DOCTRINE D'EMPLOI DES ARMEES DE L'AIR ET DES ARMEES AERIENNES JLC contribution
BPSA La seule sécurité sur laquelle de sages principes militaires peuvent s'appuyer est celle de la maîtrise de son espace aérien.
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4.1 But de la BPSA La doctrine Critères de choix OFF/DEF Armes Aériennes Offensives Armes Aériennes Défensives 4.2 La BPSA dans la Bataille Aérienne globale 4.3 La BPSA dans la Bataille globale Les composants de la BSA 4.4 Bataille Offensive pour la Suprématie Aérienne (BOSA) 4.4.1 Suppression des défenses aériennes ennemies 4.4.2 Patrouilles aériennes de combat offensif - PACO sur zone (PACOZ) - PACO sur route (PACOR) 4.4.3 Escorte - Escorte lointaine - Escorte rapprochée 4.4.4 Attaque de base - Surfaces opérationnelles - Autres ensembles et des avions 4.5 Bataille Défensive pour la Suprématie Aérienne (BDSA) - Conduite de la bataille - Structuration des forces et ressources 4.5.1 Système de défense aérien actif (SDAA) Composante détection Composante C3 Composante systèmes d'armes - La Défense surface air - Les chasseurs - Interception - Escorte Combinaison chasseurs/système sol-air - Délai d'alerte - Géographie 4.5.2 Système de défense aérien passif (SDAP) 4.6 Conclusion |
4.1 But de la BPSA
Le but de la BPSA est de réaliser et de conserver le
niveau nécessaire de maîtrise de l'air pour permettre en toute sécurité
l'application des plans interarmées dans l'ensemble du théâtre
considéré. La BPSA est indissociable des Opérations Aériennes de Soutien
et des Opérations de Soutien au Sol.
La BPSA comporte deux phases simultanées environ :
- une phase offensive (BOSA)
- une phase défensive (BDSA).
Les procédés tactiques font appels à la dissuasion,
l'interdiction, la neutralisation et la destruction des forces aériennes
ennemies.
La doctrine
De nombreux exemples pendant les 70 dernières années
dont le plus récent et le plus caricatural et la guerre du Golfe marquent
l'importance de la BDSA et permettent de dégager une doctrine.
La maîtrise de l'air est d'importance capitale non
seulement pour les opérations aériennes, mais aussi pour virtuellement
tous les types d'opérations de surface et sous-marines.
Pour atteindre le niveau maximum de maîtrise de l'air,
une campagne spécifique de destruction de l'aviation ennemie est
nécessaire. Toutefois, la neutralisation des moyens de détection, de
commandement, de contrôle et des avions ou leur destruction partielle peut
aboutir à une situation aérienne suffisamment favorable.
Même dans une situation aérienne généralement
hostile, il est habituellement possible de réaliser temporairement ou
localement une supériorité aérienne pour des opérations spécifiques.
C'est ainsi qu'il existe trois niveaux fondamentaux de
maîtrise de l'air :
Situation aérienne favorable SITAF : Une
situation aérienne favorable est celle dans laquelle l'intensité de
l'effort aérien déployé par les forces aériennes ennemies est
insuffisant pour empêcher le succès des opérations terrestres, maritimes
ou aériennes amies.
Supériorité aérienne SUPA : La supériorité
aérienne est définie comme le niveau de domination dans la bataille
aérienne d'une force sur une autre, qui permet la conduite d'opérations
par le premier avec ses forces terrestres, maritimes et aériennes, à un
moment et en un lieu donnés, sans opposition prohibitive de la part des
forces opposées.
Suprématie aérienne SUPRA : La suprématie
aérienne est définie comme le niveau de supériorité aérienne dans
lequel les forces aériennes ennemies sont incapables d'opposition efficace.
