DOCTRINE D'EMPLOI DES ARMEES DE L'AIR ET DES ARMEES AERIENNES  JLC contribution 

1. PUISSANCE AERIENNE

2. STRATEGIE AERIENNE 3. COMMANDEMENT ET CONDUITE DE LA PUISSANCE AERIENNE

4. BATAILLE POUR LA SUPREMATIE AERIENNE (BPSA)

5. BATAILLE AERIENNE CONTRE LES FORCES DE SURFACE (BAFS) 6. BATAILLE AERIENNE STRATEGIQUE (BAS) 7. OPERATIONS AERIENNES DE SOUTIEN 8. OPERATIONS DE SOUTIEN AU SOL

4. BATAILLE POUR LA SUPREMATIE AERIENNE

BPSA   

La seule sécurité sur laquelle de sages principes militaires peuvent s'appuyer est celle de la maîtrise de son espace aérien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4.1 But de la BPSA   
La doctrine   
Critères de choix  OFF/DEF   
Armes Aériennes Offensives   
Armes Aériennes Défensives    
4.2 La BPSA dans la Bataille Aérienne globale   
4.3 La BPSA dans la Bataille globale   
Les composants de la BSA  
4.4 Bataille Offensive pour la Suprématie Aérienne (BOSA)   
4.4.1 Suppression des défenses aériennes ennemies 
4.4.2 Patrouilles aériennes de combat offensif   
        
- PACO sur zone (PACOZ)  
         - PACO sur route (PACOR)   
4.4.3 Escorte   
      
- Escorte lointaine     
       
- Escorte rapprochée    
4.4.4 Attaque de base
         - Surfaces opérationnelles  
  
        - Autres ensembles et des avions    
4.5 Bataille Défensive pour la Suprématie Aérienne (BDSA) 
      
- Conduite de la bataille   
         - Structuration des forces et ressources     
4.5.1 Système de défense aérien actif (SDAA)    
         Composante détection 
            Composante C3 
            Composante systèmes d'armes   
           - La Défense surface air    
           - Les chasseurs    
           - Interception    
           - Escorte     
Combinaison chasseurs/système sol-air       
           - Délai d'alerte    
           - Géographie   
 
4.5.2 Système de défense aérien passif (SDAP)   
4.6 Conclusion   


4.1 But de la BPSA

Le but de la BPSA est de réaliser et de conserver le niveau nécessaire de maîtrise de l'air pour permettre en toute sécurité l'application des plans interarmées dans l'ensemble du théâtre considéré. La BPSA est indissociable des Opérations Aériennes de Soutien et des Opérations de Soutien au Sol. 
La BPSA comporte deux phases simultanées environ : 
- une phase offensive (BOSA) 
- une phase défensive (BDSA). 
Les procédés tactiques font appels à la dissuasion, l'interdiction, la neutralisation et la destruction des forces aériennes ennemies.

La doctrine

De nombreux exemples pendant les 70 dernières années dont le plus récent et le plus caricatural et la guerre du Golfe marquent l'importance de la BDSA et permettent de dégager une doctrine. 
La maîtrise de l'air est d'importance capitale non seulement pour les opérations aériennes, mais aussi pour virtuellement tous les types d'opérations de surface et sous-marines. 
Pour atteindre le niveau maximum de maîtrise de l'air, une campagne spécifique de destruction de l'aviation ennemie est nécessaire. Toutefois, la neutralisation des moyens de détection, de commandement, de contrôle et des avions ou leur destruction partielle peut aboutir à une situation aérienne suffisamment favorable. 
Même dans une situation aérienne généralement hostile, il est habituellement possible de réaliser temporairement ou localement une supériorité aérienne pour des opérations spécifiques.

