DOCTRINE D'EMPLOI DES ARMEES DE L'AIR ET DES ARMEES AERIENNES JLC contribution
7. OPERATIONS AERIENNES DE SOUTIEN
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7.1 LES ACTIONS AERIENNES DE TRANSPORT
Organisation - Situation aérienne 7.1.1 Caractéristiques du transport aérien Vitesse et chargement - Ubiquité - Vulnérabilité 7.1.2 Catégories des Actions Aériennes de Transport Transport planifié - Opérations aéroportées - Opérations aériennes spéciales - Opérations aériennes de soutien logistique - Evacuations sanitaires 7.2 ACTIONS AERIENNES DE RAVITAILLEMENT EN VOL 7.3 ACTIONS AERIENNES DE SURVEILLANCE ET DE RECONNAISSANCE Composition d'une force de surveillance et de reconnaissance - Interprétation des informations 7.3.1 Objectifs des AAS Rec Surveillance - Reconnaissance 7.3.2 Différentes missions des AAS Rec Reconnaissance stratégique - Reconnaissance tactique - Acquisition des objectifs 7.3.3 Considération sur la planification 7.4 ACTIONS AERIENNES DE DETECTION DE CONTROLE ET DE COMMANDEMENT Système de Détection de Communication de Contrôle et de Commandement Aérien (SD3CA) 7.5 ACTIONS AERIENNES DE RECHERCHE ET DE SAUVETAGEACTIONS AERIENNES DE SAUVETAGE AU COMBAT AARS/AASCO Applications - Considérations sur la planification 7.6 ACTIONS AERIENNES DE GUERRE ELECTRONIQUE Applications Différentes missions des AAGE Mesures de soutien à la guerre électronique - Contre-mesures électroniques - Mesures de protection électronique |
Les opérations aériennes de soutien sont destinées à
permettre, renforcer ou soutenir l'efficacité de l'ensemble des forces
armées. Cependant nombre d'OAS sont liées très directement à
l'utilisation de l'Arme aérienne.
Leur complémentarité avec les Opérations Aériennes de
Combat est un fait majeur et une force aérienne n'a de cohérence que dans
la mesure ou elle est capable de couvrir le spectre complet des OAS.
Ainsi doivent être assurées en toutes circonstances :
- les Actions Aériennes de Transport AAT
- les Actions Aériennes de Ravitaillement en
Vol AARV
- les Actions Aériennes de Surveillance et
Reconnaissance AAS Rec
- les Actions Aériennes de Détection de
Contrôle et de Commandement AADC2
- les Actions Aériennes de Recherches et de
sauvetage AARS/SARCO
- les Actions Aériennes de Guerre Electronique
AAGE
7.1 LES ACTIONS AERIENNES DE TRANSPORT
Les Actions Aériennes de Transport se développent au
profit de l'ensemble des Forces Armées. Elles sont définies comme celles
qui impliquent le déplacement par voie aérienne du personnel et du fret à
l'intérieur et à l'extérieur du théâtre d'opérations. Principalement
conduite par des aéronefs militaires, elles peuvent être menées
également par des aéronefs civils en complément.
La mobilité permise par les AAT en temps de crise ou de
guerre est un facteur déterminant de multiplication des capacités des
forces à l'échelle du globe grâce aux facilités de déplacement,
redéplacement, ravitaillement, évacuation. Cependant en temps de paix, le
transport aérien est un outil de présence française utile, propre à
développer un climat relationnel de confiance très positif tant sur le
littoral des mers et océans que très à l'intérieur des terres. A ce
titre il est beaucoup plus efficace et économique que tout autre outil
militaire de présence nationale à défaut d'être aussi démonstratif.
Une opération de Transport Aérien impose un certain
nombre de conditions d'organisation et de situation aérienne générale.