NIVEAU |
CONDITION |
Situation aérienne favorable SITAF |
Effort aérien ennemi insuffisant pour empêcher le succès ami |
Supériorité aérienne SUPA |
Permet la conduite d'opérations amies à un moment et en un lieu donnés, sans opposition prohibitive de la part de l'ennemi |
Suprématie aérienne SUPRA |
Les forces aériennes ennemies sont incapables d'opposition efficace |
Ces trois situations s'appuient sur les possibilités des aviations opposées à agir sur la profondeur des territoires : on est alors amené à définir 5 cas dont une correspondra à la situation du moment :
Cas |
Aérodromes amis |
Lignes de front et zones de l'arrière |
Aérodromes ennemis et zones de l'arrière |
1 |
Accessibles |
Accessibles |
Accessibles |
2 |
Inaccessibles |
Accessibles |
Accessibles |
3 |
Accessibles |
Accessibles |
Inaccessibles |
4 |
Inaccessibles |
Accessibles |
Inaccessibles |
5 |
Inaccessibles |
Inaccessibles |
Inaccessibles |
Cas 1 : Dans le cas 1, les deux côtés ont la
capacité de frapper les bases, les infrastructures de soutien (par exemple,
énergie et carburant) et les installations commandement et de contrôle
adverses. Dans ce cas les deux parties ont la capacité de réaliser la
SUPRA.
Cas 2 : Le cas 2 apparaît quand les forces amies
peuvent attaquer l'ennemi partout, alors qu'il ne peut guère aller plus loin
que la ligne de front. Dans ce cas les forces amies ont une bonne probabilité
de réaliser la SUPRA à brève échéance et donc, à terme, d'interdire à
l'ennemi même jusqu'à l'accès à la ligne de front.
Cas 3 : Le cas 3 est l'inverse du cas 2 et est une
situation dangereuse. Ici, les forces aériennes amies sont vulnérables à
l'attaque en profondeur mais ne peuvent pas atteindre les arrières de
l'ennemi.
Cas 4 : Le cas 4 décrit la situation dans laquelle
aucune des deux parties ne peut mener des opérations contres les arrière et
les bases aériennes de l'autre, et dans laquelle l'action aérienne est donc
confinée au champ de bataille. Dans ce cas aucune des parties n'a de fortes
perspectives de réalisation de la SUPRA, bien qu'il soit encore possible
d'obtenir une supériorité aérienne locale.
Cas 5 : Le cas 5 peut survenir par le biais de
contraintes mutuellement agréées ou parce que aucune des parties ne dispose
d'aviation. Il est évident, dans cette dernière situation, que des avions
peuvent être, par la suite, fournis à l'un des antagonistes par une tierce
partie. Donc, face à la situation du cas 5, les grands commandeurs prudents
doivent tenir compte d'une telle possibilité dans leur planification.
Critères de choix OFF/DEF
Actions aériennes offensives :
Mener le combat contre
l'ennemi dans la campagne contre les forces aériennes confère les avantages
implicites suivants :
- L'action offensive permet à l'attaquant de prendre
l'initiative, d'exploiter les pleines capacités de son aviation et de
concentrer ses forces contre les faiblesses.
- Elle réduit le nombre de sorties offensives de
l'adversaire pouvant être monté et elle l'oblige à consacrer une partie des
moyens globaux de son aviation à des tâches purement défensives.
- Elle permet d'exploiter au mieux l'espace tridimensionnel
du ciel, la météo, les marques du terrain et la nuit.
- Elle dénie un sanctuaire à l'adversaire.
Actions Aériennes Défensives : Les seuls avantages
des actions aériennes défensives sont liées à la liberté de déplacement
et d'action qu'elles sont susceptibles de procurer aux forces terrestres,
aériennes ou maritimes sur les territoires dont nous avons le contrôle.
Outre cette fonction de base les actions défensives sont rendues inévitables
dans certaines circonstances :
- contraintes politiques incontournables pesant
sur l'action offensive,
- supériorité technologique de l'ennemi nous
plaçant sur la défensive,
- les bases ou installations ennemies sont hors
de portée.