C'est ainsi qu'il existe trois niveaux fondamentaux de maîtrise de l'air : 
Situation aérienne favorable SITAF : Une situation aérienne favorable est celle dans laquelle l'intensité de l'effort aérien déployé par les forces aériennes ennemies est insuffisant pour empêcher le succès des opérations terrestres, maritimes ou aériennes amies. 
Supériorité aérienne SUPA : La supériorité aérienne est définie comme le niveau de domination dans la bataille aérienne d'une force sur une autre, qui permet la conduite d'opérations par le premier avec ses forces terrestres, maritimes et aériennes, à un moment et en un lieu donnés, sans opposition prohibitive de la part des forces opposées. 
Suprématie aérienne SUPRA : La suprématie aérienne est définie comme le niveau de supériorité aérienne dans lequel les forces aériennes ennemies sont incapables d'opposition efficace.

NIVEAU

CONDITION

Situation aérienne favorable SITAF

Effort aérien ennemi insuffisant pour empêcher le succès ami

Supériorité aérienne SUPA

Permet la conduite d'opérations amies à un moment et en un lieu donnés, sans opposition prohibitive de la part de l'ennemi

Suprématie aérienne SUPRA

Les forces aériennes ennemies sont incapables d'opposition efficace

Ces trois situations s'appuient sur les possibilités des aviations opposées à agir sur la profondeur des territoires : on est alors amené à définir 5 cas dont une correspondra à la situation du moment :

Cas

Aérodromes amis

Lignes de front et zones de l'arrière

Aérodromes ennemis et zones de l'arrière

1

Accessibles

Accessibles

Accessibles

2

Inaccessibles

Accessibles

Accessibles

3

Accessibles

Accessibles

Inaccessibles

4

Inaccessibles

Accessibles

Inaccessibles

5

Inaccessibles

Inaccessibles

Inaccessibles

Cas 1 : Dans le cas 1, les deux côtés ont la capacité de frapper les bases, les infrastructures de soutien (par exemple, énergie et carburant) et les installations commandement et de contrôle adverses. Dans ce cas les deux parties ont la capacité de réaliser la SUPRA. 
Cas 2 : Le cas 2 apparaît quand les forces amies peuvent attaquer l'ennemi partout, alors qu'il ne peut guère aller plus loin que la ligne de front. Dans ce cas les forces amies ont une bonne probabilité de réaliser la SUPRA à brève échéance et donc, à terme, d'interdire à l'ennemi même jusqu'à l'accès à la ligne de front. 
Cas 3 : Le cas 3 est l'inverse du cas 2 et est une situation dangereuse. Ici, les forces aériennes amies sont vulnérables à l'attaque en profondeur mais ne peuvent pas atteindre les arrières de l'ennemi. 
Cas 4 : Le cas 4 décrit la situation dans laquelle aucune des deux parties ne peut mener des opérations contres les arrière et les bases aériennes de l'autre, et dans laquelle l'action aérienne est donc confinée au champ de bataille. Dans ce cas aucune des parties n'a de fortes perspectives de réalisation de la SUPRA, bien qu'il soit encore possible d'obtenir une supériorité aérienne locale. 
Cas 5 : Le cas 5 peut survenir par le biais de contraintes mutuellement agréées ou parce que aucune des parties ne dispose d'aviation. Il est évident, dans cette dernière situation, que des avions peuvent être, par la suite, fournis à l'un des antagonistes par une tierce partie. Donc, face à la situation du cas 5, les grands commandeurs prudents doivent tenir compte d'une telle possibilité dans leur planification.

Critères de choix OFF/DEF

Actions aériennes offensives : Mener le combat contre l'ennemi dans la campagne contre les forces aériennes confère les avantages implicites suivants : 
- L'action offensive permet à l'attaquant de prendre l'initiative, d'exploiter les pleines capacités de son aviation et de concentrer ses forces contre les faiblesses. 
- Elle réduit le nombre de sorties offensives de l'adversaire pouvant être monté et elle l'oblige à consacrer une partie des moyens globaux de son aviation à des tâches purement défensives. 
- Elle permet d'exploiter au mieux l'espace tridimensionnel du ciel, la météo, les marques du terrain et la nuit. 
- Elle dénie un sanctuaire à l'adversaire.

