DOCTRINE D'EMPLOI DES ARMEES DE L'AIR ET DES ARMEES AERIENNES JLC contribution
2. STRATEGIE AERIENNE 3. COMMANDEMENT ET CONDUITE DE LA PUISSANCE AERIENNE 5. BATAILLE AERIENNE CONTRE LES FORCES DE SURFACE (BAFS) 7. OPERATIONS AERIENNES DE SOUTIEN 8. OPERATIONS DE SOUTIEN AU SOL
6. BATAILLE AERIENNE STRATEGIQUE BAS
6.1 But de la BAS
6.2 La doctrine
6.3 La BAS dans la bataille aérienne globale
6.4 La BAS dans la bataille globale
LES COMPOSANTS DE LA BAS
6.5 La bataille aérienne stratégique nucléaire
6.5.1 Vulnérabilités d'un système BASN
La vulnérabilité des moyens de transmission de l'ordre
La vulnérabilité avant le départ du coup
La vulnérabilité pendant le trajet vers l'objectif
6.5.2 Caractéristiques d'un système BAS
- Précision - Niveau d'alerte - Crédibilité - Stabilité - La souplesse d'emploi - Visibilité - Rapport coût-efficacité
6.6 La bataille aérienne stratégique classique
6.6.1 Introduction Signalisation politique - Opérations punitives - Eléments de campagne
6.6.2 Condition d'emploi de la BASC
Renseignement - Sélection des objectifs
- Structure de commandement et de contrôle - Industries clés - Systèmes de transport - Population ennemie
6.6.3 Options pour les systèmes d'armes
- Précision - Souplesse d'emploi - Rapport coût-efficacité
6.1 But de la BAS
Le but de la BAS est de frapper directement et avec
précision les centres de gravités stratégiques de l'ennemi (haut
commandement, infrastructure et installation de recherche et de production).
Le choix des objectifs est fondamental. En effet le classement d'une
opération aérienne comme stratégique est déterminée non pas en fonction
du type d'avion, du rayon d'action ou du grand commandement d'appartenance,
mais il est déterminé par les cibles et les objectifs. La BAS est
destinée à saper les capacités de l'ennemi et sa volonté de poursuivre
le combat en attaquant les ensembles, les cibles individuelles, politiques
et économiques en lieu et place d'une action directe contre les forces.
L'histoire de l'aviation militaire recèle de nombreux
exemples de déclenchement de la BAS.
Les enseignements recueillis à ces multiples occasions
permettent de dégager une doctrine. TOP
6.2 La doctrine
La BAS peut être conduite largement indépendamment des
autres opérations aériennes et de surface, mais elle sera beaucoup plus
efficaces si elle est complètement intégrée dans les différentes
Batailles du théâtre.
La maîtrise de l'air est nécessaire si des actions
aériennes offensives stratégiques doivent être poursuivies. Toutefois, il
peut être possible dans certaines circonstances de réaliser une situation
aérienne suffisamment favorable grâce à la technologie (par exemple la
"furtivité").
Des attaques non focalisée ont peu de chance de produire
des résultats décisifs ; les objectifs doivent être soigneusement choisis
et directement liés aux buts de stratégie globale de la guerre.
La BAS - beaucoup plus que la BPSA ou la BAFS - risquent
d'être modelées par les contraintes et les buts politiques.
TOP
6.3 La BAS dans la bataille aérienne globale
L'expérience a montré que la bataille aérienne
stratégique comme tous les autres types de bataille est liée étroitement
aux autres batailles aériennes cependant le lien avec la BPSA est
particulièrement important. En effet le succès des attaques aériennes
stratégiques dépendant au premier chef d'une situation aérienne qui doit
être du moins favorable (SITAF) mais inversement les actions stratégiques
participent à la BPSA en menaçant l'aptitude de l'ennemi à poursuivre la
guerre.
La BAS peut être la meilleure façon de forcer l'ennemi
à engager sa force aérienne dans la bataille pour défendre son
territoire. Plus que toute autre phase de la bataille aérienne la BAS
dépend des Actions Aériennes de Soutien et en particulier, de la
reconnaissance et du ravitaillement en vol.
