procédures préalablement acceptés et promulgués. Ce type de contrôle comporte des techniques telles que la segmentation de l'espace aérien en volume et dans le temps et/ou l'utilisation d'ordres de contrôle des armements. Cette méthode est plus restrictive que le contrôle positif mais elle est moins vulnérable aux interférences électroniques et aux attaques physiques. Elle assure la continuité des opérations dans des conditions d'environnement hostiles et doit pouvoir en permanence prendre immédiatement le relais en cas de dégradation du système de contrôle positif ou lorsque ce dernier n'est pas jugé adéquat pour l'opération en cours.

3.4.1.4 Choix de la méthode de contrôle

Généralement dans des opérations complexes les deux types de contrôle sont utilisés. Pour déterminer la part qui revient à chacun d'eux, les facteurs suivants doivent être pris en considération :

- nature et ampleur de la menace et des opérations de l'adversaire, 
- disponibilité, capacité et vulnérabilité des moyens de gestion amis, y compris les défenses aériennes et antiaériennes tout autant que les installations du temps de paix en charge du contrôle de la circulation aérienne et du contrôle terminal, 
- nombre, profils de vol et vitesse des aéronefs amis, 
- type de terrain et conditions météorologiques probables dans la zone de combat, 
- nombre, déploiement et caractéristiques des systèmes d'armes amis en surface. TOP