Actions Aériennes Défensives : Les seuls avantages des actions aériennes défensives sont liées à la liberté de déplacement et d'action qu'elles sont susceptibles de procurer aux forces terrestres, aériennes ou maritimes sur les territoires dont nous avons le contrôle. Outre cette fonction de base les actions défensives sont rendues inévitables dans certaines circonstances : 
- contraintes politiques incontournables pesant sur l'action offensive, 
- supériorité technologique de l'ennemi nous plaçant sur la défensive, 
- les bases ou installations ennemies sont hors de portée. 
Par ailleurs les actions défensives se déroulant généralement au-dessus du territoire national elles utilisent au mieux les moyens implantés (détection, contrôle, bases,...). Elles assurent une meilleure survie aux équipages abattus.

En résumé, les avantages offerts par les actions aériennes offensives sont considérés comme décisifs et leur emploi doit être systématiquement planifié en tenant compte des facteurs suivants : 
- Profondeur du théâtre : La profondeur du théâtre favorise l'action défensive par couches successives. L'expérience a montré qu'aucun système de DA ne peut fournir une protection complète contre une attaque aérienne, mais un système à couches successives, capable d'infliger une attrition progressive favorise peu la profondeur du théâtre, a toujours donné les meilleurs résultats. 
- Rapport forces défensives-espaces : Plus le rapport force défensive-espace est faible sur un théâtre d'opérations, plus les conditions pour une action aérienne offensive sont favorables s'appuyant ainsi plus qu'avec une autre armée sur la vitesse et le rayon d'action des moyens aériens. 
- Technologie : La technologie peut soit favoriser l'offensive avec les contre-mesures, les suppressions de défense, les armes tirées à distance de sécurité, la furtivité, soit aider la défense avec des capteur et des armes de DA a longue portée.

En tout état de cause il convient de garder à l'esprit deux points : 
- une solution purement technologique aux problèmes opérationnels doit être évitée car la technologie a tendance à donner moins qu'elle ne parait, plus tard et a un coût plus élevé, 
- il y a toujours interaction entre technologie et doctrine, mais la doctrine doit toujours guider la technologie et non l'inverse.   TOP 

4.2 La BPSA dans la Bataille Aérienne globale

Dans la majorité des conflits les trois batailles aériennes (BPSA, Bataille au Profit des Forces de Surface, Bataille Aérienne Stratégique) sont poursuivies simultanément. Cependant face à un ennemi puissant, la priorité doit être donnée à l'acquisition et au maintien de la maîtrise de l'air. Ainsi invariablement la BPSA sera la première dans le temps et en importance. Si face à une situation d'urgence les moyens de la BPSA doivent être détournés, ce ne peut être que temporairement et ce ne doit jamais servir de base de planificationTOP 

4.3 La BPSA dans la Bataille globale

La BPSA peut procéder de l'utilisation d'actions d'autres armées ou du COS. Il existe des interactions significatives entre les différentes batailles aériennes, terrestres et maritimes. En effet seule une situation favorable autorise le déploiement et l'action des forces terrestres et navales qui n'ont alors pas à affronter les attaques de l'aviation adverse.

Interaction entre les 3 Armées

Les composants de la BPSA

Elément premier de toutes actions terrestres ou maritimes, la BPSA compte deux opérations distinctes et complémentaires : la Bataille Offensive pour la Suprématie Aérienne et la Bataille Défensive pour la Suprématie Aérienne. Naturellement ces opérations ne peuvent être envisagées indépendamment des Actions Aériennes de Soutien et des Actions de Soutien au Sol.

4.4 Bataille Offensive pour la Suprématie Aérienne (BOSA)

La BOSA est menée pour détruire, interrompre, limiter ou neutraliser la puissance aérienne ennemie au plus près de ses propres bases. Les actions aériennes menées pendant la BOSA se déclinent en 4 types de missions: 
- Suppression des Défenses Aériennes Ennemies (SDAE ou SEAD), 
- Patrouilles Aériennes de Combat Offensif (PACO ou Fighter sweep offensing), 
- Escorte (escort), 
- Attaques de Bases (Airfied attack).