Organisation
L'organisation d'une opération de transport aérien
repose sur une centralisation de la planification et une conduite fine du
déroulement des vols et des transits associés. L'ampleur, la durée et le
calendrier devront être décidés afin de rassembler tous les moyens et si
nécessaire d'arrêter tout autre transport planifié. Les autorisations
diplomatiques et de survol associées, les terrains d'escales, avec des
pistes suffisamment longues et de portance convenables équipées d'aides à
la navigation et de moyens d'avitaillement, doivent être préparés. La
mise en place des équipages de remplacement doit être prévue dès le
début.
Cependant l'acuité de ces conditions est tempérée par
le nombre et la qualité des infrastructures aéroportuaires et en routes
sur l'ensemble du globe et par l'équipement de système de navigation
autonomes des avions de transport.
Situation aérienne
Si la situation aérienne en route en inter théâtre ne
pose pas de problème particulier, le transport aérien infra théâtre
impose au moins une situation aérienne favorable au-dessus des territoires
amis. TOP
7.1.1 Caractéristiques du transport aérien
Vitesse et chargement
La charge utile qui peut être transportée par le
transport aérien est limitée en poids et volume, mais elle peut être
livrée à destination plus rapidement que celle transportée par des
systèmes de transport de surface. Le transport aérien est rapide et
flexible tandis que le transport de surface offre une plus grande capacité
; ils sont par conséquent complémentaires. Le transport aérien étant par
définition rapide, il permet un taux de sorties élevé qui peut, en
partie, compenser la limitation en charge marchande. Cela peut être d'une
importance primordiale pour contenir une crise en rapide évolution. Par
exemple, lors de la guerre du Yom Kippur de 1973, bien que seulement 26% du
matériel américain fourni à Israël ait été transporté par air, aucun
des 74% restants convoyés par mer n'est arrivé avant la fin des
hostilités.
Ubiquité
Le transport aérien par opposition avec le transport de
surface ne peut être interdit ou retardé par des obstacles ou des actions
en surface une fois en route pour sa destination. De ce fait, il peut être
le seul moyen pour ravitailler des bases et des communautés isolées, en
particulier en cas de siège ou d'opérations de secours lors de
catastrophes. Par exemple, le transport aérien a été le seul moyen
possible de soutenir Berlin lors de l'hiver 1948/49, Khe Sanh en 1968 ou
Sarajevo en 1993. Le transport aérien est d'une importance primordiale pour
atteindre des pays qui n'ont pas de débouchés sur la mer ou dont les
infrastructures de surface sont peu développées.
Vulnérabilité
Les avions de transport aérien sont en principe non
armés et sont plus lents moins manoeuvrables que les avions de combat et
ils peuvent être équipés de moyens de GE et de leurrage. Par conséquent,
ils ont besoin d'une situation aérienne favorable si on veut les utiliser
avec une efficacité maximum. Si une telle situation n'est pas possible, les
avions de transport aérien peuvent tenter d'éviter les défenses en
conjuguant les parades techniques et tactiques. Toutefois, ceci risque
d'entraîner une attrition élevée, pouvant atteindre des niveaux
inacceptables.
7.1.2 Catégories des Actions Aériennes de Transport
Elles peuvent se diviser en deux grandes catégories :
Transport inter théâtre (stratégique). Il
s'agit du transport de passagers et de fret entre les théâtres.
Transport infra théâtre (opératif ou tactique).
Il s'agit du transport de passagers et de fret à l'intérieur d'un
théâtre.
Les Actions Aériennes de Transport comprennent cinq
missions principales.
Transport planifié
Il s'agit du transport programmé de personnels et de
ravitaillement par avions évoluant normalement dans les routes aériennes
et si nécessaire sur de grandes distances.
Actions aéroportées
Il s'agit du transport par voie aérienne d'une force de
combat avec son soutien logistique vers une zone bien déterminée. Des
avions à voilure fixe et des hélicoptères peuvent tous les deux être
employés. Les avions bénéficient d'une plus grande vitesse de transit et
d'un rayon d'action très élevé. Ils sont plus sûrs et beaucoup plus
économiques, les hélicoptères n'ont pas besoin de piste d'atterrissage et
peuvent même manoeuvrer à proximité de la zone des contacts. Les deux
moyens sont complémentaires.