TOP
6.4 La BAS dans la bataille globale
La BAS ayant un effet sur les capacités et la volonté de l'adversaire à poursuivre le combat est un élément primordial de la bataille globale. Outre son action sur le moral adverse, son efficacité sur les cibles industrielles et économiques facilite toutes les phases intérieures de la bataille globale. En particulier, par l'obligation faite aux forces aériennes adverses de se porter en position défensive, elle allège leur poids sur nos forces terrestres et navales.
LES COMPOSANTS DE LA BAS
Selon les errements utilisés et donc selon le niveau de
mission d'engagement (politique ou militaire), la BAS peut être de deux
sortes : la BAS nucléaire, la BAS classique.
TOP
6.5 La bataille aérienne stratégique nucléaire
La BAS nucléaire est essentiellement dissuasive. Ses
objectifs peuvent être de deux ordres : démographiques ou personnalisés.
Généralement l'action dissuasive des armes nucléaires
s'appuie sur leur capacité à infliger à l'adversaire des dommages
démographiques équivalent à la population du pays à défendre. Cependant
les capacités de renseignements instantanés, telles que les capteurs en
service et à venir sont et seront susceptibles de remplir, amènent à
envisager un type de dissuasion moins coûteux en vies humaines.
En particulier la précision de certaines armes, leur
temps de réactivité très court, leur puissance unitaire, alliée aux
nouvelles capacités de renseignement à cycle court permettra de menacer le
dirigeant d'un pays quelles que soient les précautions prises pour le
protéger. Il y a là un champ dissuasif encore peu exploré.
Le pouvoir politique est seul à pouvoir approuver les
objectifs nucléaires et à décider de la mise en action de la BAS
nucléaire, le grand commandement correspondant n'est qu'organique.
6.5.1 Vulnérabilités d'un système BASN
Les moyens aériens de la bataille aérienne stratégique
nucléaire sont de deux types :
- les missiles stratégiques lancés de sous-marin ou
lancés de la terre,
- les vecteurs pilotes.
Avant de rappeler les qualités et les manques de chaque
système, il est nécessaire de préciser les éléments de la
vulnérabilité d'un système de BASN.
La vulnérabilité d'un système d'arme nucléaire est
fonction de trois facteurs :
- la vulnérabilité des moyens de transmission de
l'ordre,
- la vulnérabilité avant le départ du coup,
- la vulnérabilité pendant le trajet vers l'objectif.
La vulnérabilité des moyens de transmission de l'ordre : Force est de constater que la transmission d'un ordre d'engagement à un moyen nucléaire est plus facile et plus sûre si le moyen est sur terre dans un lieu fixé et connu. C'est dans ce cas que l'on obtient la plus grande redondance, la plus grande sûreté et la plus grande résistance aux agressions pour le coût le plus faible.
La vulnérabilité avant le départ du coup : La
vulnérabilité avant le départ du coup est fonction de deux facteurs : la
résistance aux agressions, la difficulté de localisation. Ainsi tous les
systèmes d'armes nucléaires se placent sur un secteur circulaire marqué
par une résistance au coup croissante et une difficulté de localisation
décroissante.
Ainsi les SNLE sont difficilement repérables mais leur
résistance aux coups très faible (quelques centaines de kilos de TNT). De
même les silos terrestres ont une extraordinaire résistance aux coups
fussent-ils nucléaires, mais leur localisation ne pose pas de problème.
La composante pilotée se situe entre ces deux extrêmes,
à la fois durcie sous hangarettes et à la fois de localisation hasardeuse
en raison du grand nombre de sites possibles.
La vulnérabilité pendant le trajet vers l'objectif :
Il y a là deux catégories de systèmes : les systèmes balistiques et les
systèmes atmosphériques.
Les systèmes balistiques sont d'autant plus vulnérables
pendant leur trajet, à SER équivalente, que leur trajectoire est élevée
(portée maximale), que la cadence de tir des missiles est lente, que le bus
de largage des têtes multiples accompagne les têtes, que les leurres s'ils
existent ont des comportements différents en rentrant dans l'atmosphère.
Au contraire leur vulnérabilité est moindre si les trajectoires sont sur
énergétiques, si les lancements sont simultanés et si les têtes ne sont
pas accompagnées de bus. En la matière les MSBS sont plus vulnérables que
les SSBS.