Par ailleurs les actions défensives se déroulant
généralement au-dessus du territoire national elles utilisent au mieux les
moyens implantés (détection, contrôle, bases,...). Elles assurent une
meilleure survie aux équipages abattus.
En résumé, les avantages offerts par les actions
aériennes offensives sont considérés comme décisifs et leur emploi doit
être systématiquement planifié en tenant compte des facteurs suivants :
- Profondeur du théâtre : La profondeur du
théâtre favorise l'action défensive par couches successives. L'expérience
a montré qu'aucun système de DA ne peut fournir une protection complète
contre une attaque aérienne, mais un système à couches successives, capable
d'infliger une attrition progressive favorise peu la profondeur du théâtre,
a toujours donné les meilleurs résultats.
- Rapport forces défensives-espaces : Plus le
rapport force défensive-espace est faible sur un théâtre d'opérations,
plus les conditions pour une action aérienne offensive sont favorables
s'appuyant ainsi plus qu'avec une autre armée sur la vitesse et le rayon
d'action des moyens aériens.
- Technologie : La technologie peut soit favoriser
l'offensive avec les contre-mesures, les suppressions de défense, les armes
tirées à distance de sécurité, la furtivité, soit aider la défense avec
des capteur et des armes de DA a longue portée.
En tout état de cause il convient de garder à l'esprit
deux points :
- une solution purement technologique aux problèmes
opérationnels doit être évitée car la technologie a tendance à donner
moins qu'elle ne parait, plus tard et a un coût plus élevé,
- il y a toujours interaction entre technologie et
doctrine, mais la doctrine doit toujours guider la technologie et non
l'inverse. TOP
4.2 La BPSA dans la Bataille Aérienne globale
Dans la majorité des conflits les trois batailles aériennes (BPSA, Bataille au Profit des Forces de Surface, Bataille Aérienne Stratégique) sont poursuivies simultanément. Cependant face à un ennemi puissant, la priorité doit être donnée à l'acquisition et au maintien de la maîtrise de l'air. Ainsi invariablement la BPSA sera la première dans le temps et en importance. Si face à une situation d'urgence les moyens de la BPSA doivent être détournés, ce ne peut être que temporairement et ce ne doit jamais servir de base de planification. TOP
4.3 La BPSA dans la Bataille globale
La BPSA peut procéder de l'utilisation d'actions d'autres armées ou du COS. Il existe des interactions significatives entre les différentes batailles aériennes, terrestres et maritimes. En effet seule une situation favorable autorise le déploiement et l'action des forces terrestres et navales qui n'ont alors pas à affronter les attaques de l'aviation adverse.
Interaction entre les 3 Armées
Les composants de la BPSA
Elément premier de toutes actions terrestres ou maritimes, la BPSA compte deux opérations distinctes et complémentaires : la Bataille Offensive pour la Suprématie Aérienne et la Bataille Défensive pour la Suprématie Aérienne. Naturellement ces opérations ne peuvent être envisagées indépendamment des Actions Aériennes de Soutien et des Actions de Soutien au Sol.
4.4 Bataille Offensive pour la Suprématie Aérienne (BOSA)
La BOSA est menée pour détruire, interrompre, limiter ou
neutraliser la puissance aérienne ennemie au plus près de ses propres bases.
Les actions aériennes menées pendant la BOSA se déclinent en 4 types de
missions:
- Suppression des Défenses Aériennes Ennemies (SDAE ou SEAD),
- Patrouilles Aériennes de Combat Offensif (PACO ou
Fighter sweep offensing),
- Escorte (escort),
- Attaques de Bases (Airfied attack).