Aéroportage avec atterrissage pour mise à terre
Aérolargage avec mise à terre en parachute.
Actions aériennes spéciales
Il s'agit d'actions conduites, à n'importe quel stade du
conflit, en soutien d'opérations de guerre non conventionnelle et
clandestine, ou secrète et psychologique.
Actions aériennes de soutien logistique
Il s'agit d'actions aériennes, en dehors des opérations
aéroportées, inter théâtre, infra théâtre, menées pour acheminer
matériel et personnel sur le théâtre ou pour les rapatrier.
Evacuations sanitaires
Il s'agit de l'évacuation par voie aérienne de blessés
ou de malades vers ou entre les centres de traitement médical.
TOP
7.2 ACTIONS AERIENNES DE RAVITAILLEMENT EN VOL
Les Actions Aériennes de Ravitaillement en Vol peuvent
contribuer aux opérations de combat aérien en augmentant le rayon
d'action, la charge utile, le temps de présence sur l'objectif et la
souplesse d'emploi des avions. Il peut être utilisé pour soutenir les
trois types de batailles aériennes. On peut recourir au ravitaillement en
vol pour améliorer les performances pratiquement de tous les types d'avions
et ce, dans la quasi totalité des engagements de la puissance aérienne.
Ainsi il permet :
- de conférer à un chasseur bombardier à court rayon
d'action la capacité d'atteindre des objectifs stratégiques et de pouvoir
être utilisé dans les batailles aériennes stratégiques,
- d'accroître l'autonomie et le rayon d'action des
missions aériennes de combat d'escorte ou de soutien des forces et de
maintenir en vol les avions de combat de manière à améliorer leur
capacité de répondre à des ordres donnés avec un faible préavis,
- d'autoriser des incursions plus profondes et de varier
les itinéraires vers les objectifs,
- de permettre aux avions de décoller avec un poids plus
faible, leur offrant ainsi la possibilité d'opérer à partir de terrains
courts (d'où dispersion) avec un emport en armes plus important.
Les Actions Aériennes de Ravitaillement en vol peuvent
être exécutées de deux manières.
Sur hippodrome : Dans ce rôle, les avions
ravitailleurs effectuent en vol un hippodrome à la verticale d'une position
prédéterminée. Les avions qui ont besoin de se ravitailler planifient
leur itinéraire via ce circuit pour se ravitailler en fuel à la demande
pendant les lignes droites et pendant les virages de l'hippodrome.
Sur itinéraire : Cette mission peut être remplie de
deux manières : en transit accompagné et en rendez-vous sur route. En
transit accompagné, le ravitailleur escorte l'avion ravitaillé le long
d'une route, transférant le carburant à la demande. La technique du
rendez-vous sur route oblige le ravitailleur et le ravitaillé à se
rencontrer en des positions prédéterminées le long de la route afin de
mener les opérations de ravitaillement en vol.
Alors que le ravitaillement en vol apporte à une force
une souplesse d'emploi et une capacité nettement supérieures, il comporte
en revanche des limitations importantes. La procédure de ravitaillement en
vol prend un certain temps, pendant lequel le ravitailleur et le ravitaillé
ont des possibilités de manoeuvre réduites. De plus le nombre d'avions
pouvant être ravitaillés simultanément par un seul ravitailleur est
limité. En conséquence, les opérations de ravitaillement en vol - surtout
celles effectuées à grande échelle - doivent être planifiées, chaque
fois que cela est possible, en dehors de l'espace aérien ennemi.
Le ravitaillement body-body cas particulier du
ravitaillement en vol doit être évité sauf exception car le taux du
carburant livré sur le carburant transporté est inférieur à 0,5 et qu'il
immobilise pour une mission de soutien un avion d'armes dont la mission
principale procède des opérations aériennes de combat.