Les systèmes atmosphériques sont d'autant plus
vulnérables que leur vitesse sur trajectoire est faible que leur hauteur de
vol est élevée, leur signature radar et IR est forte et que leur capacité
saturante en nombre et direction d'arrivée est faible. Dans cet esprit les
systèmes du type ASMP sont ceux dont la vulnérabilité paraît être la
plus faible, en particulier en raison de leur grande vitesse sur
trajectoire.
Quant à la comparaison système atmosphérique
supersonique SSBS à capacité technique identique, l'interception de
missiles balistique nucléaire est d'une plus grande complexité.
6.5.2 Caractéristiques d'un système BAS
A ces éléments objectifs de la vulnérabilité viennent
s'ajouter des éléments d'ordres différents :
- Précision : Seuls les SSBS ont une précision
maximale permettant une dissuasion personnelle des instances dirigeantes
d'un pays.
- Niveau d'alerte : Les systèmes modernes de
missiles balistiques terrestres ou sur sous-marins et de missiles de
croisière peuvent être maintenus à un stade d'alerte très élevé
pendant de longues périodes. Ainsi, ils donnent une assurance contre les
attaques surprises et les missiles terrestres peuvent être utilisés pour
une riposte rapide.
- Crédibilité : Si ils sont utilisés en
combinaison avec des systèmes de missiles purs, les avions pilotés
augmentent les problèmes défensifs de l'ennemi. Leurs profils d'attaque
diffèrent de ceux des missiles, et posent des problèmes différents à la
défense. De plus, ils peuvent réagir avec souplesse aux défenses et sont
capables de prendre en compte plus efficacement que les missiles les
surprises technologiques. Donc, les avions pilotés utilisés en parallèle
avec des missiles stratégiques renforcent la crédibilité de la dissuasion
nucléaire.
- Stabilité : Par comparaison avec les missiles
balistiques, les avions mettent beaucoup plus longtemps pour atteindre leurs
objectifs et sont donc moins bien adaptés à l'emploi pour des attaques
surprises. Donc, l'emploi des avions pilotés tend à renforcer la
stabilité nucléaire.
- La souplesse d'emploi : Les avions pilotés
peuvent être configurés, dispersés, lancés, rappelés et relancés, tout
cela sous un contrôle étroit. De plus, ils sont un instrument efficace
pour les bombardements sélectifs. Les avions à double capacité peuvent
être reconfigurés rapidement en plates-formes nucléaires, permettant
ainsi d'accroître la taille de la force nucléaire si cela devient
nécessaire.
- Visibilité : Comme les missiles dans leur silo
ou les sous-marins, les avions dans leurs abris durcis peuvent être
configurés discrètement. Mais le stade d'alerte des avions pilotés peut
aussi être augmenté ouvertement, permettant ainsi d'adresser à un
adversaire des signaux sans ambiguïté. Les missiles terrestres et les
missiles des sous-marins en patrouille ne peuvent pas être utilisés à
cette fin.
- Rapport coût efficacité : Des avions acquis
pour des rôles classiques peuvent être employés dans un rôle nucléaire
pour le coût de l'intégration des armes et du système d'armes seulement
sans qu'il y ait besoin de livraison de plates-formes supplémentaires ;
leur rapport coût efficacité est, de ce fait, très élevé. De même les
SSBS ont un coût d'acquisition et de maintien en condition opérationnelle
considérablement plus faible que les MSBS dès qu'il s'agit d'une coût
complet comprenant les bases terrestres (Albi, l'Ile longue) les porteurs
(SNIENG) et les missiles et les têtes. TOP
6.6 La bataille aérienne stratégique classique
6.6.1 Introduction
La BAS classique peut être lancée dans un but de signe
politique, pour punir des agressions à petite échelle, ou comme élément
intégré à une Bataille de théâtre.
Signe politique : La menace, ou l'emploi des actions
aériennes offensives stratégiques classiques donne au Gouvernement un
instrument de gestion de crise souple et capable de réaction. Elles peuvent
être utilisées, comme moyen de signalisation d'intention politique, soit
indépendamment, soit en combinaison avec d'autres éléments de forces. Par
exemple, les actions aériennes stratégiques classiques peuvent être
liées au déploiement ou à la mobilisation de forces supplémentaires.