Si la majeure partie de la BOSA est du ressort de l'Armée de l'air, certaines composantes des autres armées peuvent y participer. En particulier l'Aviation Maritime et les forces du COS peuvent apporter leur contribution. Dans ce cas leur rôle sera fixé au sein du plan d'ensemble interarmées et pour assurer leur efficacité maximale dans les BOSA, elles devront être intégrées aussi étroitement que possible aux moyens de l'Armée de l'air.
4.4.1 Suppression des défenses aériennes ennemies
La SDEA est l'action aérienne offensive qui neutralise, dégrade ou détruit temporairement ou définitivement les systèmes de défense ennemis dans une zone spécifique. D'une efficacité exceptionnelle, la SDAE s'appuie sur des actions de neutralisation de GE et des actions de destruction par des tirs de munitions guidées ou non. Aujourd'hui il ne peut être envisagé de monter une opération aérienne offensive en territoire ennemi sans disposer de moyens de SDAE.
4.4.2 Patrouilles aériennes de combat offensif
Les PACO doivent rechercher et détruire les avions ou
objectifs ennemis d'opportunité. Elles sont plus efficaces quand elles sont
liées à des actions offensives Air/surface.
Les PACO se répartissent en :
- PACO sur zone (PACOZ), pour établir la
supériorité aérienne dans une zone donnée indépendamment ou non d'autres
actions aériennes,
- PACO sur route (PACOR) en soutien direct d'une
force assaillante dégageant la route prévue des avions ennemis.
- PACO au profit d'une mission de SARCO (PACOSAR).
4.4.3 Escorte
L'escorte implique la désignation d'avions pour protéger
d'autres avions au cours d'une mission : les chasseurs d'escorte peuvent être
employés dans une mission offensive ou dans une mission défensive. Dans le
premier cas la mission d'escorte peut être très proche de la PACOR. Il y a 2
types d'escorte :
- Escorte lointaine : qui fournit un écran avancé
de chasseurs pour protéger la force assaillante,
- Escorte rapprochée : Les avions d'escorte sont à
porter visuelle des avions escortes. L'efficacité de ce type de protection
est assez faible. En particulier sur des formations pénétrant à grande
vitesse et on préfère généralement l'escorte lointaine.
4.4.4 Attaque de base
Les bases contiennent des objectifs de grande valeur dont
la destruction ou l'endommagement peut avoir des effets immédiats ou
retardés sur l'activité aérienne ennemie.
L'attaque de bases défendues et armées peut avoir un
mauvais rendement s'il faut alors utiliser toute une gamme de moyens (GE, Arme
tirée à distance de sécurité) pour éviter une attrition trop forte des
assaillants.
Les objectifs potentiels pour une attaque de base
comprennent soit les surfaces opérationnelles (piste, taxi way, radar), soit
des ensembles de commandement (PC base ou PC escadron), soit d'ensembles
techniques (hangar, dépôt de munitions, de carburant, de pièces
détachées), soit enfin les avions stationnés.
Surfaces opérationnelles : Les attaques contre ces
éléments peuvent neutraliser une base, mais cela ne peut être que
temporaire. Ne détruisant pas le potentiel ennemi elles ont seulement pour
effet de retarder son entrée dans la bataille. Cela peut être déterminant
dans certaines circonstances mais l'effort de neutralisation peut affaiblir
considérablement le potentiel de l'aviation ami.
Autres ensembles et avions : La destruction des
ensembles de commandement , des ensembles techniques, des avions et des
personnels correspondants ont une efficacité à terme sans commune mesure
avec la neutralisation des surfaces opérationnelles car remplacer des avions,
des armes et les personnels hautement qualifiés est beaucoup plus difficile
que de réparer des surfaces opérationnelles. TOP
4.5 Bataille Défensive pour la Suprématie Aérienne (BDSA)
La BDSA comprend toutes les mesures conduites pour
détruire ou annuler l'efficacité des actions aériennes hostiles.
En la matière il y a essentiellement deux possibilités :
- minimiser les dommages subis par les forces et
installations amies,
- infliger une attrition maximum à l'ennemi.