La survie au sol des ravitailleurs est un autre élément
important lors de la planification en temps de guerre. Les gros
ravitailleurs sont très vulnérables à terre. Il n'est pas possible de les
protéger sous des abris avions bétonnés. De ce fait, la dispersion de
ravitailleurs en dehors de leurs bases de stationnement (dispersion à
l'extérieur) constituera en général la meilleure option pour la survie.
Toutefois, cela compliquera la planification, en particulier pour les
opérations engageant plusieurs ravitailleurs. Dans tous les cas on sera
limité par la disponibilité d'aérodromes de dispersion équipés de transmissions
efficaces et de stocks de carburant suffisants, deux facteurs
essentiels pour soutenir des opérations de ravitaillement en vol.
Les opérations de ravitaillement en vol sont soumises à
une série de contraintes tant de commandement qu'opérationnelles. Les
exigences posées au déroutement dans le cas d'un ravitaillement impossible
impliquent que les avions receveurs soient ravitaillés fréquemment et que
la route passe à proximité d'aérodromes de déroutement convenables
bénéficiant de conditions météorologiques acceptables. Cela peut causer
de sérieux problèmes, surtout lors de traversées océaniques en hiver
lorsque le manque d'aérodromes de déroutement et la fréquence du mauvais
temps peuvent souvent entraîner des retards importants. De la même façon
on doit s'attendre à des pannes d'équipements et par conséquent on doit
prévoir dans n'importe quel plan de ravitaillement en vol une redondance
des moyens dont disposent ravitailleur et ravitaillés. Le ravitaillement en
vol est comme une chaîne. La panne d'un seul maillon peut briser la chaîne
et conduire à l'échec de l'opération entière.
Cet ensemble de possibilités et de conditions implique
une centralisation au plus haut niveau Aérien sur le théâtre, de toutes
les opérations de planification et de conduite des AARV.
TOP
7.3 ACTIONS AERIENNES DE SURVEILLANCE ET DE RECONNAISSANCE
Les Actions Aériennes de Surveillance et de
Reconnaissance consistent à recueillir des informations sur les activités,
les forces et moyens de l'ennemi réel ou potentiel, à partir de
détecteurs aéroportés, en vol et dans l'espace.
La surveillance et la reconnaissance fournissent les
informations nécessaires à la formulation de sa stratégie et des plans et
à la conduite des opérations par les forces amies aériennes, de surface
et sous-marines. Les informations peuvent être recueillies à partir de
sources différentes - telles que les détecteurs du spectre visible ou
invisible (radar, radio et optronique) qui peuvent se trouver à bord d'une
variété de véhicules aérospatiaux (par exemple aéronefs pilotés ou non
et systèmes évoluant dans l'espace). Certains systèmes basés au sol
(tels que les radars de détections transhorizon) peuvent aussi avoir des
applications importantes en surveillance et reconnaissance aérospatiales.
Une fonction importante de ces systèmes est de détecter les anomalies dans
le comportement d'ennemis réels ou potentiels. Pour réussir cela en temps
de guerre, il est essentiel d'avoir en temps de paix un programme dynamique
de surveillance et de reconnaissance aérospatiale.
Composition d'une force de surveillance et de
reconnaissance
Les systèmes basés dans l'espace, les avions et les
systèmes au sol ont des qualités complémentaires pour les tâches de
reconnaissance et de surveillance. En raison de leur altitude, les systèmes
dans l'espace offrent la couverture la plus étendue. Mais les satellites en
position géostationnaire pâtissent d'une définition de l'image
relativement faible, tandis que les satellites en orbite basse ont
l'inconvénient du temps qui sépare deux passages successifs sur le même
point. Les avions pilotés offrent des images à haute définition et de la
souplesse d'emploi mais ils peuvent être plus vulnérables que les
systèmes spatiaux. A l'opposé, les aéronefs non pilotés manquent de
souplesse d'emploi et de portée mais sont relativement bon marché. Les
systèmes basés au sol offrent une couverture permanente mais seulement
dans des zones particulières. Les besoins d'une force mixte globale
varieront d'une nation à une autre en fonction de l'estimation des besoins
stratégiques, opérationnels et tactiques.