Elle pourrait aussi être utilisée pour dissuader une agression imminente,
signaler la résolution, menacer une escalade, démontrer les capacités
amies ou éliminer des capacités ennemies spécifiques. De plus, des
menaces ou des attaques réelles sur des cibles économiques, industrielles
ou politiques - parce qu'elles marqueraient une escalade dans un conflit -
indiquent la résolution de la victime de résister avec tous les moyens à
sa disposition. Un agresseur doit toujours prendre en compte que - si
l'état victime dispose d'une capacité offensive aérienne stratégique -
elle peut riposter immédiatement et frapper n'importe quelle partie de son
infrastructure nationale.
Opérations punitives : Les actions aériennes
stratégiques classiques sont bien adaptées comme instrument de punition
des agressions à petite échelle (par exemple une attaque terroriste
soutenue par un état) ou quand le déploiement de troupes au sol serait
soit impraticable, trop coûteux, ou disproportionné par rapport à
l'agression initiale (et ainsi contraire à la loi internationale). De
telles actions demandent des attaques de précision pour éviter des
dommages collatéraux.
Eléments de campagne : Les actions aériennes
stratégiques classiques peuvent être aussi un élément de valeur d'une
campagne combinée. Les concepts de l'entre deux guerres et de la Deuxième
Guerre mondiale - selon lesquels des attaques aériennes stratégiques
classiques pouvaient, à elles seules, forcer un adversaire à capituler -
ont cédé la place au concept de l'intégration des actions aériennes
stratégiques classiques aux autres opérations aériennes, de surface ou
sous-marines. Les actions aériennes stratégiques peuvent être utilisées
pour éliminer un type particulier de capacité ennemie qui menace le
succès d'opérations amies. Par exemple, des attaques stratégiques
et une action d'interdiction seront probablement beaucoup plus efficaces si
elles sont dirigées contre des objectifs complémentaires, plutôt que
contre des objectifs sans relations entre eux.
6.6.2 Condition d'emploi de la BASC
Renseignement :
Pour être efficaces, les actions
aériennes stratégiques classiques ont besoin de renseignements détaillés
avant et après l'attaque. Des renseignements clairs et précis, de
préférence recueillis en temps de paix, sont un préalable pour un choix
logique de cibles. En corollaire, une reconnaissance précise après
l'attaque est essentielle, non seulement pour décider du montage
d'opérations futures, mais aussi pour évaluer l'impact vraisemblable des
résultats obtenus jusque là.
De la qualité des renseignements dépend la sélection
des objectifs en fonction des buts recherchés.
Sélection des objectifs : La précision et la
puissance destructrice des armes modernes permettent de réaliser des
résultats significatifs avec un nombre relativement faible de sorties
offensives aériennes stratégiques. Les cibles doivent être choisies avec
soin pour se concentrer sur les centres de gravité de l'ennemi ; une des
leçons les plus évidentes de la guerre du Vietnam est que les destructions
non focalisées étaient incapables d'aboutir à des buts stratégiques
précis. Les cibles pour des actions d'attaque offensive aérienne
stratégique classique pourraient comprendre la structure civile et
militaire de commandement et de contrôle, les industries clés essentielles
permettant à l'adversaire de soutenir la guerre, les systèmes de transport
et la population ennemie. Il y en aura d'autres et habituellement le but
sera d'en attaquer simultanément un grand nombre pour réaliser une
paralysie stratégique globale.
- Structure de commandement et de contrôle : Le
véritable but militaire dans toute guerre est la stratégie de l'ennemi,
aussi les attaques sur ceux qui formulent et contrôlent la stratégie de
l'ennemi et les moyens qui permettent de la diffuser (ce qui comporte les
systèmes politiques et militaires nationaux) sont des cibles naturelles
pour les actions aériennes stratégiques classiques. Mais puisqu'elles sont
si critiques, les structures de commandement et de contrôle peuvent être
très difficiles à attaquer efficacement et elles peuvent ne pas toujours
représenter des cibles commodes pour une attaque aérienne stratégique.
Toutefois, si elles sont accessibles, les attaques montées contre elles
peuvent être décisives. Ainsi l'opération Eldorado Canyon en 1986 eut un
effet salutaire sur les gouvernants de Libye. Dans ce cas, ce fut l'effet
sur le moral plutôt que l'impact physique qui se révéla être la clé.