Les deux composantes de cette alternative sont d'évidence
interdépendantes mais leur poids respectif est important pour la
structuration des forces, l'équilibre de l'allocation des ressources et pour
la conduite de la bataille.
- Conduite de la bataille : Si la priorité
dominante est d'infliger l'attrition maximum, alors les avions ennemis peuvent
être interceptés partout où on peut les trouver, avant ou après l'attaque
de leur objectif. Au contraire, si le but est le dommage minimum sur nos
installations, toutes les ressources doivent être consacrées à la
dissuasion et à l'arrêt des raids arrivants, même si cela veut dire
l'abandon d'avions ennemis vulnérables rentrant chez eux.
- Structuration des forces et ressources : Si le but
prioritaire est de minimiser les dommages, il faudra alors allouer des
ressources significatives à la défense passive et aux mesures de
durcissement. Toutefois, si le but est d'infliger l'attrition maximum aux
assaillants, alors les mesures de défense passive joueront un rôle moins
important et la nécessité de fournir les forces de défense actives les plus
fortes possibles dominera l'allocation des ressources.
Bien que ce soit le but à atteindre qui conditionne
l'allocation relative des ressources entre les systèmes actifs et passifs, il
s'agira dans tous les cas de répartition et non d'alternative. En effet un
système de défense actif sera indispensable même si sa taille peut varier.
4.5.1 Système de défense aérien actif (SDAA)
Un SDAA doit être capable de remplir six fonctions :
- détection et identification des cibles potentielles,
- évaluation de la menace potentielle présentée par de
telles cibles et si il est nécessaire ou non de les engager,
- transmission de l'information tactique nécessaire aux
organismes et unités impliquées dans l'interception et l'engagement,
- assignation des armes ou des avions et leur placement
sous les ordres du contrôle tactique approprié,
- interception ou engagement des cibles,
- retour vers leurs bases des avions impliqués dans
l'opération.
Il doit être structuré autour de trois composantes :
- composante détection pour détecter, poursuivre l'ennemi
et diriger les dépôt d'armes amis,
- composante commandement, contrôle, communication pour
relier les systèmes d'armes, les systèmes de détection et ............
- composante système d'armes pour détruire les avions
ennemis.
Composante détection : La détection peut être
obtenue grâce à une grande variété de sources : radar, ESM, détection
infra rouge. Cette information doit être synthétisée et distribuée à tous
ceux qui doivent en connaître.
Composante C3 : Le but du C3 défensif est d'intégrer
la totalité des éléments des composantes détection et système d'armes au
sein d'une entité assurant l'utilisation optimale des ressources disponibles
face à la menace. Le commandement et le contrôle global des opérations
défensives doivent être assumées par le commandement de la Défense
Aérienne. Si la zone d'opération est très vaste et si l'intensité des
opérations parait devoir être élevée, il peut être indispensable de
créer des secteurs défensifs chacun sous le commandement d'un commandant de
secteur qui rend compte au commandant de la DA.
Composante systèmes d'armes : Il existe deux familles
complémentaires de systèmes d'armes défensifs :
- La défense surface air : A base de
missiles sol-air et d'artillerie anti aérienne (AAA). Ces défenses
permettent de conserver des stades d'alerte élevés pendant la longue
période, elles ont un délai de réaction très faible mais elles n'ont que
peu de mobilité et une portée limitée ne permettant pas de faire de la
police du ciel en temps de paix ou de crise et l'identification des cibles est
difficiles, leur domaine d'excellence se situe dans la défense de dispositifs
ponctuels sous réserve d'être utilisé en grand nombre.