Si la majeure partie de la BOSA est du ressort de l'Armée de l'air, certaines composantes des autres armées peuvent y participer. En particulier l'Aviation Maritime et les forces du COS peuvent apporter leur contribution. Dans ce cas leur rôle sera fixé au sein du plan d'ensemble interarmées et pour assurer leur efficacité maximale dans les BOSA, elles devront être intégrées aussi étroitement que possible aux moyens de l'Armée de l'air.

4.4.1 Suppression des défenses aériennes ennemies  

La SDEA est l'action aérienne offensive qui neutralise, dégrade ou détruit temporairement ou définitivement les systèmes de défense ennemis dans une zone spécifique. D'une efficacité exceptionnelle, la SDAE s'appuie sur des actions de neutralisation de GE et des actions de destruction par des tirs de munitions guidées ou non. Aujourd'hui il ne peut être envisagé de monter une opération aérienne offensive en territoire ennemi sans disposer de moyens de SDAE.

4.4.2 Patrouilles aériennes de combat offensif

Les PACO doivent rechercher et détruire les avions ou objectifs ennemis d'opportunité. Elles sont plus efficaces quand elles sont liées à des actions offensives Air/surface. 
Les PACO se répartissent en : 
- PACO sur zone (PACOZ), pour établir la supériorité aérienne dans une zone donnée indépendamment ou non d'autres actions aériennes, 
- PACO sur route (PACOR) en soutien direct d'une force assaillante dégageant la route prévue des avions ennemis. 
- PACO au profit d'une mission de SARCO (PACOSAR).

4.4.3 Escorte

L'escorte implique la désignation d'avions pour protéger d'autres avions au cours d'une mission : les chasseurs d'escorte peuvent être employés dans une mission offensive ou dans une mission défensive. Dans le premier cas la mission d'escorte peut être très proche de la PACOR. Il y a 2 types d'escorte : 
- Escorte lointaine : qui fournit un écran avancé de chasseurs pour protéger la force assaillante, 
- Escorte rapprochée : Les avions d'escorte sont à porter visuelle des avions escortes. L'efficacité de ce type de protection est assez faible. En particulier sur des formations pénétrant à grande vitesse et on préfère généralement l'escorte lointaine.

4.4.4 Attaque de base 

Les bases contiennent des objectifs de grande valeur dont la destruction ou l'endommagement peut avoir des effets immédiats ou retardés sur l'activité aérienne ennemie. 
L'attaque de bases défendues et armées peut avoir un mauvais rendement s'il faut alors utiliser toute une gamme de moyens (GE, Arme tirée à distance de sécurité) pour éviter une attrition trop forte des assaillants. 
Les objectifs potentiels pour une attaque de base comprennent soit les surfaces opérationnelles (piste, taxi way, radar), soit des ensembles de commandement (PC base ou PC escadron), soit d'ensembles techniques (hangar, dépôt de munitions, de carburant, de pièces détachées), soit enfin les avions stationnés. 
Surfaces opérationnelles : Les attaques contre ces éléments peuvent neutraliser une base, mais cela ne peut être que temporaire. Ne détruisant pas le potentiel ennemi elles ont seulement pour effet de retarder son entrée dans la bataille. Cela peut être déterminant dans certaines circonstances mais l'effort de neutralisation peut affaiblir considérablement le potentiel de l'aviation ami. 
Autres ensembles et avions : La destruction des ensembles de commandement , des ensembles techniques, des avions et des personnels correspondants ont une efficacité à terme sans commune mesure avec la neutralisation des surfaces opérationnelles car remplacer des avions, des armes et les personnels hautement qualifiés est beaucoup plus difficile que de réparer des surfaces opérationnelles.  TOP   