- Industries clés : Le terme "industries
clés" comprend non seulement celles qui sont directement concernées
par le soutien des forces armées ennemies (par exemple industries de
munitions, installations de recherche militaire et, dans le cas des nations
développées où le chaos économique peut avoir un impact majeur sur la
capacité à faire la guerre, l'infrastructure commerciale), mais aussi
celles qui sont indispensables à son effort global de guerre (par exemple
l'alimentation en carburant et les industries de génération d'énergie).
Les attaques sur de telles industries n'auront sans doute pas un effet
immédiat sur le front et seront donc probablement inutiles dans les
conflits courts. Toutefois, la destruction (ou les dommages) des industries
clés d'une nation ont un impact décisif sur sa capacité à poursuivre un
conflit prolongé.
- Systèmes de transport : La capacité à
déplacer des biens, des services et des informations d'un point à un autre
est essentielle pour le fonctionnement efficace d'un état. Plus ces
mouvements deviennent difficiles pour un état ennemi, moins il devient
possible pour cet état de poursuivre son agression. En conséquence, le
système de transport d'une nation représente un objectif potentiellement
important pour une attaque aérienne stratégique. Les techniques possibles
comprennent la destruction d'éléments clés du système ou leur
neutralisation (par exemple, en minant les carrefours terrestres ou
maritimes). De nouveau l'identification des centres d'application (tels que
les systèmes de signalisation et de contrôle des chemins de fer, les ponts
et autres carrefours importants), révélera où l'effet maximum peut être
atteint pour un effort minimum.
- Population ennemie : Les implications
internationales légales et morales mises à part, il est difficile
d'attaquer directement une population. Les objectifs sont trop nombreux, et
- en particulier dans les états policiers - la population peut très bien
accepter de gravement souffrir avant de se retourner contre son propre
gouvernement. Donc, les attaques stratégiques contre les populations ont
peu de chance d'être décisives et pourraient être contre-productives.
Même si la guerre Iran/Irak vit une résurgence des attaques "anti
cité" visant principalement le moral des populations civiles, il
subsiste un doute sur l'efficacité aussi bien militaire que politique de
telles opérations. Toutefois, des attaques indirectes contre des cibles
telles que la diffusion des média, l'électricité, les alimentations en
eau et en gaz pourraient être plus productives et l'impact psychologique
d'opérations telles que des largages de tracts par exemple, ne devrait pas
être sous-estimé.
6.6.3 Options pour les systèmes d'armes
Les actions aériennes stratégiques classiques peuvent
se faire, soit avec des systèmes de missiles purs (de croisière ou
balistiques), soit par des avions pilotés, essentiellement, ces systèmes
sont complémentaires. Les systèmes de missiles permettent des niveaux
élevés d'alerte soutenus et une forte probabilité d'arrivée, qualités
qui pourraient être d'une importance clé pour le montage d'attaques
sélectives. Toutefois, les avions pilotés possèdent aussi d'importants
avantages, en particulier pour les attaques répétées :
- Précision : Les avions pilotés - utilisant par
exemple des armes guidées par laser - offrent à l'heure actuelle une
précision plus grande que les missiles pour attaquer des cibles ponctuelles
fixes telles que les ponts. Ils peuvent aussi être utilisés en autonome
contre des cibles mobiles, alors que les missiles surface surface ont besoin
d'une information de désignation d'objectif venant d'un tiers.
- Souplesse d'emploi : Les missiles surface
surface sont par nature beaucoup moins souples que les avions pilotés. Leur
tête militaire et système de guidage sont normalement optimisés pour un
type particulier d'objectif et ceci limite le champ d'application de leur
emploi. Les avions pilotés peuvent être basculés de missions offensives
aériennes stratégiques vers une large gamme d'autres missions si la
situation opérationnelle le demande.
- Rapport coût efficacité : Les missiles
paraissent moins coûteux que les avions pilotés, mais ce sont des armes à
un coup et ils emportent des charges utiles relativement faibles. Sauf si
l'attrition est exceptionnellement élevée, les avions pilotés ont
tendance à être de loin beaucoup plus efficaces économiquement que les
missiles surface surface pour des missions offensives aériennes
stratégiques de longue durée. TOP