- Les chasseurs : Les chasseurs sont d'un
emploi souple, ils sont réutilisables, ils sont polyvalents et peuvent être
utilisés dans d'autres missions, ils sont mobiles et peuvent protéger de
vastes zones et être concentrés rapidement face à des raids saturants. Ils
sont capables d'identifier leurs cibles avant l'engagement. En revanche leur
autonomie est limitée (carburant, armement, pilote). Ils sont utilisés en
interception à partir de l'alerte en vol ou au sol et en escorte.
Ÿ Interception : A partir du décollage sur alerte ou d'alerte en vol au-dessus d'une zone particulière (zone de DA, zone de combat). Le décollage sur alerte permet d'économiser le potentiel en revanche il demande un grand préavis de détection. En alerte en vol les chasseurs ont des délais de réaction très brefs surtout s'ils sont positionnés très en avant des zones à défendre. Cependant cette position peut exiger un énorme effort s'il faut entretenir une alerte en vol à grande distance, sur une grande amplitude de temps ou sur une longue période. Les interceptions peuvent être conduites de manière autonome ou avec l'aide de radars de DA.
Ÿ Escorte : Les missions d'escortes sont définies plus haut. Elles peuvent en particulier accompagnées des missions d'action aérienne d'appui.
Combinaison chasseurs/système sol-air : La répartition de la charge de défense aérienne entre les deux systèmes dépendra d'un certain nombre de facteurs dont les plus importants sont sans doute le délai d'alerte et la géographie.
- Délai d'alerte : Si les délais sont brefs, la
défense la plus efficace est celle assurée par un système surface Air à un
stade d'alerte élevé, soutenu par une réserve mobile de chasseurs de
défense aérienne. Si les délais d'alerte augmentent, il en va de même des
possibilités d'exploitation de la beaucoup plus grande mobilité des
chasseurs de défense aérienne et de leur aptitude à la concentration de
puissance de feu dans l'espace et dans le temps.
- Géographie : Plus la zone est vaste, plus il est
difficile et coûteux de fournir un niveau efficace de couverture par la
défense surface/air. Lorsque de grandes zones doivent être défendues, la
mobilité offerte par les chasseurs de défense aérienne les rends
particulièrement intéressants du point de vue coût efficacité. Les
défenses surface/air peuvent offrir une option utile pour fournir, par
exemple, une présence de défense aérienne permanente, avancée, le long
d'une frontière continentale ou à l'intérieur d'une zone géographique
limitée. En général, les défenses surface/air sont mieux adaptées à la
défense locale ou ponctuelle, alors que les chasseurs de défense aérienne
sont mieux adaptés à la défense de zone.
En pratique la solution idéale s'articule autour d'un système de défense aérienne en couches comprenant successivement : une alerte avancée avec une détection lointaine et complète (SDCA, ESM, radar terrestre), interception à grande distance en alerte en vol avec ravitaillement, interception par des avions en alerte au sol, missiles surface/air la zone et enfin missiles sol/air et AAA de défense ponctuelle.
Comme dans les Batailles Offensives pour la Suprématie Aérienne, les forces de surfaces (Terre et Mer) doivent participer à la BDSA avec leurs moyens organiques mis à la disposition du commandant de la défense aérienne. Dans ce cas les systèmes de commandement et de contrôle de la défense aérienne doivent engerber les systèmes de commandement et de contrôle des forces de surface au sein du théâtre pour garantir que les moyens défensifs combinés sont employés de manière coordonnée.
4.5.2 Système de défense aérien passif (SDAP)
Les SDAP sont définis comme étant toutes les mesures prises pour minimiser les effets de l'action aérienne hostile. Il s'agit de la déception, dispersion, camouflage, durcissement, diversification des surfaces opérationnelles. TOP
4.6 Conclusion
Comme l'a dit Lord Tedder :
"La bataille pour la suprématie aérienne n'est pas
une chose évidente comme un combat naval ou une bataille terrestre ; ce n'est
même pas une série de combats entre chasseurs ; c'est très souvent une
opération hautement complexe qui peut mettre en jeu certains ou tous les
types d'avions."