4.5 Bataille Défensive pour la Suprématie Aérienne (BDSA)

La BDSA comprend toutes les mesures conduites pour détruire ou annuler l'efficacité des actions aériennes hostiles. 
En la matière il y a essentiellement deux possibilités : 
- minimiser les dommages subis par les forces et installations amies, 
- infliger une attrition maximum à l'ennemi. 
Les deux composantes de cette alternative sont d'évidence interdépendantes mais leur poids respectif est important pour la structuration des forces, l'équilibre de l'allocation des ressources et pour la conduite de la bataille. 
- Conduite de la bataille : Si la priorité dominante est d'infliger l'attrition maximum, alors les avions ennemis peuvent être interceptés partout où on peut les trouver, avant ou après l'attaque de leur objectif. Au contraire, si le but est le dommage minimum sur nos installations, toutes les ressources doivent être consacrées à la dissuasion et à l'arrêt des raids arrivants, même si cela veut dire l'abandon d'avions ennemis vulnérables rentrant chez eux. 
- Structuration des forces et ressources : Si le but prioritaire est de minimiser les dommages, il faudra alors allouer des ressources significatives à la défense passive et aux mesures de durcissement. Toutefois, si le but est d'infliger l'attrition maximum aux assaillants, alors les mesures de défense passive joueront un rôle moins important et la nécessité de fournir les forces de défense actives les plus fortes possibles dominera l'allocation des ressources. 
Bien que ce soit le but à atteindre qui conditionne l'allocation relative des ressources entre les systèmes actifs et passifs, il s'agira dans tous les cas de répartition et non d'alternative. En effet un système de défense actif sera indispensable même si sa taille peut varier.

4.5.1 Système de défense aérien actif (SDAA)

Un SDAA doit être capable de remplir six fonctions : 
- détection et identification des cibles potentielles, 
- évaluation de la menace potentielle présentée par de telles cibles et si il est nécessaire ou non de les engager, 
- transmission de l'information tactique nécessaire aux organismes et unités impliquées dans l'interception et l'engagement, 
- assignation des armes ou des avions et leur placement sous les ordres du contrôle tactique approprié, 
- interception ou engagement des cibles, 
- retour vers leurs bases des avions impliqués dans l'opération.

Il doit être structuré autour de trois composantes : 
- composante détection pour détecter, poursuivre l'ennemi et diriger les dépôt d'armes amis, 
- composante commandement, contrôle, communication pour relier les systèmes d'armes, les systèmes de détection et ............ 
- composante système d'armes pour détruire les avions ennemis.

Composante détection : La détection peut être obtenue grâce à une grande variété de sources : radar, ESM, détection infra rouge. Cette information doit être synthétisée et distribuée à tous ceux qui doivent en connaître. 
Composante C3 : Le but du C3 défensif est d'intégrer la totalité des éléments des composantes détection et système d'armes au sein d'une entité assurant l'utilisation optimale des ressources disponibles face à la menace. Le commandement et le contrôle global des opérations défensives doivent être assumées par le commandement de la Défense Aérienne. Si la zone d'opération est très vaste et si l'intensité des opérations parait devoir être élevée, il peut être indispensable de créer des secteurs défensifs chacun sous le commandement d'un commandant de secteur qui rend compte au commandant de la DA. 
Composante systèmes d'armes : Il existe deux familles complémentaires de systèmes d'armes défensifs : 
- La défense surface air : A base de missiles sol-air et d'artillerie anti aérienne (AAA). Ces défenses permettent de conserver des stades d'alerte élevés pendant la longue période, elles ont un délai de réaction très faible mais elles n'ont que peu de mobilité et une portée limitée ne permettant pas de faire de la police du ciel en temps de paix ou de crise et l'identification des cibles est difficiles, leur domaine d'excellence se situe dans la défense de dispositifs ponctuels sous réserve d'être utilisé en grand nombre. 
- Les chasseurs : Les chasseurs sont d'un emploi souple, ils sont réutilisables, ils sont polyvalents et peuvent être utilisés dans d'autres missions, ils sont mobiles et peuvent protéger de vastes zones et être concentrés rapidement face à des raids saturants. Ils sont capables d'identifier leurs cibles avant l'engagement. En revanche leur autonomie est limitée (carburant, armement, pilote). Ils sont utilisés en interception à partir de l'alerte en vol ou au sol et en escorte.