Interprétation des informations
L'utilité - en temps de paix comme en temps de guerre -
des images fournies par les Actions Aériennes de Reconnaissance et de
Surveillance dépendra de la rapidité et de la compétence avec lesquelles
ces images seront interprétées. L'interprétation comprend deux phases.
Une première phase sommaire, mais utilisable immédiatement en complément
d'informations déjà connues, est réalisée au plus près du capteur. La
seconde détaillée, recoupée finement est réalisée dans une structure
centralisée telle que la CIREM pour le renseignement électromagnétique ou
le CF3I pour le renseignement image. La célérité est nécessaire parce
que des informations périmées risquent d'être plus dommageables que
bénéfiques, en particulier si elles sont utilisées en vue de l'attaque
d'objectifs. Mais l'obtention de la rapidité requise exige des moyens
appropriés. La compétence est tout aussi importante car des informations
mal interprétées peuvent être pires que pas d'informations du tout. En
reconnaissance stratégique, le savoir-faire en matière d'interprétation
implique une subjectivité de haut niveau parce qu'elle est principalement
centrée sur la connaissance d'intentions à partir d'indices. Au niveau
tactique, les problèmes d'interprétation tendent à se concentrer sur
l'entraînement, l'expérience et l'objectivité.
7.3.1 Objectifs des AAS Rec
Surveillance
La surveillance est l'observation systématique de zones,
d'emplacements, de personnes et d'objets situés dans l'espace, en surface
ou sous l'eau grâce à des équipements optiques, sonores, photographiques,
électroniques ou autres.
Reconnaissance
La reconnaissance est l'acquisition d'informations sur
les activités et les moyens d'un ennemi grâce à l'observation visuelle ou
toute autre méthode de détection. C'est aussi l'acquisition de données
sur les caractéristiques météorologiques, hydrographiques et
géographiques d'une zone particulière. Une fonction particulièrement
importante de la reconnaissance consiste à fournir les éléments
d'appréciation de l'efficacité de frappes aériennes afin de garantir la
destruction des objectifs arrêtés dans une planification globale et
autoriser la poursuite des opérations.
7.3.2 Différentes missions des AAS Rec
Les Actions Aériennes de Surveillance et de Reconnaissance comprennent les types de missions suivants :7.3.3 Considération sur la planification
Les moyens de reconnaissance et de surveillance aérienne
sont chers et seul un nombre limité y sera consacré. On ne peut attendre
de la reconnaissance et de la surveillance aérienne qu'ils couvrent toutes
les éventualités, encore moins qu'ils fournissent les solutions. Les
directives qui auraient pour objet de rassembler un maximum de données
au-dessus d'une zone la plus grande possible - dans l'espoir que les
intentions de l'ennemi puissent être ensuite devinées grâce à l'examen
de ces données - déboucheront seulement sur un véritable déluge
d'informations ; non seulement les moyens d'interprétation seront saturés
mais cela risque encore de créer une certaine confusion dans l'esprit des
planificateurs. Au lieu de cela, les probables modes d'action de l'ennemi
doivent être analysés à l'avance et les actions aériennes de
reconnaissance et de surveillance doivent alors être utilisées pour
vérifier ou confirmer le choix qu'il semble être en train d'opérer ou
qu'il serait en mesure d'opérer avec ces modes d'action. C'est seulement de
cette façon que les forces amies pourront formuler une ligne de conduite
rationnelle et ainsi employer les moyens de reconnaissance et de
surveillance aérienne avec la meilleure efficacité.