Ÿ Interception : A partir du décollage sur alerte ou d'alerte en vol au-dessus d'une zone particulière (zone de DA, zone de combat). Le décollage sur alerte permet d'économiser le potentiel en revanche il demande un grand préavis de détection. En alerte en vol les chasseurs ont des délais de réaction très brefs surtout s'ils sont positionnés très en avant des zones à défendre. Cependant cette position peut exiger un énorme effort s'il faut entretenir une alerte en vol à grande distance, sur une grande amplitude de temps ou sur une longue période. Les interceptions peuvent être conduites de manière autonome ou avec l'aide de radars de DA. 
Ÿ Escorte : Les missions d'escortes sont définies plus haut. Elles peuvent en particulier accompagnées des missions d'action aérienne d'appui. 

Combinaison chasseurs/système sol-air : La répartition de la charge de défense aérienne entre les deux systèmes dépendra d'un certain nombre de facteurs dont les plus importants sont sans doute le délai d'alerte et la géographie.

- Délai d'alerte : Si les délais sont brefs, la défense la plus efficace est celle assurée par un système surface Air à un stade d'alerte élevé, soutenu par une réserve mobile de chasseurs de défense aérienne. Si les délais d'alerte augmentent, il en va de même des possibilités d'exploitation de la beaucoup plus grande mobilité des chasseurs de défense aérienne et de leur aptitude à la concentration de puissance de feu dans l'espace et dans le temps. 
- Géographie : Plus la zone est vaste, plus il est difficile et coûteux de fournir un niveau efficace de couverture par la défense surface/air. Lorsque de grandes zones doivent être défendues, la mobilité offerte par les chasseurs de défense aérienne les rends particulièrement intéressants du point de vue coût efficacité. Les défenses surface/air peuvent offrir une option utile pour fournir, par exemple, une présence de défense aérienne permanente, avancée, le long d'une frontière continentale ou à l'intérieur d'une zone géographique limitée. En général, les défenses surface/air sont mieux adaptées à la défense locale ou ponctuelle, alors que les chasseurs de défense aérienne sont mieux adaptés à la défense de zone.

 

En pratique la solution idéale s'articule autour d'un système de défense aérienne en couches comprenant successivement : une alerte avancée avec une détection lointaine et complète (SDCA, ESM, radar terrestre), interception à grande distance en alerte en vol avec ravitaillement, interception par des avions en alerte au sol, missiles surface/air la zone et enfin missiles sol/air et AAA de défense ponctuelle.

Comme dans les Batailles Offensives pour la Suprématie Aérienne, les forces de surfaces (Terre et Mer) doivent participer à la BDSA avec leurs moyens organiques mis à la disposition du commandant de la défense aérienne. Dans ce cas les systèmes de commandement et de contrôle de la défense aérienne doivent engerber les systèmes de commandement et de contrôle des forces de surface au sein du théâtre pour garantir que les moyens défensifs combinés sont employés de manière coordonnée.

4.5.2 Système de défense aérien passif (SDAP)

Les SDAP sont définis comme étant toutes les mesures prises pour minimiser les effets de l'action aérienne hostile. Il s'agit de la déception, dispersion, camouflage, durcissement, diversification des surfaces opérationnelles.   TOP   

4.6 Conclusion

Comme l'a dit Lord Tedder : 
"La bataille pour la suprématie aérienne n'est pas une chose évidente comme un combat naval ou une bataille terrestre ; ce n'est même pas une série de combats entre chasseurs ; c'est très souvent une opération hautement complexe qui peut mettre en jeu certains ou tous les types d'avions."