La fonction essentielle des opérations de reconnaissance
stratégique et de surveillance générale est de détecter les anomalies
dans le comportement des ennemis réels ou potentiels. Aussi, pour les
opérations de reconnaissance et de surveillance aérienne, à l'instar de
nombreuses autres opérations de la puissance aérienne, le facteur clef
pour réussir dans ce domaine opérationnel est de poursuivre les
opérations d'une manière soutenue jusqu'à ce que des résultats positifs
soient atteints. Si un plan de reconnaissance ne parvient pas à recueillir
les informations escomptées, celles-ci peuvent néanmoins se révéler tout
à fait valables. Cela peut indiquer que les analyses originales des
planificateurs sur les possibles intentions de l'ennemi étaient erronées
et que d'autres hypothèses doivent être étudiées. Dans ce cas, il sera
nécessaire de se réorienter vers un nouveau plan, qui s'appuiera de
préférence sur une évaluation rationnelle plutôt que sur un point de vue
opportuniste.
En tout état de cause la planification et la conduite
doivent être hautement centralisées. TOP
7.4 ACTIONS AERIENNES DE DETECTION DE CONTROLE ET DE COMMANDEMENT
Système de Détection de Communication de Contrôle et
de Commandement Aérien (SD3CA)
Il est défini comme un système de surveillance et de
contrôle aérien fourni par des aéronefs en vol équipés d'un radar de
détection 3D et d'équipements de transmission destinés à contrôler les
systèmes d'armes. Le SD3CA peut fournir des informations en temps réel sur
l'activité aérienne de l'ennemi et sur ses possibilités d'attaquer le
sanctuaire national ou d'interférer avec des opérations aériennes,
terrestres et maritimes des forces amies. Il peut, en plus des fonctions
ci-dessus, fournir un contrôle réel ainsi que la conduite et
l'intégration d'actions aériennes amies offensives ou défensives. Cette
fonction peut être utilisée pour aider des forces aériennes amies dans
leurs opérations de pénétration des défenses ennemies lors d'attaques
air-sol. Les plates-formes SD3CA peuvent aussi être employées pour exercer
le commandement et le contrôle ainsi que la surveillance maritime. En
raison de leurs capacités, elles ont de nombreuses applications dans des
situations de gestion de crise. De nombreuses réflexions, qui s'appliquent
aux opérations de reconnaissance et de surveillance aérienne, sont
également valables pour les SD3CA.
Dans certains cas particuliers les avions de commandement
et de conduite peuvent ne pas être équipés de radar de détection. En
revanche les moyens de transmission sont indispensables pour assurer les
fonctions. TOP
7.5 ACTIONS AERIENNES DE RECHERCHE ET DE SAUVETAGE
ACTIONS AERIENNES DE SAUVETAGE AU COMBAT AARS/AASCOLes actions aériennes de recherche et de sauvetage
impliquent l'emploi d'aéronefs pour localiser et sauver des personnes en
détresse et en particulier pour récupérer des équipages qui ont
abandonné leurs avions (normalement des hélicoptères pour cette hauteur).
Les AASCO sont des actions aériennes complexes mettant en oeuvre toute la
panoplie des moyens dont dispose l'Armée de l'air.
Applications
Les opérations de recherche et de sauvetage contribuent
à la poursuite des campagnes aériennes en :
- permettant aux équipages qui ont survécu aux abandons
d'avions de reprendre le combat.
- privant l'ennemi d'une source potentielle de
renseignements.
- promouvant un moral élevé parmi les équipages.
Il est à noter que les moyens et leurs conditions
d'emploi doivent être notablement différents selon qu'il s'agit d'AARS ou
d'AASCO.
Les premiers sont utilisés généralement en isolé de
jour et dans un contexte de paix ou de faible tension, les seconds sont au
contraire utilisés dans des opérations aériennes complexes, de nuit, dans
un contexte de guerre engin.
Considérations sur la planification
Les hélicoptères de recherche et de sauvetage et les
avions de sauvetage à très long rayon d'action ne sont, en principe, pas
armés. Ils sont par conséquent vulnérables aux attaques ennemies. Ceci
est particulièrement important quand les équipages abattus doivent être
secourus à l'intérieur du territoire ennemi ou près de leurs côtes. Dans
ces circonstances, il peut être nécessaire de monter ce qu'on doit appeler
des opérations de combat pour la recherche et le sauvetage; celles-ci
impliquent des moyens de combat, tels que des chasseurs bombardiers
destinés à fournir une couverture feu en protection des appareils de
sauvetage. De telles opérations peuvent coûter cher, car l'ennemi peut
connaître la zone dans laquelle l'avion s'est écrasé et déployer des
forces aériennes et de surface. Pour cette raison, des actions aériennes
de sauvetage au combat doivent être tentées dans la majorité des cas sauf
si les chances de succès sont particulièrement faibles ou pour toute autre
raison opérationnelle majeure. TOP
7.6 ACTIONS AERIENNES DE GUERRE ELECTRONIQUE
La guerre électronique implique l'emploi militaire de
moyens électroniques pour déterminer, exploiter, réduire ou empêcher
l'utilisation par l'ennemi du spectre électromagnétique et les actions
entreprises pour assurer son utilisation effective par les forces amies.
Applications
Les capacités électromagnétiques imprègnent tous les
aspects de la puissance aérienne et le facteur guerre électronique
devraient constituer une partie intégrante de la planification et de
l'exécution de tous les types d'opérations aériennes. Il peut être
employé pour décontenancer l'ennemi, réduire les pertes amies et
accroître l'efficacité opérationnelle des forces amies aériennes, de
surface et sous-marines. La guerre électronique est encore plus importante
pour tous les types d'opérations aériennes de combat (et de nombreuses
opérations aériennes de soutien). Il y a en particulier des interactions
très proches entre la guerre électronique et la suppression des moyens de
défense aérienne ennemie ; ces deux missions fournissent des capacités
complémentaires et alternatives.
Différentes missions des AAGE
Mesures de soutien à la guerre électronique
Ces mesures concernent des actions entreprises pour
rechercher, intercepter, identifier et localiser les émissions
électromagnétiques dans le but d'identifier la menace immédiate. Elles
fournissent un avertissement quand il y a détection, acquisition d'objectif
et engagement par l'ennemi. Elles fournissent aussi les informations
nécessaires à la conduite d'actions de contre-mesures électroniques et de
contre contre-mesures électroniques.
Contre-mesures électroniques
Elles concernent les actions destinées à prévenir ou
réduire une utilisation efficace du spectre électromagnétique par
l'ennemi. Les principales techniques de contre-mesures électroniques
comprennent soit l'emploi de différents bruits électroniques, soit les
contre-mesures électroniques, soit l'emploi de systèmes mécaniques tels
que les chaffs ou les fusées à infrarouges, soit le lancement ou le
remorquage de leurres. Les équipements de contre-mesures électroniques
peuvent être emportés par les avions pour leur propre protection ou
utilisés par des avions de guerre électronique spécialisés dans un rôle
d'escorte ou de protection à distance de sécurité. Dans ce dernier cas,
un tel avion peut être employé en soutien d'opérations amies ou pour
faire échec aux opérations ennemies.
Mesures de protection électronique
Ces mesures impliquent des actions prises pour s'assurer
une utilisation efficace du spectre électromagnétique par les amis en
dépit de l'emploi de moyens de guerre électronique par l'ennemi. Comme
l'utilisation de mesures de protection électronique est une réaction à
une menace hostile de contre-mesures électroniques, l'équipement, les
procédures et les tactiques d'emploi mises en oeuvre doivent être
constamment révisées à la lumière des renseignements relatifs à la
menace identifiée. Ce point est également applicable aux contre-mesures
électroniques.
Missions de guerre électronique